Commentaires sur « Une semaine après mon terme, toujours rien » : Mélanie raconte son accouchement

[Gringo]

@Sophie L Prévenir oui, demander le consentement je ne vois pas l'intérêt car il se passe quoi si la patiente dit "non"? L'urgence primera et l'équipe passera outre, si on en est là c'est qu'on a pas beaucoup plus le temps que de dire "il faut, y a pas le choix".
Par contre prévenir: "la tête ne passe pas, je vais vous faire une épisio", ça on est d'accord c'est la base. Si la patiente ne voulait pas d'épisio elle devrait répondre quelque chose comme "on est vraiment obligé?", réponse "oui" et on coupe. Mais au final la patiente n'a pas vraiment le choix de la technique.

Néanmoins tu soulignes un point que je ne maitrise pas: si la patiente refuse qu'on l'aide pour son accouchement, que le bébé souffre puis meurt in utero, il se passe quoi? La patiente peut-elle être poursuivie? L'équipe médicale peut-elle/doit-elle passer outre le refus de la patiente et l'opérer en urgence pour réanimer le bébé?
Je n'ai pas du tout de réponse à ces questions.

 

[Membre supprimé 332225]

@Gringo En théorie, même pour prendre la tension d'une patiente il faut demander son consentement explicite (il me semble que c'est Martin Winckler, médecin allié du féminisme, qui l'a rappelé lors d'une interview).
Ça s'applique ici aussi.
Pour moi ce n'est pas compliqué de dire à une parturiente : "Votre bébé se présente mal, son coeur ralentit, il faut le faire naître le plus vite possible. Une épisiotomie facilitera l'expulsion, mais nous avons besoin pour cela de votre consentement. Nous vous le recommandons fortement". Ça prend 10 secondes, même pas.
Dans les cas de refus de la mère (s'il y en a), je ne vois pas trop comment serait la suite en effet. La mère devrait peut-être signer quelque chose... Ou en assumer les conséquences. Comme une personne responsable (ce qu'elle est).
Edit : orthographe

 

[Heather.]

@Gringo @Sophie L J'imagine qu'en cas de refus d'episiotomie on peut tenter d'autres techniques : ventouses, forceps, en dernier recours césarienne.
Cependant, quand bien même l'episio n'est pas un acte médical anodin, il me semble que dans une majorité des cas elle est moins lourde de conséquences qu'une césarienne, donc c'est à bien réfléchir ! Personnellement j'en ai eu une, bébé macrosome aussi, il n'arrivait pas à sortir. Il me semble que la sage femme ne m'a pas prévenu, mais comme elle a été géniale pour tout le reste de l'accouchement, je lui pardonne entièrement. Pour ce qui est du geste en lui même, c'était ça ou un accouchement plus médicalisé : elle avait déjà eu le médecin au téléphone je crois et si la poussée avait duré plus longtemps, il aurait dû venir (ce qui en soi n'est pas un problème, mais en général ça annonce le recours aux instruments). Au niveau de la douleur, j'ai eu très mal une dizaine de jours, c'était gérable avec des anti inflammatoires et très difficile sans. Cependant, c'est passé assez vite. A un mois post partum, c'était bien cicatrisé et on a repris les rapports avec mon copain ; à huit mois PP je n'en garde aucune séquelle.
Sans dire que l'episio est nécessaire en cas de gros bébé, car il y a aussi des femmes qui accouchent facilement de bébés de 4,5 kilos, je pense qu'elles sont tout de même plus fréquentes et justifiées - il faut bien que la tête passe...

 

[Lady Stardust]

La mère devrait peut-être signer quelque chose... Ou en assumer les conséquences. Comme une personne responsable (ce qu'elle est).

Je suis un peu perplexe : de quoi on parle quand on parle de "conséquences"?
Notamment si ça met en jeu le pronostic vital du bébé... (mais aussi les risques de handicaps lourds à cause de souffrance fœtale par exemple).
Qu'on choisisse de sauver la vie de la mère au dépend de la vie du bébé quand médicalement à l'accouchement c'est une question de vie ou de mort pour la mère, c'est tout à fait normal.
Par contre pour une intervention comme une épisiotomie, je ne vois pas bien en quoi la mère devrait être seule décisionnaire et pourquoi elle aurait légalement le droit de vie et de mort sur son enfant en cours d'accouchement dans le cas où l'épisiotomie est justifié par le fait d'éviter la mort du bébé ou la souffrance fœtale

