Et je suis évidemment contre les dégradations, surtout quand ce sont avec nos impôts qu'ils repaient tout ce qui a été cassé. On fini par payer le prix de la bêtise de certains. On a arrêté la ségrégation aux etats-unis avec des mesures pacifiques, et le sujet me semble plus grave que la loi du travail. Pourquoi en France on est pas fichus de faire pareil ?!
Je ne voulais pas répondre, je me suis éloignée du forum. Mais je me sens obligée de répondre pour le coup.
Juste non, on a pas arrêté la ségrégation aux Etats-Unis avec des mesures pacifiques. L'obtention des droits civiques pour les afros américains résulte d'une énorme violence psychologique (sortir de l'asservissement et de la domination après des siècles d'esclavage, de traite négrière, et de violence sociale c'est pas donné à tout le monde.) Et d'une violence tout court : se faire caillasser la figure, courser par des chiens, frapper au visage, craindre les représailles de la police, perdre une partie des siens ça n'a absolument rien de pacifique. Et je ne souhaite ça à personne.
Je comprends même pas la comparaison.
Ensuite je t'avoue que je trouve ça hyper court comme réflexion de dire que "c'est pire ailleurs".
Donc quoi : on s'aligne sur ce qu'il y a de pire dans le monde ?
Clairement il existe un véritable problème de précarisation en France, de souffrance au travail, de discrimination à l'emploi. On est beaucoup à avoir la peur au ventre de se faire licencier, de ne pas parvenir à négocier des conditions de travail décentes (parce qu'on est pas dans un rapport de force équitable). Beaucoup trop à faire des burns-out. A plus supporter ce plafond de verre qui séparent les mieux lotis du reste. (http://www.lesechos.fr/monde/enjeux...t-plus-que-le-reste-de-la-planete-1193173.php). Parce que non clairement il ne suffit pas de le vouloir pour pouvoir, ou de se "sortir les doigts du cul", ou croire à toutes les success story. Expression libérale qui me gonfle profondément quand a conscience des déterminants sociaux. Et je parle en tant qu'économiste et passionnée.
Et même avant ça, on est beaucoup d'étudiants complètement flippés par l'après. A rallonger nos études "au cas-où", pour finir surdiplômés, ou payer au SMIC avec un bac +5.
Plus largement on en a marre de cette ségrégation spatiale/sociale, de la confiscation de la parole dans l'espace public par les mêmes mecs/blancs/riches (et je m'excuse même plus de le dire parce que je le pense vraiment. Suffit de regarder au choix la gueule du G20, celle de la COP21, des assemblées du MEDEF et j'en passe).
Le problème ne réside pas dans le fait qu'il y ait des gens qui contestent un système, mais ce système tout court.
En fait je crois qu'on nous a tellement habitué à penser qu'on devrait inconditionnellement s'estimer heureux (la fameuse litanie du petit Africain qui meurt de faim), à rester plein d'espoir de récolter les miettes de quelque chose, qu'on en vient à penser qu'on doit rester gentil, même dans la contestation.
Je vais paraître abrupte (mais tant mieux je m'en moque) mais aucun changement ne s'est obtenu par la négociation sympathique. On ne modifie pas un système vieux de plusieurs siècles, avec de la négociation et clips de soutien malheureusement.
Bref désolée @MelPop21 si je peux paraître rentre dedans (je réponds plus largement en plus). Je suis de la team élève studieuse aussi, donc je peux comprendre ce que tu ressens. Mais je reste convaincue qu'il est préférable de subir un mois de grève que 45 ans de précarité.