Adieu le « numerus clausus », ce quota qui limite le nombres d'étudiants en médecine

[Calipo]

Je ne suis pas du tout dans le milieu médical donc j'ai un avis extérieur sur la question mais pour ce qui est du manque de médecins, pas besoin d'aller en zone rurale... dans certaines villes de ma région il est tout simplement impossible d'avoir un rdv avec un spécialiste. Et on ne parle pas de petits villages paumés, mais bien de villes de plus de 15 000 habitants. Forcément quand on doit attendre 8 mois pr un rdv pour lequel il va falloir faire 3h de route aller-retour, on a du mal à se dire que le Numéris clausus était toujours justifié...

 

[cococat]

Comme dis plus haut je ne pense pas que ça va régler le pb. Il ne manque pas de médecins en nombre en fait, c est surtout une mauvaise répartition. Les jeunes médecins n ont pas envie pour une grande partie d aller dans les déserts médicaux pour subir le stress et le rush toute leur vie (du moins encore plus que leur confrères des villes). Pour vivre dans une grande ville, je peux avoir rdv avec n importe quel spécialiste sous 2 jours et je peux même choisir mon spécialiste : ça regorge.
Après pourquoi pas, les études de médecine sont éprouvantes sur toute la durée, donc dans tous les cas, les étudiants les moins passionnés lâcheront d eux même.

 

[MissMachine]

Je ne suis pas du tout dans le milieu médical donc j'ai un avis extérieur sur la question mais pour ce qui est du manque de médecins, pas besoin d'aller en zone rurale... dans certaines villes de ma région il est tout simplement impossible d'avoir un rdv avec un spécialiste. Et on ne parle pas de petits villages paumés, mais bien de villes de plus de 15 000 habitants. Forcément quand on doit attendre 8 mois pr un rdv pour lequel il va falloir faire 3h de route aller-retour, on a du mal à se dire que le Numéris clausus était toujours justifié...

Ah purée merci ! Je commençais vraiment à me demander si j'étais la seule sur ce forum à trouver qu'il y a un problème
Je suis complètement d'accord, pour moi le manque de médecins se fait sentir partout ! Déjà dans ma région d'origine qui est pourtant plutôt dense, on galère à obtenir des rendez-vous avec des spécialistes qui ne soient pas pour dans six mois voire un an. Sympa quand on a une urgence... Quand vous allez voir un généraliste les salles d'attentes sont pleines à craquer, j'attends rarement moins de deux heures. Et ça, c'est parce qu'on a encore de la chance d'avoir quelques médecins qui prennent sans rendez-vous, quand je vivais en région parisienne quasiment personne ne vous prenait sans rendez-vous. Sauf que quand vous êtes en arrêt maladie, votre arrêt, il vous le faut le jour même, quoi :/ Du coup, souvent, je prenais sur mes jours de vacances ou de RTT pour justifier mes absences...
Et alors quand pour une raison quelconque vous devez changer de médecin, c'est juste l'enfer, à chaque fois les secrétaires vous répondent qu'on ne prend plus de nouveaux patients...

Alors j'entends bien que retirer le numerus clausus à lui seul ne va pas régler le problème, mais celles qui disent qu'il suffisait d'attendre (sympa pour les gens qui ont des problèmes de santé chroniques qui n'arrivent pas à trouver de nouveau médecin qui les prennent en charge), ou qu'on ne manque pas tant de médecins que ça, je suis pas sûre que vous réalisiez la gravité de la situation.... Ou alors on doit avoir une lecture totalement différente des faits, je sais pas...

 

[FilledeLoup]

Comme dis plus haut je ne pense pas que ça va régler le pb. Il ne manque pas de médecins en nombre en fait, c est surtout une mauvaise répartition. Les jeunes médecins n ont pas envie pour une grande partie d aller dans les déserts médicaux pour subir le stress et le rush toute leur vie (du moins encore plus que leur confrères des villes). Pour vivre dans une grande ville, je peux avoir rdv avec n importe quel spécialiste sous 2 jours et je peux même choisir mon spécialiste : ça regorge.
Après pourquoi pas, les études de médecine sont éprouvantes sur toute la durée, donc dans tous les cas, les étudiants les moins passionnés lâcheront d eux même.

Tu as bien de la chance... Je vis dans une ville de 250 000 habitants et impossible d'avoir un rdv chez des spécialistes avant plusieurs mois (gynécos, dermatos notamment). Pour le généraliste c'est aussi galère, quand on a besoin d'un arrêt de travail pour le jour même.

