J'ai trouvé quelques points positifs:
1) Déjà ils discutent de ce sujet. Avant les hommes étaient tellement peu impliqués que même parler de grossesse, de soins et d'éducation à l'enfant était une perte de temps.
Parler d'un sujet, même si c'est pas parfait, ça aide à faire évoluer les choses.
2) Ils parlent de la répartition des tâches et de la charge mentale. Au départ il raconte qu'il était débordé côté pro à la naissance de son enfant. Ce qui est intéressant c'est qu'il enchaine par "elle a fait beaucoup plus que moi, j'ai essayé de soutenir au mieux mais dire qu'on a fait 50/50 ça serait pas vrai". Il admet dans la foulée être plus sur un 70/30 voire un 80/20.
On pourrait critiquer ça mais d'un autre côté je vois pas ce que ça apporterait s'il venait dans cette émission en mentant, en disant qu'il s'est mis en dispo pour les premiers mois et qu'il a fait autant que sa femme.
Au moins on a un discours réaliste. On entend souvent les femmes qui disent qu'elles en font beaucoup plus que le père et là on a un père qui dit que sa femme fait beaucoup plus que lui.
C'est pas réjouissant mais les deux discours sont cohérents l'un avec l'autre. Au moins le constat est établi et on pourrait discuter du pourquoi et comment améliorer la situation.
Et point non négligeable: ça leur semble évident que la répartition devrait être 50/50. Ce qui n'était pas le cas avant.
3) Il y a eu quelques constats intéressant même si peu approfondi:
- L'approche différentes selon les parents, lui qui est plus "on va découvrir au jour le jour" et elle qui était une approche plus préparée.
Il n'y a aucun mal à avoir épluché tout Françoise Dolto avant l'accouchement et il n'y aucun mal à vivre plus au jour le jour (de manière raisonnable).
Seulement le parent qui prépare tout va avoir tendance à tout faire car il voit tout le travail qu'il y a derrière. Et donc à pester sur l'autre parent qui fait rien. Quand l'autre parent aura du mal à trouver ses marques car à chaque problème devant lui son partenaire a déjà prévu la solution.
En fait, ça ne concerne pas que la parentalité. Chaque personne appréhende les choses quotidienne différemment.
Si une personne achète son PQ lorsqu'elle voit qu'il en reste pas beaucoup et qu'une autre l'achète à chaque début selon une quantité estimée alors il est possible que la personne prévoyante reproche à l'autre de ne pas avoir pris de PQ lorsqu'elle a fait les courses. Voire même retourne en chercher, ce qui augmente sa charge mentale.
Alors que la personne plus "au jour le jour" va se dire que c'est exagéré et n'aura plus la charge du PQ, puisque sa méthode ne peut fonctionner que si le stock diminue assez.
C'est pas que l'un laisse la charge mentale à l'autre mais qu'ils ont deux méthodes de fonctionnement incompatibles.
Ça marche aussi pour la lessive ou autre. Si l'un fait des lessives régulièrement pour être à jour et l'autre en fait 3 en une journée lorsqu'il en a besoin c'est la personne plus régulière qui va se retrouver à faire toutes les lessives.
Et j'ai l'impression (sans vouloir faire de généralités) que les mecs sont plus en mode "au jour le jour" et les femmes généralement plus organisées.
En général bien sur. Perso je suis plutôt du genre désorganisée mais qui s'organise pour certains trucs obligatoires, comme le travail.
Donc on peut pester (à raison) contre les hommes qui en foutent pas une mais il y a peut-être une discussion à avoir sur comment chacun s'organise et fait les choses en général et peut-être des compromis à avoir et aussi des lâcher prise.
- Lorsqu'il dit que les 20% qu'il fait sa femme a tendance à rester à côté pour surveiller. Pour le coup, c'est pas sa faute à lui si elle se sent obligée de surveiller ce qu'il fait. Elle ça doit la fatiguer d'autant plus et lui ça l'aide pas à s'investir plus.
Je pense que ce qui stresse les mères généralement c'est de laisser faire et que se soit pas parfait.
La peur que par exemple si le père prépare le sac et oubli les changes, elle se retrouve dans la merde. Alors qu'elle pourrait aussi se dire que si le père se trompe c'est lui qui va devoir réparer son erreur. Donc s'il oublie les changes c'est lui qui va devoir courir à la maison ou à la pharmacie en chercher.
- La difficulté à concilier travail et arrivée du bébé. Là Camille Combal n'a pas forcément un travail de bureau avec des horaires définis. Lorsqu'il explique qu'il devait travailler sur pleins de projets à l'arrivé du bébé on pourrait faire "bouh le vilain père qui se met pas en congé pour faire sa part". Mais d'un autre côté on pourrait aussi constaté la difficulté que peuvent rencontrer les père à prendre un congé paternité et les conséquences que ça a dans la répartition des tâches et de la charge mentale.
Alors que sa femme a été vite rodée à l'exercice, lui il tâtonnait encore car pas assez présent. Ce qui aide pas à une répartition des charges équitable.