J'ai googlé sur le sujet et il est dit dans plusieurs articles que le refus d'épisiotomie est possible mais dans des situations d'urgence vitale je me demande aussi quelles bases légales ça pourrait avoir (et du coup quid des autres types d'intervention type césarienne )

(Ce qui n’empêche pas de limiter au maximum le nombre d'épisiotomies, qui doivent être dûment motivées et êtres annoncées de manière claire, les stats sont assez hallucinantes, quand on voit que dans certaines cliniques y'a 1,5% d'épisiotomies et dans d'autres 60% )

 

[Membre supprimé 332225]

Je suis un peu perplexe : de quoi on parle quand on parle de "conséquences"?
Notamment si ça met en jeu le pronostic vital du bébé... (mais aussi les risques de handicaps lourds à cause de souffrance fœtale par exemple).
Qu'on choisisse de sauver la vie de la mère au dépend de la vie du bébé quand médicalement à l'accouchement c'est une question de vie ou de mort pour la mère, c'est tout à fait normal.
Par contre pour une intervention comme une épisiotomie, je ne vois pas bien en quoi la mère devrait être seule décisionnaire et pourquoi elle aurait légalement le droit de vie et de mort sur son enfant en cours d'accouchement dans le cas où l'épisiotomie est justifié par le fait d'éviter la mort du bébé ou la souffrance fœtale

J'ai googlé sur le sujet et il est dit dans plusieurs articles que le refus d'épisiotomie est possible mais dans des situations d'urgence vitale je me demande aussi quelles bases légales ça pourrait avoir (et du coup quid des autres types d'intervention type césarienne )

(Ce qui n’empêche pas de limiter au maximum le nombre d'épisiotomies, qui doivent être dûment motivées et êtres annoncées de manière claire, les stats sont assez hallucinantes, quand on voit que dans certaines cliniques y'a 1,5% d'épisiotomies et dans d'autres 60% )

Je suis d'accord, on parle bien de pronostic vital du bébé, avec conséquences potentiellement dramatiques. C'est un sujet lourd, la question ne se règle pas facilement.
Mais dans ce cas on admet qu'il existe un flou, lourd de conséquences aussi : à partir de quand peut-on se passer du consentement de la mère ? Urgence vitale ? Urgence face au nombre d'autres femmes qui doivent accoucher ? Libérer un lit, faire accoucher plus vite ? C'est pas une urgence vitale mais ça semble mieux pour le bébé ?
Les violences obstétricales découlent souvent de ce flou. Tu le sais comme moi, le corps des femmes est suffisamment réifié comme ça, partout, tout le temps.
Ça ne mériterait pas un effort de la part d'un obstétricien, d'une sf ou d'une infirmière ? "Nous donnez-vous votre consentement ?", c'est rien, c'est juste une phrase qui prend en compte un individu dans son entièreté.

C'est la loi Kouchner de 2004 qui parle de consentement explicite de la patiente, je m'en souviens maintenant (je l'avais mentionnée sur mon projet de naissance, justement pour ne pas subir une épisiotomie abusive).

 

[Lady Stardust]

Ça ne mériterait pas un effort de la part d'un obstétricien, d'une sf ou d'une infirmière ? "Nous donnez-vous votre consentement ?", c'est rien, c'est juste une phrase qui prend en compte un individu dans son entièreté.

Je suis tout à fait d'accord avec ça, mais il me semblait que la conversation avait dérivé, à la suite du post de @Gringo sur la question : et si la réponse à la demande de consentement en cas d'épisiotomie est "non"?

 

[Membre supprimé 332225]

Je suis tout à fait d'accord avec ça, mais il me semblait que la conversation avait dérivé, à la suite du post de @Gringo sur la question : et si la réponse à la demande de consentement en cas d'épisiotomie est "non"?

Bonne question.
Arriverait-il seulement ce que l'on redoute ?
Ou plutôt, est-ce que l'épisiotomie améliorerait réellement les chances de survie des bébés ?
La non-episio occasionne-t-elle un risque accru ?

