Comme @puc avant moi, je viens présenter l'autre point de vue, celui du "drogué" (ouioui, je me permets ce petit sarcasme, même si j'ai quelques jours de retard et tout 8D).
Je suis, disons, une grosse fumeuse de beuh (après calcul avec un de mes potes, on a appris que j'avais une moyenne de 7.6 spliffs par jour très exactement

) depuis cette année. Je fume occasionnellement depuis la première, et en terminale déjà je tendais vers une conso' plus ou moins régulière (disons que mon spliff du mardi matin avant le cours d'histoire était devenu une institution quasi-sacrée). Bref. La majorité de mes plus "anciens", enfin ceux du collège et du lycée, ne fument pas du tout. A côté, j'ai beaucoup d'amis qui fument et, qu'on se le dise, mon groupe de potes à la fac est définitivement un groupe de
potheads. Je n'ai encore rien testé de plus hard, mais ça se prépare (no morale please).
Pour en venir au sujet qui nous intéresse. Avec la plupart de mes amis gros fumeurs, on discute parfois de la combinaison beuh à tout prix/vie de couple. Et personnellement, j'en suis arrivée à la conclusion que je ne pourrais jamais être en relation un tant soi peu sérieuse qu'avec un fumeur (un vrai, qui consomme régulièrement, pas un occasionnel), pour plein de raisons :
- je préfère m'éviter d'office toute la galère d'un/e petit/e ami/e qui exigerait de moi que j'arrête ou même que je diminue. Il est tout à fait hors de question que je prenne ce genre d'initiative pour qui que ce soit d'autre que moi. J'ai pas arrêté quand ma mère l'a exigé de moi, c'est certainement pas pour que ma meuf ou mon mec vienne me les pomper (oui désolée je suis très catégorique sur ce point).
- fumer régulièrement de la beuh, c'est avoir tout un rythme de vie. On se lève tranquillement, où qu'on aille on y va tranquillement, une fois par semaine la traversée dans Paris pour la visite au dealer... Enfin surtout, c'est un rythme où tu fais les choses comme tu veux quand tu veux sans te soucier d'arriver en retard ou autre.
- et surtout, plus qu'un rythme de vie, c'est une manière de vivre, une conception de la vie (en tout cas pour moi) qui en découle. Disons que s'il y a bien quelque chose que la beuh m'a appris, c'est que je ne suis pas prête de
take anyone's shit comme disent nos copains anglophones. Je refuse de me prendre la tête pour quoi que ce soit, je refuse de me plier aux envies de qui que ce soit d'autre que moi. Si mon mec/ma meuf veut aller au resto' pour la St-Valentin mais que perso' j'ai prévu une journée fumette avec les gars, croyez-moi, j'irais fumer avec les gars. Et cette "conception" de la vie, y'a qu'un stoner qui peut la comprendre et l'accepter.
D'ailleurs, c'est fou mais plus j'ai lu toutes vos réponses, plus ça m'a confirmé que je ne retenterais plus jamais de sortir avec un non-fumeur. Parce qu'un non-fumeur ne comprend ce qu'il pense être une addiction (qu'on se le dise, je suis allée une semaine dans le sud sans rien, j'ai rien fumé de la semaine, c'est passé crème, je n'ai pas
besoin de la beuh) et qu'au pire des cas il te demande d'arrêter sans même se rendre compte de son égoïsme (oui, encore une fois, désolée, mais pour moi exiger de quelqu'un qu'il renonce à quelque chose qui lui tient à cœur, voire dont il a besoin, pour ta poire, c'est de l'égoïsme). Je veux dire, est-ce qu'on peut regarder les choses du côté junkie pour une fois ? Sortir avec quelqu'un qui ne prend rien, c'est par exemple faire l'effort de ne pas être défoncé/de ne pas fumer en sa présence ; ne pas le présenter à certains amis parce que tu sais d'office qu'il/elle se fera chier avec eux ; parfois c'est se résigner à se prendre la tête pour des trucs dont très personnellement tu te fous totalement... Et surtout, le problème avec une personne comme ça, c'est qu'il faut lui prouver en permanence (et parfois vainement d'ailleurs) que t'es pas accro, que ta conso' fout pas ta vie en l'air...
Des deux côtés, c'est
chiant. Du coup, en ce qui me concerne, la condition
sine qua non est là : soit t'es un gros fumeur et on vivra une idylle de stoners, soit tu fumes pas mais dans ce cas-là on se met d'accord tout de suite sur le fait que t'as pas intérêt à me prendre la tête là-dessus (en fait la dernière fois que j'ai tenté ça j'ai quitté le mec au bout de deux semaines, donc c'est surtout là pour faire genre je discrimine pas les non-fumeurs).
Ce que je veux dire, c'est qu'avec tout le respect dû à chacune d'entre vous (dont la madz qui a écrit le témoignage), à aucun moment vous n'avez essayé de voir les choses du second point de vue concerné, comme si dès que ça parle drogues on détenait la sacro-sainte Vérité à parler tout de suite d'addiction de sevrage du devoir d'arrêter...
(je m'excuse si éventuellement je parais sèche ou autre, c'est vraiment pas le but, c'est juste que je suis globalement intransigeante sur le sujet)