 

[grenouilleau]

Sinon je soutiens @Kristeva, j'ai fait une prépa privée pour les stations et la biophysique. Là ça servait à quelques choses car on faisait plein d'exercices et qu'il fallait comprendre la logique. Quand je voyais ceux qui faisaient les prépa d'anatomie je me disais qu'ils étaient en train de perdre leur temps et leur argent: de l'anat ça s'apprend par coeur, ça n'a pas besoin de se comprendre. Faut le lire, le relire et faire plein d'annales pour que ça rentre, pas besoin d'un prof pour ça.

Je suis tout à fait prête à vous croire, le problème c'est que sur le sujet je n'ai pas trouvé de stats. J'ai trouvé cet article qui dans votre sens, mais il ne présente aucun chiffre. Cette présentation aussi, en faveur du tutorat, mais là encore, aucun chiffre (et pourtant les universités adorent mettre des chiffres partout pour montrer qu'elles sont efficaces). Si vous me trouvez des stats qui prouvent vos dires, ok, je change d'avis. Juste une impression, même si vous êtes plongées là-dedans, ça ne suffit pas à me convaincre.

Et on était trois copines: deux boursières et moi: la première boursière du premier coup sans prépa, moi en redoublant et en ne faisant de prépa que la première année et la dernière boursière en redoublant sans prépa. On l'a toutes eu.

Pour ce qui est des boursiers qui réussiraient particulièrement en médecine (donc des étudiants dont les parents ont des revenus faibles) : statistiquement, 5% des étudiants en médecine sont des enfants d'ouvriers (l'article ne précise pas s'ils réussissent le concours). 53% des enfants de cadres. Ici, sur le site de l'Etudiant, il y a un beau camembert (4e image, certe un peu daté, 2015), qui montre visuellement l'origine des étudiants en première année, et qui confirme que les ouvriers sont très minoritaires (et on parle seulement de tenter le concours).
Ton cas présente 2 boursières sur 1 non boursière en première année. Ça ne correspond pas à l'immense majorité des cas. Je ne remets pas en cause ta parole, attention, je dis simplement que si on prend l'ensemble de l'amphi, y a seulement 5% d'enfants d'ouvriers (quant à leur réussite, je n'est pas cherché de stats, à mon avis ça doit encore faire baisser la proportion d'enfants d'ouvriers).

 

[grenouilleau]

Pour vivre dans une grande ville, je peux avoir rdv avec n importe quel spécialiste sous 2 jours et je peux même choisir mon spécialiste : ça regorge.

Tu as de la chance. Personnellement, pour vivre à Paris, je n'ai pas de rdv en 2 jours avec un bon spécialiste. Récemment, avec doctolib, on peut étendre sa recherche pour changer de médecin.e, mais c'est souvent au petit bonheur la chance, et souvent quand ils ont des places libres tous les jours c'est que ce sont de mauvais médecin.es, donc peu demandés, parce que les gens peuvent se payer le luxe d'aller ailleurs. Les bons sont pris d'assaut, et pour avoir un rdv gynéco à Paris c'est plutôt 2-3 mois, pareil pour le dentiste.

 

[Pipistrelle.]

Récemment j'ai voulu prendre un rdv dans le centre de sommeil de ma ville et on m'a annoncé... 5 ans d'attente Bon après c'est un truc assez pointu où ils traitent des insomnies "basiques" mais aussi les troubles plus rares et où ils font de la recherche je crois, donc forcément on n'obtient pas un rdv en claquant des doigts. Mais bon, les problèmes de sommeil sont quand même très répandus dans la population, et quand ça devient chronique et qu'on a besoin d'un spécialiste, c'est difficile (voire impossible) d'en trouver.

Pour les spécialités plus communes et les généralistes, pareil c'est la galère chez moi. Dans mon ancien quartier, les 3/4 des généralistes ne prenaient même plus de patients et pour la gynéco j'ai carrément lâché l'affaire et je consulte un cabinet de sage-femmes. Sachant que ma ville doit faire partie des 10 plus peuplées de France, hein. Le seul endroit qui m'a semblé miraculeux à ce niveau-là, c'est... Nice. Une fois j'ai obtenu une consult dans l'heure, chez un généraliste à deux pas de là où je logeais. D'après ce que j'ai compris, c'est pas une exception, ça doit être LA ville avec les délais d'attentes les plus courts chez les spécialistes (il me semble que c'est en moyenne trois semaines pour un rdv chez un ophtalmo). Donc voilà, au niveau de la carte médicale de la France, on sait où sont les vides, mais il faut pas oublier les (la?) zone(s) bien bien pleines aussi...

