« Bande de filles », un film encensé pour de mauvaises raisons

23 Août 2013
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strasbourg
D'un côté, ok. Un film n'a pas forcément à avoir un message militant (genre mettre en scène l'oppression de manière directe avec un message fort, je veux dire) pour être un bon film. D'un autre côté, l'opposition entre valeur politique et valeur cinématographique, c'est largement un faux débat. Même sans rentrer dans le fait qu'une oeuvre a un impact sur la société, et qu'il est toujours plus éthique de reconnaître cet impact que de le nier, il y a quand même un truc tout bête : une oeuvre bourrée de clichés qui ne fait pas l'effort de dépasser les représentations superficielles que tout le monde a, ce n'est pas une bonne oeuvre. Le boulot d'un artiste, c'est de livrer une vision originale, au-delà justement des clichés. Et là on est bien d'accord qu'on est sur le plan artistique, pas politique. Que ces clichés concernent des minorités ou pas, il n'y a pas de différence : un travail plein de clichés, c'est un travail de cochon. Artistiquement parlant. Et ce sans même qu'on ait besoin de rentrer dans la propagande idéologique :)
Justement non, ce n'est pas ce qu'on demande à un auteur/artiste. L'artiste nous livre sa vision de tel ou tel phénomène, avec sa sensibilité. Sensibilité qui correspond parfois à un ramassis de clichés, et parfois non.
On en vient à se questionner sur le rôle social de l'artiste.L'artiste se doit-il de rendre compte du réel avec fidélité et précision ou non?

Je ne vois pas pourquoi opposer valeur politique et valeur cinématographique serait un faux débat, à vrai dire.
 

Y.

1 Avril 2014
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*L'artiste nous livre sa vision de tel ou tel phénomène, avec sa sensibilité. Sensibilité qui correspond parfois à un ramassis de clichés, et parfois non.

Mais quand elle correspond à un ramassis de clichés, personne ne se gêne pour dire que c'est un mauvais artiste :) En tous cas certainement pas un artiste qui peut avoir des prétentions sur le festival de Cannes.

Par exemple, représenter une femme qui aime le shopping, le rose bonbon et les chatons c'est un cliché mais ça n'est pas forcément un "problème" à petite échelle si ce n'est pas accompagné d'une généralisation

Non, par contre dans une oeuvre d'art ayant une quelconque prétention (genre au hasard... un film d'auteur dont la réalisatrice aimerait bien monter les marches à Cannes ;) ), ça ne ressemble à rien.

On peut débattre longtemps de ce qui constitue une "bonne" oeuvre d'art dans l'absolu. N'empêche que je n'ai absolument jamais vu un critique dire "c'est super plein de clichés absolument superficiels, mais c'est quand même génial". A la rigueur le cliché à but de dénonciation ou de satire (même si personnellement je trouve que c'est juste une manière vraiment facile de faire une oeuvre pseudo-intello-qui-réfléchit à peu de frais, mais ça c'est seulement mon opinion), mais le cliché au premier degré ? Ca passe dans les romans de gare et les téléfilms faits à la chaîne, mais pas ailleurs.

Exiger d'un film qu'il représente la richesse de la diversité, souvent, cela revient surtout à exiger qu'il soit à la hauteur de ses ambitions. Tu veux faire un film réaliste sur la banlieue ? Si tu veux être "réaliste", on est en droit d'attendre que tu te documentes, ou au moins que tu aies conscience des stéréotypes les plus énormes. Tu veux faire un space-opera futuriste ? Si tu imagines un futur dans l'espace peuplé d'américains blancs, tu n'es probablement juste pas très doué pour regarder le présent et imaginer à quoi pourrait correspondre le futur. Tu écris un cycle de fantasy médiévale où tout le monde parle la même langue ? Tu as loupé une étape dans la conception d'un monde imaginaire cohérent (à moins que tu n'aies décidé d'inventer une espèce humaine alternative où le langage n'évolue pas ;) ). Bien sûr qu'on a le droit de faire tout ça (on n'a juste pas le droit d'envoyer bouler les gens qui se sentent personnellement insultés après, mais bon). Mais dans ce cas, on assume qu'on est en train de tout faire sauf une oeuvre d'art ambitieuse.

Et ça marche aussi quand les clichés en question sont liés à une question politique brûlante...
 
23 Août 2013
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Mais quand elle correspond à un ramassis de clichés, personne ne se gêne pour dire que c'est un mauvais artiste :) En tous cas certainement pas un artiste qui peut avoir des prétentions sur le festival de Cannes.



Non, par contre dans une oeuvre d'art ayant une quelconque prétention (genre au hasard... un film d'auteur dont la réalisatrice aimerait bien monter les marches à Cannes ;) ), ça ne ressemble à rien.

