Cette phrase sur le pipi va te faire relativiser tous tes problèmes

Mymy Haegel

Ex-Rédac chef de madmoiZelle
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Wow, je suis surprise par la virulence de vos réactions :oo:

Moi aussi j'ai parfois tendance à me faire une montagne de pas grand-chose, et me dire que « y a pire ailleurs », bah, si, ça m'aide, ne t'en déplaise, @Nienke (puisque tu dis que ça n'est pas sain de se dire ça :neutral:).

Ça m'aide parce que ça me rappelle que j'ai survécu à bien pire que « ma clef cassée dans la serrure », pour reprendre un exemple. Ça m'aide parce que ça me rappelle que je suis costaud. Ça m'aide parce que ça me rappelle que je suis résiliente.

Et ça m'aide aussi parce que ça me rappelle que bien d'autres sont dans une position pire que la mienne, et non ça change rien au fait que merde, le serrurier ça va coûter une blinde, mais ça me permet de relativiser mon malheur. Parce qu'au fond, c'est pas SI grave. C'est chiant. C'est coûteux. Mais c'est pas SI grave. Je prends du recul, tout simplement.

Et quand on a tendance, comme moi, à paniquer dès que la situation devient imprévue, se rappeler qu'il y a pire, que ce n'est pas si grave, et qu'on a personnellement survécu à bien pire, ça peut rassurer.

Ça peut permettre de sortir la tête de la panique et de prendre des décisions rationnelles (« J'appelle mon proprio demain et je crèche chez une copine, au lieu d'appeler un serrurier inconnu qui va me claquer un tarif nuit prohibitif », par exemple).

Enfin tout ça pour dire que c'est pas la peine d'être aussi péremptoire en affirmant que ce genre de phrase ne sert à rien pour personne. En tant que mantra à se dire à soi-même, moi, avec ma sensibilité, eh bien je trouve qu'elle peut être utile (parce qu'évidemment je ne vais pas dire ça à quelqu'un qui me confie un malheur, j'ai une éducation quand même).
 

Adybou

Ambassadrice de Ville
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Je suis d'accord avec vous dans le fond, mais ici @QueenCamille parle plutôt des plaintes "faciles" qu'on peut facilement relativiser, pas de conditions de vie difficile.
Se plaindre de la lenteur de son smartphone, comme dit dans l'article, ça peut soulager mais en réalité, on ne peut pas dire que ça soit un réel moment difficile à vivre, c'est juste chiant.
Se plaindre d'avoir un appartement mal isolé, c'est différent, parce que oui, c'est difficile à vivre, surtout si c'est quotidien sans date de fin prévue.

Il faut faire la part des choses entre les trucs chiants, et les trucs graves.
Je vois la phrase proposée ici davantage comme un pense-bête pour être moins dramaqueen/king que comme une réelle comparaison à faire à tous les moments de sa vie.

Je suis la première à me plaindre de trucs futiles, c'est pas du tout pour donner une leçon. Et parfois, ça fait du bien. Beaucoup de bien.
Mais ça peut aussi faire du bien de se dire "bon, ok, mon collant a filé, mais au moins, j'ai pas eu à boire d'urine aujourd'hui, alors passe pas ta journée sur ce détail, ne gâche pas du temps à être négative pour un truc pas grave du tout en réalité".
Mais à partir du moment où tu te mets à penser que X est une futilité comparée à avoir de l'eau potable, c'est applicable à toute situation. Parce que quand t'en es vraiment à l'envisager ou le faire, c'est que t'as réellement pas d'autres solutions, donc un gros réel problème sur les bras. Tu mets en exemple un appartement mal isolé, c'est un vrai problème, mais une solution pour rester au chaud serait de se couvrir encore et encore.
Comme ça a été dit plus haut, on vit dans un pays développé, où la norme est d'avoir du réseau, des appartements chauffés en hiver, etc... donc oui, ça nous "ramollit" et moi la première je râle dès que mon wifi se met à buguer, je cours pour choper le métro qui est à quai, même si y en a un autre dans quelques minutes etc ...
Mais (se) dire "au moins j'ai pas eu à boire mon pipi" c'est une façon détournée de dire "j'ai pas à me plaindre, parce que d'autres vivent de pires situations". Sauf que parfois, si, ça peut faire du bien de râler cinq secondes, et de passer à autre chose
 

