J'ai été victime de harcèlement scolaire - Témoignage

[Astipalaya]

Personnellement, j'ai pas vécu un harcèlement aussi dur que dans ce témoignage, mais j'étais un peu rejetée par certaines personnes de ma classe (les "cools") et ça m'a pas mal fait souffrir, jusqu'à ce que je rencontre ma meilleure amie et la je n'ai plus eu de problème.

Malheureusement je me suis rendue compte que j'ai parfois moi-même fait souffrir une fille de ma classe (je pense que j'essayais de me venger sur qqun) et je m'en veux beaucoup, mais aujourd'hui je lui ai dit que j'étais désolée pour tout ce qui c'était passé et c'est aussi une amie.

 

[-Albertine-]

@-albertine- Ta technique peut marcher quand ils sont mineurs mais quand les harceleurs sont majeurs ( je parle surtout pour le lycée), ils n'ont plus peur des parents et encore faut-il que les parents soient coopératifs.
Combien de parents ne minimisent pas même ceux des "bourreaux" car quelques moqueries n'a jamais tué personne, bien sûr?

Je suis bien d'accord. Ce n'est pas "ma technique".
Notre travail est de signaler tout dysfonctionnement, et dans mon cas, l'équipe éducative et l'administration ont le devoir de réagir. Le règlement intérieur fait toujours référence à tout délit. Quand ils sont mineurs, c'est entre eux et l'administration que ça doit se passer. Ce sont des faits graves et la communauté éducative doit faire face. Mode prof "off".

 

[bonbec]

je peux témoigner moi aussi de ce phénomène, à peu de variations près:
Je n'étais pas seule, une nouvelle en a aussi fait les frais, on a serré les dents, et encore 10 ans après, c'est une de mes meilleures amies.

Le rejet venait de tout l'établissement, et avec 2 gars tout a dégénéré. On a fini par contacter le CPE, qui a pris la chose au sérieux, a convoqué leurs parents. Avec le recul je vois à quel point on a eu de la chance. Il y a 10 ans aucune campagne n'était faite sur le bullying.

Le CPE a fait un discours devant toute la classe. Dès qu'il est sorti, le prof principal a glissé un "quand même, vous les cherchiez un peu" etc..
Dès le lendemain, on était mises au banc de tout le collège, en tant que balances. Les 2 harceleurs nous évitaient soigneusement, et avaient au passage gagné un max de popularité, alors qu'un an avant, l'un d'eux était aussi la cible de moqueries, comme quoi...
J'ai recroisé il y a peu l'un des harceleurs dans la rue, avec ses parents, tout miel parce que physiquement maintenant je paraît "acceptable".

Ce que j'en retire:
* à 13 ans, pas beaucoup d'illusions sur les adultes et leur autorité morale
* une belle peur des mecs pendant des années (J'avais eu aussi le malheur d'avoir un gros béguin pour l'un des harceleurs... )
* je me sens pas toujours à l'aise, peur d'emmerder les gens et dire des trucs à côté de la plaque
* une belle amitié
* j'ai mal au coeur quand je vois mon amie se débattre avec son mal-être qui persiste. Elle a encore subi un harcèlement il y a peu.
* je vois une psy

je constate aussi qu'on peut à répétition être la cible de bullies. Comme si le premier harcèlement attirait d'autres.

Généralement je ne dis rien, j'attends que ça passe. Parce que je ne sais pas quoi répondre et je suis dans le brouillard, le déni. Et ce n'est pas une stratégie payante, car le harceleur s'excite encore plus, comme un sale pitbull. Je suis sortie avec un garçon qui avait ce côté-là, aujourd'hui je réalise sa volonté de me rabaisser, de m'humilier... quand je donnais mon opinion à table sur l'actu par exemple. Tout ce qui pouvait être trop intellectuel ou excentrique était "réprimandé".