On peut débattre longtemps de ce qui constitue une "bonne" oeuvre d'art dans l'absolu. N'empêche que je n'ai absolument jamais vu un critique dire "c'est super plein de clichés absolument superficiels, mais c'est quand même génial". A la rigueur le cliché à but de dénonciation ou de satire (même si personnellement je trouve que c'est juste une manière vraiment facile de faire une oeuvre pseudo-intello-qui-réfléchit à peu de frais, mais ça c'est seulement mon opinion), mais le cliché au premier degré ? Ca passe dans les romans de gare et les téléfilms faits à la chaîne, mais pas ailleurs.

Exiger d'un film qu'il représente la richesse de la diversité, souvent, cela revient surtout à exiger qu'il soit à la hauteur de ses ambitions. Tu veux faire un film réaliste sur la banlieue ? Si tu veux être "réaliste", on est en droit d'attendre que tu te documentes, ou au moins que tu aies conscience des stéréotypes les plus énormes. Tu veux faire un space-opera futuriste ? Si tu imagines un futur dans l'espace peuplé d'américains blancs, tu n'es probablement juste pas très doué pour regarder le présent et imaginer à quoi pourrait correspondre le futur. Tu écris un cycle de fantasy médiévale où tout le monde parle la même langue ? Tu as loupé une étape dans la conception d'un monde imaginaire cohérent (à moins que tu n'aies décidé d'inventer une espèce humaine alternative où le langage n'évolue pas ;) ). Bien sûr qu'on a le droit de faire tout ça (on n'a juste pas le droit d'envoyer bouler les gens qui se sentent personnellement insultés après, mais bon). Mais dans ce cas, on assume qu'on est en train de tout faire sauf une oeuvre d'art ambitieuse.

Et ça marche aussi quand les clichés en question sont liés à une question politique brûlante...
Concernant les "prétentions" de la cinéaste, et vu que tu parles beaucoup de Cannes, sache que le choix d'y être ne dépend pas d'elle pas de Thierry Frémaux et ses collaborateurs, de plus être sélectionné à Cannes n'est pas forcément gage de qualité ou de profonde réflexion sociologique.
Je te met en lien les conditions à remplir: http://www.festival-cannes.fr/fr/festivalServices/officialSelectionRules.html

Le film de Sciamma fait l'unanimité parce qu'il met en scène ce qu'on ne voit pas souvent, des héroines noires. Les gens ne retiennent, hélas, que ça, et parce que la plupart méconnaissent la vie en cit(dont moi), on se "contente" de cette perception.
En cela, je comprend que ça soit agaçant de cantonner ces filles là, à ça. Mais, encore une fois, abordons l'oeuvre à travers le prisme de Sciamma. Elle n'a eu aucune velléité de recherches ni d'information, préférant se baser sur son ressenti. Est ce bien ou mal, chacun donnera son point de vue selon comment il se situe dans la société et selon ses propres idéaux.
Je comprend que ça puisse agacer, sa démarche sonne comme "un caprice" ou semble un peu "légère". Cependant, je n'aime pas l'idée selon laquelle seule une noire pourrait traiter des noirs, une blanche des bourgeois, etc, etc. Je pense qu'il ne faut pas limiter le discours aux concernés, parce que l'autoriser à ceux qui sont en périphérie du sujet, permet de mieux en comprendre la perception et de la corriger ensuite.

Enfin, pour la vision cliché, je me souviens avoir vu un film nommé "les cailleras". Film qui fut encensé à sa sortie, a rencontré un certain succès(900 000 spectateurs)pour un premier film. Or, ce film se gave de clichés, du titre aux pérégrinations des héros. Pourquoi là, ça n'a pas choqué? Pourquoi là est-ce tolérable?
Ceci est une vraie question.
 
