J'ai été victime de harcèlement scolaire - Témoignage

2 Janvier 2013
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J'ai beaucoup aimé ton article. Je pense que le harcèlement scolaire est beaucoup plus présent qu'on le pense. Surtout au collège. Je n'ai jamais parlé dans le dos de quelqu'un, depuis que j'ai eu des problèmes comme ça. Même ça, je trouve que c'est irrespectueux... J'ai eu des soucis en quatrième, comme toi. Avec deux filles qui n'étaient pas dans ma classe, et qui ne faisaient que redoubler. Le problème, c'est qu'elles connaissaient une fille (redoublante aussi) de ma classe. Ca allait du harcèlement, à des choses gamines comme lancer de papier, chamallow sur moi. Je n'avais rien fait, huhu...
En revanche, je n'ai jamais vu ça avec un prof...
Je ne suis pas tombée aussi bas que toi, et je n'avais jamais connu quelqu'un qui avait connu ça, comme toi.
En tout cas, j'espère que ça va mieux. Si tu veux parler, n'hésite pas. :hugs:
 
21 Octobre 2011
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montreuil
lemon-tree;3924405 a dit :
Ce sujet est dédié aux réactions concernant cette actu : J'ai été victime de harcèlement scolaire - Témoignage.

Merci d'utiliser ce post pour publier vos commentaires et vos avis
Bonjour j'ai longtemps souffert depuis ma petite enfance jusqu'au lycée de solitude face aux autres et du coup quelques personnes me taquinaient pour cela de temps à autre, mais pour moi c'était dû à une extrême timidité et par le fait que mes parents rencontrait peu de monde hors  de  ma famille également !
 Je me suis bien rattrapée depuis à l'aide de stages fait pour avoir mon diplôme, et grâce à une thérapie comportementale et cognitive qui m'a transformé ma vie !  désormais je m'affirme et dit franchement les choses ! si les gens veulent et viennent discuter et me parler pas de soucis, je leur répondrais, pour les autres eh bien qu'ils continuent leurs vies sans moi... et je ferais de même !
 J'estime que chaque être humain ou être vivants sur cette planète à droit au RESPECT ! et non être rabaissé au nom de quel droit ! la vie est déjà pas facile et ce n'ai pas la peine d'en rajouter !
 Mon père en as fait les frais (harcèlement verbal contre lui au bout de 20 ans dans la même sté et il a démissionné et quelques mois plus tard il s'est donné la mort :-(  Vous vous rendez compte jusqu'où cela me menez ce genre de chose !!!  VOILA MON TEMOIGNAGE et j'espère qu'il servira à ceux ou celles qui pratique le harcèlement et si ils ou elles ont le COURAGE DE DIRE POURQUOI ILS FONT CELA AUSSI cela serait vraiment Instructif éventuellement pour tout le monde sur ce forum ! MERCI
 
28 Février 2011
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Je pense qu'on a tous été témoin, victime et/ou participant (plus difficile à s'avouer, celui là) de harcèlement scolaire à l'époque du collège.
C'est l'âge qui veut ça : l’intériorisation des codes sociaux, le conformisme, l'exclusion de la différence... Mais ce n'est pas pour autant que l'on doit l'accepter.
Les profs ferment les yeux parce qu'ils n'arrivent déjà pas à gérer leur classe et leur enseignement (qu'ils ne soient pas les seuls à être blâmés, évidemment ! La liste est longue.), les personnels n'ont aucun pouvoir, les parents ne voient pas ou ne savent pas quoi faire. Cette situation semble sans issue, et je pense sincèrement qu'il n'y a qu'un cas de suicide après harcèlement sur-médiatisé en France qui pourra amener les autorités compétentes à imaginer des solutions (et encore faut-il qu'ils soient capables d'en trouver de bonnes.)

En tant que psychologue (un jour) et que parent (un jour aussi, j'espère ^^), je souhaite vraiment faire tout mon possible pour aider les victimes, soutenir les témoins qui n'osent pas parler et être intransigeante avec les meneurs de groupe. Vraiment. Mais aujourd'hui, à mon échelle, sans aucun contact avec l'environnement scolaire, je ne vois pas trop ce que je peux faire...