 

[MissMachine]

@Ocytocine. : oui, oui, comme je l'ai dit, j'ai bien compris que le numerus clausus à lui tout seul n'est pas la clé du problème

Mon propos était plutôt en réaction à certains posts qui avaient l'air de sous-entendre qu'il n'y avait pas vraiment de problème, alors qu'il suffit de lire les commentaires précédents pour réaliser qu'on manque cruellement de personnel médical en France.

 

[TheMadTink]

Personnellement, pour vivre à Paris, je n'ai pas de rdv en 2 jours avec un bon spécialiste.

Pareil, j'habite en Seine-Saint-Denis qui est un désert médical et avoir un rendez-vous relève du parcours du combattant.

 

[jjul]

perso je suis dans une grande ville (4ème de France si on compte la banlieue), dans laquelle il y a 2 fac de médecine, et dans le quartier dans lequel je bosse (à 10mn du centre ville à pied) il nous faudrait au moins 2 voir 3 généralistes supplémentaires. les gens doivent attendre 15jours pour un rdv chez le médecin, c'est la galère pour en avoir en urgence (tout le monde va chez sos médecins ou aux urgences). les généralistes que je vois bossent tout le temps, ils sont en burn out ou alors sont obligés de refuser des patients tout le temps... (en plus ils sont assez agés pour la plupart, quand ils vont tous partir en retraite ça va être encore plus sympa !)
Ma généraliste (même ville, dans un quartier jeune et dynamique proche du centre) a arrêté son activité d'un coup (problèmes de santé), personne ne reprend son cabinet...
je comprend carrément que les médecins n'ait pas envie de faire des semaines de 70h, c'est normal, mais dans ce cas il faut beaucoup beaucoup beaucoup plus de médecins !
je suis pour la suppression du numérus clausus, mais effectivement tout seul sans autre mesure je pense que les facs vont juste se mettre à sélectionner sur dossier (tu n'as pas mention TB au bac et tu ne sors pas du privé ? dommage.) ou à faire des exams encore plus débilement difficiles... donc je ne pense pas que ça changera quoi que ce soit, et comme dit plus haut, de toute façon l'effet se verra dans 10ans... on n'a pas fini de galérer !

edit : apparemment ils le font aussi pour ma branche (je savais même pas ) ben zut ça sera moins facile de trouver du boulot alors
bon les pharmacies ça manque pas trop je crois, mais si on peut s'éviter un concours en première année, tant mieux !
en plus comme ça je pourrais dire "holalaaa moi de mon temps on en chiait grave les enfants, c'est pas comme maintenant, c'est super facile pour vous les jeunes " j'ai hâte tiens

(re edit : ha oui j'ai même pas parlé des spécialistes, c'est 2mois minimum pour n'importe lequel, que ce soit dentiste, gynéco, gastro, rhumato... )

 

[Mounlek]

J'ai lu un message suggérant l'ouverture de maisons médicales comme solution.
J'habite dans un village de 750 habitants, une maison médicale a été créée (investissement financier du coup) mais le projet a dû être abandonné car "aucun médecin n'a voulu s'installer en zone rurale"... oui, sauf que mon village est à 2km d'une ville de 25 000 habitants qui possède une gare permettant de rejoindre la gare St Lazare de Paris en 40min... Donc là clairement, l'excuse de la zone rurale m'est restée en travers de la gorge, car tout le village était ravi de l'installation de cette maison médicale, qui est à l'abandon du coup...

 

[grenouilleau]

Sinon peut-être une incitation financière conséquente à exercer ailleurs qu'en ville ?

Une affection imposée en début de carrière, même si on accepte ce système pour certaines professions, ce serait niveler par le bas, imposer un système inégalitaire (celui qu'on déjà les profs par ex), alors que l'idéal est de niveler par le haut : pas de raison d'imposer ça, à personne, à mon avis.

Le problème c'est que c'est difficile d'attirer des genTes qui sont dans une situation financière confortable et qui ont un avenir à peu près assuré, vers des lieux désertés par une bonne partie des actifs. C'est tout le système centralisé à la française qui pèse dans le choix.
Si déjà la SNCF voulait bien se remettre à desservir les petites gares de campagnes correctement, et si on créait un réseau de transport en commun suffisant (et pas 3 bus par jours dans certains endroits, sans arrêts correctement indiqués) ça encouragerait peut-être les genTes à envisager cette possibilité.
Et si par ailleurs on augmente le nombre de médecin.es, au point que ça devienne assez concurrentiel en ville pour que la campagne devienne attractive sur le plan de la clientèle...