Courage Jack
et courage à nous toutes !
C'est à se demander, finalement, si la solution ne serait pas tout simplement d'inverser les rôles : faire un mouvement de protestation général sur plusieurs jours, plusieurs semaines, plusieurs mois sous la forme de tripotage intempestif d'hommes dans la rue, dans les transports, dans les restaux, de remarques déplacées et de sifflets mesquins, d'injures calculées sur le net et dans la vie ("t'as mis un jean moulant, pourquoi tu t'étonnes qu'on te touche le cul ?" "T'as vu ta gueule ? Soit plutôt content qu'elle ait pris ses aises avec toi !", "t'as mis un costard, tu t'attendais à quoi ? Évidemment qu'elle a eu envie de te 'friser la cravate' !") et de tous ces petits gestes qui nous insultes, nous oppressent, nous donnent la gerbe juste pour eux, histoire qu'une bonne fois pour toute, ils comprennent...
Une journée de la femme ? Oui : une journée durant laquelle les hommes nous subissent, au diapason de notre quotidien ! Et puis une semaine, un mois, un an, durant lesquels on s'en donnerait à cœur-joie pour leur faire comprendre, leur faire fermer leur gueule et leur montrer que ce qu'on hurle à la face du monde n'est pas juste un cri au loup.
Une amie m'a fait une frayeur, cette nuit : elle devait venir dormir chez moi après une soirée avec des gens moyennement amicaux. A trois heures du mat', elle était toujours pas rentrée alors qu'une autre amie, qui l'accompagnait, était déjà revenue, dans l'impossibilité morale de l'obliger à rentrer (normal !), en me disant qu'ils avaient prévus de sortir dans les bras ou en boite alors que notre copine était déjà bien sèche. J'ai passé la nuit à me demander dans quel état ils allaient nous la rendre, s'ils n'allaient pas la laisser toute seule dans un coin, sans défense et sans assistance, à la merci du premier connard libidineux venu.
Bonne nouvelle, elle n'a rien, mais je trouve de plus en plus insupportable de me retrouver dans l'incapacité de dormir parce que la première chose à faire quand une amie est un peu éméchée, c'est de s'inquiéter pour sa culotte et l'état dans lequel on risque de la retrouver ! Je suis fatiguée d'être un bout de viande au milieu des loups et d'avoir constamment peur pour moi et mes proches féminins (ou efféminés, d'ailleurs... Kiss mon poulet au passage, tellement un aimants à cons, le pauvre !)
La radicalisation, c'est moche, mais j'en viens à me dire que ça serait une bonne solution, sinon pour la cause, au moins pour nos nerfs...
Dans tous les cas, *fighting !* Jack et les chouttes du monde entier !