En fait, c'est un panneau "relous s'abstenir" qu'il faudrait (ou "personne qui mâche la bouche ouverte").
Parce qu'un bébé qui pleure dans une pièce fermée, ça m'insupporte (au sens auditif) autant que le type au téléphone qui parle très fort, que l'autre bourré qui sait pas se tenir ou que la personne qui regarde des vidéos sans écouteurs. Il faut du bon sens dans les deux sens : le droit à la considération c'est pas que pour ceux qui veulent du calme, c'est parfois aussi pour ceux à qui la situation échappe ou qui ne se sont pas rendus compte qu'ils dérangeaient.
Je suis un peu choquée de l'absence de sentiment de société (du très galvaudé 'vivre ensemble'). L'espace public c'est autant pouvoir réclamer du calme que pouvoir réclamer le droit d'être accepté comme on est. C'est aussi le devoir de considération des autres.
Les parents ne peuvent pas tous être dépeints comme des laxistes, simplement parce que leur gamin fait du bruit, se comporte mal un moment ou quoi.
Le calme - ou la politesse, vu qu'apparemment, ça semble lié - c'est pas uniquement un principe d'éducation : c'est aussi un trait inné de personnalité ou un état émotionnel. Les parents n'ont pas toujours 100% de contrôle sur leur enfant et la situation peut, à eux aussi, leur échapper.
Je ne suis pas non plus très au clair sur quoi penser de l'envie d'avoir des espaces calmes mais une chose est sûre : réclamés comme ils le sont à grands coups de stéréotypes, de jugement et d'individualisme, ça va jamais trop m'émouvoir je pense.
Il y a des enfants adorables et des adultes insupportables, le débat qui se joue entre CF et non-CF est dommage parce qu'il ne me paraît même pas pertinent (sauf quand il s'agit de juger durement les parents sans trop savoir de quoi on parle). En fait, tout le monde semble d'accord : il faut que chacun ait de la considération pour son environnement. Ok, mais c'est à double sens, on ne peut pas exiger de la considération quand on n'en pas soi-même, c'est tellement égoïste.
Certain.es sont insupporté.s par les enfants ? Très bien, et bien qu'ils prennent sur soi quand ils le peuvent, qu'ils s'insurgent quand ça dépasse leurs limites et qu'ils ne se vexent pas quand on vient leur dire de mettre des écouteurs ou de se moucher au lieu de renifler à longueur de temps. Et si ceux qui sont si catégoriquement contre les enfants dont le comportement est subitement chiant dans un lieu public et dont les parents ont l'air de s'en foutre (visiblement, la cible, c'est ça), se retrouve un jour à renifler dans un train et à se faire regarder méchamment parce que quand même les mouchoirs c'est pas difficile à trouver etc. ne se vexeront pas qu'au lieu qu'on leur donne un mouchoir, se voit exclure du wagon parce que ce seront des "wagons pour les détenteurs de mouchoirs".
En tant que future maman qui compte éduquer mon enfant pour qu'il soit tout terrain sans trop embêter les gens, je suis presque déjà blessée (alors que wtf) de lire autant d'individualisme sous-jacents aux messages. En fait, quand j'éduquerai mon gamin, limite avant de lui apprendre à se contrôler, j'espère que j'arriverai à lui apprendre un peu la compassion et la tolérance et de pas direct tacler les gens et de plus les vouloir dans leur petit espace vital parce qu'ils ont eu le malheur d'avoir, une fois, un comportement qui les a gêné.