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C’est quoi « Angela », la nouveauté anti-harcèlement de rue de l’État ?
- Initiateur de la discussion Faustine M
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Le problème, c'est qu'une fois que ce nom de code aura circulé dans les milieux mascu, il ne va plus du tout fonctionner.
Je ne comprends pas trop comment ça peut fonctionner. Déjà c'est sur la base du volontariat donc comment savoir qui participe ou non?
Rentrer dans un bar et dire "je demande à voir Angela" pour qu'on me réponde "y'a pas d'Angela ici...".
De plus quand on se sent menacée à ce point dans la rue c'est souvent la nuit donc les seuls établissements ouverts sont les bars et on peut pas dire que ce soient les lieux les plus rassurants du monde.
Sinon le harcèlement de rue en journée te prend un peu de court : un petit sifflement par ci, un commentaire par là. Je vais pas stopper mon trajet pour rentrer dans une pharmacie et dire que quelqu'un m'a sifflée sur la voie publique.
Aussi je ne comprends pas pourquoi il faut un "mot de passe". On ne peut pas dire : "bonsoir excusez-moi ya un gros con qui me suit, il est sûrement dehors là à attendre que je ressorte." ?
Il y a-t-il vraiment besoin de ne pas nommer les choses et d'utiliser des phrases secrètes ?
Je comprendrais tout à fait le système de phrase secrète à la maison avec un mari violent. Comme ça il ne se doutera de rien. Un truc du genre "J'aimerais commander une pizza Angela, oui livrez moi au 26 rue de la Pomme, 3e étage bâtiment E, ah je dois descendre la chercher? Ok".
@skippy01 C'est surtout que je ne comprends pas l'intérêt d'un mot de passe. A partir du moment où tu es entrée te réfugier quelque part je pense que tu peux parler librement. Au moins pas de malentendus. Si tu dis : "j'ai peur y'a un mec qui me suit" c'est quand même plus clair que "je demande à voir Angela". Je n'imagine même pas tous les regards interloqués de ceux qui auront oublié/ne seront pas au courant/penseront que tu veux voir Angèle de l'arrière boutique... "Non non je veux voir Angela, Angela!" (Chuchotat elle en serrant les dents)
Une idée ça aurait pu être d'avoir un numéro court qui commande un taxi spécial (un taxi Angela) en prenant tes données GPS et qui vient te récupérer là où tu es.
Un taxi conduit par une femme par exemple. Et ce seraient des taxis qui font un peu des maraudes. Bref pas des taxis que tu attendrais 10 ans. Par exemple à Paris tu peux avoir un Uber en 4-5mn de nuit.
Mais bon, Paris quoi, je sais pas comment ça fonctionne dans les autres villes, si ya autant de taxis.
Par contre cette solution coûte de l'argent. Si les pouvoirs publics sont aussi intéressés par le harcèlement, faudra peut-être mettre la main au porte-monnaie :
- peut-être plus de policiers le soir qui patrouillent à pied (je sais que beaucoup d'entre vous avez peur de la police mais j'imagine que les harceleurs aussi, donc s'il y en a un peu partout ça les dissuadera peut-être, ou on peut penser recruter des patrouilles mixtes)
- le système de taxis d'urgence
Etc
Rentrer dans un bar et dire "je demande à voir Angela" pour qu'on me réponde "y'a pas d'Angela ici...".
De plus quand on se sent menacée à ce point dans la rue c'est souvent la nuit donc les seuls établissements ouverts sont les bars et on peut pas dire que ce soient les lieux les plus rassurants du monde.
Sinon le harcèlement de rue en journée te prend un peu de court : un petit sifflement par ci, un commentaire par là. Je vais pas stopper mon trajet pour rentrer dans une pharmacie et dire que quelqu'un m'a sifflée sur la voie publique.