27 Octobre 2012
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Je ne dis pas qu'il ne faut pas analyser le message politique, évidemment que c'est important. Mais il y a plusieurs façon de le faire.
L'une de ces façon est de dénoncer les films qui créent de la discrimination, qui portent au sein même de leur message une insulte raciale ou sexiste. Par exemple, ici, dénoncer les clichés fait partie de cette démarche. C'est une démarche que j'approuve et comprends. Même si je ne sais pas si elle s'applique ici (puisque je n'ai pas vu le film, comme beaucoup, et que je crois qu'il faut faire la différence entre un cliché et une généralisation. Par exemple, représenter une femme qui aime le shopping, le rose bonbon et les chatons c'est un cliché mais ça n'est pas forcément un "problème" à petite échelle si ce n'est pas accompagné d'une généralisation ("toutes les femmes aiment le rose bonbon et sont vénales"). Ce personnage, ultra "girly", a le droit d'exister aussi, du moment qu'on ne représente pas à travers lui ce que lafâme doit être. Ici, je ne pense pas que Sciamma dise "j'ai voulu représenter ce que les "jeunes filles de banlieue sont", elle a représenté une image de ces gangs, c'est tout. Cette image a, de fait, le droit d'exister.)
L'autre façon c'est de dénoncer les films qui ne montrent pas assez de diversité, qui ne sont pas assez idéologiquement ou politiquement audacieux. Et là je suis beaucoup moins d'accord. On ne peut pas donner/imposer aux films une mission idéologique. On peut dénoncer ou valoriser les impacts idéologiques de certains films mais on ne peut pas considérer que la mission du cinéma est de transmettre un certain message, de faire voir une certaine diversité, sans faire preuve d'une forme de domination idéologique sur la production cinématographique (et ça, ça s'appelle de la propagande, comme je le disais à @I-Love-You sur la VPR). Ici par exemple, reprocher à ce film de ne montrer qu'une seule image des "bandes de filles", alors que la réalité est plus diversifiée,de ne représenter qu'une seule image de la femme noire alors que les femmes noires sont, comme tous les êtres humains, des individus uniques et différents, c'est partir du principe que le film aurait du jouer un rôle idéologique en faisant en sorte que ses choix narratifs, scénaristiques, dans son casting, etc... soient au service d'un message de diversité. Or je ne vois pas comment on peut exiger cela du cinéma et encore moins d'un film en particulier.

De la même manière, c'est totalement logique de dénoncer les mécanismes de programmation qui visent à mettre en avant un certain cinéma qui propose une seule manière de voir (par exemple, le cinéma américain hollywoodien ou d'inspiration hollywoodienne) alors que beaucoup d'autres films, proposant des manières de voir radicalement différentes, existent. Mais c'est autre chose d'exiger d''un film qu'il véhicule, à un niveau individuel, une représentation de la richesse des diversité. Je ne vois pas comment concevoir un film qui montrerai à la fois toutes les idéologies, toutes les différentes options possibles, tous les genre cinématographique... Cette diversité ne peut se concevoir que sur l'ensemble de la production cinématographique. Et là encore, qu'on dénonce le fait qu'il y ait des processus qui ont pour but de mettre à l'écart certains films, c'est une chose, mais imposer la production d'oeuvres "idéologiquement représentatives de la diversité" c'en est une autre.
Dans les commentaires que j'ai lu, personne ne dit aux cinéastes comment il/elles doivent faire leur travail ni de quoi ils/elles doivent parler. (Et même si on le faisait ici, sans vouloir être pessimiste, je ne crois pas que cela aurait un réel impact sur elles/eux). Même si je suis d'accord sur l'exigence dont ils et elles devraient faire preuve constamment et qui est loin d'être le cas aujourd'hui. On part ici simplement de l'oeuvre proposée et on l'analyse : de quoi parle ce film ? Il s'avère qu'aucune oeuvre ne peut être pensée uniquement pour elle-même, en dehors du contexte social, politique, économique, artistique etc, tout simplement parce que nous sommes des êtres sociaux saisis dans des mécanismes et que nous en avons conscience -ou non- tout comme les réalisateurs et réalisatrices. Ainsi, quand tu réalises quelque chose, n'importe quoi, tu réfléchis un minimum à ce que cela va produire, surtout en art où tu t'adresses à des personnes que tu ne connais pas et qui sont très nombreuses, en fait tu t'adresses à la société dans son ensemble. Quand tu es artiste, et dans le cas de Céline Sciamma qui a une solide formation (la Fémis), tu sais ce qui se fait, tu as un minimum de références cinématographiques. Donc quand tu décides de réaliser un film, tu t'inscris dans une histoire et si tu le réalises en reprenant les mêmes clichés que tant d'autres, c'est un choix, tu décides de perpétuer une nouvelle fois une manière unique de représenter le monde et d'ignorer la possibilité qu'il peut être autre que ce qu'on nous montre d'habitude, tu choisis le stéréotype. Alors certes, c'est une démarche individuelle, mais qui s'inscrit dans une histoire collective, on ne peut donc penser l'oeuvre en étant déconnecté de la réalité dans laquelle nous vivons et déconnecté des autres images auxquelles nous faisons face constamment. Par exemple, lorsqu'on parle de harcèlement de rue, un mec qui t'interpelle, si ce n'est qu'une fois dans toute ta vie et qu'il ne s'agit pas d'un problème de société et qu'on est dans une société non-sexiste et non-patriarcale alors c'est anecdotique, c'est juste un mec chiant à un moment donné. Mais si tu es interpellée quinze fois par jour par des mecs et que tu te rends compte que la majorité des filles subissent ça, là chaque interpellation individuelle est une violence et un scandale parce que chacune est inscrite dans- et est un rouage d'un système qui opprime les femmes. Là c'est pareil, si nous étions dans une société profondément non-raciste et qui ne l'a jamais été et que les représentations des personnes noires étaient multiples et infinies, médiatisées comme le sont les films qui représentent aujourd'hui les blanc-hes, et bien ce film serait simplement une représentation parmi d'autres. Mais dans une société raciste comme la nôtre, ce film devient un des rouages du système qui opprime les personnes noires parce qu'il propose, encore une fois, une représentation stéréotypée, une récurrence. Pareil quand tu cites un personnage féminin qui fait du shopping et aime le rose. Dans une société dénuée de sexisme et où l'on trouverait indifféremment des hommes et des femmes aimant le rose et le shopping ou détestant ça et qui, donc, n'imposerait pas ce modèle aux femmes, ce serait anecdotique, une représentation parmi d'autres. Quand tu es dans un société où cette image est imposée constamment aux femmes, et que tu choisis ce type d'héroïnes et bien tu choisis de participer à ce système. Donc la responsabilité des cinéastes dans nos représentations du monde est IMMENSE, il faut en faire la critique, c'est même nécessaire.
 

