Je crois que je donne souvent l'image d'une fille privilégiée, à qui ses parents paient plein de trucs, alors qu'en fait, je gère tout dans ma vie depuis très très longtemps, et que c'est plutôt sur moi que mes parents se reposent, au lieu du contraire. J'ai l'impression que sans me connaitre, les gens croient que je l'ai eu facile, alors que...non, pas tant, que tout ce que j'ai, j'ai travaillé pour l'obtenir, que ce soit mes voyages, mes fringues, mes sorties, mes notes, etc. Je n'ai rien eu 'tout cuit dans le bec'.
On me dit souvent que j'ai l'air de très très bonne humeur constamment, que je suis la joie de vivre incarnée. Ce n'est pas complètement faux, je suis heureuse et tout, mais j'ai aussi été en HP, quoi, ahahah : j'ai eu une très très longue et très très pénible période de dépression et d'angoisse, et même si aujourd'hui je vais bien, je crois que je resterai toujours sur un fil. Ce serait facile pour moi de rebasculer dans tout cela parce que 'aller mal', c'est ce que j'ai connu le plus longtemps. Ca, très peu de personnes le savent, et ça clenche à 1000% avec ce que je projette. Les rares fois où j'en parle, à des personnes choisies avec minutie, elles sont systématiquement étonnées : même chose lorsque je parle de ma famille.
Je donne aussi l'impression d'une très grande confiance en moi, sans que je ne sache trop pourquoi. Enfin, on doit me le dire au moins deux fois par semaine, c'est un truc qui revient beaucoup ; ma confiance en moi, et aussi que je suis 'inabordable'. Je suis affirmée, c'est vrai, et si quelqu'un dit quelque chose de faux ou de stupide ( oups ), je vais lui souligner tout de suite, comme j'accepte qu'on fasse de même avec moi. Mais je n'ai pas si confiance en moi, je suis plutôt angoissée vis-à-vis de mon avenir et de mes capacités : mon manque d'intelligence m'a toujours donné l'impression d'une imposture. Si les autres me voient comme inabordable, alors que je suis toujours prête à échanger, discuter, et que je suis, il me semble bien, souriante et ouverte, je crois que ça découle plutôt d'une manque de confiance en eux de leur part, manque de confiance qui ne me regarde pas, au final.
Paradoxalement, parce que j'aime bien les vêtements et que j'en ai beaucoup, et que je suis assez précautionneuse vis-à-vis de mes habits, on pense que je suis stupide et superficielle, ou que cela a beaucoup d'importance pour moi, alors que si j'aime m'habiller, c'est plutôt en ayant l'impression de jouer à la poupée : c'est d'abord un jeu, bien, bien avant d'être une priorité. Au fond, mon amour des fringues résulte, je crois, de mon besoin de contrôle, et c'est quelque chose dont je voudrais me débarasser plutôt que de continuer à l'entretenir. Quelqu'un, l'autre jour, m'a dit que j'étais insignifiante, ça m'a beaucoup fait rire, en fait. On pense aussi que j'ai beaucoup d'amants, alors que vraiment pas tant que cela, en vrai.
Finalement, c'est drôle mais je m'aperçois qu'on croit que je suis une petite fille sage. J'ai des remarques du genre de la part de mes collègues ou alors de gens avec qui je vais en cours. En fait, j'adore sortir, faire la fête, sans doute trop. Parfois, quand j'allume une clope, les gens qui me connaissent peu disent 'oh mais tu fumes toi', et ça me fait bien marrer, d'abord parce que je fume depuis pratiquement dix ans, et aussi parce que bien que j'ai un coté 'fille super saine', j'aime à peu près tout ce qui me permet d'être éclatée ( je viens de chercher pendant trois minutes comment dire la chose autrement, mais je n'ai pas trouvé !). Je ne l'affiche juste pas, parce que je trouve que ce serait débile, et que ce n'est pas une fierté.
Ahah, j'ai trop parlé de moi, yo. J'ai l'impression que toutes ces histoires d'apparences sont, pour moi, assez floues puisque je n'ai pas l'impression que la manière dont les autres me percoivent, à tort ou à raison, m'appartient.