Je pense qu'il faut savoir relativiser : La police hongroise s'est est très mal prise pour aborder le sujet mais je pense qu'ils pensaient plus à quelque chose du genre : Ne vous mettez pas en danger.
Oui, finir bourré et incapable de se défendre, ce n'est pas une bonne idée que ce soit pour un homme ou pour une femme. Cependant, si le mec risque de se faire voler son porte-feuille et/ou tabasser, la fille risque plus. C'est une réalité, non ?
Pour un viol, ce sera TOUJOURS de la faute du violeur, quelles que soient les circonstances. Mais ce n'est pas parce que vous avez la priorité que vous passerez en voyant un chauffard arriver à 200. Car si vous le faites, vous mourrez et on aura beau dire le jour de votre enterrement : Elle avait la priorité, ce chauffard mérite la prison à vie ! Personne ne vous fera revenir.
Je pense que je message (TRES TRES MAL PASSE) reste : Prudence est mère de sûreté et si vous comptez finir bourrée au point de ne plus pouvoir vous défendre ou appeler à l'aide : Faites-le avec des gens de confiance ou ne le faites pas.
Je rejoints complètement la réponse de
@Sohranna à ton post et j'ajouterai un truc concernant ta comparaison avec le chauffard qui arrive à 220km/h et la conductrice / le conducteur qui décide ou non de s'engager tout de même sur la voie : ce n'est pas du tout comparable avec le viol. Je comprends pourquoi tu l'utilises mais cela laisse entendre que tu peux anticiper le fait d'être victime de viol. Ce n'est pas vrai. Effectivement, si tu es à un rond point et qu'un-e chauffard-e arrive à toute blinde, tu ne t'engages pas sur la route (même si tu as la priorité) si tu as le temps de rendre compte du danger, et même si effectivement le type ou la nana te met en danger, on n'est pas dans le cas d'une privation de liberté comme dans cette injonction à ne pas sortir en tenue courte / ne pas boire d'alcool / ne pas sortir la nuit. Et on n'est pas non plus, dans le cadre d'un accident de la route, dans le cas d'une discrimination ou d'une violence basée sur le genre. Ne pas s'engager sur la voie pour laisser passer un-e chauffard-e ne t'empêche pas de conduire tout court, ce n'est pas parce qu'il y a des chauffard-es dangereux-ses qu'on te dit "pour ne pas avoir d'accident de la route, ne roulez pas", au contraire on pénalise les chauffard-es, on fait des contrôles d'alcoolémie, on suspend les permis, on met en place des stages de conduite pour réapprendre aux chauffard-es les règles du code de la route etc car "ne pas respecter le code de la route, c'est un délit". Alors que là la police hongroise dit : "pour ne pas être violée, ne sortez-pas", elle ne dit pas "ne violez pas, le viol est un crime" et ne propose donc pas d'éduquer les hommes dans le but de leur faire comprendre que violer est un crime.
