@AnnaKN Merci pour ta réponse! Je la trouve plutôt intéressante! Du coup, plusieurs de tes réflexions m'interrogent et je trouverai ça intéressant d'avoir ton point de vue plus détaillé sur la question.
Et beaucoup d'évolution de génération à génération (en tout cas pour les personnes qui entrent avec une vocation). Ca me laisse de l'espoir que ces personnes là feront l'institution de demain. Peut-être que je suis naïve mais j'ose croire que non.
Tu constates personnellement une différence de comportements et de gestion des questions sensibles selon les générations? Je pose la question vraiment par curiosité car de l'extérieur, c'est dur de vraiment distinguer les policiers mais en tout cas, le ressenti que j'évoquais me fait souvent associer les policiers masculins que je croise à des hommes pas franchement très progressistes et je ne suis du coup pas du tout plus à l'aise avec les jeunes policiers (l'attitude policière que je ressens de l'extérieur me rappelant souvent les attitudes patriarcales dominantes classiques des hommes qu'on croise dans toutes les sphères de la société mais en plus avec un pouvoir très particulier, je me méfie peut-être même plus des jeunes car j'ai plus de 30 ans, ce qui m'a fait gagner une certaine crédibilité aux yeux des vieux mecs par rapport à mes 20 ans mais ne change pas grand-chose avec les plus jeunes).
Donc je trouve ça intéressant de savoir que tu as l'air de constater un peu l'inverse de l'intérieur!
Cela révèle non seulement le mal-être des policiers intervenants, puisque tu me dis que, sans filtre, ils se plaignaient devant toi (au mépris, notamment, de la prise en compte de la victime parce que LEURS problèmes ne devraient pas être TON problème....) mais cela révèle aussi une lacune dans le savoir être puisqu'ils ont eu une attitude qui n'est pas conforme à celle attendue.
Est-ce que c'est quelque chose que vous apprenez vraiment et sur laquelle vos supérieurs insistent? En fait, j'étais pas particulièrement "choquée" sur le coup des discussions de ces policiers (ce qui d'ailleurs explique certainement que j'ai ressenti un malaise diffus, car je ne pouvais pas spécifiquement dire ce qui me gênait, il n'y avait rien de particulièrement scandaleux dans leurs propos mais tu mets bien le doigt sur un des problèmes!), car on voit beaucoup de travailleurs faire ça devant des tiers, comme par exemple des vendeurs dans des magasins qui bavardent entre eux ou ce genre de choses, même si évidemment, j'imagine qu'on leur demande à eux aussi de ne pas faire ça. Du coup, c'était pas spécialement inhabituel pour moi d'être témoins de gens qui se plaignent de leur job librement devant moi. Mais c'est évident que ça n'a pas du tout le même impact d'entendre des vendeurs chez Zara se plaindre de leur boulot quand tu chines dans les rayons et des policiers qui sont en train de s'occuper de ton cas.
Donc je me demandais si en tant que policiers, il y avait quelque chose qui vous rappelait en permanence l'importance de l'éthique et du savoir-être? Quand on voit les réactions de certains syndicats, franchement, ça me donne l'impression que non, mais j'imagine bien que c'est une impression faussée, donc ça m'intéresserait de savoir comment tu le ressens!
C'est en cela que les positions de l'IGPN, notamment, sont intéressantes car elles montrent le travail de réflexion, d'évolution dont il est difficile de parler pour les fonctionnaires.
Alors je connais super mal le boulot de l'IGPN mais quand je lis certaines affaires, ça me décourage un peu. Par exemple, j'avais suivi en détail le procès des policiers du quai des Orfèvres accusés de viol et ça m'avait beaucoup choquée parce que sans avoir l'impression que l'IGPN les couvrait, j'avais eu un peu l'impression qu'elle n'était franchement pas très motivée pour enquêter sur des collègues et que son boulot n'était pas extrêmement neutre. Et d'autres affaires m'ont donné un peu cette impression.
Du coup, toi, tu as l'impression qu'il y a un vrai travail neutre et approfondi derrière? Ma question peut sembler provoc mais c'est pas du tout le cas, c'est plus de la naïveté et une méconnaissance totale du fonctionnement de l'IGPN. Donc je trouverais ça intéressant d'avoir le point de vue de quelqu'un "de l'intérieur"!
Mais comme tu le sais, c'est une profession soumise au devoir de réserve, de discrétion et hiérarchisée.
Je suis d'accord que c'est pas une position facile à tenir, mais quand on voit la com particulièrement violente et provocatrice de certains syndicats policiers, bah j'ai quand même l'impression que certains avis peuvent parfaitement être donnés par des policiers sur la place publique et c'est pour ça que je trouve regrettable qu'on n'entende pas les voix plus modérées.