je crois que j'aurais pu l'écrire cet article
personnellement, je suis née comme ça et enfant (et ado) j'en ai eu énormément honte, d'une part; car je ne comprenais pas pourquoi j'avais si facilement la larme à l'oeil (j'étais la seule de mon entourage ainsi et donc n'ayant jamais vu quelqu'un comme moi, je pensais que j'avais un "problème", que j'étais juste incapable de maitriser mes émotions, incapable de me "gérer") mais aussi à cause de ma famille qui se moquait de moi quand j'avais les larmes aux yeux ou que je pleurais (renforçant par là même l'idée que ce n'était pas "normal"); ils ne faisaient pas ça méchamment, c'était plus pour me taquiner qu'autre chose et étant donné que je ne disais rien, ils n'ont jamais pu savoir à quel point ça m'énerver et me peiner; mais moi en attendant, pour ne plus être moquée, je me suis blindée, je ne laissais jamais transparaitre mes émotions et je m'interdisais de pleurer pour quoi que ce soit et quand je le faisais, j'en avais honte et j'avais aussi peur qu'on se moque de nouveau, alors j'encaissais et je serrais les dents autant que possible; ça m'a énormément faite souffrir à l'adolescence; toutes ces émotions que je ne comprenais pas et ce sentiment de ne jamais pouvoir être entièrement moi-même; surtout qu'après ça, je me suis retrouvé coincée dans mon armure d'insensibilité et ça m'a pris beaucoup de temps pour réussir à la retirer; aujourd'hui, j'assume mes larmes, mais uniquement dans certains contextes qui autorisent à pleurer (deuil, départ, dispute ou grande joie) sinon, j'essaie de contenir mes larmes, pas que j'ai honte, mais je ne me vois pas expliquer certaines "crises" à ma famille, car je ne les comprends pas moi-même, je ressens une émotion et je m'en "débarrasse" en pleurant, mais pourquoi je la ressens aussi intensément ?... ça reste une mystère...
pour résumer, je m'en suis toujours beaucoup voulu d'être comme ça, mais je sais maintenant que c'est une force; ma sensibilité me permet de percevoir des choses qui passent totalement inaperçu aux yeux des autres et maintenant, je sais que je ne voudrais m'en débarrasserais pour rien au monde.