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Le Youtubeur ExperimentBoy accusé de corruption de mineurs
- Initiateur de la discussion Oceane
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Je viens de lire l'enquête. Je ne connaissais pas ce youtubeur mais la manière dont il a utilisé sa notoriété est à vomir, j'espère que ces jeunes hommes obtiendront gain de cause face à lui.
Bon, je n'ai pas pu lire jusqu'au bout, trop difficile pour moi. J'envoie tout mon soutien à Quentin et aux autres victimes. C'est impressionnant de voir à quel point youtube est du pain béni pour les prédateurs qui veulent profiter de leurs fans. Onision, Romeo Lacoste, et maintenant ce gars... J'espère que les langues se délieront de plus en plus.
Punaise... Mon conjoint est prof de physique-chimie au collège, et ses élèves (y compris ceux.celles qui n'aiment pas particulièrement la matière) sont tou.te.s fans de lui !
Pour les motiver et illustrer son cours (et particulièrement récemment lorsque l'école a repris et qu'avec le protocole sanitaire il ne pouvait pas les faire manipuler), il lui arrive de passer des vidéos de ce type en rapport avec ses cours...
Je vais tout de suite l'informer de ça, qu'il arrete de faire de la pub à une telle ordure.
Parce que vu les échanges (tellement nombreux !) et les témoignages publié par Numerama, la présomption d'innocence elle prend cher... Je ne comprends même pas qu'il puisse encore nier la tete haute.
Courage à ceux qui ont eu affaire à lui, qu'ils aient pu parler ou non.
Pour les motiver et illustrer son cours (et particulièrement récemment lorsque l'école a repris et qu'avec le protocole sanitaire il ne pouvait pas les faire manipuler), il lui arrive de passer des vidéos de ce type en rapport avec ses cours...
Je vais tout de suite l'informer de ça, qu'il arrete de faire de la pub à une telle ordure.
Parce que vu les échanges (tellement nombreux !) et les témoignages publié par Numerama, la présomption d'innocence elle prend cher... Je ne comprends même pas qu'il puisse encore nier la tete haute.
Courage à ceux qui ont eu affaire à lui, qu'ils aient pu parler ou non.
K
Kurmad
Guest
@megann31 Je suis effectivement étonnée que la défense des victimes passe par la presse avant la justice.
Ceci dit, j'ai l'impression que dans ce cas, c'est Numérama qui a mené l'enquête suite au #balancetonyoutubeur, et que c'est Numérama qui a rassemblé les victimes pour une action en justice. C'est un des rôles de la presse, d'enquêter puis de dénoncer ce genre de scandales.
Il y a beaucoup d'actions en justice qui ont commencé par des révélations de journalistes (le Watergate, l'affaire Dreyfus...) même si dans les cas qui me viennent en tête, les journalistes dénonçaient aussi une erreur judiciaire ou une inaction politique.
Ceci dit, j'ai l'impression que dans ce cas, c'est Numérama qui a mené l'enquête suite au #balancetonyoutubeur, et que c'est Numérama qui a rassemblé les victimes pour une action en justice. C'est un des rôles de la presse, d'enquêter puis de dénoncer ce genre de scandales.
Il y a beaucoup d'actions en justice qui ont commencé par des révélations de journalistes (le Watergate, l'affaire Dreyfus...) même si dans les cas qui me viennent en tête, les journalistes dénonçaient aussi une erreur judiciaire ou une inaction politique.
Si ça a pu les aider à libérer leur parole c'est génial, se sentir crues et non jugées est essentiel pour que les victimes osent parler. C'est la formulation de certaines phrases qui m'a interpelée "des preuves vérifiées par numérama" quelle est la compétence de numérama pour vérifier des preuves? Cela ne va-t-il pas desservir l’enquête ?
HS: Je déteste Eric Dupont Moretti, vraiment tout ce qu'il représente pour le droit des femmes me dégoute. En regardant ses affaires, on se rend compte qu'il défend souvent des maris violents des violeurs , voire des hommes qui ont assassiné leurs femmes et très souvent il les sort d'affaires pour des détails de procédures, joue sur le possible consentement des victimes, la zone grise...
Je ne sais pas si c'est très responsable de donner autant de grains à moudre à la défense de ce youtubeur, tout ce qu'ont dit ces victimes peut éventuellement se retourner contre eux pendant un procès.
