Je me souviens que j'avais arrêté de m'épiler à 17-18 ans. J'en étais hyper fière, je me trouvais très jolie et je me moquais du qu'en dira-t-on. Même si j'ai eu quelques réflexions un peu fatiguantes ("mais Justine, c'est une revendication politique de ne pas s'épiler" nan maman c'est mon corps, et ça serait bien que ça soit juste normal et pas politique pour les femmes de ne pas s'épiler), dans l'ensemble, ça allait.
Et puis, j'ai eu une relation vraiment abusive psychologiquement avec une femme qui disait ouvertement, quand j'étais en short dans la rue, qu'elle avait honte du regard des autres sur mes jambes. Et à chaque fois qu'on sortait, c'était la même rengaine, c'était limite si elle ne se mettait pas en boule très loin de moi parce qu'elle avait extrêmement honte qu'on l'a voit avec une femme pas épilée. Et ça m'avait vachement endommagée. J'étais toute confiante et hyper fière... Et puis plus rien. Je n'ai plus regardé mon corps de la même manière pendant très longtemps. Et comme mon ex le soulignait tout le temps, je me suis mis à me focaliser sur ce que la société allait penser de moi. C'est devenu tellement fort que je ne l'ai plus supporté, et j'ai rasé à nouveau.
Et là, depuis le premier confinement... Bah j'ai laissé repousser. Je n'ai plus touché à mes aisselles et à mes jambes, et le maillot je le fais avec des petits ciseaux parce que sinon ça me fait mal, et puis aussi pour des raisons... Pratiques
Et j'en suis contente parce que je commence tout doucement à retrouver ma confiance en moi. Je n'ai plus envie de m'épiler, j'ai l'impression que ça me fait ressembler à une enfant. Peut être raccourcir les poils aux aisselles ou au maillot de temps en temps, mais là, quand je me regarde devant un miroir, je me trouve bien plus jolie que si j'étais rasée. Alors bon... Je continue. Je ne sais pas si je vais avoir le courage de ne rien toucher cet été, et je pense que je si qqn me fait une réflexion, ça risque de m'atteindre encore beaucoup. Mais j'espère que quand la belle saison arrivera je serai prête à essayer