Y.

1 Avril 2014
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Enfin, pour la vision cliché, je me souviens avoir vu un film nommé "les cailleras". Film qui fut encensé à sa sortie, a rencontré un certain succès(900 000 spectateurs)pour un premier film. Or, ce film se gave de clichés, du titre aux pérégrinations des héros. Pourquoi là, ça n'a pas choqué? Pourquoi là est-ce tolérable?
Ceci est une vraie question.

Oui, effectivement, c'est une bonne question.

Maintenant est-ce certain qu'il n'a pas choqué ? Je veux dire, ici on est en train d'avoir tout un débat sur "Bande de filles", mais ailleurs dans la presse, c'est beaucoup plus dithyrambique. Vu de l'extérieur, ça ne m'étonnerait pas qu'on puisse éventuellement avoir l'impression qu'il n'y a pas de débat. Ce qui est dommage.

Je ne pense pas non plus que dans l'absolu, il faille absolument être noire pour parler des noires (même si là, on est dans le domaine des opinions qui ne sont pas gravées dans le marbre ; je ne vais pas faire un plaidoyer pour le droit inaliénable des blancs à parler des noirs non plus). Mais je crois que cela peut être une bonne chose, pour un réalisateur qui veut parler d'une communauté autre que la sienne, de s'interroger deux minutes sur ce qu'il fait. C'est une démarche que Céline Sciamma n'a manifestement pas faite. D'après ses propos (elle dit qu'elle n'a pas voulu se poser la question de la légitimité), elle a considéré que cela relevait de son droit le plus strict et qu'on n'avait même pas à lui demander de se documenter (je précise que faire relire ton script aux quatre actrices que tu viens toi-même d'embaucher, c'est, comment dire... pas tout à fait impartial, comme vérification ;) ). Le mot de "caprice" que tu utilises me semble assez bien choisi. Et là, c'est un peu le problème de l'appropriation culturelle en général. La question n'est pas d'interdire aux gens de parler de choses qu'ils n'ont pas vécues eux-mêmes. Le gros problème, c'est qu'il y a une idée bien ancrée selon laquelle, quand on appartient à un groupe privilégié, on a forcément le droit d'écrire tout ce qu'on veut sur les autres groupes, que cela relève d'une liberté d'expression inaliénable, et fuck les gens qui pourraient se sentir affectés ou blessés par nos propos, la liberté d'expression des privilégiés est vachement plus importante que la vie des gens qui appartiennent à des minorités.

Comprenons-nous bien : là je parle d'un problème systémique plus général, pas de personnes précises. Il y a des attitudes très ancrées selon lesquelles, d'une part un auteur aurait le droit de parler d'absolument n'importe quoi sans se poser de questions et sans se documenter (ce qui est quand même très, très différent de "parler d'un phénomène sur lequel on a quelque chose de particulier à dire parce qu'on a vraiment cherché à se renseigner"), et d'autre part, le vécu des personnes appartenant à des minorités compte moins de toutes façons que le confort des groupes privilégiés (c'est notamment ce même phénomène qui fait que pour beaucoup de gens aujourd'hui, c'est beaucoup plus grave de se faire traiter de raciste que de subir du racisme réel). Pour moi, c'est la responsabilité d'un artiste de tenir compte de ce système, et les meilleures intentions du monde n'exemptent personne. En résumé, tu peux avoir toute la sympathie que tu veux pour les jeunes noires de banlieue, ça ne te dispense pas de te documenter à fond avant de parler d'elles, et bien entendu, d'être ouvert aux critiques après-coup. Je ne sais pas à quel point Sciamma est ouverte aux critiques, mais si de l'avis des gens qui ont vu le film, la première étape est passée à la trappe, c'est un problème. Ca ne veut pas dire qu'elle n'aurait jamais dû faire ce film, mais son attitude a peut-être effectivement pu être assez cavalière et irrespectueuse de son propre sujet à ce niveau.
 
