Chère Alfrédette, j'ai une confession à faire: J'AIME les expressions. Et je vis cet amour au quotidien, tant mon vocabulaire en est rempli. Je ne me limite pas aux expressions "classiques", style "se retourner dans sa tombe", ni aux spécialités régionales comme "p'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non" (j'irai revoir ma Normandiiie), ni même à celle que je tiens de mes potes, genre "y'a pas un pèlerin" (dédicace à mon collègue). Non, il faut aussi que j'en invente, et si possible que je les transmette. Ainsi, s'il y en a bien une que j'ai réussi à faire passer à la postérité, c'est "j'ai le sens de l'orientation d'une loutre bourrée". Ce qui n'a, comme tu le dis si bien, ni queue, ni tête, ni rien entre les deux (d'ailleurs, j'aime!). Est-ce qu'on peut mesurer l'aptitude d'une loutre à se repérer dans l'espace? Est-ce que les les loutres ont tendance à abuser de la boutanche? Ce penchant affecte-t-il leur boussole intérieure? Autant de mystères scientifiques dont je doute que l'on puisse répondre par l'affirmative. Mais j'adore cette phrase, d'autant que j'ai vraiment un sens de l'orientation catastrophique, et c'est ce qui me pousse à lancer ce cri d'amour aux expressions plus cheloues et incohérentes les unes que les autres. Et à m'engager formellement à répertorier es expressions, tics de langage et autres jurons anthologiques -ce qui facilitera peut-être mes relations sociales.
Tout plein de bisous grands comme l'univers,
Une lectrice qui attend tes articles comme son café du matin.
P.S merci pour le "ça va pas casser trois pattes à un canard", je ne connaissais pas mais j'adopte!