En lisant quelques témoignages je me rends compte de la chance que j'ai d'avoir un fort caractère.
J'ai été harcelée de la maternelle à la 3ème.
En maternelle c'était les grands qui nous enfermaient régulièrement dans les toilettes (il y avait de trèèèèèsss groooosssses araignées!) et une cousine éloignée qui me tapait régulièrement.
Je me souviens particulièrement de deux jours.
J'avais la "chance" d'aller à l'école avec ma cousine et sa cousine à elle. Ma cousine s'étaient fait enfermer dans les toilettes avec moi, j'ai réussi à décoincer ma porte (j'étais grande et j'avais de la force pour mon âge contrairement à ma cousine) et je l'ai aidé à sortir, les grands sont revenus à ce moment et m'ont de nouveau enfermé pendant que ma cousine se barrait et me laissait là. Plus tard elle m'a dit que "bon ça va c'était une blague rhooo".
Les enseignants ne sont jamais intervenus même après que je les ai prévenue.
Comme séquelle suite à ça était que je refusais d'aller au toilette à l'école et que je me faisais disputer chez moi car il m'arrivait régulièrement d'avoir de petits accidents.
Le deuxième jour c'est quand après un énième coup de genoux dans l'entre-jambe donner par la cousine de ma cousine (oui même sur une fille ça fait mal). Je suis allée voir les enseignantes (toujours à la même place dans la cours à discuter), je leur ai dis qu'elle arrêtait pas de me taper "là", elles m'ont dit d'aller jouer.
ok…
(finalement j'ai finis par lui rendre le coup, au même endroit, je me suis fait engueuler par les enseignantes mais elle a arrêté au moins!)
Puis la primaire, en cp j'étais dans la même école que la maternelle mais je ne voyais presque plus personne, je m'étais isolée. Je me souviens juste que je subissais des vol de matériel à répétition, et que personne n'est jamais intervenu.
Finalement je suis allée voir le garçon que je soupçonnais de me voler, on en a parlé et les vols ce sont fait plus rare.
Je me souviens aussi d'une discussion avec mon père qui m'a appris que le père du garçon était un voleur assez connu et que le garçon essayait peut-être simplement de se rapprocher de son père. En bref qu'il ne fallait pas le blâmer, c'est après cette conversation que je suis allée parlé au garçon.
En écrivant ces lignes je me souviens aussi d'un autre incident… maternelle ou CP je ne sais plus.
J'avais un seul ami, il était un peu bizarre mais on s'entendait bien, je rentrais dans son monde et on tentait des expériences tous les deux.
Un jour on a décidé de jouer au jeu de fermer les yeux et de marcher droit devant jusqu'à un mur. Sauf que l'on est passé par un endroit où des grands jouaient au foot, ils n'ont pas apprécié que nous passions mais nous avons décidés de continuer à fermer les yeux jusqu'au bout.
Je ne les ai ouvert que quand j'ai entendu un petit cri, il s'est ramassé une pierre sur la temps, il y avait du sang de partout. On a vite alerté les enseignantes qui ont appelé les pompiers. Il était conscient…ouf!
Je n'ai jamais su si quelqu'un lui avait jeté une pierre ou si comme les grands l'avaient expliqué il s'était pris un pierre qui s'était envolée quand l'un deux à frapper dans le ballon.
Je n'ai jamais su non plus ce qu'il était devenu parce qu'il n'est jamais revenu à l'école…
Du CE1 au CE2 je suis allée dans une autre école après un déménagement. J'étais la nouvelle et ça ça ne plaisait pas. De plus je me faisais rayée par l'enseignant. J'étais trop lente à écrire (je l'ai su récemment mais cela était certainement dû à une forme de dyslexie légère camouflée par ma douance) et j'ai dû au moins une fois finir une évaluation au tableau.
Dans la cours c'était pire parce que je préférais jouer aux billes qu'à la marelle et qu'en plus j'étais forte aux billes! Du coup on ne voulait plus jouer avec moi.