Je pense que le bully en se comportant ainsi ne fait qu'incarner la pression sociale qui nous entoure. Une marionnette. Sans les bullies, les gens se sentiraient moins obligés d'être dans le rang et donc ça arrange un peu tout le monde. Un dingue s'acharne sur la brebis égarée, d'une manière qui fait que la brebis devient responsable, et tout le monde peut alors se permettre de fermer les yeux en s'étant défoulé. Au collège, le phénomène s'amplifie car les gens sont mal dans leur peau, et rentrer dans le moule, donc être/soutenir le bully permet de canaliser cette peur.
Les bullies s'acharnent beaucoup sur l'apparence physique des filles : mais on vit dans une société qui exige un effort sans relâche des gamines sur leur aspect, dès l'entrée au collège.

Voilà, désolée pour le pavé, surtout que c'est redondant par rapport aux autres témoignages... malheureusement.

 

[susaaane_]

Jamais je n'ai (dieu merci) été prise pour cible, forte tête et bien sauvage comme je suis, personne n'a osé...
Par contre mon frère, n'a pas eu la même chance. On a un an d'écart donc on a presque tout le temps été ensemble (mis à part au lycée). Tout petit, maigrichon, une vraie boule de nerfs mais un petit amour, timide et introverti comme pas deux. Forcément ça lui est tombé dessus. Ça a commencé en primaire avec du racket, il a jamais osé en parler à nos parents, pour l'aider j'ai menti aux grands (des CM1 qui harcèlent un CP, vraiment ?) : je faisais de la boxe et mon père était champion du monde alors s'ils recommençaient gare à eux. Mission réussie.
Et ça a recommencé au collège (on a déménagé entre temps), le même cinéma et les quatre pires années dans la vie de mon petit, j'ai allégé ce que je pouvais quand j'étais là, celui qui touchait à mon frère je lui pétais les dents ! Ça m'a même envoyé chez la CPE mais s'il allait bien, alors tout allait bien. Et je suis partie au lycée et là, ça a été dur.
Avec un nouveau rythme, pas le temps de m'occuper de lui, de l'aider vraiment, juste de l'écouter en fait. Il a fait une dépression, j'ai failli le perdre. Ça a été dur de remonter, mais au final ça l'a "débloqué", arrivé au lycée c'est devenu un gars trop cool, trop sociable, ami avec "les bons", pas une seule merde. Et maintenant la fac, tout va toujours aussi bien. Vive la vie !

Tout ça pour dire, veillez toujours sur vos petits frères/ petites soeurs. Parfois ils diront rien, oui, c'est la honte d'être une victime. Même si ce sont des chieurs (et je dirais jamais combien mon frère en est un !), aimez-les, aidez-les c'est quand même votre famille.

Et un massive huge ultra méga HUG à toutes celles qui ont subi où le subissent encore. 

 

[Nomade_]

Ca m'est arrivé aussi... De la maternelle au lycée, et pourtant j'ai déménagé et changé d'école plusieurs fois, mais à chaque fois des gens trouvaient marrant de s'en prendre à moi. La raison principale, c'est parce que j'étais trop différente des autres. Je m'habillais différemment, je pensais différemment et forcément quand tu es quelqu'un de seul (parce que tu viens d'arriver dans une nouvelle école ou parce que tu n'as pas d'amis tout simplement), les gens en bande s'en prennent à toi

 

[Faith.]

Cet article est tellement vrai que ça fait peur, et j'espère que ça va faire prendre conscience aux gens que les paroles et les actes sont plus fort qu'ils le pensent.