@babyfootgirl " VOILA MON TEMOIGNAGE et j'espère qu'il servira à ceux ou celles qui pratique le harcèlement et si ils ou elles ont le COURAGE DE DIRE POURQUOI ILS FONT CELA AUSSI cela serait vraiment Instructif éventuellement pour tout le monde sur ce forum ! MERCI " (j'ai raté ma citation ^^)



je veux bien essayer de te répondre avec ce que j'en ai expérimenté, ce que j'en ai vu et ce que j'ai déduit de mes cours.
Pour les harceleurs, je pense qu'ils prennent ça comme un jeu, qu'ils ne réalisent pas qu'ils font vraiment du mal (à part surement quelques sadiques ou psychopathes ou que sais-je, mais ce n'est clairement pas la majorité). D'ailleurs, tu peux souvent entendre du "mais on joue, on ne lui fait pas de mal", etc.
La personne est choisie soit parce qu'elle est différente (mal habillée, un peu lente, un peu débile, cassos... qui ne correspond pas aux codes sociaux strictes des autres adolescents du groupe en somme), soit sous un prétexte quelconque (comme dans l'article, pour une "vengeance" et parce qu'elle est nouvelle).
Je pense que pour des ados, appartenir à un groupe est  très important parce que c'est rassurant. Cela donne une ligne de conduite et une ligne de pensée qui aide vachement à traverser les questionnements et changements de l'adolescence (ça c'est une supposition personnelle).
Le meilleur moyen de définir un groupe, c'est d'opposer les membres du groupe à "ceux qui n'en font pas parti". Avoir un souffre douleur est donc un bon moyen de définir ce qu'il faut être et ce qu'il ne faut pas être.
Et, le meilleur moyen de souder un groupe, c'est d'en réunir les membre autour d'un objectif commun, comme, par exemple, harceler ceux qui ont été définis comme inaptes à appartenir au groupe. (ça, c'est mes cours de psychologie sociale).
Du coup, les bandes d'ados au collège se retrouvent à isoler d'abord, puis insulter, exclure, frapper etc. les "autres", ce qui sont différents, pas assez bien, pas assez conformes. Ca se fait sans volonté de nuire, juste parce qu'on a 13 ans et qu'on veut se rassurer sur le fait qu'on est "comme les autres".

Ensuite, je pense qu'il y a 3 catégories de gens, comme une sorte de mini-hiérarchie dans le groupe. Et à y réflechir, ces catégories existent aussi chez les adultes :
- le ou les meneurs : qui ont de l'influence, du charisme. Et qui sont probablement contents de se rendre compte qu'ils ont du pouvoir sur les autres. C'est eux qui vont créer les nouveaux comportements, de plus en plus violents, pour maintenir leur statut de meneur. Cela sont probablement ceux qui auront le moins de scrupules à faire du mal intentionnellement. J'imagine que le fait d'être le chef passe avant le fait de respecter ceux qui sont différents.
- les sous-fifres. Qui obéissent, pour affirmer leur appartenance. Les gentils petits moutons, qui se conforment, parce que l'humain est par nature conformiste et d'autant plus à l'adolescence. Là aussi, ça existe chez l'adulte, il est bien prouvé que le contexte peut pousser n'importe qui à être très violent.
- les témoins silencieux. Tous ceux qui ne cautionnent pas mais qui n'osent pas se rebeller contre l'autorité des meneurs. Parce que clairement, au collège, être un cafteur, c'est pas évident. Et parce qu'il y a la menace de se retrouver à son tour souffre douleur.

J'espère t'avoir éclairé un peu, mais clairement, ce qui serait magique, c'est que @justine_ nous fasse un petit article sur les explications (voire les solutions *espoir*) du bullying.
 
Dernière édition :
  • Big up !
Réactions : Bouledenerfs
29 Août 2008
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Lyon
ça m'ai aussi arrivé, en 4eme et en 2sd, je me suis retrouvée dans des classes sans aucun de mes amis, dans des classes de pseudo caïds et je suis devenue la "tête de turc" de la classe...
Ce n'est pas allé aussi loin que toi, les gens se moquaient juste de moi dès que je faisais quoi que ce soit et inventaient vite fait des trucs mais j'ai remarqué, comme toi, que les deux fois certains profs s'en sont pris à moi aussi... Dynamique de groupe ou je ne sais quoi...
En tout cas ce sont les deux années que j'ai complètement planté et ou j'ai fini par redoublé... Mais bon au final, ça m'a amener des choses bien, juste parfois j'aimerais pouvoir montrer a ses gens que j'ai une vie cool, que j'ai mieux réussie qu'eux et que je les emmerdes!
 
11 Novembre 2012
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J'ai beaucoup aimé ton article qui m'a beaucoup touchée et qui d'ailleurs m'a rappellé mes terribles années collèges... J'espère qu'en tout cas aujourd'hui tu vas mieux et que tout ça est très loin.