29 Janvier 2014
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Martigues
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@Impromptue : Prenons ton principe à l'envers : n'est-ce pas déjà une domination idéologique que de toujours représenter les Noirs sous la forme de cliché ?
Cela ne fait-il justement pas parti intégrante du système de domination hégémonique blanche ?

Si l'on est d'accord pour dire que c'est déjà une domination idéologique que de toujours les représenter d'une unique façon, pourquoi demander le contraire, ou l'ouverture a une diversité lui est vu comme une "propagande idéologique". sémantiquement, il s'agit plus d'une contre propagande ou du moins d'une contre-idéologie.

Si l'on est pas d'accord pour dire que toujours les représenter d'une unique manière ne tient pas de l'imposition idéologique, alors demander l'inverse n'en est pas non plus.
CQFD.
Donc arrêtez de nous accusez de demander au cinéma de s'emparer d'idéologie, car il est DEJA imprégné d'UNE Idéologie.

Nous ce qu'on demande c'est de sortir de cette idéologie LA. C'est un peu le propre de la pensée antiraciste et féministe intersectionnelle.

Enfin, je dirais que si vous vous accordez à dire qu'on a pas à demander à un réalisateur de faire un film sur les Noir-es de manière militant intersectionnelle, on a pas non plus à demander aux gens concerné d'adorer son film.

je cite ces articles-interview: http://www.lefigaro.fr/cinema/2014/...a-banlieue-et-des-filles-qui-se-cherchent.php

et surtout celui -ci : http://next.liberation.fr/cinema/20...itoires-plutot-qu-ils-ne-les-occupent_1124324

Osez me dire qu'elle n'a pas un langage politique là ! qu'elle n'avait pas des velléités politiques, voire idéologique pour le cinéma!

dans le 1er article elle décrit tout ce qu'elle s'est refusé à évoquer :
-pas de policiers : ni politique territoriale, ni politique tout court en fait, donc zéro réflexion sur le système qui étreint ces filles, mais les gens de banlieue en général. Déjà parler de la banlieue sans faire référence au système, ça me sèche, mai parler des minorités en banlieue, sans faire référence au système ça me tue encore plus.
- pas de blancs, pour éviter la confontation: ok c'est un point de vue, sauf que la confrontation elle existe, le racisme anti-noir existe et pas que de la part des blancs d'ailleurs, mais vu qu'elle parle que des blancs on va rester là-dessus, donc en gros évacuer les blancs pour pas parler de racisme. bon ok.
- pas de religieux : ok c'est un autre point de vue, mais la n'empêche que la pression religieuse existe aussi

Elle se targue de n'avoir choisi que certains axes d'oppression (aka le sexisme / domination masculine) en en oubliant les 3/4 de ce qui fait qu'on est une fille de banlieue, de ce qui fait qu'on est une fille dans une bande de fille... ce qui fait que de facto les personnages paraissent forcément fake et irréls.
Pourquoi alors s'étonner de la non-représentativité de ces personnages, en effet! Elle les a juste exurgé d'une (grosse) partie de leur réalité!
Quand un personnage ne contient qu'une parcelle de réalisme, qu'il est purgé volontairement toute des autres types d'oppressions et du système dont les personnages réelles sont tirés , oui ça me pose un problème fondamental.
La représentation est fausse, elle est tronquée. et dans ce cas là tu t'abstiens de faire un film sur les bande de filles, quand manifestement tu ne les comprends pas et tu ne sais pas ce qu'elles vivent et que de ton propre aveu , tu ne t'es ni documenté ni a fait des recherches sur le sujet..

Pour terminer, je ne supporte absolument pas les propos de Sciamma quand elle dit qu'elle leur rend la parole.
Elle ne l'ont jamais prise et elle ne l'ont jamais eu.
Les actrices se sont contenté de suivre un rôle pré-écrit par Sciamma et dont elle n'avait pas à sortir. Au mieux ces actrices ont été la voix et le visage d'une image fantasmée d'une bande de filles. En aucune manière elle n'a tendu le micro à ces filles, en aucune manière ce sont elles qui parlent . C'est Sciamma qui parle. Donc "Merde à la fin!", comme dirait Arthur de Kaamelot.

