J'ai été victime de harcèlement moral au travail

16 Mars 2013
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Merci pour ce témoignage !

J'ai moi même vécu un harcèlement moral.

Mon histoire est quand même différente car j'ai un métier assez spécial. Travaillant dans le conseil, je change d'entreprise régulièrement et suis souvent en déplacement.

Sur une de mes missions, j'étais à 500km de chez moi avec 2 collègues : mon supérieur et le sien.
Tous les 3 étions au même hôtel et on se voyait du petit déjeuner au diner.
Mon supérieur n'était présent que 3 jours par semaine. Son supérieur et moi 5.

Le harcèlement a commencé les jours où mon supérieur n'était pas là. J'ai eu le droit à des critiques sur ma vie privée ("tu es tellement chiante tu ne te marrieras jamais"), sur mon évolution professionnel ("si je le décide tu ne feras jamais ça dans cette boite").
J'avais le droit aux critiques sur mon supérieur ("pourquoi il est pas la"... ) le tout en m'enguelant.
Enfin j'avais le droit à des critiques sur mon travail : "c'est de la merde", "tu sais rien faire" etc alors que j'avais atteind plus que mes objectifs et qu'il reprennait tous mes fichiers en disant que c'est lui qui les avait fait !

Le coup de grace a été porté lorsqu'il m'a dit que j'étais qu'une conne devant mon client pour un travail dont je n'étais pas responsable.

J'ai alors décidé de voir mon patron (qui est aussi le sien) et de lui en parler pour changer de poste. (j'ai l'avantage dans mon travail de pouvoir changer en temps normal en 2 semaines). La réponse de mon patron a été : "tu es la seule à avoir assez de répondant pour lui tenir tête".

Je me suis sentie désarmée et seule. Mon supérieur sur ma mission me soutenait et essayait tant bien que mal de se remettre entre lui et moi mais rien n'y faisait.

Cela a continué et j'ai fait un malaise au travail. Même après ce gros signal de mon corps j'y suis retourné.
Depuis le début je n'avais pas compris ce que c'était et j'avais l'impression que c'était ma faute. La je me suis dit que c'était parce que j'étais malade que je prenais mal ses remarques.

J'ai quand même décidé de ne plus lui parler du tout. Ambiance pourrie à l'hotel à partir de ce moment la ! imaginez des repas à ne pas se décrocher un mot. Je ne riais plus alors que ma marque de fabrique est d'avoir des fous rire réguliers.

Pendant cette période j'ai eu l'impression qu'en effet j'étais conne, je ne savais pas travailler. Il avait vraiment une énorme emprise sur mon estime de moi même.
Il arrivait même à se faire passer pour la victime auprès de nos collèges en disant que je complotais contre lui, que j'étais violente etc etc.

L'enfer à durer 7 mois. J'ai ensuite enfin changé de mission et d'équipe. Malheureusement cela ne m'a pas aidé à retrouver ma confiance en moi.

Je m'en suis rendue compte encore 5 mois plus tard lorsque j'ai perdu 10 kg en 1 semaine. J'étais au bout de mes limites. le verdict du médecin était clair : dépression.

Aujourd'hui ça fait un an que mon enfer s'est terminé et pourtant j'alterne entre arrêt de travail et reprise sous fatigue du boulot. J'ai pas encore passé le cap de m'arrêter 6 mois pour vraiment me reconstruire. J'ai complètement perdu confiance en mes collègues qui ont tout vu, me faisaient croire qu'ils étaient d'accord avec moi mais ne m'ont pas soutenue car lui avait 50 ans et des parts dans l'entreprise et moi que 25 ans. Perdu confiance en mon patron qui savait et qui m'a laissée m'effondrer. En moi car j'ai toujours ce sentiment d'être faible, de ne pas savoir travailler et d'être toujours à fleur de peau.

La remontée sera longue, je pense pour le moment à moi mais reste ébahie de voir que de tels comportements sont laissés sous silence pour ne pas faire de vague.

