Commentaires sur Un parent sur deux trouverait « acceptable » de faire goûter de l’alcool aux mineurs pendant les fêtes

[Christelle Murhula]

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Un parent sur deux trouverait « acceptable » de faire goûter de l’alcool aux mineurs pendant les fêtes

 

[Onirinaute]

Je reste sur ma faim avec cet article

Autre chiffre à retenir : 44 % des parents interrogés considèrent également que boire de l’alcool devant des mineurs n’a pas d’influence sur leur consommation, tandis que pour 38 % des parents d’enfants de moins de 18 ans, « boire de l’alcool avant sa majorité n’influencent pas la consommation d’alcool à l’âge adulte ». Tandis que près d’un tiers des Français, soit 32 %, pense que « les fêtes de fin d’année sont le bon moment pour faire goûter de l’alcool aux enfants pour la première fois ». Ils sont 41 % à penser que « faire goûter un verre exceptionnellement aux adolescents est sans conséquence ».

Est-ce que c'est vrai ou faux du coup ? Est-ce que des études montrent que faire goûter un verre exceptionnellement à des adolescents a des conséquences graves, ou bien l'inverse ? Que goûter de l'alcool avant d'être majeur est un facteur aggravant sur des problèmes d'alcool plus tard ?

Je ne connais pas les réponses du coup, mais à vue de nez passer de zéro alcool même pas du cidre à avoir soudain le droit d'acheter et consommer les alcools les plus forts le jour de ses 18 ans ne me semble pas vraiment une façon idéale d'éduquer de jeunes adultes à boire de façon responsable.
Il me semble que quand j'étais plus jeune on avait à 16 ans le droit de boire certaines boissons peu alcoolisées (type bière ou cidre, à 5 degrés d'alcool environ). Je ne sais pas si l'âge était approprié mais la progressivité ne me semble pas être une mauvaise idée.

 

[Liligreen]

Il faudrait savoir ce que ça veut vraiment dire faire goûter. Laisser un enfant/ado tremper ses lèvres pour connaître le goût de l'alcool, ça n'a rien à voir avec lui servir un verre.

 

[Destiel Mok´]

Ca ne me choque pas de laisser son ado de 16/17 ans goûter une gorgée, mais ça me choque a fond si l’enfant est encore petit. Mineur ça veut tout et rien dire :/

 

[Zénon]

L'alcool est une drogue dure. Ça me choque énormément cette banalisation. Vous auriez la même réaction si des parents mettaient de l'héroïne à disposition des enfants et des ados, "pour voir" ?

 

[Sighel]

@Zénon Je trouve ta comparaison un peu bizarre, parce que le "pouvoir d'addiction" de la substance n'est pas le même : tu ne deviendras pas alcoolique après avoir bu quelques bières, alors que tu deviendras addict très rapidement après avoir consommé quelques fois de l'héroïne ou de la cocaïne. Pour moi, le risque de devenir alcoolique est bien plus élevé si tu vois un de tes parents boire tous les jours son verre de whisky après le boulot et tourner au vin à chaque repas que si on te propose occasionnellement un fond de champagne lors d'une fête de famille...

 

[Destiel Mok´]

@Zénon je suis d’accord avec toi sur le côté drogue dure, mais il faut comparer ce qui est comparable. Factuellement, l’héroïne est suceptible de te rendre accro dès la première prise et l’équivalent de la gorgée (comme la gorgée de champagne) n’existe pas. L’héroïne n’est pas connu pour sa saveur.

Par contre j’envisagerais possiblement de faire goûter des drogues comme le cannabis ou même l’ecstasy à mon grand ado. Pourtant, ma dernière prise d’ecsta remonte à bien avant la naissance de mes enfants.

- Je sais que ça peut sembler “inconscient” mais au contraire. J’ai tout essayé plus jeune, même l’héroïne, une fois. C’était complètement con, mais je ne savais pas que c’était si dangereux même la première fois, je n’ai pas sombré dans l’addiction et n’en ai jamais repris mais j’ai pris un risque. J’aurais aimé savoir avant que c’était si grave.

J’ai vu l’addiction de près même si j’ai échappé à la plupart (je fume, c’est déjà trop) et je sais que mes connaissances “addicts” ne viennent pas de familles ou l’on discutait et où on avait la liberté de faire ses expériences avec un cadre “stricte mais bienveillant”. Ça se faisait dehors, dans des cadres dangereux, peu importe que les parents soient strictes ou non.
- je préfère donc dediaboliser, ce qui est discuté en bonne intelligence a la maison, est nettement moins attractif.
- Si ils ont la curiosité de découvrir ça, autant que ça se fasse dans un lieu sécurisé avec quelqu’un qui veille sur eux et qui sait quoi faire si ça tourne mal (je parle tjs de l’équivalence d’un demi verre).
- je ne considère pas que la consommation de drogues récréatives comme les taz ou le cannabis, soient pire que l’alcool si elles sont consommées raisonnablement dans des contextes festifs occasionnels.
- je suis favorable à la légalisation de toutes les drogues à part l’héroïne, car selon moi si on veut en trouver on en trouve, autant réguler, encadrer et prévenir.

