Bon courage à tous !
Personnellement ça peut aller pour le moment le confinement mais j'ai très peur sur la durée. En fait, c'est moins le confinement en lui même que le télétravail qui m'angoisse. Je déteste le télétravail, je n'ai pas du tout la rigueur nécessaire pour ça, je n'arrive pas à travailler et je reste là, immobile devant mes mails à angoisser et culpabiliser. Pour un mail envoyé je fais 20 minutes de pause.
Il faut tout replanifier, stopper les chantiers de la manière la plus sécurisante pour tous, sans savoir quand on pourra reprendre et avec une grosse accumulation de retard dans les délais. J'ai pleins de choses chiantes à faire (les trucs administratifs que tu es content d'avoir toutes les excuses du monde pour repousser d'ordinaire) et zéro motivation.
Je SAIS objectivement que c'est pas grave, mais pour quelqu'un maniaque du controle et en manque de confiance dans son taf, que les incertitudes, les imprévus, les contrariétés stressent beaucoup, c'est pas si simple a gérer. Ce qui me permet de décompresser habituellement dans mon travail c'est justement les contacts avec mes collègues, prestataire et client, la bonne ambiance au bureau, c'est les déplacement sur site, c'est de parler et de bouger. C'est d'avoir un rythme assez trépidant qui m'empêche de trop réfléchir sur mes angoisses. C'est de bien dissocier les horaires de boulot et les moments où je peux lâcher prise en dehors du cadre pro. Là je suis juste obligé de m'atteler à un condensé de tout ce que je déteste et me fait me sentir mal dans mon travail, toute seule.
J'essaye de voir le positif, je suis jeune et en bonne santé. J'ai 45 m2 et j'aime mon chez moi. Mes voisins sont pas chiants. Personne dans ma famille n'est encore malade. J'aimerais réussir à relativiser et me dire que c'est l'occasion de travailler à un rythme plus calme. Sans stress, sans rumination, sans culpabilité. Que c'est pas grave si je travaille moins, si les dossiers sont bloqués. C'est très futile et egocentré au regard du danger de mort auxquels sont confrontés les malades, de la tension permanente et du rythme de cauchemar subi par le personnel soignant, je le sais.
Je suis désolée du pavé, j'avais besoin d'exterioriser tout ça, ça soulage un peu