Aussi je ne comprends pas pourquoi il faut un "mot de passe". On ne peut pas dire : "bonsoir excusez-moi ya un gros con qui me suit, il est sûrement dehors là à attendre que je ressorte." ?
Il y a-t-il vraiment besoin de ne pas nommer les choses et d'utiliser des phrases secrètes ?
Je comprendrais tout à fait le système de phrase secrète à la maison avec un mari violent. Comme ça il ne se doutera de rien. Un truc du genre "J'aimerais commander une pizza Angela, oui livrez moi au 26 rue de la Pomme, 3e étage bâtiment E, ah je dois descendre la chercher? Ok".
@skippy01 C'est surtout que je ne comprends pas l'intérêt d'un mot de passe. A partir du moment où tu es entrée te réfugier quelque part je pense que tu peux parler librement. Au moins pas de malentendus. Si tu dis : "j'ai peur y'a un mec qui me suit" c'est quand même plus clair que "je demande à voir Angela". Je n'imagine même pas tous les regards interloqués de ceux qui auront oublié/ne seront pas au courant/penseront que tu veux voir Angèle de l'arrière boutique... "Non non je veux voir Angela, Angela!" (Chuchotat elle en serrant les dents)
Une idée ça aurait pu être d'avoir un numéro court qui commande un taxi spécial (un taxi Angela) en prenant tes données GPS et qui vient te récupérer là où tu es.
Un taxi conduit par une femme par exemple. Et ce seraient des taxis qui font un peu des maraudes. Bref pas des taxis que tu attendrais 10 ans. Par exemple à Paris tu peux avoir un Uber en 4-5mn de nuit.
Mais bon, Paris quoi, je sais pas comment ça fonctionne dans les autres villes, si ya autant de taxis.
Par contre cette solution coûte de l'argent. Si les pouvoirs publics sont aussi intéressés par le harcèlement, faudra peut-être mettre la main au porte-monnaie :
- peut-être plus de policiers le soir qui patrouillent à pied (je sais que beaucoup d'entre vous avez peur de la police mais j'imagine que les harceleurs aussi, donc s'il y en a un peu partout ça les dissuadera peut-être, ou on peut penser recruter des patrouilles mixtes)
- le système de taxis d'urgence
Etc
Dernière édition :
KtyKonéko
adulte à temps partiel & autrice de fanfiction
... et éduquer les garçons correctement pour qu'ils respectent les filles? C'est prévu pour quand?
Parce que c'est tout de même par là qu'on devrait commencer, non?
Parce que c'est tout de même par là qu'on devrait commencer, non?
@Lapiluz
"Bonsoir je voudrais voir Angela"
J'ai imaginé que des réponses de tenancier de bar mais à vrai dire les seuls cas de figure où je me sentirais autant en danger ce seraient les nuits où j'ai raté le dernier métro et que je dois rentrer à pied. Et selon les quartiers, t'as des bars miteux avec genre 4 mecs dedans à moitié affalés/saouls. Le genre de bar où je ne mettrais même pas les pieds seule en journée. Tout le reste est fermé après minuit.
"Bonsoir je voudrais voir Angela"
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J'ai imaginé que des réponses de tenancier de bar mais à vrai dire les seuls cas de figure où je me sentirais autant en danger ce seraient les nuits où j'ai raté le dernier métro et que je dois rentrer à pied. Et selon les quartiers, t'as des bars miteux avec genre 4 mecs dedans à moitié affalés/saouls. Le genre de bar où je ne mettrais même pas les pieds seule en journée. Tout le reste est fermé après minuit.
Rêve pas trop. L'éducation n'existe que pour se faire racketter au profit des caprices du gouvernement. Et puis, il faut surtout pas trop vexer LMPT, des fois qu'elle constituerait un électorat de poids.
Si le gouvernement décide d'agir sur l'éducation pour résoudre le problème, c'est garanti que LMPT va râler parce que ça va totalement à l'encontre des idées qu'elle défend, qui sont très pro-culture du viol. Et il n'est pas improbable que l'inaction du gouvernement dans le domaine ait des motivations électoralistes.
