Merci pour ce témoignage !
J'ai moi même vécu un harcèlement moral.
Mon histoire est quand même différente car j'ai un métier assez spécial. Travaillant dans le conseil, je change d'entreprise régulièrement et suis souvent en déplacement.
Sur une de mes missions, j'étais à 500km de chez moi avec 2 collègues : mon supérieur et le sien.
Tous les 3 étions au même hôtel et on se voyait du petit déjeuner au diner.
Mon supérieur n'était présent que 3 jours par semaine. Son supérieur et moi 5.
Le harcèlement a commencé les jours où mon supérieur n'était pas là. J'ai eu le droit à des critiques sur ma vie privée ("tu es tellement chiante tu ne te marrieras jamais"), sur mon évolution professionnel ("si je le décide tu ne feras jamais ça dans cette boite").
J'avais le droit aux critiques sur mon supérieur ("pourquoi il est pas la"... ) le tout en m'enguelant.
Enfin j'avais le droit à des critiques sur mon travail : "c'est de la merde", "tu sais rien faire" etc alors que j'avais atteind plus que mes objectifs et qu'il reprennait tous mes fichiers en disant que c'est lui qui les avait fait !
Le coup de grace a été porté lorsqu'il m'a dit que j'étais qu'une conne devant mon client pour un travail dont je n'étais pas responsable.
J'ai alors décidé de voir mon patron (qui est aussi le sien) et de lui en parler pour changer de poste. (j'ai l'avantage dans mon travail de pouvoir changer en temps normal en 2 semaines). La réponse de mon patron a été : "tu es la seule à avoir assez de répondant pour lui tenir tête".
Je me suis sentie désarmée et seule. Mon supérieur sur ma mission me soutenait et essayait tant bien que mal de se remettre entre lui et moi mais rien n'y faisait.
Cela a continué et j'ai fait un malaise au travail. Même après ce gros signal de mon corps j'y suis retourné.
Depuis le début je n'avais pas compris ce que c'était et j'avais l'impression que c'était ma faute. La je me suis dit que c'était parce que j'étais malade que je prenais mal ses remarques.
J'ai quand même décidé de ne plus lui parler du tout. Ambiance pourrie à l'hotel à partir de ce moment la ! imaginez des repas à ne pas se décrocher un mot. Je ne riais plus alors que ma marque de fabrique est d'avoir des fous rire réguliers.
Pendant cette période j'ai eu l'impression qu'en effet j'étais conne, je ne savais pas travailler. Il avait vraiment une énorme emprise sur mon estime de moi même.
Il arrivait même à se faire passer pour la victime auprès de nos collèges en disant que je complotais contre lui, que j'étais violente etc etc.
L'enfer à durer 7 mois. J'ai ensuite enfin changé de mission et d'équipe. Malheureusement cela ne m'a pas aidé à retrouver ma confiance en moi.
Je m'en suis rendue compte encore 5 mois plus tard lorsque j'ai perdu 10 kg en 1 semaine. J'étais au bout de mes limites. le verdict du médecin était clair : dépression.
Aujourd'hui ça fait un an que mon enfer s'est terminé et pourtant j'alterne entre arrêt de travail et reprise sous fatigue du boulot. J'ai pas encore passé le cap de m'arrêter 6 mois pour vraiment me reconstruire. J'ai complètement perdu confiance en mes collègues qui ont tout vu, me faisaient croire qu'ils étaient d'accord avec moi mais ne m'ont pas soutenue car lui avait 50 ans et des parts dans l'entreprise et moi que 25 ans. Perdu confiance en mon patron qui savait et qui m'a laissée m'effondrer. En moi car j'ai toujours ce sentiment d'être faible, de ne pas savoir travailler et d'être toujours à fleur de peau.
La remontée sera longue, je pense pour le moment à moi mais reste ébahie de voir que de tels comportements sont laissés sous silence pour ne pas faire de vague.
Aujourd'hui seuls les gens qui ont travaillés avec moi et avec qui je m'entendais bien me parle encore, les autres me considèrent comme une pleurnicheuse, une chieuse, une personne à éviter. Je paye d'avoir souffert et d'avoir eu du harcèlement ....
Désolée pour le pavé, cela fait aussi du bien d'en parler et de voir que l'on n'est pas seule !
