Je ne sais pas si je suis la seule, mais après une sensation de relâchement des tensions vers la fin du printemps/début de l'été, l'augmentation des cas et la possible mise en place de restrictions pour les non-vaccinés et/ou non-testés dans certains pays a alimenté à nouveau un flot incessant sur le sujet du covid. Ça m'épuise de voir à longueur de journée dans mes feed/dans mes interactions quotidiennes des débats sur la vaccination, sur le pass sanitaire, sur la dangerosité du covid, sur l'individualisme vs la collectivité. J'ai le sentiment d'être bombardée d'informations, de désinformation - et même si je me rends compte de des arguments et des raccourcis fallacieux qui sous-tendent cette désinformation, y être exposée quotidiennement me donne le sentiment que mon cerveau surchauffe et doit constamment analyser. D'autant qu'une partie de cette désinformation est involontaire/surgit dans des contextes imprévus/est entourée de données qui sont elles confirmées.
Je me rends bien compte que le mieux pour moi c'est de m'éloigner d'un peu de tout ça au maximum, limiter ma consommation de nouvelles, de réseaux sociaux, demander aux gens qui bondissent sur le sujet de l'éviter (et bordel, si les antivaxx/sceptiques pouvaient apprendre à laisser en paix les personnes qui ne souhaitent pas débattre là-dessus, ce serait merveilleux) mais je pense que je m'attendais pas à un tel retour de ce types de discussions qui phagocytent l'espace public depuis début 2020 et que j'ai juste envie de ne plus entendre en parler. Je suis vaccinée, mes proches le sont/sont en cours, donc au fond, j'ai l'impression d'avoir fait ma part, d'avoir fait beaucoup d'efforts, tout en tentant de rester mentalement saine mais pourtant j'ai un peu ce sentiment que ça ne va jamais en finir et ça me blase profondément. Mais je ne peux pas m'empêcher de me sentir indignée quand je lis/entends certaines absurdités, en particulier les comparaisons foireuses avec l'apartheid/la Shoah ou des données complètement mensongères sur la pandémie, la vaccination. Et ça m'énerve que ça puisse m'atteindre autant fortement, parce que le simple fait que cela me provoque ce type de réactions ça me montre que je n'arrive pas à être indifférente au raz-de-marée de désinformation.
Je sais pas trop si mes propos sont clairs, je pense que j'essaye surtout d'exprimer ce sentiment d'empiètement mental par cette pandémie et ses diverses controverses et l'impression qu'il n'y a pas d'horizon sur lequel se fixer, que cela revient encore et encore.