Je rejoins vos avis sur l'inaction des prof et du monde qui nous entoure dans ce genre de situation. J'ai vécu un peu la même chose, enfin heureusement nous étions un petit groupe d'amies à être complètement exclues de cette façon (ce qui en quelque sorte nous a fait tenir le coup), et nos prof eux même en était venu à nous détester. Tout à commencer à cause d'une bande de garçon et ça a durée jusqu'à la 3ème, c'était vraiment l'horreur entre insulte et moqueries à volonté. En y repensant je me dit que le collège c'était vraiment un monde horrible. Et les profs qui ne faisaient rien pour arranger les choses... voir pire qui me punissait pour des broutilles alors que les perturbateurs faisaient dix fois pire.

je crois que moi même j'ai gardé quelque "séquelles" de ces années puisque dès que j'entre dans une nouvelle classe, nouvelles facs avec que des inconnues j'ai tendance à me méfier, avoir peur, être parano de ce que l'on puisse dire sur moi
 
31 Mai 2011
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PARIS
:o je ne cesserais de le répéter, à chaque fois que je lis un article du genre je suis sur le cul.
mais vraiment, à chaque fois la même question : dans quel monde j'ai passé mon enfance ??
ma scolarité, de la maternelle au collège, s'est faite dans des établissements classés zep, et je n'ai juste jamais vu quelqu'un être harcelé comme ça !! je comprend pas ce qui a pu se passer pour que je soie "épargnée" comme ça, enfin pour que mon collège le soit ... dire que les zep sont sensées être violentes !!
maintenant que j'y pense en primaire y'avait bien une blondasse et ses 6-7 toutous du "groupe" qui me faisait chier (au point que j'en vomissais tout les matins)(edit : ouais non en fait non après réfléxion elles m'ont beaucoup fait pleurer ces putes quand même, c'était pas une partie de plaisir tous les jours, mais ça ne m'a clairement pas gaché mon enfance pour autant !!), mais putain la SECONDE où j'en ai parlé à mes parents et ma prof ça s'est arrangé cash, mon instit est allée jusqu'a faire une annonce devant la classe du genre "blondasse embête irmabud tout le temps, les mecs vous pouvez la protéger svp ? bien." et blondasse a arrêté de me souler !!
alors je sais pas, je suis peut-être tombée sur des adultes (famille et profs) géniaux, je suis peut-être tellement naive que ça ne m'a pas atteinte autant que ça aurait du le faire si j'étais normale mais j'en garde tellement aucune séquelle ...

(jme rend compte que je me contredis un peu avec le début de mon message, ce que je veux dire c'est pas qu'il n'y avait aucun harcèlement, juste que c'était tellement moins violent !! j'étais considérée comme la tête de turc ultime, et ce que j'ai subis c'était rien, mais rien comparé à vous toutes :o :o )
 
Dernière édition :
3 Septembre 2012
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Nantes
Première fois que je réponds à un témoignage... Je m'y suis tellement identifiée que je ne pouvais pas "juste" bip-upper et passer mon chemin.

J'ai subi le harcèlement scolaire, de la fin de 5ème jusqu'à la fin de seconde, grosso-modo. Je ne vais pas m'étaler sur les coups de fils anonymes, les insultes, les rumeurs, les récréations passées aux toilettes. En revanche, la solitude. La solitude à l'adolescence, ça brise. Une isolation subie, et l'incompréhension. Je n'avais rien fait pour me retrouver dans cette situation, je n'avais provoqué personne. Mais dans chaque groupe social, il faut un bouc émissaire. C'est tombé sur moi. Et comme tous les autres étaient bien contents que ça ne soit pas tombé sur eux, ils ont renchéri, j'étais devenue la pestiférée.

L'adolescence est un monde naïf et tellement cruel à la fois. Je ne pense pas que ces personnes se soient rendues compte de leurs actes, à l'époque. L'effet que ça fait. La chute est longue, si longue qu'au bout d'un moment j'ai lâché prise. J'ai plongé. La seule chose qui m'a empêchée de toucher le fond, c'est l'échappatoire que j'ai pu trouver en des amitiés virtuelles, construites via blogs, forums. C'est ce qui m'a permis de comprendre que non, c'était pas moi le problème.

