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Fin de vie : bientôt un grand débat pour une nouvelle loi sur l’aide active à mourir ?
Fin de vie : bientôt un grand débat pour une nouvelle loi sur l’aide active à mourir ?
Commentaires sur Fin de vie : bientôt un grand débat pour une nouvelle loi sur l’aide active à mourir ?
- Initiateur de la discussion Maëlle Le Corre
- Date de début
KtyKonéko
adulte à temps partiel & autrice de fanfiction
cela fait longtemps que je l'ai dit à mes proches
si la vieillesse m'apporte une maladie dégénérative de type Alzheimer, je refuse de finir à l'état de légume, je veux mourir avant de perdre toute ma tête.
si la vieillesse m'apporte une maladie dégénérative de type Alzheimer, je refuse de finir à l'état de légume, je veux mourir avant de perdre toute ma tête.
Tu vois, ça, c'est du validisme. C'est penser qu'on ne peux pas vivre avec un trouble mental. En réalité, être atteint de démence ne veut pas dire être d'office malheureux (tout comme les personnes atteintes de trisomie 21 ne sont pas forcément malheureuse). Dans une société qui s'occupe bien des personnes moins valides, la démence ne devrait pas être un frein à une fin de vie heureuse.
De plus, a priori, ce type de maladie ne devrait pas rentrer dans le cadre de ce type de loi. Ici, l'euthanasie est possible mais pas dans ce cas. Car il faut avoir toutes les capacités de raisonnement et de discernement pour demander l'euthanasie et elle ne peut pas se faire en avance (et en début de maladie, il est difficile d'estimer que la personne a des souffrances psychiques liés à sa maladie étant donné que justement les troubles ne sont pas encore là).
@pikalovescoke
Il y a trouble mental et trouble mental. Qu’une personne n’ait pas envie de vivre une vie ou par exemple elle ne reconnaît même plus ses enfants, ca peut se comprendre.
Je vois pas où est le validisme la dedans.
Il y a trouble mental et trouble mental. Qu’une personne n’ait pas envie de vivre une vie ou par exemple elle ne reconnaît même plus ses enfants, ca peut se comprendre.
Je vois pas où est le validisme la dedans.
@KtyKonéko Je suis d'accord avec toi, l'idée de pouvoir décider de la façon dont on mène sa vie jusqu'au bout, c'est méga important. Je ne suis pas d'accord avec @pikalovescoke j'ai plusieurs troubles mentaux (et Alzheimer n'est pas un trouble mental, comme ça a été dit c'est une maladie neuro dégénérative qui te paralyse de plus en plus, rien à voir avec la trisomie 21), et il y a une différence entre l'eugénisme/le validisme/la psychophobie (un.e.tel.le ne devrait pas vivre parce qu'iel a tel trouble/handicap) et la volonté de choisir ce qui nous paraît insupportable et d'y mettre fin. Le validisme, c'est décider pour les autres. Décider pour soit, c'est autre chose. Et pour avoir vu mon grand-père se détériorer avec Alzeimher et à quel point on peut souffrir de cette maladie, je ne peux que comprendre KtyKonéko.
Dernière édition :
KtyKonéko
adulte à temps partiel & autrice de fanfiction
@ pikalovescoke
c'est mon droit de refuser de voir mon esprit se faire grignoter jour après jour, oublier qui je suis...
c'est mon droit de refuser de voir mon esprit se faire grignoter jour après jour, oublier qui je suis...
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J'ai envie de rajouter que le fait d'avoir un trouble psy ne devrait jamais empêcher quelqu'un de choisir sa fin de vie.
J'espère bien que la France changera ses lois pour qu'on puisse choisir de partir dans des conditions sécurisées pour soi (et ses proches) qu'importe de quoi on est atteint ou pas.
Et j'espère que je pourrai en bénéficier avant de définitivement péter un câble et le faire seule, en ayant toutes les chances de me foirer (encore) et/ou d'emmener avec moi des êtres qui n'ont aucun moyens de dire s'ils sont d'accord ou pas.
