Non mais l'extrait de son interview est juste magique. "C'est quelque chose d'évident" puis comme l'évidence ne l'était pas pour le journaliste amerloque "non mais chez vous c'est pas pareil, vous êtes prudes, tu peux pas comprendre".
D'un côté, le fantasme de faire des trucs moralement répréhensible, je veux bien croire que tout le monde en a plus ou moins un dans un coin secret de sa tête que ce soit coucher avec le mec d'une copine, son boss ou contre de l'argent mais un fantasme reste un fantasme.
Ce n'est pas une question de ne pas oser ou d'être trop timide comme il dit que Charlotte Rampling l'était, c'est un délire qu'on se fait dans notre tête pour pimenter une histoire qu'on se raconte rien qu'à nous mais qui ne veut pas dire du tout qu'on aimerait en vrai.
Je me souviens d'une copine qui se racontait avec beaucoup de plaisir des histoires où un mec la violait. Elle culpabilisait d'avoir un fantasme aussi tordu et puis son psy lui a dit que ce n'était pas la réalité, que ça n'avait rien à voir avec le viol de la vraie vie mais peut-être plutôt que dans son imaginaire secret, elle se racontait cette histoire parce que ça l'excitait de se dire qu'un homme la désirait tellement qu'il ne se retenait pas. Alors qu'elle ne supportait même pas qu'un inconnu la touche en boite dans la vraie vie.
Et ce n'est pas qu'elle était coincée ou une chaudasse inavouée qui avait besoin qu'on la force un peu pour se lancer. C'est juste qu'un mec imaginaire qui la viole selon ses termes à elle (et donc sans violence puisque c'est pas vrai), ça n'a rien à voir avec un mec réel qui bouffe son espace vital sans son autorisation.
Je me souviens que cette histoire m'avait marquée et m'avait montré clairement qu'on peut fantasmer sur toute sorte de choses mais ça ne veut certainement pas dire qu'on en rêve pour de vrai.
Donc déjà, Ozon ne sait pas ce qu'est un fantasme (ce n'est certainement pas passer le cap)!
Après, perso, j'ai déjà été dans la situation où au petit matin, un mec avec qui je venais de coucher pour la première fois, avait laissé tomber plein de monnaie sur mon tapis. Yen avait au moins pour 40 euros. Je ramasse son argent et je lui tends. Et le gars, encore un peu éméché de la veille, me sussure d'un ton amoureux "Non, non, c'est pour toi, tu peux les garder, je te les donne".
Bah moi ça m'a direct refroidie, hein. J'ai été hyper choquée qu'il me sorte ça, comme s'il me prenait pour une prostituée qu'il venait de s'offrir. Cette simple phrase (qui était assez innocente, je crois qu'il n'a pas vraiment réalisé ce que ça pouvait sous-entendre, mais plutôt qu'il a réagi comme il aurait réagi si je lui avais tendu un paquet de chips ouvert) a complètement pourri mon affection pour lui et on est plus jamais ressorti ensemble.
Donc non, François, on est loin de toutes fantasmer sur se faire payer contre du sexe.