 

[jorda]

Je pense qu'en des circonstances exceptionnelles et en se limitant à des quantités très limitées (un verre grand maximum, voire même un demi) et à des boissons peu alcoolisées (cidre, bière, vin grand grand max - je trouve le vin déjà trop alcoolisé, mais bon... mais surtout pas plus alcoolisé que le vin).
Et puis si ça peut permettre à une personne de "lâcher prise" et de sourire un petit peu... alors pourquoi pas...
notamment, dans mon vécu, ça fait énormément de bien de voir une personne sourire/rire alors qu'elle ne sourit/rit jamais d'habitude... alors tant pis si c'est grâce à un tout petit peu d'alcool.... à condition bien évidemment que ça n'en devienne pas une habitude, c'est effectivement le risque...
je vois tout de suite ce qu'on va me dire = ah bah ça va encourager à prendre de l'alcool pour "lâcher prise"... et c'est pas faux, mais tout est dans la modération. Une consommation très contrôlée peut avoir quelques effets bénéfiques.

Cela dit, je comprends bien les réticences des personnes opposées à toute consommation d'alcool...
Je ne consomme que très très rarement de l'alcool (un verre me fatigue déjà beaucoup), mais pour "lâcher prise", je m'autorise moi-même un verre... assez rarement mais ça m'arrive...
Ca ne me choque pas énormément qu'on fasse de même pour les enfants à la seule condition que la consommation d'alcool doit être EXTRÊMEMENT contrôlée et circonstanciée.
Vous me direz aussi : Et si ça lui donne envie, et qu'il y a le risque que l'enfant se mette à boire en cachette... C'est pas faux non plus...
Je dirais qu'il faut bien connaître son enfant pour juger si c'est risqué ou non...

 

[SerialErialk]

Je suis assez d'accord avec @Onirinaute, il manque de précisions dans cet article pour savoir quoi en penser.

Déjà je trouve que les termes sont assez imprécis : "consommer de l'alcool", "goûter de l'alcool" : quelle différence ? de quelle quantités parle-t'on ?
Servir un grand verre de vin ou un verre de whisky à un jeune de 15 ans me semble démesuré, mais lui donner un fond de verre de vin ou de bière pour goûter (1 cm au fond du verre) ça n'est pas la même chose.

Interdire complètement jusqu'à la majorité me semble augmenter le risque que les jeunes fassent leurs propres découvertes ensuite, en dehors de tout cadre et de toute surveillance.

et pour répondre à @Zénon : l'alcool est déjà "mis à disposition" (pour les majeurs) dans tous les supermarchés, à la différence de l'héroïne. Je comprends que des parents préfèrent encadrer la découverte de l'alcool chez leurs enfants, qui une fois majeurs seront confrontés aux offres et aux pratiques commerciales visant à faire acheter des boissons alcoolisées.

 

[Zénon]

Ce sera mon dernier message sur le sujet. "Encadrer la découverte" de la drogue, qu'elle soit légale ou pas, c me paraît une très mauvaise idée, surtout quand c'est fait par les parents, et surtout en France où on peut être un alcoolique (mondain, mais alcoolique quand même) sans problème pendant tout sa vie.

L'alcool c'est pas une "culture" ni une "tradition" : c'est une drogue dure, qui touche énormément de monde en France. Tout le monde connait un.e alcoolique. Tout le monde connait quelqu'un qui boit "pour se donner du courage", pour "s'éclater", pour "profiter de la soirée". Bref, tout le monde connait des drogués.

L'alcool est une drogue comme les autres, et encore pire que les autres car elle est totalement normalisée. Vous voulez en majorité participer à cette normalisation, tant pis pour vous et pour vos proches (mineurs en plus, cu que c'est le sujet de l'article). Ne venez pas pleurer quand des drames auront lieu, ce sera votre responsabilité.

 

[PetitePaille]

Perso je pense que l’addiction à l’alcool a beaucoup plus avoir avec le comportement de notre groupe d’amis (je connaissais pas mal de gens au lycée qui faisaient régulièrement des soirées où ils se torchaient la gueule) que de boire un 1 verre de champagne à Noël de manière encadrée avec ses parents.

@Zénon

Faut pas non plus tout mélanger… une addiction a une définition claire qui est en gros une incapacité à contrôler sa consommation. Une personne qui boit de temps en temps en soirée (je parle pas non plus de binge drinking) car elle aime bien la sensation d’être un peu gaie n’est pas alcoolique.

 

[jorda]

On peut aussi estimer que :

_____1) une interdiction totale et absolue risquerait peut-être d'amener la personne à en consommer en cachette (en réaction mécaniquement opposée)
_____2) cela pourrait amener plus tard la personne à en consommer de manière totalement déraisonnable vu qu'il n'y aura eu aucune éducation sur cet aspect en amont.
_____3) nous sommes dans une société où beaucoup de gens autour de nous boivent de l'alcool, c'est vu comme une normalité dans notre monde. Dans les galas, dans les fêtes étudiantes, entre amis, etc...
C'est une pratique humaine (voire même animale) pratiquée par toutes les couches sociales et en énormément de circonstances. Ce qui fait autant de sources de tentation existantes en dehors de la famille.
Du coup, on ne peut pas ignorer cela, et le fait que dans le futur, une personne sera amenée à ce qu'on lui propose de boire de l'alcool, à une occasion ou une autre (fête de remise de diplôme, réunion entre amis, etc...), c'est une réalité à prendre en compte.

A partir de là, j'estime que c'est peut-être mieux de contrôler la (possible future) consommation en amont avec une éducation/sensibilisation appropriée, plutôt que d'interdire totalement et de voir le futur adulte risquer de "se torcher" à la première occasion une fois "libre".

Vous me direz : la cigarette aussi, la drogue dure (héro, coke) aussi, du coup on leur fait tester aussi ?. Vous avez raison, dans ce cas, je dirais un non absolu moi aussi.
Sauf que la cigarette et encore plus, la drogue dure (héro, coke) est (beaucoup) plus dangereuse et addictive que 5% d'alcool (une bière, un cidre) dans 5 cm (un demi-verre) deux-trois fois par an.