Je me rappel qu'un jour un garçon m'a fait une blague (j'étais très naïve), m'a dit de mettre mon pied à un endroit en fermant les yeux, il a appuyé sur mon pied et j'ai entendu un "scrouch", dessous il y avait un escargot, il est allé rapporter aux maîtresses que j'avais écrasé un escargot et j'ai passé un sale quart d'heure.
Je passe sur les humiliations constante et les insultes.
Pendant ces deux années il y avait un autre garçon qui m'embêtait régulièrement. Mais personne n'a pu en être témoin. C'était des coups surtout, des petits mais constant. Une fois il m'a pris mes mains et les a mis sur un radiateur qui chauffait, jusqu'à ce que je lui dise que j'ai mal, il a encore continué un moment puis à arrêté et est parti. C'était toujours comme ça avec lui. Pendant 2 ans.
Je me souviens aussi d'une autre fois ou plusieurs élèves m'avaient harcelé pour que je soulève ma jupe et montre ma culotte, au bout d'une dizaine de minutes j'ai craqué et je l'ai soulevé. Tout de suite après les autres sont allés voir la maîtresse et le lui ont dit.
Tirage d'oreille et au coin. Elle n'a rien voulu entendre.
J'ai aussi été affecté au niveau scolaire à proprement parlé au CE2. En récitation de poésie. J'arrivais à avoir de bonnes notes parce que j'apprenais la poésie en mimant et que par association j'arrivais à trouver mes mots. Jusqu'au moment où la maîtresse a fait la remarque que tout le monde devrait en prendre de la graine que ce que je faisais c'était très bien.
Mon surnom a donc été le singe.
Youpi.
Et puis j'avais un côté garçon manqué qui faisait peur, mais il m'a aussi aidé à m'intégrer au moins pendant les cours de musique (facultatif). Certains garçons faisaient des bras de fer, j'ai réussi à les battre et si nous ne sommes pas devenu les meilleurs amis au moins ils me respectaient et me laissaient tranquille.
Nouveau changement d'école.
CM1/CM2
J'ai fais la connaissance de ma pire ennemie.
LA "chef" de toute l'école. De suite on s'est détesté, c'était physique on ne pouvait pas se voir.
Mais elle elle avait le pouvoir.
Plusieurs anecdotes sur elle et d'autres en vrac:
-elle me prenait souvent mes affaires et ne me les rendait pas ou pas tout de suite. Un jour j'ai ramené une corde à sauter qui faisait de la musique. Bien évidemment elle est venue me demander de lui "prêter". J'ai refusant arguant qu'elle ne voudrait pas me la rendre. Dans la mâtiné et à midi toutes ses copines sont venues me dire que je pourrais lui prêter que c'était pas sympa de ma part de ne pas prêter etc.
Au final je lui ai fais promettre devant tout le monde de me la rendre après et lui ai prêté. Elle l'a gardé toute la récrée sous les regard goguenard de tout le monde. Puis me la rendu avec une moue déçu.
-Elle avait retourné toute la cours hormis quelques rares exceptions (CM1/CM2 uniquement) contre moi. Sauf une personne, on se faisait des bisous tranquille dans notre coin…jusqu'à ce qu'un de ces espions la préviennent et ils se sont tous mis à nous suivre en demandant au mec comment il pouvait sortir avec moi etc. il a finit par dire que non il m'aimait pas et est parti pendant que les autres continuaient à m'harceler et à me suivre.
J'ai pété un câble et ai poussé l'un d'entre eux de toutes mes forces, il s'est cogné à une barrière, puis s'est levé et m'a frappé à la lèvre qui s'est fendue.
Une fille s'est levée de son coin et m'a dit de le dire, je n'ai pas voulu mais elle elle y est allée et c'est la seule fois où un de mes "agresseurs" a été puni.