J'ai moi même vécu un harcèlement moral.
Mon histoire est quand même différente car j'ai un métier assez spécial. Travaillant dans le conseil, je change d'entreprise régulièrement et suis souvent en déplacement.
Sur une de mes missions, j'étais à 500km de chez moi avec 2 collègues : mon supérieur et le sien.
Tous les 3 étions au même hôtel et on se voyait du petit déjeuner au diner.
Mon supérieur n'était présent que 3 jours par semaine. Son supérieur et moi 5.
Le harcèlement a commencé les jours où mon supérieur n'était pas là. J'ai eu le droit à des critiques sur ma vie privée ("tu es tellement chiante tu ne te marrieras jamais"), sur mon évolution professionnel ("si je le décide tu ne feras jamais ça dans cette boite").
J'avais le droit aux critiques sur mon supérieur ("pourquoi il est pas la"... ) le tout en m'enguelant.
Enfin j'avais le droit à des critiques sur mon travail : "c'est de la merde", "tu sais rien faire" etc alors que j'avais atteind plus que mes objectifs et qu'il reprennait tous mes fichiers en disant que c'est lui qui les avait fait !
Le coup de grace a été porté lorsqu'il m'a dit que j'étais qu'une conne devant mon client pour un travail dont je n'étais pas responsable.
J'ai alors décidé de voir mon patron (qui est aussi le sien) et de lui en parler pour changer de poste. (j'ai l'avantage dans mon travail de pouvoir changer en temps normal en 2 semaines). La réponse de mon patron a été : "tu es la seule à avoir assez de répondant pour lui tenir tête".
Je me suis sentie désarmée et seule. Mon supérieur sur ma mission me soutenait et essayait tant bien que mal de se remettre entre lui et moi mais rien n'y faisait.
Cela a continué et j'ai fait un malaise au travail. Même après ce gros signal de mon corps j'y suis retourné.
Depuis le début je n'avais pas compris ce que c'était et j'avais l'impression que c'était ma faute. La je me suis dit que c'était parce que j'étais malade que je prenais mal ses remarques.
J'ai quand même décidé de ne plus lui parler du tout. Ambiance pourrie à l'hotel à partir de ce moment la ! imaginez des repas à ne pas se décrocher un mot. Je ne riais plus alors que ma marque de fabrique est d'avoir des fous rire réguliers.
Pendant cette période j'ai eu l'impression qu'en effet j'étais conne, je ne savais pas travailler. Il avait vraiment une énorme emprise sur mon estime de moi même.
Il arrivait même à se faire passer pour la victime auprès de nos collèges en disant que je complotais contre lui, que j'étais violente etc etc.
L'enfer à durer 7 mois. J'ai ensuite enfin changé de mission et d'équipe. Malheureusement cela ne m'a pas aidé à retrouver ma confiance en moi.
Je m'en suis rendue compte encore 5 mois plus tard lorsque j'ai perdu 10 kg en 1 semaine. J'étais au bout de mes limites. le verdict du médecin était clair : dépression.
Aujourd'hui ça fait un an que mon enfer s'est terminé et pourtant j'alterne entre arrêt de travail et reprise sous fatigue du boulot. J'ai pas encore passé le cap de m'arrêter 6 mois pour vraiment me reconstruire. J'ai complètement perdu confiance en mes collègues qui ont tout vu, me faisaient croire qu'ils étaient d'accord avec moi mais ne m'ont pas soutenue car lui avait 50 ans et des parts dans l'entreprise et moi que 25 ans. Perdu confiance en mon patron qui savait et qui m'a laissée m'effondrer. En moi car j'ai toujours ce sentiment d'être faible, de ne pas savoir travailler et d'être toujours à fleur de peau.
La remontée sera longue, je pense pour le moment à moi mais reste ébahie de voir que de tels comportements sont laissés sous silence pour ne pas faire de vague.
Aujourd'hui seuls les gens qui ont travaillés avec moi et avec qui je m'entendais bien me parle encore, les autres me considèrent comme une pleurnicheuse, une chieuse, une personne à éviter. Je paye d'avoir souffert et d'avoir eu du harcèlement ....
Désolée pour le pavé, cela fait aussi du bien d'en parler et de voir que l'on n'est pas seule !