Pour ma part, un peu pareil que Virginie, j'ai commencé vers 13-14 ans avec du gloss Debby (parfumé que c'était trop bien!), un peu de crayon noir ou bleu sur les yeux, un peu de mascara... vive le Club des Créateurs de beauté quoi.
Pour moi, se maquiller c'était = être une femme, une vraie, une grande.
Je pensais que c'était une étape incontournable pour devenir une femme adulte... avoir le droit de le faire, alors qu'avant on me disait que j'avais pas le droit, parce que j'étais trop jeune.
Et puis le temps passant, j'ai maitrisé le maquillage, sans pour autant en mettre 3 tonnes tous les jours (même si parfois j'en ai bien abusé, j'aimais bien), mais parce que ça me plaisait d'essayer différentes techniques, et que j'appréciais quand on me complimentait sur le maquillage de mes yeux par exemple, quand on me demandait "mais comment t'arrives à mettre les fards à paupières comme ça? Et l'eye liner? moi j'ai jamais réussi, apprends moi!"
J'ai même maquillé deux amies pour leur mariage, à deux années de distance, et même si je suis loin de savoir maquiller comme les pro, c'était de bons moments privilégiés partagés.
Et pour Noël, le Nouvel an, les soirées, hop il me fallait un maquillage particulier...
Un jour j'ai réalisé que jamais je ne pourrais aller travailler sans être maquillée. Ni aller dans une "grosse" soirée. C'était ma carapace, et comme j'ai la peau du visage qui marque pas mal avec les cernes, j'en avais un peu marre pas maquillée qu'on me demande ce que j'avais, si j'étais fatiguée, etc, parce que j'ai TOUJOURS eu des cernes de naissance (ahah I saw mes photos de quand j'avais un an), en fait c'est juste que comme j'ai la peau hyper fine à cet endroit, on voit mes vaisseaux sanguins en dessous, bah ouais, c'est pas top, mais c'est comme ça.
Et ça a été un gros complexe longtemps, à 25 ans j'envisageais même de me les faire combler au collagène... n'importe quoi.
Je n'avais pas trop de souci à faire quelques courses le week-end ou à rester chez moi sans maquillage, mais si je sortais vraiment, il fallait que j'en porte, que j'ai bonne mine au taf, alors que personne m'avait jamais rien demandé...
Et pis un jour, genre l'année dernière, je suis tombée malade. Pas genre une maladie mortelle, mais une maladie chronique bien chiante, douloureuse, pour laquelle il n'existe pas de traitement, à part tout un arsenal de médocs bien forts pour tenter de soulager un peu les symptômes très douloureux.
Et là, ma peau a morflé, de partout. Au départ, j'ai voulu camoufler sur mon visage mon état de fatigue extrême, en continuant à me maquiller, et en rajoutant des petites choses pour le teint.
Catastrophe : j'avais l'air encore plus fatiguée avec. Et puis ça coulait, ça s'emplâtrait, alors même que depuis 15 ans j'avais ces routines de maquillage quotidiennes, d'un coup je me suis transformée en triple panda et pas que des yeux...
Et un autre jour, plus tard, je ne sais pas ce qui m'a pris (en vérité si je sais, j'étais ultra crevée et hyper en retard pour aller bosser), je suis sortie et je suis allée travailler sans maquillage. J'ai attendu toute la journée les réflexions de type "oh mais tu as l'air bien fatiguée aujourd'hui", je n'en ai eu aucune.
Alors, j'ai continué sur le reste de la semaine, à venir travailler pas maquillée.
Une fois, j'ai demandé quand même à une collègue bienveillante, si elle avait remarqué quelque chose en particulier, genre "T'as vu je me maquille pas du TOUT, je sors juste avec de la crème hydratante sur la face", et ben non, elle n'avait vu aucune différence avec avant.
Alors là, ça a été la délivrance, l'inverse de la tendance : maintenant, je ne compte plus les jours où je ne me maquille pas, mais les jours où je me maquille. Et je le fais quand j'en ai envie, c'est à dire rarement, quand je sais que je serais contente du résultat.
En attendant, je fous la paix à ma peau, et le pire, c'est que ben je me trouve jolie comme ça aussi.
ça a été un peu dur au départ de faire admettre à quelques personnes de mon entourage proche que c'était mon choix, que non je n'avais pas envie d'utiliser tel ou tel produit qui est vachement bien que maaiiis siiiii je verrais ça tiendra nickel, que oui bon là j'essaie ton truc parce que tu insistes mais c'est juste parce que je trouve ça rigolo et oui c'est vrai que c'est bien mais non je n'ai pas envie de l'utiliser, et que vraiment je vous jure, ça me gêne pas, aussi incroyable que cela puisse être, c'est MOI qui ait pris la décision dis donc oh.
De toute façon, ce qui est bien c'est que comme on voit un peu sur ma tête quand même que je suis malade, que je sois maquillée ou pas j'ai toujours une tête de
... et franchement je l'assume total, parce que c'est ma tête de cul à moi