Et encore HS mais que ce soit pour des affaires de terrorismes ou autres je trouve ça limite de donner le nom complet des agresseurs tant qu'ils n'ont pas été jugés coupable par une vraie cours de justice. Ça va à l'encontre même du principe de présomption d’innocence, je comprends la colère et l'envie de vengeance mais c'est envoyer la population sur une cible désignée, dans les commentaires du gars il y a quand meme des gens qui lui souhaitent de se faire violer en prison et donnent son adresse... (ce n'est que mon avis et il peut changer)
@megann31 Le travail de Numerama avec cet article est finalement assez conforme au rôle de la presse: enquête approfondie, témoignages, sources, constitution d'un dossier avec des éléments ou des preuves solides.
Ce que notre époque a de spécifique, c'est la constitution, avec les réseaux sociaux, d'un tribunal populaire qui punit et condamne sans contradictoire. Je trouve toujours surprenant de voir à quel point le principe de présomption d'innocence est inaudible. Experimentboy a un avocat, il a un droit de réponse et doit bénéficier d'un contradictoire. Seul un tribunal est légitime à le juger coupable et à le sanctionner le cas échéant.
Le fait d'avoir une opinion sur une affaire judiciaire a toujours existé, bien avant les réseaux sociaux. Mais, ce qui change aujourd'hui, c'est que les réseaux sociaux forment une masse, un rouleau-compresseur qui abolit la présomption d'innocence et juge illégitime toute défense de l'accusé.
Je pense que c'est profondément humain: le contradictoire et le droit de l'accusé à bénéficier d'une défense vont à l'encontre de nos pulsions, du ressentiment, de l'émotion collective. La foule veut voir l'accusé payer sans délai, réclame vengeance. En réalité, il faut se faire violence pour assimiler et accepter le droit de l'accusé au contradictoire. Je trouve ça flagrant notamment quand des avocats connus sont interviewés et qu'on leur demande presque systématiquement: "Mais comment avez vous pu défendre ce criminel?". L'un des meilleurs exemples est l'interview de Dupont-Moretti par Nicolas Demorand sur France Inter:
Je trouve ça étonnant d'entendre désormais dans les milieux militants qu'il faut toujours croire les victimes. Mais comment est-ce qu'une justice peut fonctionner correctement si toute personne qui se dit victime doit être crue sur parole? Comment peut-on concevoir une justice dans laquelle existe une présomption de culpabilité systématique?
Les réseaux sociaux laissent libre court à ce ressentiment, à cette haine immédiate de l'accusé. Pire, l'effet de masse conforte chacun dans l'idée que sa haine est légitime puisqu'elle est partagée. Sans compter le caractère public des réseaux sociaux qui donne un sentiment de puissance, l'impression de parler avec un porte-voix, d'avoir une portée immense par rapport au monde réel.
Ce que notre époque a de spécifique, c'est la constitution, avec les réseaux sociaux, d'un tribunal populaire qui punit et condamne sans contradictoire. Je trouve toujours surprenant de voir à quel point le principe de présomption d'innocence est inaudible. Experimentboy a un avocat, il a un droit de réponse et doit bénéficier d'un contradictoire. Seul un tribunal est légitime à le juger coupable et à le sanctionner le cas échéant.
Le fait d'avoir une opinion sur une affaire judiciaire a toujours existé, bien avant les réseaux sociaux. Mais, ce qui change aujourd'hui, c'est que les réseaux sociaux forment une masse, un rouleau-compresseur qui abolit la présomption d'innocence et juge illégitime toute défense de l'accusé.
Je pense que c'est profondément humain: le contradictoire et le droit de l'accusé à bénéficier d'une défense vont à l'encontre de nos pulsions, du ressentiment, de l'émotion collective. La foule veut voir l'accusé payer sans délai, réclame vengeance. En réalité, il faut se faire violence pour assimiler et accepter le droit de l'accusé au contradictoire. Je trouve ça flagrant notamment quand des avocats connus sont interviewés et qu'on leur demande presque systématiquement: "Mais comment avez vous pu défendre ce criminel?". L'un des meilleurs exemples est l'interview de Dupont-Moretti par Nicolas Demorand sur France Inter:
Je trouve ça étonnant d'entendre désormais dans les milieux militants qu'il faut toujours croire les victimes. Mais comment est-ce qu'une justice peut fonctionner correctement si toute personne qui se dit victime doit être crue sur parole? Comment peut-on concevoir une justice dans laquelle existe une présomption de culpabilité systématique?
Les réseaux sociaux laissent libre court à ce ressentiment, à cette haine immédiate de l'accusé. Pire, l'effet de masse conforte chacun dans l'idée que sa haine est légitime puisqu'elle est partagée. Sans compter le caractère public des réseaux sociaux qui donne un sentiment de puissance, l'impression de parler avec un porte-voix, d'avoir une portée immense par rapport au monde réel.