Mymy Haegel

Ex-Rédac chef de madmoiZelle
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@Mymy Mais pourquoi ce besoin de se comparer aux autres pour relativiser en fait ? Je comprends pas ça. Ca m'arrive de relativiser, mais j'ai jamais eu ce besoin en fait. Pour reprendre l'exemple de la clé cassée, je vais davantage me dire que "ça arrive", "tant pis", voir "ça ira mieux le mois prochain". A aucun moment j'ai ce besoin de me comparer à quelqu'un qui a dû se couper le bras et boire son urine pour m'en remettre.
Bah dis que tu comprends pas et que c'est pas un truc qui fonctionne chez toi, au lieu de généraliser ;)
 

skippy01

Peau lisse partout, justice nulle-part.
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@Mymy D'ailleurs, il y a un truc qui me chiffonne: vous dites vous-même que se comparer à autrui n'est pas sain, or qu'est-ce que c'est, la philosophie de cet article, sinon une comparaison par rapport à autrui ?
 

Esmé.

Old buccaneer of masala chai
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@Mymy Bin si c'était la seule phrase que j'entendais ou lisais dans ce style là, jme dirais peut être juste "Ah ouais, c'est marrant, comme quoi tout se relativisie..." avant de passer ma route.

Pour moi, le ras le bol que j'exprime ici, est que ce genre de dictons s'étale partout en futura sur fond de paysages, et nous encourage non pas à la résilience mais à l'acceptation. C'est comme quand nos grands-parents nous rappellent que elleux, illes ont connu la guerre et que vraiment, on se plaint pour rien. Ecoute, je suis désolée que t'aies eu besoin de tuer tes animaux de compagnie pour bouffer et que tu fasses maintenant la différence entre des os de lapin ou de chat. Ca ne change pas mon ressenti actuel, qui est valable et valide. Ca ne change pas les inquiétudes que je peux avoir pour mon futur, la validité d'un burn out ou d'une dépression, ou de la réelle détresse de notre génération.

Les frustrations du quotidien ne sont "que" de petites frustrations, qui ne sont pas forcément nocives à exprimer. Comme le disait @Tuna, le jour où ces minis frustrations éclatent de manière disproportionnée, ça peut être le signe de choses bien plus profondes.

Après avoir longtemps été une cocotte minute, à laisser monter la pression avant d'exploser sur des gens qui n'avaient rien demandé et rien à voir avec le problème, bin je préfère laisser les émotions s'exprimer au fur et à mesure.

Pour reprendre l'exemple du serrurier, y a des chances que dans ce cas, mon premier réflexe soit de pleurer, de m'insulter, de taper dans ma porte, de me faire mal aux orteils, puis d'appeler ma mère/mon copain/ma meilleure amie parce que je suis un petit caca, et ensuite seulement de chercher une solution intelligente.
 

Adybou

Ambassadrice de Ville
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Moi aussi j'ai parfois tendance à me faire une montagne de pas grand-chose, et me dire que « y a pire ailleurs », bah, si, ça m'aide, ne t'en déplaise, @Nienke (puisque tu dis que ça n'est pas sain de se dire ça :neutral:).

Ça m'aide parce que ça me rappelle que j'ai survécu à bien pire que « ma clef cassée dans la serrure », pour reprendre un exemple. Ça m'aide parce que ça me rappelle que je suis costaud. Ça m'aide parce que ça me rappelle que je suis résiliente.
Mais dans ce cas, pourquoi tu compares pas avec des expériences passées que t'as personnellement vécues ? Genre "ok, j'ai pété ma clé, mais j'ai aussi passé trois semaines en solo aux États-unis, je peux gérer, et si ça coûte une blinde, j'ai déjà serré la ceinture avant ça sera pas la première fois ?"
Se rappeler des exemples propres à soi est tout aussi bien pour se redonner confiance en soi :hesite:
 