Aujourd'hui seuls les gens qui ont travaillés avec moi et avec qui je m'entendais bien me parle encore, les autres me considèrent comme une pleurnicheuse, une chieuse, une personne à éviter. Je paye d'avoir souffert et d'avoir eu du harcèlement ....

Désolée pour le pavé, cela fait aussi du bien d'en parler et de voir que l'on n'est pas seule !
 
24 Août 2007
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Tout d'abord un grand bravo pour ton courage et ton témoignage. J'ai l'impression en le lisant que tu es encore terriblement à « fleur de peau »,  très en colère... Peut-être que je me trompe.

J'ai été aussi victime de harcèlement au travail. La reconstruction est très longue mais on y arrive, promis. Il faut du temps pour ne plus se sentir coupable, car c'est bien le mot. Souvent l'atteinte à la dignité (du moins pour mon cas) est tellement violente et profonde que l'on remet complètement en cause qui l'on est, on se perd. Et il faut aussi du temps pour ne plus chercher à comprendre « pourquoi ». J'ai été aussi voir un psy, qui, lorsque je lui ai dit ne pas comprendre le comportement de mon employeur (quelqu'un qui s'est avéré très manipulateur, très calculateur & profondément malsain), m'a juste répondu « il ne faut pas chercher à comprendre ces gens car il n'y a rien à comprendre, tout ce que vous avez à faire, c'est vous en protéger et fuir car vous êtes en danger. »
Bon évidemment je n'ai pas arrêté de me demander « pourquoi » du jour au lendemain, mais aujourd'hui si.
Pour te donner espoir : j'ai été complètement ravagée par cette histoire sordide et par le procès encore plus ahurissant qui en a suivi, mais j'ai retrouvé un travail (après un an et demi de chômage), et cela m'a aussi permis de reprendre confiance en moi, avoir de nouveau confiance aux autres. J'ai un job que j'aime et des collègues en or, je bosse aujourd'hui dans une ambiance très saine et sereine (dans la fonction publique!). Et c'est en grande partie ce qui m'a permis de tourner la page.
Prends le temps de comprendre un petit peu ce qui t'es arrivée, de ne plus culpabiliser, de prendre conscience que tu n'es en rien fautive de ce que tu as subi. Il faut du temps pour se reconstruire mais on y arrive !

Par contre je voudrais rebondir sur le lien qui a été posté à la fin de l'article. Je trouve les conseils un peu trop faciles. En réalité, il est extrêmement difficile d'obtenir des preuves d'un harcèlement moral. Et quand on en obtient et que l'on va jusqu'aux prud'hommes, on ne peut absolument pas imaginer de quoi la partie adverse est capable.


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Quand on est dans ce genre de situation, on est submergé par ce qui nous arrive et on ne sait pas vers qui se tourner. Il faut penser à aller voir un avocat si on en a les moyens (et certains font des permanences gratuites), un syndicat, l'inspection du travail, la médecine du travail. Voir même des forums juridiques. Ils savent conseiller et ont un regard objectif sur la situation.
L'inspection du travail m'avait conseillé d'écrire une lettre recommandé à mon employeur, en listant les faits de harcèlement et lui demandant de cesser immédiatement ce comportement. Ca donne une base de preuve et elle est TRES importante. Et si vous souhaitez aller jusqu'au procès, posez-vous les bonnes questions et ne vous demandez pas ce que votre employeur pourrait apporter contre vous, car c'est bien au delà de tout ce que vous pouvez imaginer de pire.
Si le seul blocage pour aller aux prud'hommes et celui du prix d'un avocat, renseignez vous sur l'aide juridictionnelle qui peut prendre en charge entièrement ou partiellement les frais selon vos ressources… Et les syndicats à ne pas oublier… !
Bref, je m'arrête là, je pourrai en écrire des tonnes sur le sujet. Désolé pour le pavé.
Je souhaite beaucoup de courage et de force aux made qui se trouvent dans cette situation :fleur:
 
