Perso j'ai trouvé le témoignage hyper intéressant. Si pour certaines personnes la construction de la sexualité ou la compréhension de son orientation sexuelle sont des choses simples ou évidentes, je trouve que ce témoignage montre bien que ça n'est pas le cas pour tout le monde et j'ai reconnu plein de mécanismes là dedans qui ont aussi contribué à me faire poser plein de questions depuis mes 16 ans, sans forcément avoir encore de réponse ferme 12 ans plus tard.
Dans l'environnement dans lequel j'ai grandi, l'homosexualité n'existait pas, il n'y avait que de l'hétérosexualité partout. Sans rire, je pense que j'ai découvert que ça existait juste avant d'avoir 16 ans. Et dans la foulée j'ai découvert que souvent les filles s'embrassent entre elles pour voir, parfois juste entre elles, parfois devant des regards masculins qui font partie du truc. Le patriarcat j'en ai entendu parler bien plus tard. Et bien entendu, toute ma vie j'ai été exposée à tous ces corps féminins sexualisés, érotisés, à des injonctions contradictoires sur la sexualité des femmes, comment elles doivent se comporter hors d'une relation, dans une relation, etc.
Ça rend hyper difficile de démêler ce qui vient de soi, ce qui vient des autres, si ce qu'on ressent là, c'est la même chose que ce que ressentent les autres dans la même situation, etc. Comment savoir si ce que je ressens c'est de l'amitié ? De l'amour ? Du désir ? De l'excitation ? De la curiosité ? De la timidité ? Un mélange de tout ça ? Et qu'est-ce qui dans cette situation cause ces sensations un peu inédites ? Ça vient de moi, des autres, de l'alcool, de la société ?
Des fois ça aide de voir émerger des patterns, et on a l'impression de mieux comprendre des situations dans lesquelles on a été avant, et des fois ils ne font que compliquer la question. Et toutes les étiquettes que les autres te collent ne rendent que tout ça plus confus. Ça peut prendre beaucoup de temps, de réflexion, et ça nécessite parfois quelques années de recul pour comprendre ce qui était en jeu et comment les différents facteurs interagissaient. Et ça peut être entièrement remis en question quand on réalise tout à coup l'existence d'un autre concept, ou qu'on vit quelque chose de nouveau qui d'un coup donne une lumière différente au reste, etc.
Bref, tout ça pour dire que je trouve que la madz a déjà fait un gros gros travail pour déconstruire et analyser ce qu'elle a ressenti, et qu'elle a bien identifié plein de trucs qui se jouent pendant la construction de la sexualité. J'y ai reconnu des choses que j'ai moi même pu voir et je me dis que lire ce témoignage permettra peut-être à d'autres personnes de ne pas tâtonner autant pour comprendre (et la lecture des commentaires dans la foulée peut aussi permettre d'éviter d'autres écueils).
Dans l'environnement dans lequel j'ai grandi, l'homosexualité n'existait pas, il n'y avait que de l'hétérosexualité partout. Sans rire, je pense que j'ai découvert que ça existait juste avant d'avoir 16 ans. Et dans la foulée j'ai découvert que souvent les filles s'embrassent entre elles pour voir, parfois juste entre elles, parfois devant des regards masculins qui font partie du truc. Le patriarcat j'en ai entendu parler bien plus tard. Et bien entendu, toute ma vie j'ai été exposée à tous ces corps féminins sexualisés, érotisés, à des injonctions contradictoires sur la sexualité des femmes, comment elles doivent se comporter hors d'une relation, dans une relation, etc.
Ça rend hyper difficile de démêler ce qui vient de soi, ce qui vient des autres, si ce qu'on ressent là, c'est la même chose que ce que ressentent les autres dans la même situation, etc. Comment savoir si ce que je ressens c'est de l'amitié ? De l'amour ? Du désir ? De l'excitation ? De la curiosité ? De la timidité ? Un mélange de tout ça ? Et qu'est-ce qui dans cette situation cause ces sensations un peu inédites ? Ça vient de moi, des autres, de l'alcool, de la société ?
Des fois ça aide de voir émerger des patterns, et on a l'impression de mieux comprendre des situations dans lesquelles on a été avant, et des fois ils ne font que compliquer la question. Et toutes les étiquettes que les autres te collent ne rendent que tout ça plus confus. Ça peut prendre beaucoup de temps, de réflexion, et ça nécessite parfois quelques années de recul pour comprendre ce qui était en jeu et comment les différents facteurs interagissaient. Et ça peut être entièrement remis en question quand on réalise tout à coup l'existence d'un autre concept, ou qu'on vit quelque chose de nouveau qui d'un coup donne une lumière différente au reste, etc.
Bref, tout ça pour dire que je trouve que la madz a déjà fait un gros gros travail pour déconstruire et analyser ce qu'elle a ressenti, et qu'elle a bien identifié plein de trucs qui se jouent pendant la construction de la sexualité. J'y ai reconnu des choses que j'ai moi même pu voir et je me dis que lire ce témoignage permettra peut-être à d'autres personnes de ne pas tâtonner autant pour comprendre (et la lecture des commentaires dans la foulée peut aussi permettre d'éviter d'autres écueils).