La reconstruction est ardue, douloureuse. Et dans mon cas, elle s'est faite seule, l'assistante sociale de mon lycée étant juste tout sauf pédagogue. Ce n'est pas facile. J'aurai pu m'éviter des tas de douleurs, des années de doutes, de manque d'estime personnelle, d'occasions ratées. Comment se trouver une valeur personnelle quand pendant toute la phase de construction, on s'est senti rejetée ?

J'ai eu la chance d'être forte. Ma reconstruction, je ne la dois qu'à moi-même et c'est ce qui fera que je ne pourrai pas replonger. La cruelle révélation qu'il n'y a que sur soi qu'on peut véritablement compter. Ce qui ne veut pas dire que les autres n'importent pas. Mais il faut savoir garder une carapace, car ces fragilités, ces blessures, ne s'en vont jamais réellement.
 
K

kami-kamie

Guest
lenainwonderland;3924583 a dit :
Première fois que je réponds à un témoignage... Je m'y suis tellement identifiée que je ne pouvais pas "juste" bip-upper et passer mon chemin.

J'ai subi le harcèlement scolaire, de la fin de 5ème jusqu'à la fin de seconde, grosso-modo. Je ne vais pas m'étaler sur les coups de fils anonymes, les insultes, les rumeurs, les récréations passées aux toilettes. En revanche, la solitude. La solitude à l'adolescence, ça brise. Une isolation subie, et l'incompréhension. Je n'avais rien fait pour me retrouver dans cette situation, je n'avais provoqué personne. Mais dans chaque groupe social, il faut un bouc émissaire. C'est tombé sur moi. Et comme tous les autres étaient bien contents que ça ne soit pas tombé sur eux, ils ont renchéri, j'étais devenue la pestiférée.

L'adolescence est un monde naïf et tellement cruel à la fois. Je ne pense pas que ces personnes se soient rendues compte de leurs actes, à l'époque. L'effet que ça fait. La chute est longue, si longue qu'au bout d'un moment j'ai lâché prise. J'ai plongé. La seule chose qui m'a empêchée de toucher le fond, c'est l'échappatoire que j'ai pu trouver en des amitiés virtuelles, construites via blogs, forums. C'est ce qui m'a permis de comprendre que non, c'était pas moi le problème.

La reconstruction est ardue, douloureuse. Et dans mon cas, elle s'est faite seule, l'assistante sociale de mon lycée étant juste tout sauf pédagogue. Ce n'est pas facile. J'aurai pu m'éviter des tas de douleurs, des années de doutes, de manque d'estime personnelle, d'occasions ratées. Comment se trouver une valeur personnelle quand pendant toute la phase de construction, on s'est senti rejetée ?

J'ai eu la chance d'être forte. Ma reconstruction, je ne la dois qu'à moi-même et c'est ce qui fera que je ne pourrai pas replonger. La cruelle révélation qu'il n'y a que sur soi qu'on peut véritablement compter. Ce qui ne veut pas dire que les autres n'importent pas. Mais il faut savoir garder une carapace, car ces fragilités, ces blessures, ne s'en vont jamais réellement.
J'ai vécu vraisemblablement la même histoire à l'adolescence et je me reconnais tout particulièrement dans les dernières lignes de ton témoignage; la solitude et les épreuves que j'ai vécu à cette époque m'ont permis de me forger un caractère et une personnalité. J'ai pu murir beaucoup plus vite car en dépit de mes pitoyables relations sociales, je devais affronter d'autres problèmes avec ma famille. Je ne regrette pas d'en être passé par là avec le recul, cela m'a permis de gagner une certaine conscience et de l'expérience par rapport à la vie. Aujourd'hui je suis en paix.
 