  • Big up !
Réactions : Priscilla-
9 Février 2014
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Paris
paulasinfusion.tumblr.com
Je lis cet article, puis regarde mon téléphone et vois que j'ai reçu un message d'une amie qui est danseuse dans un opéra étranger. Elle me dit que des danseurs ont pris son soutien-gorge dans son casier et l'ont accrochés à l'accueil, et qu'un danseur à dit qu'il avait reconnu que c'était le sien en le reniflant... Le harcèlement est malheureusement une banalité dans le monde de la danse et peu osent en parler de peur se griller dans le milieu.
J'ai moi même été harcelée sexuellement lors d'un job d'été et je n'ai jamais rien dit parce que c'était les employés et amis de mon oncle et que j'avais peur de foutre la merde alors que je n'étais là qu'un mois.

Dans la rue, à l'école, au travail... J'ai l'impression que le harcèlement moral et sexuel et présent partout, que peu osent en parler et que les gens qui en sont témoins ne disent rien par peur où parce qu'ils ont l'impression que ce n'est pas leur problème.
J'ai essayé de convaincre mon amie de réagir et j'espère vraiment qu'elle le fera car je regrette de ne pas l'avoir fait.
Beaucoup de courage à l'auteure de cet article et merci pour son témoignage, j'espère qu'il poussera certain(e)s à sortir du silence.
 

KBi

21 Février 2012
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Le Kremlin Bicêtre
:goth: Cet article vient de me permettre de mettre un mot sur ce que j'ai vécu pendant mon stage bafa...

C'était exactement ça, et putain c'était super douloureux.

Bon courage à toutes :fleur:
 
9 Mai 2014
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Anglet
www.k-assh.com
Bonjour les Madz !

Je suis en même temps contente et triste de voir que je ne suis pas la seule à avoir été dans ce cas là.

Lors d'un stage dans une petite agence de relations presse, j'ai été victime de harcèlement aussi. Nous étions que trois dans l'agence. Tout le monde me mettait en garde sur le caractère bien trempé de ma future maître de stage. Mais personne ne m'avait dit qu'elle était gravement bipolaire.

Dès mon arrivée, elle a viré un stagiaire parce qu'il avait fait une faute d'orthographe sur un communiqué de presse. Je me suis dit que ça plantait le décors. Par la suite, elle traitait sa collègue comme une stagiaire de troisième et je l'entendais régulièrement crier sur ses clients et insulter certains journalistes dès qu'elle avait raccroché.

Au bout d'une semaine, je n'avais toujours aucune mission concrète. Je passais mon temps à faire des relances téléphoniques parce qu'elle estimait que je ne pouvais pas rédiger moi même le moindre texte ou mail. Alors que je voyais ses mails passés truffés de fautes d'orthographe et sans ponctuation... Un jour j'ai même vu qu'elle avait envoyé un mail avec un ton très indiscret à un client depuis ma boîte mail et en signant de mon nom ! En bonne petite stagiaire je n'ai rien dit mais j'ai envoyé une photo à mes parents.
Un autre jour elle m'a menacée de me balancer un clavier d'ordi parce qu'il ne marchait pas (il y avait eu des dégâts des eaux avant que j'arrive) et avait décidé que c'était ma faute. Régulièrement elle me demandait si je comprenais bien ce qu'elle était en train de me dire parce qu'elle n'était pas sûre que je comprenne bien le français.
Je n'osais jamais partir à 18h et parfois elle me forçait à rester jusqu'à 20h pour me demander des choses impossibles (elle était un peu larguée avec la technologie).
Tout cela tous les jours ponctués de petits moments "sympas", elle débouche une bouteille de champagne en fin de journée, elle me dépose à la gare pour bien s'assurer que j'ai mon train pour rentrer chez mes parents le weekend, elle nous offre une bouteille de vin (plus tard j'ai appris qu'elle avait fait exprès de me donner le plus mauvais ahahha)


Bref, je pleurais souvent et sa collègue aussi même parfois devant les clients à force d'être rabaissée. Je ne pouvais pas rencontrer les clients parce qu'elle avait décidé que je n'étais pas présentable... La "Grande Ecole de Communication" dans laquelle je suis décide enfin de me parler. Et je craque dans le bureau du directeur des études. Il dit qu'il me comprend et qu'il me soutient parce qu'il a lui même travailler dans cette boîte. Mais bon, il faut que je comprenne, ils vont pas se brouiller avec ma maître de stage, elle fait partie du réseau important des communicants de la région et pour l'école.