J'espère bien que la France changera ses lois pour qu'on puisse choisir de partir dans des conditions sécurisées pour soi (et ses proches) qu'importe de quoi on est atteint ou pas.
Et j'espère que je pourrai en bénéficier avant de définitivement péter un câble et le faire seule, en ayant toutes les chances de me foirer (encore) et/ou d'emmener avec moi des êtres qui n'ont aucun moyens de dire s'ils sont d'accord ou pas.
M
Membre supprimé 364647
Guest
A titre personnel, je suis complètement pour ce genre de loi. Je ne veux pas qu'on s'acharne à me faire vivre quand je serais vieille.
Je ne sais pas si c'est vraiment validiste mais les gens devraient pouvoir avoir ce choix. Ca me semble logique.
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Je ne sais pas si c'est vraiment validiste mais les gens devraient pouvoir avoir ce choix. Ca me semble logique.
Autant l'euthanasie dans le cas de maladies incurables et très douloureuses je suis pour, autant, quand les arguments qui avancent les conséquences de la vieillesse comme raison de mettre fin à ses jours, ça allume mes warnings. J'en avais déjà parlé sur le forum au sujet de Jacqueline Jencquel qui à 75 ans, estimait qu'elle n'avait plus rien à vivre et revendiquait le droit au suicide assisté. On ne devrait pas en arriver à vouloir mourir "juste" parce qu'on est vieux et qu'on a peur d'aller en EHPAD, de perdre son autonomie, sa mobilité, d'être seul ou d'être un "fardeau" pour sa famille ou la société. Avant d'en arriver là, c'est plutôt la prise en charge de la vieillesse qu'il faudrait revoir, non? Vieillir ça n'est clairement pas une sinécure, mais même en étant physiquement ou cognitivement diminué par l'âge, je sais qu'on peut mener des projets stimulants et vivre des instants de bonheur qui en valent la peine. Et puis si on fait de la perte d'autonomie un critère d'accès à l'euthanasie, on s'arrête où ? Est-ce que ça n'envoie pas un signal très dangereux vis-à-vis de toutes les personnes dépendantes ?
Institutionnaliser le droit à mourir parce qu'on ne peut plus s'occuper de soi-même ne protégera en rien le droit à la dignité. Bien au contraire, j'y vois de façon sous-jacente une vision très utilitaire et productiviste de la vie humaine, donc dans ces débats sur l'euthanasie, je trouve qu'on devrait soigneusement peser nos mots ainsi que les exemples qu'on avance pour justifier le recours au suicide assisté.
Institutionnaliser le droit à mourir parce qu'on ne peut plus s'occuper de soi-même ne protégera en rien le droit à la dignité. Bien au contraire, j'y vois de façon sous-jacente une vision très utilitaire et productiviste de la vie humaine, donc dans ces débats sur l'euthanasie, je trouve qu'on devrait soigneusement peser nos mots ainsi que les exemples qu'on avance pour justifier le recours au suicide assisté.
Je veux bien-être pour la fin de vie si les soins sont les mêmes pour tous 
Si c'est pour que quelqu'un mette fin à sa vie parce que impossibilité d'accéder à un soin, qu'on le lui refuse pour x raisons, que c'est suite à un mauvais diagnostique (basé du genre sur la discrimination), je suis un poil + refroidi-e 
C'est cool de parler de ça, mais si c'est juste pour proposer cette méthodes aux pauvres ou aux gens non-blancs, ah bah, c'est sûr que ça va permettre des économies pour la CPAM
Si c'est pour que quelqu'un mette fin à sa vie parce que impossibilité d'accéder à un soin, qu'on le lui refuse pour x raisons, que c'est suite à un mauvais diagnostique (basé du genre sur la discrimination), je suis un poil + refroidi-e C'est cool de parler de ça, mais si c'est juste pour proposer cette méthodes aux pauvres ou aux gens non-blancs, ah bah, c'est sûr que ça va permettre des économies pour la CPAM
I
Iseult la rousse
Guest
J'attends avec impatience qu'on légalise l'assistance au suicide. Parce qu'aujourd'hui, mon alternative, c'est de me jeter sous un camion. Si je pouvais mourir sans souffrir, ce serait fait depuis longtemps. Je souffre d'une forme manifestement incurable de dépression, je n'en peux plus de souffrir. Et j'avoue que ma seule peur, si un jour c'est autorisé, est que les troubles psy disqualifié automatiquement. J'ai un travail, un mari, on me confie l'éducation d'ados, on me fait confiance pour me démerder avec la précarité, parfois la pauvreté, mais quand il s'agit de mourir je ne suis plus assez lucide pour décider ?
