L'achat compulsif de fringues a été un vrai problème pour moi entre 18 et 20 ans. Ça s'est calmé parce que dépenser 20 balles dans un t-shirt qui ne m'allait pas/me grattait/autre a fini par vraiment me frustrer.
À 25 ans j'ai eu le besoin et les moyens de m'acheter des vêtements de bonne qualité pour être habillée correctement au travail. Je savais qu'après je repartais pour deux ans de master sans tellement de pouvoir d'achat, donc j'ai acheté en conséquence.
Par exemple, l'été je porte des baskets en toile et des sandales. L'hiver, des chaussures en cuir (surtout des bottines pour me protéger de la pluie). Problème: je dois utiliser des semelles et mon podologue m'a déconseillé les chaussures de seconde main. J'achète donc toujours les mêmes marques (pour l'instant, pas des marques écoresponsables parce qu'elles n'ont pas toujours pignon sur rue et celles qui ont des magasins où je peux essayer avec mes semelles ne me vont pas). Ça me permet d'acheter sur internet sur le site de la marque quand il y a des soldes. Et je les utilise jusqu'à ce qu'elles tombent en morceau après que le cordonnier m'aie dit que c'était la fin.
Pour le textile, j'achète volontiers de seconde main. D'ailleurs, mes dernières pièces étaient soit trouvées en vide-dressing (et parce que j'en avais besoin) ou données par des proches. Comme les chaussures, je fais réparer. Si je ne peux plus les porter, je les propose autour de moi. Sinon, c'est à la boîte recyclage (en général, ils sont trop abîmés pour être revendus) ou en vide-grenier (et c'est moi qui me lève à 5h pour installer mon stand).
Je traîne les mêmes culottes et chaussettes depuis 15 ans.
J'ai assez de vêtements pour trier mon linge et le laver correctement pour qu'il dure plus longtemps, ou le laisser sécher.
Parfois je craque sur une pièce neuve, mais c'est soit en voyage (j'adore porter des vêtements que j'ai acheté "là-bas", ça me rappelle plus mon voyage que des gadgets tout pourris), soit j'essaie de me tourner vers des marques écoresponsables ou au moins qui fabriquent le moins loin possible et le plus fair possible, tout en collant avec mon budget.
De temps en temps, il y a une pièce qui me plaît VRAIMENT en fast fashion et je m'arrange pour qu'on me l'offre à Noël ou à mon anniversaire, pour lui donner un caractère exceptionnel et me forcer à attendre avant de l'avoir, puis en prendre soin quand je l'ai. En plus, ça me fait penser à la personne qui me l'a offerte, comme ma mère qui m'a offert un chemisier et un gilet Monoprix que j'adore.
Mes démarches peuvent être discutables pour certain.e.s mais je pense qu'on doit tou.te.s s'adapter et faire les choses à notre rythme.
J'ai personnellement utilisé les méthodes de Marie Kondo, mais pas religieusement. Elles m'ont donné le coup de pied aux fesses donc j'avais besoin, même si ça faisait longtemps que je faisais plus attention avec les vêtements. J'avais des problèmes avec d'autres types d'achats... Cependant, sur le moment, faire un tas de tous mes vêtements, et voir qu'il n'y avait que peu de pièces que je ne mettais pas, m'a réconfortée. J'ai quand même envoyé une photo à ma mère et certaines personnes qui critiquent mon manque d'achats de fringues, et elles ont compris ma démarche. Et oui, ça m'a permis de me débarrasser des vieux joggings et autre combis de ski que je gardais "au cas où" alors que je n'ai plus le droit de skier et pas spécialement les moyens de le faire.
Comme le disait quelqu'un.e ici, l'achat compulsif ne concerne pas QUE les vêtements. Quand j'ai passé cette phase-là, je suis passée par la phase "achat compulsif de DVDs" (j'avais pas Internet quand j'étais étudiante mais des sous pour les promos FNAC ou les revendeurs qui avaient encore des magasins IRL à l'époque), la phase "achat compulsif de CDs" (j'aime encore acheter des CDs mais uniquement ceux que je sais aimer et plus pour tester. Pour ça, j'ai un abonnement Spotify. Je n'achète que chez mon disquaire indépendant.) et la phase "achat compulsif d'éléments de déco" (ça aussi, je me suis calmée. Je ne garde plus que ce qui a vraiment de la valeur pour moi et finalement, je me suis débarrassée de quasiment tous mes trucs de déco pour ne garder que les choses données par ma famille et mes am.i.e.s, et des souvenirs de voyages).
Les deux choses sur lesquelles j'ai encore du mal ce sont a) la papeterie (surtout les carnets, même si j'écris beaucoup et que je m'en sers, donc) et b) les livres.
Pour les livres, le COVID y a mis un frein parce que depuis septembre 2019, je n'ai habité que dans des petites villes en Allemagne, avec une ou deux librairies et une bibliothèque au choix restreint en terme de livres en anglais ou en français (j'ai du mal à lire en allemand, et je suis moins familière des auteur.rice.s qui pourraient me plaire. J'y travaille mais c'est long.) Donc j'ai fini par m'acheter une liseuse, j'utilise mon abonnement à la bibliothèque française et j'ai acheté un abonnement à une bibliothèque américaine qui accepte les étrangers. Pour 50$, j'ai accès à des tonnes de livres. J'en emprunte un tous les 15 jours et ça me permet de lire des livres que j'aurai sans doute achetés sur un coup de tête et regrettés par la suite! (Je n'achète aucun livre pour ma liseuse. Pour moi, un livre acheté est en papier, point.)
J'espère que ça aide ou donne des idées à certain.e.s!
(Désolée pour le pavé, dernier jour de quarantaine, ça commence à peser donc je raconte ma vie...)