K
Kurmad
Guest
Ah, mais je n'ai lu nulle part que des preuves avaient été vérifiées par Numerama. Numerama dit avoir vérifié des faits et des éléments techniques transmis par les victimes.
Personnellement la phrase qui m'a fait tiquer c'est plutôt :
Personnellement la phrase qui m'a fait tiquer c'est plutôt :
Ca, c'est au tribunal d'en décider.
@megann31 Alors figure toi que c'est exactement ce qui s'est passé dans le cas des victimes d'Onision. Je ne sais pas si tu en as entendu parler mais en gros, Onision est un youtuber américain très célèbre qui était connu, entre autres, pour avoir un comportement plus qu'inapproprié envers ses jeunes fans (il faisait des vidéos où il notait le physique de jeunes adolescentes en réclamant qu'elles postent des photos de leurs corps sur son forum perso, c'est pour te dire le niveau de dégueu de la personne). Et, au cours des années, plusieurs de ses fans (toutes des jeunes filles de 18 ans), ont levé la voix pour dénoncer les comportements abusifs et sexuellement inappropriés de ce youtuber. Je te conseille notamment de rechercher les interview de Sarah, une jeune fan dont il a obtenu la garde alors qu'elle avait 16 ans et qui a été abusée sexuellement dès ses 18 ans (Onision était aussi très connu pour jouer avec la "ligne fine", si on veut, de la justice, et il attendait systématiquement que ses fans atteignent la majorité), et l'interview de Shiloh, qui a été victime de violences conjugales et d'abus sexuels par ce type. Ce n'est qu'un petit résumé par rapport aux myriades de choses horribles qui sont ressorties, au cours des années, sur ce gars, mais ça te donne une idée du personnage.
Et bien, un journaliste, Chris Hansen, a voulu donner de la visibilité à ces témoignages en publiant une série d'interviews avec les victimes en novembre dernier. Ces interviews sont très bien faites et donnent une voix aux victimes qu'elles n'avaient jamais eu avant (notamment Sarah et Shiloh). Sauf que Chris Hansen s'est posé comme un "accompagnateur des victimes" dans leur parcours vers la justice (c'est un présentateur et un journaliste qui a l'habitude de couvrir ce genre de sujet, d'une manière que je désapprouve totalement mais là n'est pas la question). Ce faisant, il a demandé l'ordinateur de Sarah, élément précieux avec plein de preuves du comportement inapproprié d'Onision. Elle pensait que Chris allait le transmettre au FBI, mais il s'en est juste servi pour son intérêt personnel, et maintenant, cette preuve qui aurait pu peser lors d'un procès est devenue inutilisable.
Bon, Chris Hansen est un journaliste indépendant et les interviews qu'il a donné ont permis aux victimes de libérer leur parole devant une audience de centaines de milliers de personnes, sauf qu'il l'a fait pour de mauvaises raisons et a rendu des modes de preuves inutilisables dans le cadre de son "enquête". C'est un exemple de comment "le journalisme et les médias" peuvent entacher un procès. Je ne pense pas que ce soit le cas de cette affaire, les modes de preuves ont l'air d'être entre les mains de la justice, mais c'est vrai qu'il faut faire attention à ce genre de choses et donner nos preuves à la justice avant de lancer l'alerte dans les médias.
Et bien, un journaliste, Chris Hansen, a voulu donner de la visibilité à ces témoignages en publiant une série d'interviews avec les victimes en novembre dernier. Ces interviews sont très bien faites et donnent une voix aux victimes qu'elles n'avaient jamais eu avant (notamment Sarah et Shiloh). Sauf que Chris Hansen s'est posé comme un "accompagnateur des victimes" dans leur parcours vers la justice (c'est un présentateur et un journaliste qui a l'habitude de couvrir ce genre de sujet, d'une manière que je désapprouve totalement mais là n'est pas la question). Ce faisant, il a demandé l'ordinateur de Sarah, élément précieux avec plein de preuves du comportement inapproprié d'Onision. Elle pensait que Chris allait le transmettre au FBI, mais il s'en est juste servi pour son intérêt personnel, et maintenant, cette preuve qui aurait pu peser lors d'un procès est devenue inutilisable.