Ensuite dans un accident de voiture, on parle bien d'un "accident", ce qui signifie qu'il n'y a aucune volonté de la part du chauffard/ de la chauffar-de de te faire du mal, de te nuire, de t'atteindre etc. sinon ce serait un meurtre ou une tentative de meurtre, dans le viol, l'agression, il y a la volonté de nuire. Et on peut parfois, mais pas toujours, anticiper l'accident de voiture parce qu'il y a des signes : une voiture roule trop vite, fait des zig zag, on constate une perte de contrôle du chauffeur/de la chauffeuse de son véhicule etc. On voit bien même dans cet exemple que la responsabilité est toujours du côté du chauffard/ de la chauffard-e. Mais parfois, on ne peut éviter l'accident. Et en voiture, la victime n'est jamais responsable, sauf si elle n'a pas respecté le code de la route, dans ce cas les responsabilités sont partagées (parce que la victime n'a pas respecté les distances de sécurité, les limitations de vitesse etc.) et la victime devient elle aussi chauffard-e puisqu'elle a pu elle aussi mettre d'autres personnes en danger en roulant trop vite par exemple. Bref. Si dans un accident de voiture, les deux chauffeurs/chauffeuses peuvent parfois être responsables tous les deux, dans le viol une victime n'est JAMAIS responsable. Dans le cas d'une agression sexuelle et d'un viol, on ne peut pas repérer un violeur, il n'y a pas de signes qui disent "attention, je vais te violer". Il y a des mecs lourds, insistants, qui t'interpellent, te regardent de manière oppressive etc. Et dans ce cas, on est déjà dans l'agression : le harcèlement. Est ce que tu peux l'anticiper ? Jamais. Parce qu'avant qu'ils commettent le crime ou l'insulte ou l'oppression, quand tu les croises au départ, ce sont juste des hommes, des passants ou quelqu'un que tu connais. Cela signifie-t-il qu'il faille se méfier de tous les hommes ? Dans ce cas, effectivement, autant ne plus jamais sortir de chez soi, se barricader, et arrêter de vivre. Et je refuse cela, car cela veut dire aussi qu'on ne peut plus faire confiance à aucun homme, qu'il faut se méfier constamment, or tous les hommes ne sont pas des violeurs et l'on ne peut pas vivre chaque genre de son côté sans jamais se croiser. Certes on ne peut pas savoir si tel type est un violeur ou un futur violeur, mais cela ne signifie pas qu'il faille avoir peur constamment d'être violée, se poser cette question (est ce un violeur/futur violeur ?) cela signifie que notre société a un grave problème : la culture du viol. Ce que fait la police hongroise, c'est nier la culture du viol en nous faisant croire qu'il y a des signes, qu'il y a des violeurs "types" : un inconnu seul dans une ruelle qui porte une capuche (stéréotype) ou qui se tient de telle façon est un potentiel agresseur, on voit bien dans les faits que cela ne se vérifie pas du tout. Et comme il y a des signes, alors il faut être sur ses gardes et ne pas "provoquer" par sa tenue ou son comportement, parce que si on ne fait pas "attention", alors on est tout autant responsable que le violeur. Si on reprend la comparaison chauffard/violeur, victime d'accident de voiture / femme violée, alors on est, selon la police hongroise, dans le cas où tous les deux sont des chauffards (comme quand je disais qu'il y avait responsabilité partagée quand la victime de l'accident n'avait pas elle aussi respecté le code de la route) car aucun ne respecte le "code" (de la police hongroise/de la société patriarcale): c'est à dire que le code imposé aux femmes serait de ne pas avoir autant de liberté qu'un homme (sortir, boire, se vêtir comme on veut etc), et utiliser les mêmes libertés qu'un homme c'est enfreindre le "code", donc c'est se rendre fautive du crime, c'est être complice et non pas victime. Et la police hongroise dit même pire : "c'est l'enfreinte de ce code par les femmes qui engendre le crime commis par les hommes", comme si elle disait lors d'un accident de voiture : "c'est parce que vous attendiez tranquillement à un rond point qu'un-e chauffard-e s'est mis à rouler n'importe comment", on voit bien que ça n'a aucun sens.
Or, on est bien d'accord que dans une société égalitaire comme devrait l'être la nôtre, une femme devrait pouvoir faire les mêmes choses qu'un homme, non ? Sinon cela veut dire que nous sommes dans une société dans laquelle on prive une partie de la société de libertés accordées à l'autre partie. Les femmes ne devraient donc pas avoir à faire "plus" attention qu'un homme lorsqu'elles sortent de peur d'être victime de viol. Ce ne sont pas les libertés des femmes qu'il faut limiter, c'est la culture du viol qu'il faut combattre...
Je ne sais pas si cet énorme post était clair, je le relirai demain au réveil et le modifierai si je vois que c'est confus à certains endroits, désolée d'avance.