J'ai aussi été victime de bullying dans ma vie, au lycée, puis en master (quelle blague).
Au lycée, ça avait commencé à cause d'un mensonge, à l'époque j'étais déjà dépressive et j'avais honte de pas être venue à une soirée où j'avais été invitée parce que j'étais vraiment très mal, du coup j'ai prétexté une quelconque vie sociale, sauf que bien évidemment les filles de ma classe ont appris la vérité (du moins que j'étais chez moi en fait). Elles ont commencées à fouiller dans mon téléphone pour voir si les appels que je passais je les passais vraiment, à me poser 10 000 questions sur ma vie pour voir si y'avait une incohérence, m'avait trouvé un surnom détestable dont je n'étais pas au courant et qu'elles criaient dans la classe. Un jour, elles m'ont pris à part pour me dire que j'étais mythomane. Ça s'est répandu dans toute l'école (enfin c'était déjà le cas avant mais ça a été pire après), et même mes amis rechignaient à me parler.
Je ne connaissais personne, ni dans le lycée ni dans le coin, et pendant environ 6 mois ça a été très dur. Je suis restée avec elles pendant deux ans, et même plus tard, alors qu'à chaque fois, je repensais à ce moment où elles m'ont sorti ça.

Et cette année, une fille (donc en MASTER, 24 ans et tout) qui était en stage avec moi a commencé à me faire la gueule sans raison, d'une façon qui me mettait très mal à l'aise vu que je n'avais rien fais. Quand je suis revenue en cours, elle ne me parlait toujours pas, mais avait raconté des conneries à tout le monde sur ce que je lui avais supposément fait (hallucinations totales). Du coup, on me parlait quasiment plus, je me retrouvais toute seule, et alors que j'avais des problèmes de santé, ça s'est empiré lorsqu'une autre fille de ma classe s'est fait violenté (pas physiquement, mais apparemment il s'en fallait de peu) parce qu'elle aurait soit disant raconté des trucs sur elle.
J'ai essayé de comprendre mais cette fille était hermétique à toutes tentatives (je suppose qu'elle se rendait compte dans quelle merde elle s'était foutue), au final on a eu une explication où elle m'a raconté tout ce qu'on disait sur moi, en faisant la meuf compatissante alors qu'elle devait jubiler. Enfin j'ai toujours pas eu de réponses concrètes sur le pourquoi du comment mais bon, je pense que fallait pas trop lui en demander.
J'ai du rester 2 mois de plus dans cette classe, et ça a été horrible.

Je regrette de pas avoir été suffisamment forte pour ouvrir ma bouche et ne pas les laisser me marcher sur les pieds, mais je trouvais que ça n'en valait pas la peine. Au lycée, je pensais qu'elles avaient raison. En master, je me disais que dans deux mois je ne les reverrais plus (au final je les ai revu pendant une semaine, c'était horrible ahah).

Sauf que j'oublie pas tout ça, et je crois au karma. J'ai coupé les ponts avec les deux groupes il y a peu, mais de façon pas suffisamment "violente" à mon goût. J'ai bien trop souffert à cause d'idiotes, et j'attends juste l'occasion de pouvoir leur cracher à la figure, métaphoriquement parlant Je crois que c'est vraiment un truc qui pourrait me soulager pour le coup, de dire une bonne fois pour toute ce que je pense face à de tels comportements.

 

[Elwenna]

Ça me touche énormément de lire vos témoignages. Je me dis que ce que j'ai vécu n'est rien comparé à vous

J'ai subit des remarques pas très gentilles durant mes 2 dernières années de primaires et 3 ans au collège. (c'était loin d'être toute la casse et encore moins les autres élèves de l'école. Ça venait surtout de 2-3 filles "populaires", et effet de groupe oblige, certains garçons ont suivi)
J'étais une fille timide et gentille qui se laissaient faire donc une cible facile. Je n'ai jamais subit de moqueries sur mon physique, on ne m'a jamais touché ni lancer de rumeurs sur moi. C'était juste des remarques blessantes sur ma timidité, le fait que je n'étais pas très bonnes pour certaines matières, de la jalousie la plupart du temps...

Oui je pense sincèrement que c'était surtout de la jalousie mal placée.
Car j'ai toujours eu des amis, je m'en suis toujours fait dès le premier jour de classe, je plaisais même à des garçons.
Donc j'avoue ne pas trop comprendre pourquoi à côtés de ça certaines personnes ne m'aimaient pas.

Je n'ai jamais été dépressive, je suis même plus heureuse que la plupart des gens.
Je manque juste de confiance en moi, enfin je crois que c'est plutôt envers les autres que je manque de confiance. C'est vraiment une séquelle que je garde de ces "moqueries", la peur de ce que les autres pensent de moi.