J'en passe comme le fait qu'elle ait "oublié de me payer" un mois de boulot ou qu'elle s'attribue les mérites de mon travail au près des autres. Mais l'arrivée d'une autre stagiaire n'a pas arrangé les choses. Elle s'est acharnée sur moi. Et un jour j'ai craqué, il était 20h passé et je voulais rentrer chez moi. Et je ne suis plus jamais revenue.

Tout le monde savait surtout mon école et on m'a tout de même envoyée faire mon stage dans cette agence. J'ai appris que personne n'avait terminé son stage là bas. Mais je jubile un peu parce que j'ai entendu qu'elle avait perdu 3 contrats avec des clients qui en avaient marre de se faire insulter par une vieille barjo.


J'ai un peu peur d'entrer dans la vie active maintenant. Résultat j'ai quitté Bordeaux et je suis rentrée sur la Cote Basque pour ma dernière année. Je vais rester dans mon domaine des sports de glisse et je suis dégoutée du travail en agence.
Désolée du roman :)
Bisou
 
6 Juillet 2011
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Bruxelles
www.milleviesenune.com
Bonjour les madz !

Je suis l'auteure de ce témoignage.

Tout d'abord, un grand merci à toutes pour vos petits mots d'encouragement, ils me touchent beaucoup, vous êtes de vrais amours <3

Ensuite, même si je m'en doutais au vu des premières réactions que j'avais quand j'en parlais, je suis atterrée du nombre de personnes qui ont déjà connu le harcèlement au travail. Je suis aussi profondément dégoûtée de voir qu'il n'y a pas que chez moi que ça coince et que l'on refuse d'ouvrir les yeux.

@Lilouchka  tu as raison, je suis toujours très à fleur de peau et surtout très en colère. Actuellement, j'essaie de transformer cette colère pour en faire quelque chose de bien (c'est d'ailleurs ce qui m'a amené à contacter la rédac pour ce témoignage). Je suis aussi très mal par rapport à la suite car je sais très bien que je ne pourrai jamais retourner travailler là-bas mais j'ai également peur d'aller travailler ailleurs.

@lepimentrouge  merci pour ton témoignage, il m'apporte l'espoir. C'est exactement ça, je préférerais encore casser des cailloux toute la journée plutôt que de revivre ça.

Et à toutes celles qui vivent cela au quotidien, à toutes celles qui l'ont vécu et peine à remonter, courage ! On y arrivera :bouquet:
 
  • Big up !
Réactions : LilMissSunshine974
5 Mars 2009
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Huy
Le vraie problème avec le harcèlement au boulot c'est qu'on n'est très souvent pas soutenu et qu'on ose pas quitter son job parce que la conjoncture actuelle est vraiment nulle pour se trouver un emploi...

Je vis plus ou moins une sorte de harcèlement même si ce n'est pas aussi hard que la Mademoiselle du témoignage.

J'ai commencé à bosser il y a un an dans une association après une année de stage d'attente pendant laquelle j'étais en complète dépression avec hospitalisation en HP. Trois mois après ma sortie de l’hôpital, je commence à bosser alors que je suis toujours très affaiblie physiquement et psychologiquement.

Mon collègue direct est sympa, je m'entends bien avec lui et je lui confie un peu mes déboires. A priori, il a l'air super compréhensif. Trois mois plus tard, notre chef quitte l'assos et mon collègue le remplace. A partir de là, des tensions sont apparues entre lui et moi car il est devenu hyper anxieux et très directif, mettant complètement de côté son empathie.

