La rupture amicale est tellement une délivrance parfois, même si c'est atrocement douloureux.
Je regrette de ne pas avoir compris que le fait que j'avais l'impression qu'une de mes amies, pourtant gentille, me semble parler une langue étrangère, parce que nos systèmes de valeur se clashaient, voulaient dire qu'on était pas compatibles. On parle tout le temps de compatibilité amoureuse et beaucoup plus rarement de compatibilité amicale. Pourtant, il y a des choses qui malheureusement peuvent empêcher les gens d'être amis, même si leurs systèmes de valeur sont en fait bienveillants, comme c'était mon cas avec elle. On est toutes les deux féministes par exemple mais on a pas du tout les mêmes visions en matière de liberté sexuelle. Je lui parle encore de temps en temps, et j'aurais toujours de l'affection pour elle, mais ça a entamé la possibilité d'une amitié à l'âge adulte.
Actuellement, je suis en pleine rupture amicale-amoureuse, puisque j'ai rompu et ne parle plus avec un amant qui était aussi un ami depuis presque trois ans, et avec lequel j'avais une relation que je croyais proche; mais en fait, plus ça va, plus je me rends compte que notre amitié me drainait et que même si ça fait un mal de chien, qu'il me manque aussi, d'une certaine manière, et que je suis très frustrée- et pas que sexuellement-, putain, je l'ai échappé belle. Je ne suis plus aussi fatiguée, anxieuse, et je n'ai plus cette sensation de détresse que j'avais souvent. Et je suis en même temps en colère contre moi, pour avoir laissé filer, laissé passer des comportements inacceptables, en amitié ou en amour, d'ailleurs. C'est horrible à dire, mais une relation où quelqu'un "utilise" l'autre ne peut être une relation amicale; de même, la critique est saine, mais pas le double standard.
Je dois dire qu'entre autres moments qui me laissent vertes, il y a eu deux highlights:
1) "Je bois parce que tu me rends anxieux": je déconseille à quiconque de se laisser culpabiliser par cette merde. Un addict boit parce qu'il est addict, point. Vouloir l'aider est une autre histoire.
2) Je crois qu'il faut faire une différence en amitié entre le moment où l'autre vous encourage à faire des projets et à aller de l'avant - ça, c'est super cool- et le moment où il essaie de vous imposer les projets qui selon lui vous conviennent le mieux
-genre, reprendre la danse classique pour moi alors que j'ai passé 15 à détester en faire et que j'ai arrêté dès que j'ai pu et que je lui avais dit.
Bon, j'arrête les récriminations, mais comme dit l'adage, si tu te sens utilisé(e), il y a de très fortes chances que tu le sois. Et, au risque d'être bateau, c'est pas du tout la base d'une amitié. Même si tu es assez seul(e), ce qui est mon cas, sérieusement, ami(e) madz, ne te lance pas dans cette merde. Peace out.