Mais voilà, je ne me plains pas, à côtés de certaines d'entre vous, j'ai été épargnée!

 

[Altheea]

C'est un phénomène monstrueusement courant, en même temps je pense qu'il y a une certaine "logique" dans le sens ou l'adolescence est une période à la fois de sentiments violents (On vit tout intensément à cet âge là) et une période où l'intégration à un groupe paraît vitale.

Résultat il suffit d'une petite pression pour que tout démarre...Parfois une pression aussi anodine qu'être simplement quelqu'un d'un brin marginal qui ne partage pas les goûts et les passions de la majorité.

J'en ai été victime deux fois, une première assez brutale qui a duré deux ans mais c'est terminé suite à l'intervention de mes parents directement auprès des parents des meneurs...Assez étrangement l'un deux est par la suite devenu un bon pote. Je pense qu'au moment du problème on était tous les deux dans une période difficile mais qu'il y a eu une prise de conscience qui a changé la donne. (un petit message d'espoir ça ne finit pas toujours en drame).

Problème la fin de cette première période et mon intégration progressive dans le groupe notamment suite à la rencontre de gens bien intégrés mais partageant mes goûts; a provoqué la rancoeur d'une fille qui se disait mon amie et à commencé à tenter de lancer un nouvel harcèlement.

Avec elle j'ai eu droit à tout, rumeur lancée sur mon compte (comme quoi j'aurais été homophobe), lettre d'insulte à mon sujet circulant en classe, critique violente et systématique de mon travail....Personne ne l'a suivie et j'ai choisi de ne jamais répondre à ses attaques. Moins je répondais plus elle s'acharnait, se ridiculisant elle même.
Jusque là je pensais que le bullying était un truc de "populaire" j'ai découvert avec elle que c'est surtout un truc de gens qui ont peur.

De gens qui ont peur d'être seul et donc se trouve une victime, pour renforcer leur position au sein du groupe.

 

[lemon-tree]

"Certain-e-s diront que, me défendre contre une fille prétentieuse, méchante et hargneuse qui ose donner des ordres à n’importe qui alors qu’elle n’a pas à le faire me rend coupable et responsable de ce qui m’est arrivé par la suite. Mais même si j’avais mal agi, c’est n’est pas normal que les choses aient pris une telle ampleur."


Je ne comprends pas comment quelqu'un peut te dire que te défendre t'as rendu coupable ou que tu as mal agis, ta réaction à été normale, c'est la suite qui ne l'a pas été. Répondre à une grande gueule qui nous manque de respect c'est normal. Ce sont tous les autres les coupables, d'avoir permis à cette situation de se mettre en place et de s'enliser. (le comportement des adultes est celui qui me choque le plus...)


J'espère que tu vas mieux.  

Oh, c’est con mais ça m’a fait tellement du bien de lire ça que j'en ai les larmes aux yeux! Merci 

Ca se fait sans volonté de nuire, juste parce qu'on a 13 ans et qu'on veut se rassurer sur le fait qu'on est "comme les autres".

Avoir treize ans et être en pleine recherche de son identité n'excuse rien. A treize ans, je pense qu'on est quand même capable de différencier ce qui est bien et ce qui est mal. Comme tu dis, ce n’est pas médiatisé. Parler des conséquences du harcèlement scolaire ça remettrait beaucoup trop de choses et de gens en question. Mais si on parlait plus, les gens en auraient plus conscience et ça se produirait moins.

Les gamins sont cruels, mais ils ont l'excuse de l'innocence à la limite. Mais sérieusement, à 14, 15 ans, on a déjà conscience d'une bonne partie de la portée de ses mots, là ya plus d'excuse.

T’es bien gentille de leur accorder cette excuse. 

Le plus dur, j'ai envie de dire, c'est presque pas l'acte en lui même, c'est même pas le harcèlement en lui même, c'est la non acceptation des autres du problème. 

