Je rejoins le club des harcelées. Pour ma part, dans une administration Française, depuis 8 mois.
J'ai cru que ça ne venait que d'une collègue (partie depuis et condamnée pour d'autres agissements) puis ensuite ça a été ma chef de service (qui s'est vite calmée, heureusement) et là ce sont les autres collègues. D'abord des petites remarques, puis des truc de gosse (coups de pieds sous le bureau, vol de fournitures, non transmission des commissions ou au dernier moment en urgence...)
Comme vous, mon corps a d'abord réagi (insomnies, troubles alimentaires, eczéma...).
J'avais des crises d'angoisse le dimanche à l'idée de retourner bosser.
J'ai commencé par plusieurs petits arrêts maladie. Puis des anxiolytiques.
Puis un nouvel arrêt maladie, de 2 semaines. Personne ne m'a posé de question, personne ne m'a demandé comment j'allais à mon retour.
Après 4 mois d'anxiolytiques et d'arrêts maladie ponctuels, je suis passée aux antidépresseurs.
Maintenant, les antidépresseurs m'aident à gérer le stress et les angoisses. J'ai toujours des troubles alimentaires et du sommeil, mais ça va globalement mieux. J'apprends à prendre de la distance, j'essaie d'en rire.
J'ai demandé au DRH si je pouvais changer de service. Négatif. Je n'ai pas parlé de harcèlement au DRH. Par contre, il a raconté mon entretien à ma chef, qui m'a poussée à bout, jusqu'à pleurer devant elle, de rage. J'ai réussi à rester bien droite devant elle, sans rien dire, pas un sanglot, mais les larmes ont coulé quand même.
Depuis, je ne dis plus rien, je reste dans mon coin, je fais mon boulot, je n'ai rien à me reprocher. Si les collègues ont besoin d'aide, je n'interviens pas forcément, par rébellion. Je les aide parfois, pour maintenir un semblant d'équipe.
Le pire, c'est qu'une ancienne collègue nous a rejoint. A la base on s'entendait bien, mais aujourd'hui, elle ne me parle quasiment plus à cause de toute cette ambiance de merde.
Le harcèlement professionnel, c'est un poison.
a vous toutes, à nous toutes, du courage et de l'espoir