Et puis, comme le disent mes VDD, ça sent le femwashing à plein nez.
En Suisse, ça existe déjà dans certains bars. Cela s'appelle le Angel Shot. Comme si on commandait de l'alcool au serveur mais c'est un nom de code pour dire qu'il y a un mec trop insistant. Au bar Barberousse à Lausanne, c'est super ce procédé! Les étapes de comment ça marche est écrit dans les toilettes des filles. Il y a 3 codes. Angel Shot avec glaçon, angel shot avec citron, angel shot etc.
Désolée, je ne me rappelle plus trop de tout le procédé. Je ne l'ai jamais utilisé. Mais je sais que c'est efficace parce que dans le magazine Femina Suisse, elles ont en parlé et je me sens vraiment en sécurité dans ce bar. Je sais que le premier procédé est que le serveur retient l'attention de l'homme pour que la femme puisse s'en aller, la deuxième serait de raccompagner la femme si elle ne se sent pas a l'aise, il y a aussi appeler un taxi et le pire du scénario serait d'appeler la police.
Le patron est vraiment sympa et les serveurs sont en majorité des personnes que j'ai déjà vu dans la communauté LGBT+ de Suisse.
Désolée, je ne me rappelle plus trop de tout le procédé. Je ne l'ai jamais utilisé. Mais je sais que c'est efficace parce que dans le magazine Femina Suisse, elles ont en parlé et je me sens vraiment en sécurité dans ce bar. Je sais que le premier procédé est que le serveur retient l'attention de l'homme pour que la femme puisse s'en aller, la deuxième serait de raccompagner la femme si elle ne se sent pas a l'aise, il y a aussi appeler un taxi et le pire du scénario serait d'appeler la police.
Le patron est vraiment sympa et les serveurs sont en majorité des personnes que j'ai déjà vu dans la communauté LGBT+ de Suisse.
K
Kurmad
Guest
J'aime beaucoup ton idée de pizza @Nastja . C'est clair que s'il y a de la communication sur un mot de passe, il devient un peu inutile.
Moi je suis déjà rentrée dans un bar PMU glauque parce qu'un gars me suivait. A l'intérieur, les gens étaient tellement étonnés que j'entre qu'ils ont tout de suite su que quelque chose n'allait pas, ils ont été très sympa. En vrai, les rares fois où j'ai demandé de l'aide pour du harcèlement de rue (ou de train), j'ai été très surprise de tomber sur des gens hyper concernés.
Moi je suis déjà rentrée dans un bar PMU glauque parce qu'un gars me suivait. A l'intérieur, les gens étaient tellement étonnés que j'entre qu'ils ont tout de suite su que quelque chose n'allait pas, ils ont été très sympa. En vrai, les rares fois où j'ai demandé de l'aide pour du harcèlement de rue (ou de train), j'ai été très surprise de tomber sur des gens hyper concernés.
@Nastja Plus de patrouilles de police m'a l'air d'être une fausse bonne idée pour lutter contre le harcèlement de rue :
- la police est raciste : elle va viser davantage les hommes racisés (et donc les mettre en danger), alors que bon, on sait toutes qu'ils harcèlent pas plus que les hommes blancs.
- la police est sexiste : elle est un soutien actif du harcèlement de rue et des agressions sexuelles, en minimisant les faits, en faisant du victim-shaming, en refusant de prendre les plaintes ou d'agir si les faits sont pas assez grave à ses yeux, voir parfois en étant elle-même coupable de harcèlement de rue.
- la police est raciste : elle va viser davantage les hommes racisés (et donc les mettre en danger), alors que bon, on sait toutes qu'ils harcèlent pas plus que les hommes blancs.
