zola;4348811 a dit :
Bon alors, je n'ai pas lu les commentaires donc je vais m'adresser directement à l'auteure de l'article. Je m'excuse, du coup, s'il y a des choses répétées.
On sent que tu es de gauche et du coup ton analyse est tout sauf neutre. Lorsque tu vois dans le témoignage de la mère "une manipulation honteuse du public", d'autre y voient surtout une manière concrète de traiter le sujet. Sortir un peu des "grandes" idées théoriques (un peu bisounours) par le biais d’éléments réels est loin d'être idiot. Ici on nous démontrait que dans certains cas (qui sont loin d'être minimes !!) le fait de laisser en liberté des criminels multi-récidivistes pouvait très rapidement amener au drame. Mme Taubira veut alléger une législation qui, aux vues des cas comme celui-ci, montre déjà une liberté trop grandes à nombres de criminels. Il est donc totalement justifier de se demander si la réforme pénale de Mme Taubira ne va pas augmenter le nombre de ses drames; et donc de soumettre cette idée (et ce témoignage) à l’intéressée. Il ne faut pas oublier qu'une des missions de la prison est de protéger la population des criminels.
Tu dis: "Christiane Taubira a été magistrale dans sa réponse : sobre, digne": Personnellement je dirais qu'elle a surtout été irrespectueuse envers une mère qui avait eu la volonté de venir pour qu'on l'écoute et qu'on réponde à ses questions.
Qu'on accepte et que l'on soit d'accord avec la réponse de Mme Taubira je veux bien, chacun son analyse de la chose. Mais que tu dises qu'elle a été "digne" alors qu'elle ne s'est même pas adressée une seule fois directement à la mère de la victime donnant l'impression qu’elle faisait partie des meubles, me sidère. La seule chose que j'ai vu là c'était le visage d'une ministre sans réponse concrète et irrespectueuse.
D'ailleurs tu oublies d'indiquer dans ton article que pendant qu'elle essayait de noyer le poisson, la femme qui venait de témoigner a eut un rire nerveux et lui a adressé un: "c'est trop facile!".
L’intérêt de cette séquence a surtout été pour moi la preuve que Mme Taubira incarne parfaitement ce gouvernement qui détourne les yeux face aux demandes d'une grandes partie des français et préfère s'obstiner en refusant tout dialogue. Je crains d'ailleurs malheureusement que le fait de les snober ne fasse qu'augmenter les votes en faveurs des extrêmes.
Tu dis également: "Plutôt que de reprendre le bon mot qu’elle avait eu plus tôt dans l’émission: « Oui, oui ! Je vais vider les prisons ! J’ai la clé avec moi, j’y vais juste après l’émission ! »". Appeler ça un "bon mot" est faire preuve d'aveuglement. Cette réflexion n'est qu'une énième façon d'esquiver un problème qui est que de nombreux français pensent réellement qu'elle veut "vider les prisons", d'où la reprise de l'expression par FOG. Mais encore une fois Mme Taubira se fiche de ce pense une grande partie de la populaton et préfère tourner la chose en ridicule.
En fait, qu'on soit d'accord ou non avec sa réforme pénale, pour beaucoup, Mme Taubira a montré un visage froid et hautain, pratiquant à outrance la langues de bois (quand le sujet ne lui plaisait pas c'était "hors sujet" ou elle fuyait la situation en faisant des remontrances à M. Pujadas, quand elle ne faisait pas semblant de ne pas comprendre son interlocuteur) et prouvant que ce n'est pas parce que l'on est agressif et bruyant que ce que l'on dit a du fond. Je pense que pour beaucoup elle a prouvé (confirmé?) qu'elle est à l'écoute des délinquants (ceci étant peut être dû à son passé: son ex mari ayant fait 18 mois de prison), ce qui n'est pas honteux en soi, mais aucunement du français lambda (voir de la victime), ce qui pour le coup l'est profondément.
Dernière petite chose, quand tu parles de "malhonnêteté intellectuelle" (de l'émission) je pense qu'il aurait été intéressant de parler des moments ou elle l'a également pratiqué; comme lors de la séquence où elle prend comme exemple un voleur de nourriture (cas extrêmement minoritaire) pour critiquer les peines planchers. Et je pense également qu'il aurait été intéressant que tu ne la pratiques pas à ton tour en insérant parmi tes 4 exemples un (ou plusieurs) des nombreux tweets négatifs à l'encontre de Mme Taubira.