Un big-up ne suffisait pas. 

Après je ne suis pas parfaite bien sûr, c'est pas mon "aide" faiblarde qui allait changer toute leur vie, j'essaie pas de me faire passer pour la sauveuse. Ce que je veux dire c'est qu'il y a ou avait sûrement autour de vous des gens qui voulaient vous montrer leur soutien & réconfort, mais n'ont jamais osé, pas par peur de se faire mal voir mais par peur qu'on les prenne pour des personnes voulant faire le grand sauveur.

Oh mais tu te trompes. De l'aide, ne serait-ce qu'un mot gentil ou un sourire d'une seule personne, ça change la donne. Pas totalement, mais ça a plus de portée que tu ne l'imagines.
La peur de se faire mal voir est une chose. Mais la peur qu'on "prenne quelqu'un pour un grand sauveur", je ne vois pas où est le problème. Le problème, avec ce genre de pensées, c'est que les gens n'osent rien dire et donc ça continue.


@ivan
Putain, mais moi aussi. J’ai encore tellement de rage et de haine envers eux.

Ton temoignage m'a vraiment emue.. J'ai un gros serrement de george et de coeur depuis 10 minutes alors je me suis decidée à commenter.
Je suis vraiment désolée pour toi que tu ai subi ça et je m'inquiete pour toutes les autres personnes à qui ça arrive ..

Donc nouvelle résolution 2013 : faire beaucoup plus attention aux autres et frapper les harceleurs 

au passage quelqu'un m'avait dit que bien souvent les harceleurs sont victimes de problemes familiaux ou bien de harcelement eux memes... à mediter

Bonne résolution !
Ma psy m’a répeté que les gens qui harcelaient ne se sentaient eux-mêmes pas bien dans leur peau.

Combien de parents ne minimisent pas même ceux des "bourreaux" car quelques moqueries n'a jamais tué personne, bien sûr?

Bien sûr. Les moqueries, ce n’est rien, c’est tout à fait inoffensif voyons.
(ironie off)

Je me souviens. (Et à l’époque où je t’ai répondu, même si c’était il n’y a pas si longtemps, je ne l’assumais pas. Pas du tout.)


@kafkanorexia, @eriador, @euki, @pearly-creep, @wanderlust, @black-crystal, @gloomy, @soyalova
MERCI. 


J’ai lu tous vos témoignages et je suis vraiment émue. Ça me fait bouillir de rage de constater qu’on est si nombreuses a connaître/avoir connu ça. Franchement, en écrivant cet article, je ne pensais pas qu’il y aurait autant de réactions et de témoignages en retour. Je ne vous ai pas toutes citées, mais j’espère du fond de cœur que chacune de vous arrivera à surmonter ça. C’est un travail de longue haleine et comme certaines l’ont dit ça laisse des traces à vie. Mais on peut le faire, les meufs. (et bravo à celles qui sont passées outre).

 

[DestyNova_]

Je suis vraiment désolée pour celles à qui c'est arrivé, il ne faut absolument pas minimiser, ce genre de harcèlement arrive à une période où on se construit et où on est très fragile donc ça cause des dégâts très profonds surtout en ce qui concerne l'estime de soi. On peut mettre vraiment des années à s'en remettre ou ne pas s'en remettre et trainer ça partout donc n'hésitez pas à aller consulter un psy (et à changer si vous ne voyez pas d'évolution).
Ce n'est vraiment pas votre faute (foutue société préhistorique qui valorise l'agressivité et blâme les victimes) et je suis dégoutée de la lâcheté des adultes qui vous entourent ou vous ont entouré et ont eu peur de s'exposer et/ou ont suivi la dynamique de groupe.