- une fois je me suis trompée je pensais que mon père venait me chercher à 16h30 alors qu'il venait à 17h30. Il y avait un camarade de classe à moi ainsi que son grand frère et un ami du grand frère. Ils sont venus vers moi et j'ai passé l'heure la plus longue de ma vie. Entre les petites claques sur la tête et les insinuations sexuelles. Mon père a été choqué et a prévenu par écris la maîtresse qui lui a dit que l'école n'était en rien responsable de ce qui se passait en dehors de l'école que si on m'embêtait je n'avais qu'à rentrer. Je n'invente rien j'ai encore le cahier de liaison sur lequel l'échange est écris.
- Comme tout le monde j''ai eu des poux, ma maman en bonne citoyenne l'a marqué sur mon cahier de liaison pour prévenir que les poux étaient revenus. La même maîtresse que plus haut l'a lu, puis s'est tournée vers la classe et a dit: "Anaïs a des poux ne vous approchez pas d'elle!".
Cela va sans dire j'ai passé de très mauvais jours après ça…
Allé on entre au collège tout va s'arranger!
Ou pas…
En sixième je me suis retrouvée très seule, bon soit. Il vaut mieux ça que d'être harceler.
Puis j'ai fais le mauvais choix en cinquième de me faire une mauvaise amie et d'entrer dans le groupe des fumeurs et d'en sortir rapidement quand une autre amie m'a avoué que mon agressivité lui faisait peur et que tant que j'étais comme ça elle ne me parlerait pas.
A ce moment je me suis fait harceler par la grande soeur d'une fille que j'avais intimidée une fois, la première fois je me suis dis que je le méritais et que c'était la réponse logique d'une grande soeur mais elle y a pris goût et elle et ses copines s'amusaient à me coincer quand j'étais seule et me provoquaient. La grande soeur voulait que je la frappe pour que l'on se batte mais je ne l'ai jamais fais, alors au bout d'une dizaine de tentatives vaines elle a arrêté et elle ne faisait que m'insulter quand je la croisais.
Toujours en cinquième une fille que je ne connaissais pas s'amusait beaucoup à me tordre les mains et à m'y enfoncer ses longs ongles.
L'amie qui m'avait incité à arrêter de fumer et à m'éloigner du groupe des fumeurs m'a dit d'aller voir les surveillants. Malgré mes protestations (mais ils feront rien ils s'en foutent! En plus ils l'aiment bien…) elle m'a entrainé devant eux. Je leur ai donc rapporté ce qui s'était passé. Je m'attendais à tout sauf à ce qu'ils disent : "Mais c'est bon on sait que tu es une cherche merde".
Ah.Ok.
Certaines filles du groupe des fumeuses s'amusaient aussi à me coincer pour m'insulter.
Cette année-là j'ai appris à me cacher et à éviter ces gens.
Il y aussi eu un autre garçon. Un troisième. Il arrivait souvent derrière moi et me mettait la main aux fesses, pas la petite main hein.
Jusqu'au jour où je lui ai chopé les mains, les ai tordues jusqu'à le mettre à genoux devant moi et lui faire promettre d'arrêter. Il a promis et est parti mais il n'a pas résisté à m'en mettre une dernière. Puis je n'ai plus jamais entendu parlé de lui.
Cette année-là j'ai eu ma première crise d'anorexie/boulimie, je mangeais puis me faisait vomir. Mais ma mère s'en est vite rendue compte et m'a fait stopper.
J'ai aussi commencé mes premières auto-mutilations.
Et mes premières idées de suicides sont apparu.
La quatrième s'est plutôt bien passé à part une nana de troisième qui m'insultait à chaque fois que je passais devant elle. Un jour je l'ai vu seule et je lui ai demandé quel problème elle avait avec moi. Elle a eu très peur, elle m'a dit qu'elle n'avait aucun problème avec moi puisque elle ne me connaissait pas que oui oui promis elle arrêterait de m'insulter.
J'avoue que je ne m'attendais pas du tout à ça et qu'avant de lui parlé il m'avait fallu prendre mon courage à deux mains ^^
Elle a recommencé (forcément!) quand elle était avec ses copines. Entre temps j'ai recommencé à fumer mais avec mon groupe de copines pas avec les caïds.
