Je suis désolée qu'au-delà de ta triste expérience, tu sois tombée sur des professionnels peu sensibles...
Essaie (facile à dire) d'être indulgente vis-à-vis de tes proches qui te semblent distants : vu de l'autre côté, c'est très dur de savoir comme se positionner. Une bonne copine a fait une fausse couche tout récemment, à 3 mois et quelques de grossesse. Elle avait son petit ventre, avait vu son bébé lors de sa première écho, avec déjà tête, jambes, bras, elle était immensément heureuse et d'un coup... "Madame, le coeur de votre bébé s'est arrêté. Il est mort Madame." J'en ai pleuré pour elle, mais je ne savais que lui dire, j'avais peur que lui imposer mon réconfort, ma présence, moi maman d'un fils ayant "marché" du premier coup et enceinte d'un deuxième enfant également conçu en "one shot", lui soit trop pénible, presque déplacé. J'espère qu'elle ne pense pas que je m'en fous, que je n'ai pas eu mal, et continue d'avoir mal, pour elle.
Lors de ma première grossesse, vers 1 mois de grossesse, j'ai ressenti de très violentes douleurs dans le bas ventre. J'arrivais à peine à marcher. J'ai pris un rendez-vous en urgence chez une gynéco que j'étais initialement censée voir une semaine plus tard. Elle m'a reçu... comme une chienne. M'engueulant d'avoir avancé le rendez-vous. M'auscultant sans précaution, me faisant très mal alors que je douillais déjà affreusement. Prétendant que mon dernier taux de hcg (hormone de grossesse) était trop faible, que je faisais une fausse couche et que "si tout le monde devait débouler en criant urgence pour ça, franchement, ça serait n'importe quoi". Elle m'a pris un dépassement d'honoraire (véridique) pour être venue en urgence avant notre rendez-vous prévu. J'étais tellement malheureuse et abasourdie que je n'ai même pas réagi. Puis elle m'a dit d'aller passer une écho aux urgences gynéco, "au cas où vous feriez une grossesse extra-utérine".
Je suis allée comme un zombie à la clinique, qui n'a pas décelé de fausse couche mais m'a demandé de revenir une semaine plus tard pour voir l'évolution. Une semaine immonde, persuadée d'être en train de perdre mon bébé.
Bébé qui a aujourd'hui 2 ans 1/2...
Avec le recul, j'ai pensé à la manière monstrueuse dont m'avais reçu cette gynécologue. Pour moi, la fin a été heureuse, mais peut être a-t-elle déjà réservé le même accueil à des pauvres femmes qui au final ont vraiment perdu leur bébé. Je n'ose imaginer leur détresse.
Certaines personnes ont du mal à comprendre... Pour eux, à un mois ou deux, le bébé n'en est pas un, c'est "un amas de cellule". Ils perdent de vue toute la projection mentale qui se construit quand on voit la ligne rose sur son test. Qu'on rentre dans la joie de se dire "nous allons être parents". Et que d'un coup, tout se brise...
Plein de pensées à la Madmoizelle qui a écrit l'article et je te souhaite plein de chances pour une future grossesse.