31 Août 2008
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J'ai également été victime de harcèlement verbal par plusieurs personnes de mon année de 6e jusqu'à mon année de terminale.
En 6e, comme je venais d'une autre ville (avec une mauvaise réputation), j'ai été mise avec tous les crétins du collège. Cette année là s'est plutôt bien passée à part quelques remarques mais elle s'est bien passée parce que cela ne m'atteignait pas et que j'étais réputée pour être désagréable (chose dont je n'avais pas conscience). A la fin de l'année, lors d'un voyage scolaire, une fille m'a dit : "T'es sympa en faite, tu sais tout le monde te déteste dans la classe et beaucoup de 6e aussi".
L'année suivante, j'ai décidé de devenir gentille, aimable et serviable avec tout le monde. Résultats : j'étais devenue la cible idéale. J'ai commencé à avoir de l'acné cette année là, ce qui a empiré les choses. J'avais pris l'habitude de me tripoter la peau, ne sachant rien sur la manière de la traiter et je me souviens un jour avoir fait 2 énormes marques sur la front, on avait l'impression que je m'étais écorchée la peau avec un caillou et du papier de verre. Une horreur ! Le soir où j'ai fait ça, j'avais appris dans la journée qu'un garçon, sur laquelle je craquais, avait fait une liste : celle des plus belles filles de la classe classée par niveau de beauté. Toutes, je dis bien toutes les filles y étaient sauf moi parce que j'étais considérée comme dénuée de toute beauté.
En 4e, je suis devenue amie avec des filles populaires qui se foutaient de moi à longueur de journée en prétendant me faire des compliments. En 3e, le connard qui passait ses journées à se moquer de moi en 6 et 5e était dans ma classe. Les moqueries ont repris de plus belle.
Arrivée au lycée, je pensais que ce serais différent mais ça été pire.
Mon année de seconde a été cependant merveilleuse car je me suis retrouvée dans une classe solidaire et adorable.
Ensuite, ça a empiré. En première, j'ai été dans une classe dans laquelle je ne connaissais personne et j'ai perdu mes 2 meilleures amies. La première méchanceté a commencé le premier jour : une fille s'était désignée comme étant la cheftaine. Avec son groupe d'amis, elle critiquait tout le monde et disait qui était cool et qui ne l'était pas. Moi elle avait réglé mon cas dès le premier jour : j'étais une casos moche et mal fagotée. J'ai été seule toute l'année, on m'a complètement isolé. Certains jours, je n'ouvrais pas la bouche de la journée.
Arrivée en terminale, je me suis retrouvée dans la même classe avec l'exception de quelques nouveaux. On m'a encore isolé, on ne me parlais pas, on me regardait avec pitié, on ne me disait pas bonjour ou au revoir, rien.
Je me rappelle que l'année de ma terminale (et de première donc), à chaque anniversaire d'un élève de ma classe, tout le monde chantait "Joyeux anniversaire". Les jours des miens, tout le monde savait que c'était mon anniv, personne ne me l'a souhaité. En terminale, la cheftaine et ses potes ont commencé à chanté quand je suis arrivée, j'ai souris comme une malade pensant qu'ils me le souhaitaient à moi alors que c'était l'anniversaire d'une fille d'une autre classe. Mon sourire s'est vite évanouie et tout le monde l'a remarqué. Voilà le genre de détail parmi tant d'autre que je vivais...
La même année, mon ex-meilleure amie m'a demandé d'arrêter de lui parler quand elle était avec ses potes parce que je lui faisais honte (je suis très timide et quand ses amies étaient là j'avais tendance à être maladroite). Un jour, on m'a également dit qu'on était désolé pour moi, que la nature en oubliait vraiment certain. Un autre (la semaine avant que je ne pète les plombs), une fille m'a regardé et a dit haut & fort à ses copines qu'elle avait envie de m'en coller une, qu'elle me trouvait tellement prétentieuse alors que je n'avais rien pour moi, que j'étais vraiment qu'une pauvre fille et que si elle pouvait elle me collerait des baffes à chaque fois qu'elle me voyait.
J'ai passé l'après-midi à pleurer. C'était un vendredi. Le samedi, je suis allée en cours (j'avais 3h de philo), j'ai suivi le cours calmement. Le lundi matin, j'ai été incapable de retourner en cours et je ne suis plus jamais retournée au lycée. Cela a marqué le début d'un longue période de dépression. J'ai démissionné de mon lycée à 4 mois du bac et ait donc perdu un an. Je suis restée cloîtrée chez moi jusqu'au mois d'octobre où je suis partie 2 semaines en vacances. Je passais mes journées à pleurer, à avoir des idées noires et à regarder des films. J'ai pris 13 kilos également.

Pourquoi est ce que j'ai craqué... Je n'ai pas vécu la même chose que Justine. Le harcèlement que j'ai subi a été lent, a évolué chaque année et puisque tout le monde me faisait les mêmes remarques, elles devaient être vraies. Le pire, c'est que chaque année, j'essayais de m'améliorer. Je me rendais malade à faire des régimes alors que j'étais mince (56 kg pour 171), je faisais dépenser des fortunes à ma mère en maquillage et produits pour les cheveux. Chaque année, je me réveillais 30 minutes de plus que l'année d'avant pour avoir plus de temps. Et chaque jour je rentrais dépitée à cause des commentaires méchants et regards moqueur. Tout ce que je faisais rien, tous mes efforts ne servaient à rien. Je restais cette pauvre fille qui se la pète, se croit jolie alors que la nature l'a oublié, n'était ni une bonne élève, ni une mauvaise, ni une forte tête, ni drôle, pas intéressante, une débile profonde trop timide et laide... Je n'étais rien et on me le rappelait tous les jours. Finalement, j'ai fini par croire tout ça.

