daffy duck;2376298 a dit :
"Certaines féministes sont pour le porno ou pour la prostitution, d’autres sont contre, d’autres soutiennent les femmes qui retournent au foyer, d’autres encouragent les super carrières pro – la plupart sont pour tous les modes de vie, pourvu qu’ils résultent d’un choix éclairé… Ne pas être d’accord avec les féministes, ça ne veut tout simplement rien dire."
Cette argumentation donne plutôt envie de dire être féministe ne veut plus rien dire. Vu qu'il englobe tellement de vision, qui entrent parfois en contradiction.
Je suis certainement féministe dans ma façon d'appréhender le monde (pour moi il est évident que les hommes et les femmes sont égaux, et je dois plus ça à mon père qu'à ma mère). Mais je ne suis pas solidaire d'un groupe seulement parce que j'appartiens à ce groupe. Je suis solidaire parce que je juge qu'il y a injustice (par exemple).
Pourquoi ça ne voudrait rien dire ? Ca veut seulement dire qu'il y a plusieurs courants de pensées dans le féminisme. A l'heure où certains courants politiques (que je ne citerai pas, mais faciles de deviner lesquels) essaient de nous faire croire que nous sommes soumis à la dictature de la pensée unique, je trouve plutôt sage et sain de rappeler que la pensée féministe, est justement multiple.
Il y a plusieurs courants de pensées dans la philosophie, par exemple, et même si c'est un paradigme plus général, personne ne songe à dire pour autant que la philosophie ça ne veut rien dire ! Pourquoi tout le monde se braque ainsi dès que l'on prononce le mot "féminisme" ?
Tu dis que tu es solidaire d'un groupe parce que tu juges qu'il y a injustice. Ne trouves-tu pas que l'injustice sociale est patente à l'égard des femmes, de nos jours, et même dans nos sociétés occidentales bien accrochées à leurs valeurs démocratiques et républicaines ?
daffy duck;2376298 a dit :
J'ai un peu l'impression que cette article "oblige" les madz à devenir féministe.
Ça aussi c'est assez typique et pour être honnête, ça m'exaspère.
On entend régulièrement autour de nous dire que le féminisme aujourd'hui ce n'est plus nécessaire, qu'on a tout obtenu, que les droits des femmes sont acquis, les restrictions de genres dépassées. Ah bon ? Il suffit d'être un peu attentif à l'actualité sociale pour constater que ce n'est pas le cas.
Mais quand on explique tout ça, pourquoi le féminisme est plus que jamais nécessaire, quels sont ses enjeux, on est tout de suite accusé de chercher à convertir.
Est-ce que chaque fois que quelqu'un t'expose une piste de réflexion sur la société, la politique, la culture ou quoi que ce soit d'autre, tu te sens endoctrinée pour autant ?
Alors ok, je suis clairement de parti pris, puisque comme une autre madmoizelle précédemment, j'ai du mal à comprendre comment on peut de nos jours être une femme et refuser / rejeter la réflexion féministe. Je comprends que les hommes n'y soient pas tout de suite gagnés, parce qu'ils ne sont pas forcément sensibilisés au fait que le féminisme les concerne et les défend aussi, mais les femmes ? Ca veut dire quoi ? "Laissez-nous être oppressées tranquilles" ?
Enfin bref. Juste une chose à dire pour conclure : Maïa Mazaurette, je t'aime.
EDIT en 4e vitesse :
daffy duck;2376551 a dit :
Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit.(edit ok j'ai vu ta réponse à lorelei tiens pas compte de la première phrase) Perso je ne pense pas en tant que femme mais en tant qu'individu. Je ne vois pas pourquoi mes attributs de naissance devraient prédéterminer ma façon de penser. (et désolé c'est aussi un argument de feministe, mais je ne force personne à l'être)
Bref ça me fait penser aux gens qui disent "comment on peut être riche et de gauche" ou je vais prendre un ex étranger "comment on peut être américain et contre la guerre en irak" dans le commencement de la guerre.
Je ne m'identifie à aucuns des courants, et je n'ai aucune envie de m'y identifier. Oui les mots en isme me saoulent car pour moi c'est de l'activisme, du militantisme il y a dans cette manière de faire une uniformisation du discours. Tu appartiens à un mouvement de féministe donc tu as exactement les mêmes combats.
Bien certainement que je suis pour l'égalité des sexes. Mais pour moi elle ne passe pas par l'affirmation d'être une femme. Bien au contraire c'est dans cette vision que femme et homme sont fondamentalement différents, qu'ils doivent s'affirmer tous à leur manière (l'un fort, l'autre doux) qu'on s'est enfermé dans ce modèle.
Je suis féministe dans ma façon de vivre ma vie, pas parce que je me sens femme ou que je le suis, mais parce que justement je ne me sens pas spécifiquement différente (intellectuellement) des hommes. Je n'affirme pas ma différence sexuelle, j'affirme mon égalité intellectuelle.
Et il y a une différence entre anti-sexiste et féministe. Un anti-sexiste veut briser les moules dans lesquels ont met les gens quelques soient leur sexe. L'individu prime sur le genre. Féministe eh bein justement on sait plus ce que c'est.
Bien. Je pense que tu fais quelques petites confusions.
Tu dissocies "anti-sexisme" et "féminisme" parce que tu entends juste "droit des femmes" dans le féminisme. Or c'est une erreur : l'anti-sexisme et le féminisme c'est exactement la même chose. Le féminisme lutte contre les stéréotypes de genres. Les hommes AUSSI sont enfermés dans des stéréotypes socio-culturels et le féminisme milite aussi pour qu'ils puissent s'en émanciper.
Seulement le féminisme traite en priorité des droits des femmes parce que des siècles de domination patriarcale font que ce sont elles qui sont encore les plus brimées par ce système, voilà tout, ça ne veut pas dire que les droits des hommes sont négligés.
Dire que tu ne penses pas que ton genre détermine ta façon d'être ni ton destin, ça signifie juste que tu n'es pas essentialiste, c'est tout. (Et moi non plus d'ailleurs, figure-toi)
Quant aux mots en "-isme", je te ferais simplement remarquer que "civisme" en est un aussi, et un important !
Mais je veux bien te concéder que les organisations féministes les plus en vue actuellement (donc pas toutes, mais les plus envies) sont plutôt activistes. Est-ce que c'est un gros mot ? Une raison de les blâmer ? Généralement, me semble-t-il, une lutte ne se mène pas sans activistes... (D'ailleurs même Gandhi a été qualifié d' "activiste" en son temps, pourra-t-on ironiquement remarquer)