Je me rends compte que j'ai complètement oublié de répondre et probablement de big-upper aussi alors que j'avais lu toutes les réponses! Merci beaucoup d'avoir pris le temps de dédramatiser vos accouchements, ça m'a fait beaucoup de bien de lire ça.
Personnellement, ces dernières années, j'entendais beaucoup plus d'histoires d'horreurs et de traumatismes sur l'accouchement que d'histoires positifs. J'ai l'impression qu'il y a une partie du discours qui a changé avec le sketch de Florence Foresti où beaucoup de gens ont commencé à dire comme un fait que l'accouchement c'était une horreur insurmontable et que les femmes n'en parlent pas mais le pensent toutes.
Je me souviens même que j'avais dû faire une réflexion du genre devant ma mère et elle m'avait arrêté en disant un truc du genre "mais c'est pas vrai, l'accouchement c'est loin d'être un pur cauchemar, moi je l'ai pas mal vécu!". Hé bah je l'avais même pas crue en fait, je m'étais dit "non mais elle a oublié" ou "elle minimise" tellement ça me avait fini par me paraitre être la normalité de vivre mal son accouchement.
Je parlais aussi de mes deux amies qui devaient accoucher, bah elles ont toutes les deux accouché ça y est et en fait, elles ont absolument pas l'air traumatisées
Alors je les ai pas vues donc c'est dur à dire clairement, mais yen a carrément une des deux qui a décrit son séjour à l'hôpital comme "un rêve" où elle était "sur son petit nuage", qu'elle a mis trois jours à se rendre compte que son corps avait morflé parce qu'au début, elle y pensait même pas, alors que c'est justement l'amie pour lequel j'avais le plus peur parce qu'elle est du genre à avoir une phobie de 50 000 trucs liés au médical et se monter la tête et faire des crises d'angoisse au moindre problème de santé, donc j'avoue que c'est pas du tout ce que j'imaginais
L'autre amie a un peu nuancé, genre elle a eu l'air de trouver certains moments pas si faciles, mais elle avait pas l'air du tout traumatisée.
Les deux derniers récits d'accouchement que j'avais eu, c'était une amie très proche qui m'avait dit qu'elle était encore traumatisée après 6 mois, qu'elle avait eu l'impression de perdre le contrôle de son corps, que ça avait été horrible, que même son mec avait du aller voir un psy à cause de ça parce qu'il l'avait vue paniquée à un point extrême et que du coup ça l'avait lui aussi traumatisé, etc.
Et l'autre, c'était une amie ultra féministe qui a un peu tendance à transformer toutes ses expériences en revendication générale. Du genre, je la connais depuis qu'elle a 23 ans, et je me souviens qu'à 23 ans elle disait en gros que parler de maternité dans le féminisme c'est faire le jeu du patriarcat. Elle était hyper campée sur ses positions sur ce sujet, elle râlait beaucoup sur les féministes qui parlaient de maternité et les assimilaient limite toutes comme des essentialistes. On était vraiment en désaccord sur ce sujet, mais elle avait sous-entendu que j'étais pas encore complètement déconstruite. Puis elle est devenue mère (c'était pas planifié, même si c'était désiré, je précise pour dire qu'elle n'avait pas vraiment beaucoup réfléchi au fait de devenir mère avant de tomber enceinte), et tout à coup, le monde entier était anti-mère selon elle et les féministes ne font pas assez de places aux mères, etc. Elle s'est mise à faire tout le temps des grandes diatribes politiques sur le sujet en pointant du doigt de manière virulente des tiers assez flous, ce que bon, j'avais trouvé un peu gonflé puisqu'au final, c'était elle la première à faire ça avant.
Bref, je raconte tout ça pour dire que du coup, un jour elle a écrit un long texte sur son accouchement et sa grossesse qui était un peu dans ce même ton revendicatif et accusateur, et elle disait que 6 ans après "elle n'avait jamais oublié" le traumatisme de son accouchement, que personne n'avait voulu lui dire "la vérité" sur ce que ça serait, qu'il y avait eu un "un tabou" sur le sujet, que les femmes à qui elle s'adressait avaient toute louvoyé, et qu'au final elle avait dû traverser l'indiscible seule.
En lisant ce texte, j'avais vraiment l'impression qu'elle reflétait une vérité généralisable à la majorité des femmes, parce que c'est comme ça qu'elle le présentait. Mais maintenant en vous lisant, je me dis que c'était ptete juste son style politique militant qui m'avait donné l'impression que c'était ce qui attendait presque toutes les femmes, et que c'est pas forcément le cas!
Enfin voilà, tout ça pour dire que même si j'imagine que toutes ces expériences de traumatisme et d'horreurs sont vraies et doivent être connues et racontées, c'est quand même important d'avoir des récits qui contrebalancent et qu'on puisse considérer comme fiable. Parce que sinon, c'est vraiment terrifiant et ça peut entrainer un peu de fatalisme aussi, qui peut-être empêche de vraiment se préparer au mieux car on pense qu'on ne peut pas vraiment bien s'en sortir.