Bonsoir !
Quelques éléments de réponse (mais effectivement, plusieurs points ont déjà été adressés dans les commentaires précédents).
Cet article est un sonar, pas un article de fond. Du fond de la réforme, du fond des échanges entre Christiane Taubira et les journalistes, je n'en parle pas, ce n'est pas le but de ce sonar.
Le sujet, c'est uniquement la forme des échanges, et non, le traitement n'est pas neutre : je prends clairement position pour dénoncer le procédé de l'émission.
Certes, on ne découvre pas avec cette émission en particulier que le procédé des quizz est réducteur ; on ne découvre pas non plus le manque de rigueur des questions.
Ce qui est nouveau et qui a mérité un sonar, était que pour une fois, l'invité a réagi. Contrairement à Jean-Luc Mélenchon qui s'était contenté de ne pas rentrer dans le jeu des journalistes (et de "faire le show"), Christiane Taubira a refusé de rentrer dans le jeu
mais elle a aussi réagi frontalement.
Le montage vidéo du HuffPost montre justement ces réactions "en frontale".
Après, tout ce que tu cites comme étant des prises de position, ce n'est encore une fois pas sur le fond des échanges.
Utiliser l'expression "vider les prisons" pour reprendre cet exemple, c'est indigne d'un journaliste, surtout le rédac chef d'un hebdomadaire national. Que Madame Michue ou que mon arrière grand-oncle utilise cette expression, ça passe, mais une caricature pareille dans la bouche d'un journaliste professionnel, ce n'est pas acceptable.
Alors que la Ministre réponde "oui absolument, j'ai la clé pour vider toutes les prisons", c'est un bon mot, c'est caricatural, et c'est une bonne réponse à la caricature qu'on lui envoie.
Sur la manipulation émotionnelle, ce point a déjà été discuté ; le témoignage, l'exemple, n'a rien à faire dans un débat d'idées.
Le principe de la justice n'est pas de venger les victimes. L'émotion empêche tout raisonnement rationnel. Une de mes amies a été violée, crois-moi que la peine de mort est trop douce pour ces criminels. Mais heureusement qu'on ne fait pas la politique pénale en se basant sur nos émotions vis à vis des crimes et des délits. On ne mesure pas la justice d'une peine sur l'échelle de la douleur des victimes.
Que veux-tu que la Ministre réponde à cette dame ? Qu'elle s'excuse ? De quelle erreur, de quelle faute, au juste ? De manquer d'empathie ? Ce n'est pas ce qu'on demande à une Ministre de la Justice, d'avoir de l'empathie. Donc oui, sa réaction a été digne, je maintiens.
Tout autre réaction aurait été au mieux, démagogique, au pire, indigne, déplacée.
J'avais déjà longuement décryptée la f
abrique de démagogie à la télévision, dans certaines émissions. Cette manipulation sur DPDA relève exactement du même processus : on passe par l'exemple.
Encore une fois, je ne prends absolument aucune position sur la réforme en elle-même. Les seules prises de position concernent l'attitude (et seulement l'attitude) de la Ministre, face à l'attitude des journalistes (peut-être avaient-ils des questions pertinentes à poser, malheureusement, ça s'est perdu entre les "on dit que"...)
Les tweets sélectionnés concernent également l'attitude des journalistes (Pujadas en particulier) et la fameuse "manipulation par l'émotion".
Cette émission aurait pu être l'occasion de débattre de cette fameuse réforme. Les journalistes ont essayé de faire rentrer la Ministre dans des cases, de stéréotyper ses réponses et de caricaturer le débat (cf émotion).
Un procédé qui méritait d'être dénoncé, d'autant plus que pour une fois, l'invitée a eu du répondant.
Et d'ailleurs la conclusion ne mentionne pas du tout la Ministre. Je conclus sur le bilan de rentrée de DPDA.
(quant à mes opinions personnelles, elles sont totalement hors sujet. Mais confession, pour la forme : j'en veux mortellement à Christiane Taubira pour le 21 avril 2002. Plus qu'à JP Chevènement, c'est dire... Mais je prends sur moi pour aborder objectivement ses travaux. Ce que je n'ai pas eu l'occasion de faire dans ce sonar, puisque de fond, nous n'en avons pas parlé...)