Qu'elle assume son regard de blanche exotisante "fascinée" qui veut parler de féminisme mais qu'elle ne parle ni d'intersectionnalité ni de racisme ni de "filmer la banlieue et ces filles".
Là ce qui l’intéressait c'est le sexisme en banlieue et c'est tout.
Et c'est pas un mal, mais qu'elle se contente de dire ça clairement, et qu'elle ne parle pas surtout pas de racisme, de visibilité des noires et d'intersectionnalité, quand son film a fait le parti-pris de ne PAS en parler.

Sinon, je viens de lire une critique de militants qui sont allé à un débat avec la réalisatrice pour une avant-première en banlieue.
-A la question du "je n'ai pas vu de message dans votre film, il n'était pas clair"
elle sort du "mais en fait il n'y a pas de message, il faut sortir de ce type de cinéma on est dans le post-moderne" ... ah ouais donc y a juste aucun message,.. Ok.
Donc toute la presse et toute ses interview c'était du mytho ?
Donc d'où elle ouvre sa gueule sur les marges , les marginalités, les enjeux racistes et féministes ? WTF quoi.

-quand on lui pose la question , du "pourquoi vous représentez des clichés?"
elle répond "de toute façon en France, on ne peut plus faire que des films antiracistes ou des films raciste comme qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu"...
Mais LOL.
Ahh j'étais pliée de rire. Elle reconnait que la montagne de cliché ayant donné ce film de merde qu'est "qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu" lui confère un caractère raciste, mais quand on pointe les clichés de SON film , elle chouine ???
mon radar whitetears a bien bipé , j'ai envie de dire.

Elle est juste sur la défensive parce qu'elle ne comprend pas que son film ait pu heurter des gens.
Fallait peut-être se poser la question avant.
Si elle s'était documenté sur ces gens AVANT de faire ton film, peut-être qu'elle comprendrait pourquoi on est crispé.
 
Super bigup à @Seinouille et @Y.

Le problème vient vraiment du discours de la réalisatrice. Si sa sensibilité d'artiste ne lui permet pas d'aller au delà d'un certain type de préjugés sur les gens a qui elle prétend rendre la parole, eh ben, elle en a pas une once. Je ne dirais pas qu'il faut présenter une vision toujours "originale" dans le sens novatrice, mais quand tu filmes une communauté, une époque, ou un lieu que tu ne connais pas, et que tu bases sur ta seule "intuition", qu'est-ce que tu peux retranscrire de d'authentique, d’intéressant ? Au mieux, tu te projettes, en gros, tu fantasmes. Je bosse dans un collège du 93 et je comprends qu'on puisse être fascinée par ce type de personnalités, leur révolte, leur énergie, et sur le principe, c'est bien d'en faire un film sans les juger. Peut-être que des Marieme au parcours aussi glauque existent en cité, c'est même probable (comme l'exemple de la fille "girly" que j'ai lu) : mais là où ça me choque, moi, c'est que Céline Sciamma vient nous dire que, délibérément, elle a choisi de ne pas aller au delà de ça parce qu'elle voulait que ça corresponde à ses obsessions de cinéaste.

Peut-être que c'est son droit, dans le sens ou rien ne l'interdit de le faire, mais qu'on aille pas me demander d'admirer ce type de démarche, surtout ajouté à sa prétention "politique". Je ne sais pas moi, quand tu t’intéresse à un phénomène, à une communauté, un lieu ou époque différents des tiens ou de ce que tu as pu vivre, eh bah tu te renseignes avant de l'ouvrir , tu relies éventuellement avec ce que tu as pu expérimenter en tant qu'individu et ensuite, tu tires des conclusions. Cela s’appelle l'honnêteté intellectuelle. Pour ma part, il ne me viendrait même pas à l'esprit d'écrire sur ce que ressent une mère célibataire, une lesbienne, un homme ou même mes grands-parents, sans avoir discuté avec ces gens au préalable, ou lu des témoignages- car s'ils m’intéressent, c'est que quelque chose me plaît chez eux, que je veux les comprendre et faire de mon mieux pour ne pas les trahir. Comment l’inauthentique affiché peut-il être un parti pris esthétique ? Je suis désolée mais ça n'a pas de sens. Le minium que je demande à une oeuvre, en tant que cinéphile, bédéphile ou grande lectrice, c'est d'être vraie. Pas naturaliste, style documentaire mais sincère et honnête dans son approche des choses. Et je ne l'ai clairement pas ressenti avec "Bande de Filles". On est pas dans l'affection ou l'admiration réele pour ces ados. Sciamma ne s’intéresse pas à ce qu'elles aiment, à ce qui les meut, à leur rêves, au pourquoi du comment des bandes, elle veut juste montrer un discours essentiellement féministe qui est, plus ou moins, celui qu'elle a déjà proposé dans ces précédents films (surtout "Naissance des Pieuvres"). Du coup, forcement, elle s'en tape de se renseigner plus avant. Quand @Marie.Charlotte écrit : "Le Noir, tendance de la saison", c'est affreux, mais c'est bien plus proche de ce que j'ai vu dans le film. On a une réal bourgeoise qui se pose en "amie des filles des cités" ou des "gens en marge", qu'elle filme comme des animaux au zoo, parce qu'elle les a trouvées cool pour corroborer ses théories. Même si c'est bien emballé (le film est quand même techniquement très bien fichu), l'intention est super douteuse.

