Je pense qu'on a tous été témoin, victime et/ou participant (plus difficile à s'avouer, celui là) de harcèlement scolaire à l'époque du collège.
C'est l'âge qui veut ça : l’intériorisation des codes sociaux, le conformisme, l'exclusion de la différence... Mais ce n'est pas pour autant que l'on doit l'accepter.
Les profs ferment les yeux parce qu'ils n'arrivent déjà pas à gérer leur classe et leur enseignement (qu'ils ne soient pas les seuls à être blâmés, évidemment ! La liste est longue.), les personnels n'ont aucun pouvoir, les parents ne voient pas ou ne savent pas quoi faire. Cette situation semble sans issue, et je pense sincèrement qu'il n'y a qu'un cas de suicide après harcèlement sur-médiatisé en France qui pourra amener les autorités compétentes à imaginer des solutions (et encore faut-il qu'ils soient capables d'en trouver de bonnes.)
En tant que psychologue (un jour) et que parent (un jour aussi, j'espère ^^), je souhaite vraiment faire tout mon possible pour aider les victimes, soutenir les témoins qui n'osent pas parler et être intransigeante avec les meneurs de groupe. Vraiment. Mais aujourd'hui, à mon échelle, sans aucun contact avec l'environnement scolaire, je ne vois pas trop ce que je peux faire...
@babyfootgirl
" VOILA MON TEMOIGNAGE et j'espère qu'il servira à ceux ou celles qui pratique le harcèlement et si ils ou elles ont le COURAGE DE DIRE POURQUOI ILS FONT CELA AUSSI cela serait vraiment Instructif éventuellement pour tout le monde sur ce forum ! MERCI " (j'ai raté ma citation ^^)
je veux bien essayer de te répondre avec ce que j'en ai expérimenté, ce que j'en ai vu et ce que j'ai déduit de mes cours.
Pour les harceleurs, je pense qu'ils prennent ça comme un jeu, qu'ils ne réalisent pas qu'ils font vraiment du mal (à part surement quelques sadiques ou psychopathes ou que sais-je, mais ce n'est clairement pas la majorité). D'ailleurs, tu peux souvent entendre du "mais on joue, on ne lui fait pas de mal", etc.
La personne est choisie soit parce qu'elle est différente (mal habillée, un peu lente, un peu débile, cassos... qui ne correspond pas aux codes sociaux strictes des autres adolescents du groupe en somme), soit sous un prétexte quelconque (comme dans l'article, pour une "vengeance" et parce qu'elle est nouvelle).
Je pense que pour des ados, appartenir à un groupe est très important parce que c'est rassurant. Cela donne une ligne de conduite et une ligne de pensée qui aide vachement à traverser les questionnements et changements de l'adolescence (ça c'est une supposition personnelle).
Le meilleur moyen de définir un groupe, c'est d'opposer les membres du groupe à "ceux qui n'en font pas parti". Avoir un souffre douleur est donc un bon moyen de définir ce qu'il faut être et ce qu'il ne faut pas être.
Et, le meilleur moyen de souder un groupe, c'est d'en réunir les membre autour d'un objectif commun, comme, par exemple, harceler ceux qui ont été définis comme inaptes à appartenir au groupe. (ça, c'est mes cours de psychologie sociale).
Du coup, les bandes d'ados au collège se retrouvent à isoler d'abord, puis insulter, exclure, frapper etc. les "autres", ce qui sont différents, pas assez bien, pas assez conformes. Ca se fait sans volonté de nuire, juste parce qu'on a 13 ans et qu'on veut se rassurer sur le fait qu'on est "comme les autres".
Ensuite, je pense qu'il y a 3 catégories de gens, comme une sorte de mini-hiérarchie dans le groupe. Et à y réflechir, ces catégories existent aussi chez les adultes :
- le ou les meneurs : qui ont de l'influence, du charisme. Et qui sont probablement contents de se rendre compte qu'ils ont du pouvoir sur les autres. C'est eux qui vont créer les nouveaux comportements, de plus en plus violents, pour maintenir leur statut de meneur. Cela sont probablement ceux qui auront le moins de scrupules à faire du mal intentionnellement. J'imagine que le fait d'être le chef passe avant le fait de respecter ceux qui sont différents.
- les sous-fifres. Qui obéissent, pour affirmer leur appartenance. Les gentils petits moutons, qui se conforment, parce que l'humain est par nature conformiste et d'autant plus à l'adolescence. Là aussi, ça existe chez l'adulte, il est bien
prouvé que le contexte peut pousser n'importe qui à être très violent.
- les témoins silencieux. Tous ceux qui ne cautionnent pas mais qui n'osent pas se rebeller contre l'autorité des meneurs. Parce que clairement, au collège, être un cafteur, c'est pas évident. Et parce qu'il y a la menace de se retrouver à son tour souffre douleur.
J'espère t'avoir éclairé un peu, mais clairement, ce qui serait magique, c'est que @justine_ nous fasse un petit article sur les explications (voire les solutions *espoir*) du bullying.