Bon, Chris Hansen est un journaliste indépendant et les interviews qu'il a donné ont permis aux victimes de libérer leur parole devant une audience de centaines de milliers de personnes, sauf qu'il l'a fait pour de mauvaises raisons et a rendu des modes de preuves inutilisables dans le cadre de son "enquête". C'est un exemple de comment "le journalisme et les médias" peuvent entacher un procès. Je ne pense pas que ce soit le cas de cette affaire, les modes de preuves ont l'air d'être entre les mains de la justice, mais c'est vrai qu'il faut faire attention à ce genre de choses et donner nos preuves à la justice avant de lancer l'alerte dans les médias.
Il ne faut pas faire de raccourcis. Quand on parle de "toujours croire les victimes", ce n'est évidement pas dans un tribunal. Par contre quand quelqu'un de ton entourage te confie une agression, la par contre il vaut mieux ne pas remettre sa parole en doutes. Tout simplement car il y a une forte probabilité que cela soit vrai. Et qu'une personne qui vient de subir une agression (sexuelle ou autres) à besoin qu'on l'écoute, qu'on la réconforte et qu'on la dirige vers les structures adequates (police, asso spécialisées, etc). Et non pas que l'on remette directement ses dires en question. Bien évidement cela n’empêche pas de conserver son esprit critique et de faire sa petite enquête perso en allant tâter le terrain auprès des différentes personnes impliquées.
Par extension, toujours croire les victimes serait réellement bienvenu de la part du corps médical. Et des policiers acceptant ou non de prendre une plainte, même si dans leur cas je ne sais pas à quel point il est de leur devoir de faire un premier filtre.
La justice doit elle conserver la présomption d'innocence. Mais la ou apparaît un problème c'est vis a vis de la justice populaire que permet les réseaux sociaux. C'est clairement un outil à double tranchant.
Apres, le fait est qu'il doit bien y avoir une poignée de militant qui aimerait que la justice soit basée sur la présomption de culpabilité. Mais perso je les range dans la même catégorie que les plateux et les conspis. A savoir les gens que je préfère ne pas trop écouter.
Je ne connaissais pas je vais regarder ça mais c'est horrible. On peut se demander si la libération de la parole peut se substituer à la justice, souvent les victimes disent que ça aide à la reconstruction que la justice, un organe neutre et "officiel" leur dise "oui vous êtes bien victime et pas coupable vous n'avez pas méritez ce qui vous est arrivé", l'approbation de millier d'inconnus peut-elle leur donner ce sentiment?
J'aime à croire que l'éthique journalistique française est un peu meilleure que sa version américaine mais je ne sais pas trop, j'essaie de ne pas lire des choses qui vont me faire du mal
. Ça pose aussi la question de l’accompagnement et des victimes de violences sexuelles, qu'il leur faille le soutien de médias à la recherche de "buzz" pour pouvoir parler et oser se tourner vers la justice c'est assez effarant. Un mode d'emploi "j'ai été victime de violences sexuelles/viols je fais quoi maintenant ?" pourrait être utile pour les jeunes filles je pense.
Rien que d’aller à la gendarmerie c'est hyper intimidant, on te demande à l'interphone pourquoi tu viens, puis à l'accueil avec des gens autour qui écoutent (il y a un reportage sur youtube sur une "brigade" qui s'occupe que des viols ça s'appelle "elle l'a bien cherché" c'est de ARTE, leur manière d'interroger les victimes, leur froideur, le poster de 50 nuances de Grey sur le mur ça m’avait outrée, moi on me parle comme ça je pars).
Certaines de mes élèves sont persuadées qu'il faut être accompagnées d'un adulte et être sUres que la personne en face va être condamnées pour aller porter plainte, que si on fait perdre leur temps aux gendarmes on peut avoir une amende...
Effectivement ils ne parlent pas de preuves, c'est un abus de langage de ma part et les mots sont importants. C'est le fait qu'ils se présentent comme compétent à vérifier "l'authenticité" des pièces qui me parait un peu présomptueux de leur part...
Et ça aussi, "Après plusieurs mois d’enquête, de vérifications et de témoignages, et après avoir eu accès à un grand nombre de conversations, captures d’écran, photos et vidéos, Numerama est en mesure de mettre au jour des faits d’une gravité inédite dans le paysage du YouTube français. Ou comment Baptiste [...], alias ExperimentBoy, a profité de sa notoriété pour aborder des jeunes garçons, les mettre en confiance puis leur faire des avances " . Ils ont eu accès à tout avant meme la justice vu comment ils présentent la chronologie c'est ce que je comprend. Et on passe du conditionelle à l'affirmation c'est limite d'un point de vue journalistique. J'espère que ça ne nuira pas aux victimes...
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