@Maadge
Merci pour ton message.
Concernant les structures privées et associatives, il y a plusieurs problèmes:
- le conflit d'intérêt: certaines structure s'occupent à la fois d'enquêtes pour IP (par délégation judiciaire) et de structures d’accueil. Le risque est que le traitement du dossier sera différent si le foyer est plein ou s'il y a de la place. Il y a une notion de rentabilité (le foyer doit être plein pour être rentable) qui ne devrait pas être lorsqu'on évalue "l’intérêt supérieur de l'enfant". Je ne dis pas qu'une AS choisit consciement de placer un enfant, je dis juste que ça devrait être totalement indépendant.
De plus si l'association ne fait que du placement d'enfant ne fait pas d'AEMO ou d'aide à la parentalité la "solution" du placement risque d'y être favorisé, à la place d'autres mesures qui seraient justement "dans l’intérêt de l'enfant" (je détaillerais après avec les motifs de placement)
A cela j'ajouterai les biais et préjugés que peuvent avoir les assistantes sociales et qui influencent les placements.
Et malheureusement les cas ou l'assistante sociale prend sa décision de suite et fait une "enquête" suivi d'un rapport à charge n'est pas rare. Le nombre de fois où le motif réel est un choix de vie (l'AAD, le végératisme, l'IEF) ou une pathologie (comme l'autisme) où les familles ont besoin d'aide et pas qu'on les déchire. Tous ces cas sont loin d'être exceptionnels.
Les motifs de placements sont, par ordre d'importance:
1) carences éducatives (maltraitance exclue) (50%)
2) difficultés psychologiques ou psychiatriques des parents (25%)
3) conflit familial (21%)
4) alcoolisme, toxicomanie (18%)
5) maltraitance (15%) ...
Ce qui frappe avec les motifs les plus récurrents c'est que la majorité sont des motifs d'accompagnement à la parentalité, de soins médicaux, de suivi psychologiques, d'AEMO ou de placement provisoire.
Pourtant 4 enfants sur 5 resteront placés jusqu'à leur majorité.
Enfin je trouve que c'est complètement ironique que le premier motifs de placement soit la carence éducative lorsqu'on voit ce qu'il se passe en vrai dans les foyers.
Je pourrais développer sur la psychologisation des parents, où ils finissent par être jugés "dépressifs" "instables" ou trop "émotifs", ayant une "relation fusionnelle" sans qu'il y ait une véritable évaluation psychiatrique de menée.
Ou encore que le "conflit familial" n'est pas un motif de placement. L'enfant souffre que ses parents se déchirent donc on va le retirer de sa maison, le couper de sa famille, de se amis, de son école, de ses activités extra-scolaires, de tous ses repères?
L'avis de l'enfant n'est jamais entendu alors qu'il devrait avoir son mot à dire. Un enfant peut préférer vivre avec un parent dépressif, même si c'est pas drôle, que de partir en foyer.
Pour le manque de moyen: le développement d'autres approches (comme des AEMO, du suivi en parentalité, des suivis psychologiques) permettrait de réduire les coûts car le placement coute très cher.
Mais c'est pas l’intérêt des structures qui sont rémunérées selon le nombre d'enfant placé.
Le problème de la décentralisation c'est qu'on se retrouve avec des acteurs et des enjeux différents dans chaque département et qu'on manque de politique nationale.
Enfin cette idée que les parents sont favorisés est fausse. Les parents qui se battent pour récupérer leur enfant n'ont pas du tout le même point de vu. Entre:
- les difficultés des démarches judiciaires, le juge qui les écoutent pas, le manque d'accès au dossier (comment te défendre de ce qu'on te reproche si tu l'apprend le jour de l'audience)
- Les visites supervisés ou une assistante va prendre des notes à rajouter dans un dossier à charge.
- Les remarques hallucinantes suite aux visites supervisées "mme parle trop" "mr joue pas assez avec son enfant".
- Les visites mises à des horaires de travail ou les visites annulé car l'AS est malade.
- L'interdiction pour les parents de dire à l'enfant qu'ils souhaitent être réuni, qu'ils se battent pour qu'il revienne à la maison. Je comprends l'idée de ne pas donner de faux espoirs à l'enfant mais d'un autre côté l'enfant doit se sentir tellement abandonné.
- Les menaces de supprimer les visites s'ils se plaignent de la prise en charge de leur enfant, s'ils constatent des coups ou des négligences.
- Le manque d'information, l'autorité parentale non respectée.
- Enfin: pas de suivi psy, pas de formation à la parentalité alors que les 3 motifs les + courants sont "carences éducative", "problème psy" et "conflit familial"...

On pourrait imaginer qu'un système qui favoriserait les familles ferait en sorte qu'elles soient réuni aussi vite que possible. Ce n'est clairement pas le cas.
C'est un système qui favorise les placements longs:
- les enfants ne sont pas adoptables même si les parents les ont abandonnés
- le lien parent-enfant n'est pas favorisé (1 visite d'1h par semaine, dans laquelle le parent est surveillé et ne peut pas dire ce qu'il ressent à son enfant ne permet pas d'entretenir un lien ou de dénouer des problématiques)
- les placements sont prolongés sur des motifs bancales
Édit: Je sais que mon post est long désolé mais pour ceux ou celles qui s'offusque si je parle de "business" je vous conseille le documentaire de zone interdite où l'on voit une association confiée un agrément de 4 enfants à des personnes dont elle ne vérifie ni l'identité, ni le métier, ni le antécédents, ni même si la maison est bien à eux.
Pour des accueils prolongés alors que l'association n'a même pas l'agrément.
Les familles peuvent avoir jusque 10000€/mois, mais bien sur l'asso s'est déjà servi au passage.
Si l'asso respectait son agrément et sa responsabilité de contrôle ça serait normal. Mais là c'est pas le cas.
Revoir votre programme Zone Interdite, c'est gratuit sur 6play
www.6play.fr