18 Septembre 2017
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Mais à partir du moment où tu te mets à penser que X est une futilité comparée à avoir de l'eau potable, c'est applicable à toute situation. Parce que quand t'en es vraiment à l'envisager ou le faire, c'est que t'as réellement pas d'autres solutions, donc un gros réel problème sur les bras. Tu mets en exemple un appartement mal isolé, c'est un vrai problème, mais une solution pour rester au chaud serait de se couvrir encore et encore.
Comme ça a été dit plus haut, on vit dans un pays développé, où la norme est d'avoir du réseau, des appartements chauffés en hiver, etc... donc oui, ça nous "ramollit" et moi la première je râle dès que mon wifi se met à buguer, je cours pour choper le métro qui est à quai, même si y en a un autre dans quelques minutes etc ...
Mais (se) dire "au moins j'ai pas eu à boire mon pipi" c'est une façon détournée de dire "j'ai pas à me plaindre, parce que d'autres vivent de pires situations". Sauf que parfois, si, ça peut faire du bien de râler cinq secondes, et de passer à autre chose

Je suis d'accord, je l'ai dit dans mon message et dans celui qui suit.

La différence que je vois dans cette phrase, c'est que justement, elle ne me compare pas au malheur des autres.
Mais moi, je ne la prends pas comme "ne te plains pas, pense à ce mec qui a du boire son urine", mais "allez, dis toi que ça pourrait être pire pour toi, tu pourrais devoir boire ton urine".
Je ne l'ai pas du tout vu comme une comparaison avec le fait de manquer d'eau potable non plus :shifty: Je me suis vraiment juste arrêtée à l'idée de boire mon urine, sans autre contexte :cretin:

C'est une phrase un peu absurde (parce que me concernant, il y a peu de risque que je me retrouve un jour obligée de boire mon urine) qui peut me permettre de stopper l'engrenage de la plainte.
Car moi (mais ça n'est pas forcément applicable à tout le monde, bien entendu), parfois ça me fait du bien de râler ; et parfois, ça ne me fait pas du bien, parce que je pars dans une spirale de négativité. Alors si je peux stopper le processus avant de me fatiguer, ça me va :)
 
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Du coup, en lisant les messages, j'ai l'impression qu'on ne prend pas forcément toutes cette phrase de la même manière, ce qui peut expliquer aussi les réactions différentes.

Comme je disais, personnellement, je ne l'ai pas du tout prise comme une comparaison avec le mec de l'histoire.
Juste une comparaison entre un événement chiant qui m'arriverait et l'autre événement "boire mon urine".
Un peu comme le jeu "tu préférerais avoir des jambes en mousse ou des dents en bois ?" :cretin:
Bon bin oui, entre mon portable qui n'a plus de batterie (à un moment qui n'est pas critique, bien sûr) ou boire mon urine, effectivement, je préfère ne plus avoir de batterie. C'est tellement évident, c'est tellement incomparable que ça en est ridicule et donc ça me permet de redescendre.
Je ne le vois pas comme une réelle échelle de valeur de la souffrance.

Alors que certaines l'ont prise comme "de quoi te plains-tu, regarde ce mec, il a du boire sa propre urine, alors relativise un peu".
Ce qui, effectivement, est énervant (je déteste aussi quand on me sort ce genre de phrase) et compare deux situations tellement éloignées que ça rend ça un peu injuste en mode "tant que tu ne seras pas la plus malheureuse, ferme bien ta bouche".
Avec ce point de vue, je comprends mieux l'irritation que peut provoquer l'article.
 
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@Cococinulle : oui tu as raison, effectivement il y avait plusieurs manières de le voir avec le recul. Je n'avais pas du tout vu l'aspect "ridicule" de la comparaison qui permet peut-être de dégonfler certaines situations où on dramatise trop. Je n'ai vu que le deuxième aspect.
Par exemple moi j'ai beaucoup entendu cette phrase (ou des phrases similaires du type "rhooo mais t'exagère c'est pas si grave") dans un contexte de ma vie où j'allais pas très bien (c'est un euphémisme). Parce que c'était un moment où la moindre petite frustration me mettait dans un état incroyable. Et effectivement vu de l'extérieur il n'y avait a priori rien qui allait mal dans ma vie. Sauf que dans ma tête ça allait pas, et j'ai mis un moment à accepter que j'étais légitime à me sentir mal "même si ça pourrait être bien pire". Du coup depuis je suis assez sensible aux injonctions un peu "positivité toxique". Parce que pour moi il y a une différence entre se prendre en main et se soutenir soi-même et essayer de s'auto-convaincre que c'est pas si grave.
Voilà, mais effectivement j'ai aussi sans doute trop pris au sérieux l'article qui se voulait sûrement comme un article un peu léger.
 

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