J'ai manifesté à plusieurs reprises mon mécontentement concernant la façon dont il se comportait ou concernant les tâches ingrates qu'il me déléguait sans cesse. On m'a clairement fait comprendre que "tout le monde ferme sa gueule ici, il n'y a que toi qui te plains alors fais comme tout le monde et tais-toi". OK...

Entre-temps je me sépare de mon fiancé et on annule notre mariage, je suis à deux doigts de me pendre tellement tout par en live et mon psychiatre me met en repos une semaine.

Récemment, j'ai appris via quelques collègues externes à mon service et en qui j'ai confiance que mon chef me décausait devant d'autres personnes, devant des bénévoles de l'assos, etc. Il dit que je mens, que je ne sais pas me taire et écraser, que je joue sur ma "pseudo maladie mentale" (j'ai été diagnostiqué dépressive chronique avec tendance cyclothymique, je suis sous fortes doses de médocs et j'en souffre tous les jours), que je ne suis pas fiable, j'ai déforcé le service pendant ma semaine d'absence médicale (!)... Je l'ai convoqué immédiatement pour crever l'abcès, il l'a très mal pris et s'est excité sur mes collègues en leur disant de ne pas me croire etc.

Depuis j'ai droit à des allusions plus ou moins poussées sur les gens qui ne savent pas tenir leur langue, ne sont pas fiables, blablabla

Cet évènement m'a vraiment affaiblie et je cherche un autre boulot. Malheureusement, je ne trouve rien du tout. Mon image de moi en a pris un coup, j'ai l'impression d'être une pauvre tâche bonne à rien même si je sais que je suis dans mon droit :-(
 
11 Juin 2010
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surikit;4789470 a dit :
Bonjour les Madz !

Je suis en même temps contente et triste de voir que je ne suis pas la seule à avoir été dans ce cas là.

Lors d'un stage dans une petite agence de relations presse, j'ai été victime de harcèlement aussi. Nous étions que trois dans l'agence. Tout le monde me mettait en garde sur le caractère bien trempé de ma future maître de stage. Mais personne ne m'avait dit qu'elle était gravement bipolaire.
Ma directrice artistique elle aussi était gravement bipolaire.

/!\Ceci n'est pas une tentative de généralisation ou de lancer un débat sur la bipolarité.
 
16 Avril 2009
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POITIERS
@Reykjavík Tu as mieux expliqué que moi ce que je vivais au quotidien avec mon ancienne responsable. INSIDIEUX, c'est le terme.
Pour ma part, je n'ai pas osé aller voir la RH (d'autres collègues l'avaient fait avant moi, sans résultat) mais je me suis renseignée sur les différents syndicats et j'ai contacté une personne en qui j'avais confiance. J'ai juste consigné ce que je vivais avec lui, même si il me poussait à en parler dans les réunions syndicales. J'ai eu trop peur de ne pas être gardée et je le regrette.
Je te souhaite beaucoup de courage et je pense que tu tiens déjà le bon bout en comprenant que tu n'as rien à te reprocher.
 

MEP

18 Juin 2014
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Un immense merci pour ce témoignage et ceux que je lis en commentaires.
Merci notamment à Reykjavik dont le témoignage est tellement proche du mien que ça me fait froid dans le dos.

Même si je suis en pleine procédure pour empêcher le harceleur dont j'ai fait les frais de recommencer, même si je suis très soutenue (après m'être tue trop longtemps), vous lire légitime encore un peu plus ma place de victime de harcèlement au travail.
Tellement insidieux que seule l'accumulation de termes inadéquats, de "propositions" de réunions, tout cela à huis clos, peuvent me faire conclure à du harcèlement. Un vrai calculateur qui ne se rend même pas compte un seul instant que ce qu'il n'a fait n'est pas normal, pas normal, pas normal, pas normal.
Que j'ai mis plusieurs mois à comprendre le mécanisme, à mettre des mots sur la situation, à expliquer mes comportements limite dépressifs, à transformer un malaise et une perte de confiance en une rage de vaincre pour parler pour toutes les autres, ouvrir ma gueule et ne plus jamais la refermer.
La double peine des collègues qui ne disent rien ou qui font des blagues qui vous remettent à votre place de petite effarouchée, celle-là non plus on ne doit pas l'accepter. Et là encore on est obligées de se torturer l'esprit entre se mettre tout le monde à dos alors qu'on est victime, et accepter sans rien dire les non-réactions ou les remarques désobligeantes (du genre : "t'attends ton fiancé ?" ou bien sûr : "mais pourquoi tu nous as rien dit ?").