Je ne suis pas certaine que dénoncer aide complètement (ça ne rétablit pas la balance), mais c'est quand même super important de le dire à une autorité. Parce que certaines personnes peuvent intégrer très vite (et vos témoignages prouvent qu'ils auraient presque raison) qu'ils ont tous les pouvoirs sur qqun et c'est comme ça qu'un dérapage peut avoir lieu. Dénoncer à ses parents, les parents du bourreau, à l'administration, ça peut calmer un peu le jeu en rappelant que la victime n'appartient pas au bourreau et qu'il y a d'autres systèmes d'autorité qui sont (enfin, sont censés être...) au dessus de vous deux (victime ET bourreau )et peuvent briser la dynamique qui vous lie.

C'est là où je voudrais mettre un masque et aller cravacher tous ces gens jusqu'à ce qu'ils s'excusent.

PS :
" au passage quelqu'un m'avait dit que bien souvent les harceleurs sont victimes de problemes familiaux ou bien de harcelement eux memes… à mediter "

Malheureusement, c'est bien souvent le cas pour les gens agressifs, voire violents (violences conjugales ou familiales). Ce sont des comportements/ des conduites / des dynamiques qui sont apprises (souvent dans la famille qui est le premier modèle, le premier endroit où l'on apprend les interactions avec ses pairs, ce qu'on doit où on ne doit pas faire, dans quel cas on a raison d'adopter tel ou tel comportement, etc) et qui son reproduits à l'extérieur.
Mais bon, vu qu'on blâme les victimes, le problème est rarement réglé, sauf en cas de dérapage (et encore...).

 

[black-crystal]

Tout ça pour dire, veillez toujours sur vos petits frères/ petites soeurs. Parfois ils diront rien, oui, c'est la honte d'être une victime. Même si ce sont des chieurs (et je dirais jamais combien mon frère en est un !), aimez-les, aidez-les c'est quand même votre famille.

Et un massive huge ultra méga HUG à toutes celles qui ont subi où le subissent encore. 

Vive les petits frères 
Mon petit frère a lui aussi été une victime de ce genre de harcèlement. Mais lui c'était presque pire, et ça continue peut-être au lycée (il est en seconde mais je le vois moins donc je ne sais pas trop comment ça va au lycée).
Il est handicapé léger (si ça intéresse quelqu'un, nystagmus assez prononcé donc moins de 5/10 des deux yeux avec ses lunettes), et on ne l'a véritablement su que tardivement. Donc en primaire il n'était déjà pas populaire pour un sou (il était toujours fatigué de devoir se concentrer pour faire quelque chose). A son entrée au collège, j'ai du me battre contre une personne qui le traitait de handicapé (alors qu'il était super fragile de ce côté-là).
Après, je suis partie au lycée donc j'ai moins suivi, mais ce qui est sûr c'est qu'il était très impopulaire et qu'il n'a eu qu'un seul vrai ami en 4 ans, qui malheureusement a déménagé à peine 6 mois plus tard.
Mais il est déjà arrivé qu'il rentre en pleurs parce qu'on l'avait embêté sur son handicap ou à cause de ses cheveux (mi-longs et bouclés à l'époque ).

Je sais, ça fait beaucoup, 2 témoignages sur le même topic, mais j'avais besoin de le dire, parce que les petits frères, c'est la vie.

 

[Caliodë]

Ca se fait sans volonté de nuire, juste parce qu'on a 13 ans et qu'on veut se rassurer sur le fait qu'on est "comme les autres".

Avoir treize ans et être en pleine recherche de son identité n'excuse rien. A treize ans, je pense qu'on est quand même capable de différencier ce qui est bien et ce qui est mal. Comme tu dis, ce n’est pas médiatisé. Parler des conséquences du harcèlement scolaire ça remettrait beaucoup trop de choses et de gens en question. Mais si on parlait plus, les gens en auraient plus conscience et ça se produirait moins.

Oh mais je n'excuse pas du tout ! J'essaye d'expliquer un peu. Je ne dis pas que ce n'est pas mal, qu'il ne faut pas prévenir cela, combattre cela, punir les agresseurs etc. Je dis que si cela existe autant à cet age, il y a des raisons.
Je ne chercher à minimiser ni l'impact, ni la responsabilité. J'en suis désolée si c'est ce que tu as compris.