On ne va pas se mentir, me connaissant je ne réagirais pas super bien à ce genre d'attitude
(même si j'aurais sans doute plus de tact avec une personne proche). Par contre, je trouve ça un peu moyen d'attaquer sur le physique du gamin au lieu d'essayer de calmer le jeu autocentré du parent. C'est hors sujet, l'enfant n'est pas responsable de l'instant relou de sa mère, il n'a rien demandé, il n'a même pas conscience de ce qui se passe.
Enfin je sais pas, si quelqu'un avait voulu recadrer mon père quand j'étais plus jeune et que c'était parti en "ouais et puis Asphodel est moche", ça m'aurait fait vachement plaisir, en plus d'un sentiment d'injustice. Du coup, même si l'enfant n'a sans doute pas l'âge de comprendre un mot de ce qui se dit, pour moi c'est bof de le mêler à ça, par principe. Je me dis qu'en tant qu'adulte, on règle son problème avec l'adulte (frontalement ou pas, à la rigueur peu importe), mais qu'on ne fait pas le coup bas de s'attaquer à l'enfant pour toucher indirectement le parent. Ce n'est pas une chose ou un meuble qu'on érafle pour provoquer une réaction.
De toute façon, les moqueries sur le physique ne sont jamais une bonne idée, quel que soit l'âge et l'idée qu'on veut faire passer. Il n'y a jamais de justification acceptable pour ça (bon oui, sauf peut-être à une certaine période de la vie, si on en subit et qu'on veut contre attaquer les bullies sans avoir les outils pour le faire autrement, mais sinon...)
Bref, vouloir capter toute l'attention comme décrit dans l'article, je trouve que ça frise l'indécence et le manque de bon sens (quel que soit le contexte ou le prétexte, d'ailleurs), mais il y a d'autres manières de le faire savoir qu'en bashant l'enfant.
Quant à la question "il est beau mon enfant hein ?", on me l'a déjà posée (alors que mon entourage sait que je me fiche de donner une appréciation sur le physique de qui que ce soit et que seuls les enfants non-humains sont mignons à mes yeux). Dans ces moments là j'ai eu l'impression que la question ne m'est pas tant adressée et qu'on attendait pas réellement que j'y réponde. Les parents m'ont plus l'air de la poser pour eux-mêmes, pour le plaisir de s'extasier ou comme une façon de parler pour exprimer leur amour.
(Ou alors je suis complètement à côté de la plaque et je passe pour rustre de ne jamais rien avoir répondu à ça
).
En tout cas, je ne comprendrais pas l'intérêt de poser cette question au premier degré, surtout pour un nourrisson random qui ressemble encore à des millions d'autres, et sachant aussi à quel point l'affect joue dans l'appréciation (ou pas) du physique d'une personne. Ça a à peu près autant de sens que si je demandais très sérieusement "mon mec est beau hein ?" à quelqu'un qui n'a pas d'affect pour lui.
Si c'est premier degré, alors dans ce cas, ça fait sûrement partie des mécanismes tristement révélateurs des normes sociales : pourquoi ce besoin d'avoir autant la validation/l'approbation des autres ? (pour ce point c'est une vraie question, je n'ai jamais compris) et pourquoi faut-il forcément être "beau" ou "moche" (sachant que ça sous-entend trop souvent "correspondre ou pas aux standards de l'époque") ?
En comparaison, je trouve plus intéressant de m'intéresser vaguement aux progrès de l'enfant (pour le coup, on me dira peut-être que c'est encourager la norme de la performance et de "savoir faire ça à tel âge"), ce qu'il aime quand il commence à se forger ses propres goûts, les activités que ses parents font avec lui, etc. En soi ça ne change rien à ma vie. Je ne m'intéresse pas spécialement à l'enfant en tant que tel, mais il fait partie de la vie de l'adulte avec lequel j'ai des affinités et je trouve logique d'avoir un minimum de curiosité pour ce pan là aussi, même si ça ne me parle pas et que je n'aurais jamais d'enfant. Au même titre qu'un hobby, un nouveau job, un truc du quotidien ou whatever qui me passe complètement au dessus mais qui a l'air important pour mon proche.
Personnellement, je me fous un peu des conventions sociales, je n'en comprends pas la moitié et j'ai du mal avec cette idée de surprotéger les autres/devoir gérer leurs émotions à leur place, mais ça me paraît être la base de la réciprocité quand on tient sincèrement à quelqu'un. Je ne pourrais pas exiger de mes proches qu'ils m'écoutent parfois sur tel sujet qui ne les concerne pas si je ne sais pas faire la même chose de mon côté. Parfois oui, les discussions n'ont tourné en boucle qu'autour de l'enfant les premières semaines ; mais parfois elles ont surtout tourné qu'autour de mon déménagement, de mon couple ou d'une de mes fixettes chelou. Certaines préoccupations prennent prennent plus ou moins de place dans nos vies selon les périodes, ce n'est pas linéaire, ça influence forcément nos sujets de conversation. (Après si c'est vraiment too much, on n'a aucun souci à se le dire mutuellement et on ne le prend pas mal, le principal étant de rester dans l'honnêteté, dans une relation vivable pour les 2 parties et de ne pas tomber non plus dans le forcé, ce qui n'aurait pas de sens).