Prétendre rendre la parole à des gens alors que tu écris ce qu'ils ont a dire dans l'axe qui t’intéresse, sans te soucier de ce qu'il peuvent vivre réellement,.. c'est de la domination, voire de la bêtise. Et ce qui est encore plus dangereux, c'est que PERSONNE dans la presse ne semble relever, et très probablement pour ne pas passer pour des racistes, se br++lent sur l'"audace" du film. Et tout ce beau(bo) monde doit se croire trop sensible et tolérant vis-à-vis des jeunes noires de banlieue alors qu'il ne fait que les prendre de haut.
 
Dernière édition :
A

Arpège_

Guest
@I-Love-You j'ai lu toutes tes interventions sur ce topic et je n'ai pas trouvé un seul message où tu expliquais pourquoi cette représentation "clichée" était fausse. Je veux dire, que tu trouves que perpétrer cette vision là des "filles noires" c'est une mauvaise chose, je l'entends et le comprends, mais ce que je voudrais savoir c'est si cette manière de représenter les filles qui font parties de "bandes de filles" est faussée, si elle a fait tant de faute de représentation que ça ou non. Pour moi tout le problème est là. Si sa représentation est fidèle a la réalité mais qu'elle ne propose pas une représentation assez originale, c'est vraiment un autre débat. Et ça ne peut pas concerner individuellement le film de Sciamma, c'est une question de représentativité qui concerne la totalité des médias, pas un film ou une oeuvre en particulier. C'est ce que je cherche à dire dans mes messages : qu'on soit exigeant politiquement ou idéologiquement c'est une chose, mais si ça signifie considérer comme "extrêmement dangereux" les films qui ne se mettent pas au service de cette représentativité, ça commence à me poser problème.

Par contre, je voulais aussi citer ce message :

"J’ai déjà bcp de mal avec ce qui montré dans la BA : en quoi se lier d’amitié avec une bande de filles mal élevées des cités, agressives et qui jurent tout le temps, est synonyme d’émancipation et de recherche de personnalité?
Je ne dis pas que ces filles sont comme ça et que c’est de leur faute, je critique le fait de glorifier toute cette attitude féminine qu’on trouve dans les cités. Les féministes trouvent ça génial des filles qui parlent comme des mecs, pas moi. C’est pas avec cette attitude agressive et leur 2 de QI qu’elles transcenderont vraiment leur condition sociale.

La réalité c’est que toutes les filles issues des cités ne sont pas comme la caricature qu’on fait d’elles dans ce film, que cette attitude est mauvaise et mène a l’échec social, mais les bobos parisiens aiment célébrer la cité, tant qu’elle reste loin d’eux, et que leurs enfants sont a Sciences-po."

C'est là que je me rend compte qu'on a probablement très mal compris Sciamma. Elle a dit dans l'article de Libération que tu as cité toi-même qu'elle voulait représenter des gens qui ne sont pas des "modèles", qui ne sont pas là pour montrer ce que la société attend d'eux. Or, c'est exactement ce que tu reproches au film : de montrer des gens qui sont en échec, qui ne transcendent pas leur condition sociale, qui ne sont pas assez brillant et intelligent. Tu reproches a Sciamma de montrer des femmes violentes, "mal élevées". C'est pour moi une immense contradiction, parce que tu voudrais que les femmes noires soient représentées comme des modèles ayant réussi dans le système qui... les oppresse ! Ce système de mérite, de nécessité de gagner, d'aller plus haut, de transcender sa situation sociale, c'est exactement celui qui rejette les noires, les étrangers, les femmes.

