@freakycat ça me fait plaisir que tu viennes en parler ici.
Pour moi la loi est très claire "Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol. Le viol est puni de quinze ans de réclusion criminelle."
Le problème du tribunal, c'est qu'il y a des avocats, un procureur, des jurés, qui vont devoir prendre la décision de qualifier la situation de viol, donc d'appréhender une situation à laquelle ils n'ont pas participé, et de la qualifier.
Pour moi, il suffit que la victime qualifie l'acte comme tel, et pour moi à nouveau, à partir du moment où le consentement n'était pas clair, il y a contrainte (et si c'est un grand oui obtenu sous la contrainte, c'est aussi un viol). Les cas de menace, de surprise et de violence sont pour moi plus faciles à prouver. Mais je ne suis pas avocate, et je ne fait pas partie des personnes qui rendent la justice, donc ce que je pense, on s'en fout.
Je pense que c'est important de déconstruire les gens, de casser la culture du viol dans laquelle on baigne, pour que:
1. la parole des victimes et leur ressenti ne sont pas invalidés pour toutes les raison qu'on connait,
2. qu'on arrête avec le "c'est aux femmes de se protéger et de ne pas prendre de risques" et
3. qu'on éduque les gens en leur disant que quand ils ne s'assurent pas du consentement plein et éclairé de leur partenaire, c'est eux qui prennent le risque d'être des agresseurs et de se retrouver au tribunal.
edit: 4. que dire oui une fois ça n'engage à rien du tout pour la suite
Du coup je fais la liste de ce qui pour moi, dans le témoignage, est la preuve d'une situation anormale et que donc on peut être amenée à qualifier la relation sexuelle qui a suivi de viol:
- Mais rien de plus, et
je le lui ai fait clairement comprendre à trois reprises avec des textos sérieux.
- dans la chambre, il m’a attrapée par la taille et m’a assise sur le lit.
J’ai protesté, à moitié sérieuse. -> surprise, et elle proteste (et comme en maths moins par plus c'est le moins qui l'emporte, donc le sérieux devrait l'emporter sur l'autre moitié)
-Il m’a attrapée par le menton et m’a embrassée,
de force ou par surprise.
- Tout mon corps, mon comportement lui criait de s’en aller. Je lui faisais des blagues méchantes, sûrement inconsciemment pour le repousser.
-
Par surprise encore, il a à moitié arraché mon soutien-gorge pour accéder à ma poitrine
-Puis, toujours dans un rapport de force où j’essayais de le repousser à moitié mais cédais à son insistance, il s’est acharné sur mon jean et a fini par mettre sa main dans ma culotte. Ça faisait mal, -> rapport de force, force physique, douleur
-Je me débattais
Edit:
Je viens de voir ton message. Je te propose mes contre arguments:
- "Ces éléments prouvent qu'elle "s'attendait" en quelque sorte à ce qu'il aille plus loin puisqu'elle était au courant (notamment par les textos ) qu'il la désirait sexuellement. Donc il n'y a pas de surprise."
Je ne suis pas d'accord. La surprise s'applique au moment de la relation, pas à ce qui c'est passé avant. Si mon violeur me dit "je vais te violer", je suis prévenue, donc pas de surprise, mais c'est quand même un viol, non?
-"Je me débattais mollement tout en l’encourageant avec des manifestions de plaisir un peu exagérés.Je m’en veux tellement de mon incertitude à ces instants précis.".
Ce passage peut être découpé en morceaux:
Je me débattais -> violence
mollement -> pas très fort, mais ça revient à la qualifier de "mauvaise victime de viol". Et chercher mettre des conditions de résistances au viol, c'est en plein dans la culture du viol
tout en l’encourageant avec des manifestions de plaisir un peu exagérés -> pour moi la meilleure défense dans ce cas c'est de faire accélérer le mouvement pour que tout s'arrête vite et que je puisse partir loin loin loin
Je m’en veux tellement de mon incertitude à ces instants précis -> culpabilité très claire de la victime. Hors elle est victime. culture du viol encore, qui t'explique ce qu'est une "bonne victime"
Tu écris aussi "Ou bien tu es sûre ou bien tu n'es pas sûre". Non justement. c'est pas noir ou blanc
C'est pour ça que tous les éléments que tu as cités ou que j'ai cité sont à présenter d'une certaine manière selon si tu veux défendre la victime ou l'accusé. C'est pour ça que c'est compliqué d'être juste dans la justice
Parce que le mec peut toujours dire que non, il n'a rien vu, rien compris, que c'est un horrible malentendu, que si que là, qu'il n'avait pas l'intention (tiens donc
), que c'est INJUSTE.