Je suis pas d'accord avec l'idée qu'un artiste ne doit rien à son public, et qu'en tant qu'audience, on doit juste se montrer reconnaissant pour son œuvre sans rien attendre de plus. Là je sors du cas de GRR Martin et je transpose à d'autres arts. Par exemple des stars comme Gérard Depardieu ou feu-Johnny qui ont refusé de payer leurs impôts en France alors qu'ils y ont fait 99% de leur carrière, ben je trouve ça dégueulasse. C'est une gifle pour le public qui les a soutenus et qui leur a permis d'être dans la lumière, d'exprimer leur art et d'en vivre (très confortablement). Là aussi il y a des gens pour dire qu'ils ne nous doivent (ou devaient) rien, que c'est leur liberté en tant qu'individus de s'installer où ils veulent et qu'on a juste à être reconnaissants pour ce qu'ils nous donnent (ou ont donné). Alors c'est sûr, ils sont dans leur bon droit en partant vivre aux États-Unis, en Russie ou à Dubaï et personne ne leur enverra les flics pour les ramener par la peau des fesses. Par contre, je trouve que le contrat moral avec le public n'est pas respecté.
Pour moi le lien artiste - public n'est pas unilatéral et la reconnaissance doit aller dans les deux sens. Pour revenir au cas Georges Martin, c'est précisément quand on dit qu'il ne doit aucun compte à personne (sauf éventuellement son éditeur) qu'on réduit ses rapports avec son lectorat à une simple transaction, et les lecteurs à une position consumériste (= le lecteur paye, l'artiste dispose). Dans les faits, les liens sont autrement plus riches et immatériels que ça. Georges Martin s'exprime sur les réseaux sociaux, il tient un blog où il s'adresse à sa communauté et échange avec elle. Comme je le disais avant, il s'est aussi appuyé sur des fans pour l'assister dans l'écriture. Donc la relation se nourrit mutuellement, et les lecteurs apportent aussi des choses à GRRM sur le plan symbolique, intellectuel et personnel, bien au-delà du simple aspect financier. À partir de là, je crois qu'on peut dire qu'une relation de confiance et de respect s'instaure entre l'auteur et ses lecteurs et que les deux côtés doivent y travailler. L'objet de mon post n'est pas de déterminer si GRRM abuse, ni de juger son attitude envers les fans de son œuvre, mais simplement de souligner qu'à mon sens, en tant que public, on est légitime à nourrir certaines attentes envers les personnalités dont on apprécie l'œuvre, tant qu'elles sont formulées dans le respect et qu'elles n'interfèrent pas avec leur processus créatif et leur vie privée. Si on s'en tient à une vision verticale des choses où l'artiste nous fait profiter de son oeuvre et nous on doit juste être reconnaissants sans rien attendre de sa personne, pourquoi on se battrait pour faire reconnaître que l'homme ne peut être détaché de l'artiste ? C'est bien parce qu'on estime que les deux se confondent, qu'on attend d'eux non seulement du talent, mais aussi une certaine probité morale
Pour moi le lien artiste - public n'est pas unilatéral et la reconnaissance doit aller dans les deux sens. Pour revenir au cas Georges Martin, c'est précisément quand on dit qu'il ne doit aucun compte à personne (sauf éventuellement son éditeur) qu'on réduit ses rapports avec son lectorat à une simple transaction, et les lecteurs à une position consumériste (= le lecteur paye, l'artiste dispose). Dans les faits, les liens sont autrement plus riches et immatériels que ça. Georges Martin s'exprime sur les réseaux sociaux, il tient un blog où il s'adresse à sa communauté et échange avec elle. Comme je le disais avant, il s'est aussi appuyé sur des fans pour l'assister dans l'écriture. Donc la relation se nourrit mutuellement, et les lecteurs apportent aussi des choses à GRRM sur le plan symbolique, intellectuel et personnel, bien au-delà du simple aspect financier. À partir de là, je crois qu'on peut dire qu'une relation de confiance et de respect s'instaure entre l'auteur et ses lecteurs et que les deux côtés doivent y travailler. L'objet de mon post n'est pas de déterminer si GRRM abuse, ni de juger son attitude envers les fans de son œuvre, mais simplement de souligner qu'à mon sens, en tant que public, on est légitime à nourrir certaines attentes envers les personnalités dont on apprécie l'œuvre, tant qu'elles sont formulées dans le respect et qu'elles n'interfèrent pas avec leur processus créatif et leur vie privée. Si on s'en tient à une vision verticale des choses où l'artiste nous fait profiter de son oeuvre et nous on doit juste être reconnaissants sans rien attendre de sa personne, pourquoi on se battrait pour faire reconnaître que l'homme ne peut être détaché de l'artiste ? C'est bien parce qu'on estime que les deux se confondent, qu'on attend d'eux non seulement du talent, mais aussi une certaine probité morale