J'ai envie d'essayer de répondre à ta première question, étant donné que j'ai vu le film hier. Franchement ce n'est pas facile, mais je dirais que que oui, ce cliché est fidèle. Ce qu'elle a vu de ces filles bruyantes dans le métro, elle l'a transposé dans son film, ses personnages correspondent sans problème à l'image que ces filles "de la cité" renvoient à la grande majeur partie des gens. Seulement voilà, c'est une image, qu'est ce qu'il y a derrière ?
Après comme vous, je n'ai pas envie de condamner un manque de naturalisme dans sa vision, ni de lui reprocher une approche pas assez/du tout documentaire, ce serait à côté de la plaque. Mais si on parle uniquement de l'intrigue, je suis désolée mais la part d'imagination et de créativité est très faible, je ne la vois pas vraiment en fait. D'où je pense le fait qu'on soit tenter de critiquer le fait que ça ne soit pas assez réaliste. Je regardais le film, et c'était tellement proche de ce que les gens pensent, tellement proche de ce que ces filles elles-mêmes (c'est mon avis) veulent renvoyer (question de survie). Du coup, je n'ai pas été transportée une seule seconde à ce niveau là, je ne suis pas vraiment parvenue à m'attacher à ses personnages (sans les avoir trouvé détestable non plus). En conclusion j'ai trouvé ça plat, je n'ai vu ni plus ni moins que l'image que je m'attendais à voir de ces filles sachant comment elles sont perçus :d. Mais c'est le droit de la réalisatrice de s'arrêter là évidemment. Seulement autre chose me pose problème, c'est que pour pas mal de personne totalement extérieur à ce "monde" (dont font partie ceux qui se demandent "c'est vraiment comme ça dans les citées ??"), la réalisatrice en quelque sorte, donne à voir. Et le traitement du film n'aide pas à dissiper cette ambiguïté, c'est dérangeant étant donné que ce n'est pas l'objet.

Tu te demande si ce "cliché" est vraiment faux, je dis que non. Mais bon il est ce qu'il est: une image, une vision superficielle (qui a sa part de vérité mais partielle), et pour une personne comme moi qui ai côtoyé les personnes qui renvoient effectivement cette image, ça ne me fait pas vraiment de bien de la voir transposer (aussi esthétiquement soit-elle) de manière si attendue au cinéma, et malgré le regard bienveillant de la réalisatrice (qui pour certaines change tout si j'ai bien compris, pas pour moi).
Pour ce qui est des trois filles autours de Marieme (le perso principal donc), on ne sait pas grand chose de plus sur elles (leur histoire) que ce que tu peux voir dans la BA. Quand à Marieme, là encore je suis embêtée si je dois répondre "oui" ou "non" ce n'est pas un cliché, parce que son personnage et son intrigue sont un empilement d'éléments et d’événements...clichés. C'est simple, elle les accumule tous (ce qui en devient invraisemblable), et s'ajoute à ça la part de fantasme (il en faut évidemment ! Mais mes amies et moi avons beaucoup ri parfois :nerd:), donc difficile de répondre.

Enfin ce film trouvera très bien sa place dans le cycle entamé par Sciamma ça je n'en doute pas, il y a une cohérence et une continuité (même si je trouve que celui-ci avait vraiment des longueurs) dans son travail en général, mais son "parti pris politique" me laisse ici un peu perplexe.

J'ai la plus grande compréhension pour le ressenti de pas mal de spectatrices (comme j'ai pu le lire dans des articles, et ce que j'ai entendu en sortant de la salle) qui ont du nourrir pas mal d’espérance en voyant quatre black de banlieue à l'affiche d'un film, lorsque leur pays manque autant de ces représentations. Même si leurs attentes ne se justifient pas s'agissant là d'une oeuvre cinématographique, je comprends que ce soit rude à la sortie (j'ai moi-même du mal, alors que j'ai tout ça en tête).
 
Bon, depuis j'ai vu le film et je réagit que maintenant. Désolée (en plus j'ai un verre dans le nez donc...)
J'ai fait une critique sur ce film que je ne posterais pas ici parce que je n'ai pas envie de faire de publicité. Mais oui, ce film est un bon film. Il ne faut pas qu'il soit encensé parce qu'il parle de quatre filles noires.
Parce que c'est filles noires sont nées dans l''imaginaire de la réalisatrice. Mais tout le remue-ménage porté par un casting quasiment totalement noir (parce qu'il n'y a pas que des noirs dans le film, même si ils sont peu présent!) montre quelque chose.
Je suis désolée de d'avoir un manque de temps pour ne pas dialoguer avec tout le monde sur ce film, mais je veux que tout le monde le vois. Parce que les questions que vous avez, les débats et tout ça, sont une bonne raison. Peut-être que Sciamma ne voulait pas tout ça mais honnêtement OSEF. Si ce film peut être le début d'une vraie discussion sur TOUTES les minorités (et majorités), qu'il en soit ainsi. Peut-être que je suis trop optimiste, mais j'espère que ce film sera une discussion entre toutes les personnes qui font la France. Et l'Europe. Et le Monde ! Ouups, je m’emballe... Faute au rosé !
 
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