De toute façon il faudrait attaquer le sujet sur deux angles.
Mettre en place le suicide assisté avec des lois solides et justes. Je suis pour avec un grand oui. Deux de mes grands-parents sont morts dans un état affreux, ils auraient mérité une fin de vie bien plus digne, avec moins de souffrances. Plusieurs ont eu des démences et comme la plupart des gens qui ont des démences, ils ont eu des fortes dépressions associées avec idées suicidaires. Alors oui, on peut imputer ça en partie à l'accompagnement des personnes âgées qui est déplorable. Mais quand on est perdus quand on se lève le matin, qu'on est incapable de parler, qu'on a peur des infirmières parce qu'on ne les reconnaît pas, qu'on ne se souvient que de sa maman qui est morte... Ça paraît juste un symptôme normal que d'être malheureux aussi. Et de ne plus vouloir vivre. J'aurais préféré que mon grand-père qui avait perdu la parole et passait ses journées à déambuler soit parti plus tôt, et je mettrais ma main au feu que lui aussi. Une de mes grands-mères passait son temps à dire qu'elle était terrifiée par les EHPAD et que la maladie d'Alzheimer était affreuse, aujourd'hui elle y est et elle a Alzheimer, j'aurais aimé qu'elle ait le choix de décider de son sort. Peut-être qu'elle aurait décidé de partir plus tôt.
Et forcément, aussi, améliorer les conditions d'accompagnement des personnes en institution. Notre conception de la vieillesse est vraiment affreuse. Les codes culturels font qu'on ne vit pas en famille large, qu'on passe beaucoup de temps au travail... Du coup, pour la plupart des gens, impossible de s'occuper de leurs parents jusqu'au bout. C'est affreux à la fois pour la personne qui aimerait vieillir à domicile et ne peut pas, mais aussi pour les enfants qui culpabilisent de mettre leurs parents en institution, et d'en être quelque part soulagé, parce qu'allier travail et soins des proches c'est vachement dur. Le sujet est un gros tabou chez moi, je sais que mes parents sont complètement tiraillés par tout ce qu'il s'est passé pour leurs parents, morts seuls parce que covid donc pas de visites, accompagnés d'une manière parfois déplorable (mon grand-père qui avait Alzheimer, comme on ne pouvait pas gérer ses déambulations, on descendait son lit de quelques crans histoire qu'il ne puisse pas se lever, et on le laissait comme ça toute la journée, au lit). J'espère d'ailleurs pouvoir tout faire pour accompagner mes parents le plus loin possible. J'ai quelqu'un dans ma famille dont la sœur est morte d'un cancer, elle a pu l'amener chez elle pour ses derniers jours et elle est morte avec sa famille, dans une vraie chambre, je trouve ça tellement courageux ! Elle s'est battue pour mettre en place tous les soins possibles. Et le pire c'est que certains ont pu la critiquer parce que ça n'est pas dans l'ordre des choses...
En même temps, quand j'entends mes copines qui ont bossé en maison de retraite dire qu'elles bouchaient le nez des résidents pour qu'ils ouvrent la bouche pour manger. C'était il y a moins de dix ans. Mon dieu je me dis que je ne veux pas y aller. J'ai tout le respect du monde pour les soignants des personnes âgées, je sais que la plupart font de leur mieux, mais j'ai trop entendu parler de ce genre de choses et j'aurais peur de tomber au mauvais endroit.