J'ai tout de même passé mon bac en juin 2012 grace au CNED qui m'a enfermé encore un peu plus dans ma solitude. Je me suis inscrite à l'université cette année mais j'ai rechuté il y a quelques mois à cause de moqueries de la part d'étudiants et je me suis de nouveau enfermée dans ma carapace. Physiquement, je ne suis plus l'adolescente ingrate que j'étais, je me suis beaucoup améliorée mais je suis devenue obsédée par la perfection physique, si j'ai un tout petit bouton, je suis capable de rester chez moi.
Toutes mes sorties (même à la fac) sont préparées à l'avance et il me faut plusieurs minutes avant de sortir de chez moi. Je pense souvent au suicide, me disant que de toute façon je passerai ma vie seule, que mon incapacité à aller mieux allait m'empêcher d'accomplir mes rêves... Je me dis que mon existence n'a aucun interet et que de toute façon, à part mes parents, personne ne me pleurerait.

Je n'ai jamais raconté tout ça par peur du ridicule. Mes parents n'ont jamais compris ce que je vivais, ce que j'ai subis. Les moqueries ça ne peut pas faire autant de mal, n'est-ce-pas ?
 
Dernière édition :
Je me reconnais énormément (totalement ?) dans ce témoignage. J'ai été victime de harcèlement scolaire sur une période moins longue (une année scolaire voire moins) et c'était en seconde. Moi , l'emo bisexuelle, je détonnais franchement au milieu des fifilles à papa. Rumeurs sur mon dos (lesbienne obsédée, droguée, etc), parents qui me disent " ce sera pire après , prend sur toi" et profs qui ne font rien voire même qui enfoncent , ma prof de maths en l'occurrence , qui arrachait mes cahiers en classe et m'insultait, jusqu'à devant ses collègues lors des conseils de classe. Je souffrais déjà de boulimie vomitive, je suis passé à l'anorexie purgative et j'ai eu un énorme épisode dépressif. Encore aujourd'hui, je souffre de TCA et j'ai encore des épisodes de panique en classe, alors que je suis en troisième année de fac.

Ces blessures ne se refermeront pas facilement, mais je suis sûre que tu pourras, un jour, oublier les coups et les voix de cette époque. Courage ! :cupidon:
 
B

black-crystal

Guest
:hugs:

Je suis désolée pour toutes ces années de souffrance. Je ne crois pas qu'après avoir vécu ça on puisse réellement guérir. il y a toujours des séquelles psychologiques.

Je n'ai pas vécu ce harcèlement-là. Moi j'étais l'intello du collège de campagne de 250 élèves.
Je n'ai jamais eu vraiment d'amis au collège. Ils étaient avec moi pour que je les aide.
Par contre, j'en ai reçu des boulettes de papier, des remarques (oh, devine ce que j'ai croisé ? Un thon !) blessantes et des insultes. Récemment, j'ai revu une de mes "amies" qui m'a très gentiment (huhu) dit que j'étais toujours une intello, puisque j'essaye médecine.
Waw, c'est sûr que comparé au 3/4 de ces élèves, je suis très haute dans l'échelle des études.

J'ai eu la chance d'être soutenue par ma famille, qui même si elle ne connaissait pas les détails de ce qui m'arrivait, savait que j'étais mal et ne m'ont jamais forcé à aller au collège quand je prétendais être malade (mon père savait forcément que je jouais la comédie).

J'ai appris dès la 6ème à ne pas trop me laisser marcher sur les pieds... J'ai du envoyé une ou deux baffes, heureusement les profs m'aimaient bien (être l'intello et rester les voir après les cours, ça aide).
Je crois que c'est à ce moment que j'ai commencé à forger mon caractère un peu froid quand je ne suis pas à l'aise.
Quand je n'aime pas les gens, je les ignore et fais comme s'ils n'existaient pas. Ca vient sûrement de cette époque.

Mon histoire n'est rien comparée à la tienne ; néanmoins je tenais à te dire que je te comprends un peu. Je connaissais et j'étais un peu amie avec des gens comme toi, les souffre-douleurs des élèves et des profs.

Mais il faut apprendre je crois, à tirer un trait sur ce passé sans l'oublier...
 

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