- la police est sexiste : elle est un soutien actif du harcèlement de rue et des agressions sexuelles, en minimisant les faits, en faisant du victim-shaming, en refusant de prendre les plaintes ou d'agir si les faits sont pas assez grave à ses yeux, voir parfois en étant elle-même coupable de harcèlement de rue.
Dernière édition :
@Witch'Daughter
J'ai vécu dans un pays étranger (dans l'UE, enfin qui y était je pense que vous avez deviné) et dans une ville assez craignos et le soir il y a plein de flics qui font des rondes (genre plein, du style un groupe de 3-4 à chaque coin de rue) et dès qu'un mec déconne il se fait plaquer contre le mur (blond, brun, blanc ou noir) et se fait embarquer si c'est sérieux.
Le but c'est pas d'avoir des flics dans des petites maisonnettes qui attendent qu'on vienne les voir mais qui patrouillent à pied régulièrement pour dissuader les relous de faire un mouvement. Si t'as des flics partout, j'imagine que tu (mec relou) vas peut-être siffler une meuf qui passe mais ça s'arrêtera là (je préfère me faire siffler mais que le mec reste contre son mur même si je déteste ça et que j'aurais peur, que d'avoir un mec qui me suit, me passe son bras autour du cou et me demande où je vais d'un pas si pressé).
Et je parlais de faire des groupes mixtes de flics : genre 2 femmes 2 hommes.
De toutes façons contre des actes illicites (dont du harcèlement il n'y a que la police qui peut agir, non? Quelle est l'autre solution? De payer des milices privées? Autant que la police serve à quelque chose. Et puisqu'on est prêts à mettre en place des dispositifs du type "Je veux voir Angela", on peut aussi décider de créer des structures policières spécialement formées pour ça. On n'est pas obligés de prendre Jean-Gérard sexiste et ses potes pour faire les patrouilles mais recruter des flics qui montrent de l'empathie face au sujet, voire carrément plus de femmes.
J'ai vécu dans un pays étranger (dans l'UE, enfin qui y était je pense que vous avez deviné) et dans une ville assez craignos et le soir il y a plein de flics qui font des rondes (genre plein, du style un groupe de 3-4 à chaque coin de rue) et dès qu'un mec déconne il se fait plaquer contre le mur (blond, brun, blanc ou noir) et se fait embarquer si c'est sérieux.
Le but c'est pas d'avoir des flics dans des petites maisonnettes qui attendent qu'on vienne les voir mais qui patrouillent à pied régulièrement pour dissuader les relous de faire un mouvement. Si t'as des flics partout, j'imagine que tu (mec relou) vas peut-être siffler une meuf qui passe mais ça s'arrêtera là (je préfère me faire siffler mais que le mec reste contre son mur même si je déteste ça et que j'aurais peur, que d'avoir un mec qui me suit, me passe son bras autour du cou et me demande où je vais d'un pas si pressé).
Et je parlais de faire des groupes mixtes de flics : genre 2 femmes 2 hommes.
De toutes façons contre des actes illicites (dont du harcèlement il n'y a que la police qui peut agir, non? Quelle est l'autre solution? De payer des milices privées? Autant que la police serve à quelque chose. Et puisqu'on est prêts à mettre en place des dispositifs du type "Je veux voir Angela", on peut aussi décider de créer des structures policières spécialement formées pour ça. On n'est pas obligés de prendre Jean-Gérard sexiste et ses potes pour faire les patrouilles mais recruter des flics qui montrent de l'empathie face au sujet, voire carrément plus de femmes.
Pour que ce genre de démarche soit pris, il faudrait déjà que le gouvernement reconnaisse l'existence d'abus systémiques au sein de la police, et on en est loin vu qu'il nie explicitement l'existence des violences policières. Donc si ils se mettent à déployer des flics à cette fin-là, je pense qu'ils n'en auront rien à carrer que ces derniers soient des Jean-Michel Miso.
Et puis, on court aussi le risque de construire un état policier (comment ça, c'est déjà le cas ?).
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