Donc, merci encore, ne lâchons rien, allons jusqu'au bout. Et, à toutes celles qui sont dans le même cas : ne cédons pas à la menace. C'est notre peur qui les rend forts ? Ne craignons plus rien, la force que nous avons eu de tenir face à eux tout ce temps est la preuve que nous vaincrons.
 
Dernière édition :
17 Mars 2012
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664
Rennes
Je te remercie pour ce témoignage, grâce auquel je peux enfin dire que j'ai été victime de harcèlement moral. Pendant longtemps, j'ai pensé que ce n'était dû qu'à mon « incompétence », et pourtant plusieurs détails, incohérences de discours ou mauvaise foi avérée auraient dû me mettre la puce à l'oreille. Malheureusement je manque de confiance en moi, et cette expérience a achevé de me convaincre que je n'étais pas faite pour le domaine auquel je me prédestinais (puisque ledit harcèlement a eu lieu durant un stage)... jusqu'à ce que je ne trouve un travail par la suite. Où je me sentais bien, où j'ai très vite pris mes marques, où je me suis investie pleinement, où j'ai compris que oui, j'étais compétente. A présent, je peux dire que j'ai aussi été victime de harcèlement moral.

J'effectuais mon stage dans un musée, en Belgique. Loin de chez moi donc, puisque je venais de Bretagne. Ajoutons donc au « dépaysement » une méconnaissance des us et coutumes du pays qui m'accueillait, et j'ai plongé la tête la première dans cet enfer, sans pouvoir dire ou faire grand chose. Je m'explique.

Ce contenu est réservé aux membres inscrit.es. Inscris-toi par ici.

Je suis désolée pour ce long témoignage (que j'ai donc mis sous spoiler pour vous éviter des kilomètres de texte étalés sur vos écrans), mais ça fait du bien d'en parler :) J'ai également lu tous les témoignages en commentaires, et je suis de tout cœur avec vous <3
 
Dernière édition :
17 Juin 2014
1
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Bonjour,

J'ai moi aussi subi un harcèlement au travail et ce témoignage ainsi que toutes vos réactions me sidèrent. Le NOMBRE de personnes qui en ont été victimes est aussi élevé que la fréquence dont on parle de ce problème est basse!

Au travers de tous ces témoignages j'ai retrouvé de nombreux aspects de ma propre expérience, pendant les deux ans où j'ai été stagiaire : l'absurdité des reproches de mon chef, les contraintes, la pressions, la mauvaise réputation qu'il me faisait, le dénigrement, les mauvaises notations injustifiées, ses propos déplacés, les collègues désolés mais impuissants, la partialité et le total manque de soutien de la part de la hiérarchie, la santé qui se détériore, le fait d'être persuadée d'être en faute jusqu'à ce que le médecin vous dise que vous êtes victime de harcèlement moral... et je vous épargne le reste.

Je mesure la chance que j'ai eu de me sortir plutôt bien de cette situation. D'autant plus que j'ai appris que d'autres stagiaires avant moi avaient arrêté leurs études ou fait une dépression. Mais ça laisse des séquelles : je n'arrive plus à faire confiance aux personnes avec qui je travaille, je n'arrive plus non plus à me faire confiance.
Je sais que les conséquences sont beaucoup plus graves pour certains qui vivent ou ont aussi vécu le harcèlement moral. Je leur souhaite bon courage, sincèrement.
 

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