Donc changer ces choses là, oui. Des institutions avec assez de personnel, assez de formation, assez de temps, des possibilités d'avoir des logements partagés entre plusieurs générations, des soins à domicile mieux coordonnés...
Mettre en place le suicide assisté avec des lois solides et justes. Je suis pour avec un grand oui. Deux de mes grands-parents sont morts dans un état affreux, ils auraient mérité une fin de vie bien plus digne, avec moins de souffrances. Plusieurs ont eu des démences et comme la plupart des gens qui ont des démences, ils ont eu des fortes dépressions associées avec idées suicidaires. Alors oui, on peut imputer ça en partie à l'accompagnement des personnes âgées qui est déplorable. Mais quand on est perdus quand on se lève le matin, qu'on est incapable de parler, qu'on a peur des infirmières parce qu'on ne les reconnaît pas, qu'on ne se souvient que de sa maman qui est morte... Ça paraît juste un symptôme normal que d'être malheureux aussi. Et de ne plus vouloir vivre. J'aurais préféré que mon grand-père qui avait perdu la parole et passait ses journées à déambuler soit parti plus tôt, et je mettrais ma main au feu que lui aussi. Une de mes grands-mères passait son temps à dire qu'elle était terrifiée par les EHPAD et que la maladie d'Alzheimer était affreuse, aujourd'hui elle y est et elle a Alzheimer, j'aurais aimé qu'elle ait le choix de décider de son sort. Peut-être qu'elle aurait décidé de partir plus tôt.
Et forcément, aussi, améliorer les conditions d'accompagnement des personnes en institution. Notre conception de la vieillesse est vraiment affreuse. Les codes culturels font qu'on ne vit pas en famille large, qu'on passe beaucoup de temps au travail... Du coup, pour la plupart des gens, impossible de s'occuper de leurs parents jusqu'au bout. C'est affreux à la fois pour la personne qui aimerait vieillir à domicile et ne peut pas, mais aussi pour les enfants qui culpabilisent de mettre leurs parents en institution, et d'en être quelque part soulagé, parce qu'allier travail et soins des proches c'est vachement dur. Le sujet est un gros tabou chez moi, je sais que mes parents sont complètement tiraillés par tout ce qu'il s'est passé pour leurs parents, morts seuls parce que covid donc pas de visites, accompagnés d'une manière parfois déplorable (mon grand-père qui avait Alzheimer, comme on ne pouvait pas gérer ses déambulations, on descendait son lit de quelques crans histoire qu'il ne puisse pas se lever, et on le laissait comme ça toute la journée, au lit). J'espère d'ailleurs pouvoir tout faire pour accompagner mes parents le plus loin possible. J'ai quelqu'un dans ma famille dont la sœur est morte d'un cancer, elle a pu l'amener chez elle pour ses derniers jours et elle est morte avec sa famille, dans une vraie chambre, je trouve ça tellement courageux ! Elle s'est battue pour mettre en place tous les soins possibles. Et le pire c'est que certains ont pu la critiquer parce que ça n'est pas dans l'ordre des choses...
En même temps, quand j'entends mes copines qui ont bossé en maison de retraite dire qu'elles bouchaient le nez des résidents pour qu'ils ouvrent la bouche pour manger. C'était il y a moins de dix ans. Mon dieu je me dis que je ne veux pas y aller. J'ai tout le respect du monde pour les soignants des personnes âgées, je sais que la plupart font de leur mieux, mais j'ai trop entendu parler de ce genre de choses et j'aurais peur de tomber au mauvais endroit.
Donc changer ces choses là, oui. Des institutions avec assez de personnel, assez de formation, assez de temps, des possibilités d'avoir des logements partagés entre plusieurs générations, des soins à domicile mieux coordonnés...