Un soir après la sortie du collège elle est venue me voir (seule) et m'a demandé (presque en panique) une cigarette. J'étais avec mon amie et j'ai hésité un bon bout de temps avec mon paquet de clopes plein et ouvert devant moi. Puis mon amie m'a demandé (elle avait peur) de lui en donner une. Je l'ai fais en la regardant bien droit dans les yeux et en lui disant que je voulais absolument plus entendre parler d'elle ni de ses copines. Et cette fois ça a fonctionné, les pouvoirs du tabac… ^^
Et un autre incident avec une pote à moi.
Ce n'est pas du harcèlement, juste les adultes qui m'ont choqué.
En gros elle m'a fait mal, je l'ai insulté entre mes dents, une "amie" commune s'est empressée d'aller lui dire et elle lui a répondu qu'elle m'attendrait à la sortie.
Effectivement elle était là, j'ai voulu la contourner en lui disant que c'est bon je m'excuse. Elle m'a retourné enfoncé son poing dans ma figure. Sonné j'ai continué mon chemin et quelques secondes plus tard du sang s'est mis à couler de mon nez.
Les autres autour étaient hilares.
En arrivant au portail de l'école je vais voir une surveillante qui me dit de rentrer chez moi et que c'était pas grave.
Je vais vair mon bus. Le conducteur ne veut pas me prendre dans son car parce que je vais le salir, finalement quelqu'un m'a pris en pitié et m'a donner des mouchoirs.
C'est la seule fois où j'en ai parlé à ma mère et qu'elle est intervenue. Elle a appelé le directeur en disant qu'elle en avait marre que je rentre en pleur à l'école et que c'était la goutte d'eau qu'elle exigeait que quelqu'un fasse quelque chose.
On a été convoqué chez le CPE, elle n'a rien eu.
Et la troisième s'est passé sans aucun incident notable.
Pour la seconde j'étais nouvelle dans le département après un énième et dernier déménagement.
Une fille de ma classe m'a pris en grippe mais elle n'a jamais réussi à vraiment m'atteindre (bah ouais elle était franchement pas à la hauteur des autres). Juste une fois après une longue absence de ma part dû à des petits problèmes de santé elle a eu des paroles… qui aurait pu être blessante. Mais ce qui m'a le plus choqué a été la non-réaction des autres. Elle m'a dit presque mot pour mot: "Merde tu n'es pas morte? Moi qui pensais que tu était morte, ça nous aurait fait des vacances.
Niveau réaction des parents:
Comme dit plus haut j'en parlais rarement.
En primaire quand je me faisais insulté ils m'ont recommandé de faire comme si ils n'existaient pas, qu'ils se lasseraient. Alors j'ai fini par ne plus me plaindre.
Un jour j'ai recroisé au collège le type qui me frappait en primaire, j'étais avec mon père, je lui ai montré en disant que c'est lui qui me frappait. Mon père a sourit et lui a dit bonjour.
Au revoir fantasme de gosse où le papa est un héros.
Ma maman m'a donné quelques techniques pour me défendre si jamais quelqu'un en venait vraiment aux mains avec moi.
Mais je ne les blâme pas, comment comprendre ce que je vivais? Ils n'étaient pas à ma place et ils n'avaient jamais vécu ça ni l'un ni l'autre.
Et puis aujourd'hui je me dis que tout ça m'a endurcit. Oui j'ai fais de la boulimie/anorexie.
Oui ils n'ont pas arrangé ma dépression (dû à d'autres éléments).
Mais si ils ont pu me faire du mal plus jeune je leur dénigre le droit de saccager ma vie aujourd'hui. Et si je vais plus loin je vais peut-être la réussir grâce à eux, ils n'ont pas atteins le but que certains s'étaient fixés.
Désolée pour le pavé et bravo pour le courage de ceux qui l'ont lu en entier...