Aqueuse;2379507 a dit :
Alors le mot féminisme est très mal choisi non ? Enfin, moi ça me semble très agressif comme mot, et comme pour tout ce qui est agressif, je ne peux pas rester très longtemps à côté.
D'ailleurs, anti-sexisme aussi m'écorche les oreilles...
Mais qu'est-ce que ça a d'agressif ? Désolée, je crains de m'énerver encore un peu, mais sérieusement, même s'il existe actuellement des Eric Zemmour pour parler de "pensée unique" et de la façon dont on essaie de faire complexer les gens avec des problématiques comme la lutte anti-raciste, de nos jours, le racisme n'est pas admis en société, c'est même un délit légalement punissable.
A l'encontre du racisme, de la discrimination raciale, on s'indigne et on légifère.
Alors franchement, pourquoi le sexisme, ce serait moins grave ? Discriminer quelqu'un en fonction de sa couleur de peau, c'est mal, mais le discriminer en fonction de son identité de genre, ça ne pose pas problème ?
Ben moi ça me tue de voir à quel point le sexisme, la transphobie, l'homo et la lesbophobie sont encore socialement admis. C'est honteux ! Et heureusement qu'il y a des associations féministes, homosexuelles / lesbiennes et transgenres pour se battre afin d'obtenir des droits !
D'ailleurs, comment peut-on être contre l'égalité des droits ? Parce qu'à mon sens, c'est de cela qu'il s'agit quand on se dit anti-féministe ou rebuté par l'anti-sexisme. Donc navrée, mais vraiment, je ne comprends pas.
Quant à la pertinence du terme, elle est fondamentale. Parce que se revendiquer "féministe", c'est aussi revendiquer l'héritage des premiers mouvements féministes, qui nous ont permis d'acquérir certains droits, bien qu'il y ait encore beaucoup à faire.
C'est reconnaître que Simone de Beauvoir, Delphine Seyrigues (je ne sais jamais orthographier son nom), le MLF, les créatrices du planning familial et les autres ont ?uvré pour nous et construit quelque chose.
Bref, c'est affirmer que ce mouvement a une histoire et l'assumer. Vouloir le dénier, c'est un peu comme quand notre cher Président déclare qu'il faut "liquider l'héritage de Mai 68", ça n'a aucun sens sinon celui de renoncer à un Passé qui nous a octroyé des droits fondamentaux !
Aqueuse;2379507 a dit :
Je crois que je suis de l'avis de daffy duck : 1. si on est tellement égaux, alors revendiquer nos droits de façon séparée des hommes me semble une aberration, tout comme clamer être contre la notion de sexe, et pour moi ça ne fait qu'enliser le problème. Je ne doute pas que ça puisse être une position intéressante pendant quelques années, pour "réveiller les consciences", mais 2. faire durer pendant plusieurs années/décennies ça me semble contre-productif. Pour moi le féminisme aurait déjà dût commencer à disparaitre, à mesure que les femmes prennent la/les nouvelles places qui leur conviennent dans la société, 3. et à terme, si les féministes gagnent, leurs mouvements disparaitront (mais peut-être que ça leur fait peur ?).
1. Justement on ne l'est pas du tout, "égaux", à l'heure actuelle, c'est bien de cela qu'il est est question. En plus, on n'a jamais dit qu'on était contre la notion de sexe, mais, pour certains courants de féminisme, contre "l'essentialisation". Ce n'est pas la même chose. Du tout.
2.Là encore, il ne s'agit pas de "faire durer". La lutte féministe aujourd'hui n'est plus du tout la même qu'il y a 30 ans, pour poursuivre l'analogie avec la politique, de la même façon que la gauche et la droite ne sont plus du tout ce qu'elles étaient il y a 30 ans ! Et c'est normal ! Aucun courant de réflexion sociale ne peut rester figé (sinon c'est là qu'il perd tout son sens). Il évolue avec la Société, comme la pensée.
Les rapports sociaux aujourd'hui ne sont plus les mêmes que dans les 70's, en grande partie d'ailleurs, grâce aux acquis de la lutte féministe qui a été menée à cette époque.
Est-ce que ça veut dire qu'il faut se reposer sur ses lauriers ? Non, parce que les droits ne sont jamais totalement acquis et qu'il faut donc toujours se battre pour les conserver. D'autre part parce qu'on est très très très loin d'avoir tout obtenu.
L?égalité femmes-hommes, c'est pas demain la veille qu'on l'obtiendra. Surtout si on continue à essayer de faire passer les féministes pour des hystériques revanchardes.
Quand je regarde la télé, je me dis que ce n'est pas non plus demain qu'on arrêtera d'enfermer hommes et femmes dans des stéréotypes socio-culturels définis avant même leur naissance et assignés de façon genrée.
Bref, je me dis qu'il y a du pain sur la planche !
3. Enfin, oui, sur le principe, une fois que tous les combats auront été gagnés, le féminisme n'aura plus de raison d'être en tant que lutte sociale et donc aura vocation à disparaître si ce n'est dans les livres d'histoire... Mais lol si je peux dire ! Ce genre d'utopie, tous les féministes en rêvent au contraire. Sauf qu'éradiquer le sexisme exigerait une refonte si totale de l'intégralité des rapports sociaux que je pense, justement, qu'on peut toujours rêver !
C'est un peu (même si je t'accorde que j'hyperbolise, là) comme envisager la fin des mathématiques : le jour où on aura tout découvert, l'humanité sera maîtresse en la matière, on n'aura plus rien à en apprendre, et cette science n'aura plus vraiment de sens ni d'utilité. Sauf que c'est tout simplement inimaginable. Donc soit, le féminisme n'est pas une science. Mais le voir réduit à la caducité par l?anéantissement total de toutes les injustices qui le motivent est tout aussi utopique. Malheureusement.