 

[Membre supprimé 332225]

@Gringo @Sophie L J'imagine qu'en cas de refus d'episiotomie on peut tenter d'autres techniques : ventouses, forceps, en dernier recours césarienne.
Cependant, quand bien même l'episio n'est pas un acte médical anodin, il me semble que dans une majorité des cas elle est moins lourde de conséquences qu'une césarienne, donc c'est à bien réfléchir ! Personnellement j'en ai eu une, bébé macrosome aussi, il n'arrivait pas à sortir. Il me semble que la sage femme ne m'a pas prévenu, mais comme elle a été géniale pour tout le reste de l'accouchement, je lui pardonne entièrement. Pour ce qui est du geste en lui même, c'était ça ou un accouchement plus médicalisé : elle avait déjà eu le médecin au téléphone je crois et si la poussée avait duré plus longtemps, il aurait dû venir (ce qui en soi n'est pas un problème, mais en général ça annonce le recours aux instruments). Au niveau de la douleur, j'ai eu très mal une dizaine de jours, c'était gérable avec des anti inflammatoires et très difficile sans. Cependant, c'est passé assez vite. A un mois post partum, c'était bien cicatrisé et on a repris les rapports avec mon copain ; à huit mois PP je n'en garde aucune séquelle.
Sans dire que l'episio est nécessaire en cas de gros bébé, car il y a aussi des femmes qui accouchent facilement de bébés de 4,5 kilos, je pense qu'elles sont tout de même plus fréquentes et justifiées - il faut bien que la tête passe...

Moi j'ai attendu 6 mois PP avant de reprendre le sexe avec mon conjoint. Pourtant je n'ai pas eu d'épisio...
J'étais pas prête du tout !
Je pense qu'il faut vraiment qu'on s'écoute pour ça : reprendre au bout d'un mois (OMG j'avoue j'aurais pas pu, avec mes lochies et l'absence totale d'envie), 4 mois, 6 mois, un an... Reprendre le sexe non-penetratif...

 

[Heather.]

@Sophie L Totalement, ça me paraît tellement évident que je n'ai pas pensé à le mentionner mais évidemment il faut reprendre les rapports (avec ou sans pénétration) seulement quand on est prêt.e physiquement et psychologiquement et qu'on en a envie ! Perso mes lochies étaient terminées, je n'avais pas de douleur particulière et on avait tous les deux envie d'essayer. J'espère que mon message ne donnait pas une autre impression, c'était simplement pour souligner que les suites de l'episio n'ont pas duré très longtemps !

 

[Membre supprimé 332225]

@Heather. Non ne t'inquiètes pas, je ne doute pas que c'était ton choix autant que celui de ton copain.
Je regarde simplement à travers mon propre prisme et mon propre corps, et je me suis permis ce petit message parce-qu'il y a peut-être des femmes qui vont "un peu se forcer" et penser que ce n'est pas normal de ne pas avoir envie de reprendre la sexualité rapidement après l'accouchement. Le personnel soignant prescrit déjà une contraception à la jeune accouchée en suite de couches, à raison, mais le message peut être perçu comme une injonction...
Je sais que pour mon premier bébé j'écoutais des podcasts, dont un où la dame disait avoir pris son temps et avoir repris à 4 mois PP... Je m'étais alors un peu forcée à reprendre à 3 mois PP, mais ce n'était pas le moment.
Pour le deuxième, j'ai eu envie à ses six mois et je n'ai eu aucun scrupules !

Comme quoi, on est toutes différentes. L'important, effectivement, c'est l'envie.

 

[Membre supprimé 332225]

Et regardez le blog de Marie-Helene Lahaye, "Marie accouche là". Il parle épisiotomie, accouchement physiologique, isolement des femmes en PP, injonctions multiplies pesant sur les femmes et leurs corps... Et violences obstétricales.
Ce blog m'a fait faire un revirement mental à 180°, peu avant mon 1er accouchement. Il ne m'a pas épargné toutes les violences obstétricales, mais certaines assurément.

 

[Lizni]

Bonne question.
Arriverait-il seulement ce que l'on redoute ?
Ou plutôt, est-ce que l'épisiotomie améliorerait réellement les chances de survie des bébés ?
La non-episio occasionne-t-elle un risque accru ?

Il y a des articles là-dessus sur des sites un peu plus spécialisés qui indiquent qu'une déchirure (donc "naturelle") est préférable à une coupure chirurgicale car elle cicatriserait mieux. Martin Winckler en parlait (j'avais lu ça enceinte y'a 2 ans).
Et puis comme vous le dites à quel moment est-ce réellement une urgence vitale ? Car une episio c'est dans la plupart des cas pour le confort de l'accoucheur car ça prends trop de temps etc ... c'est encore et toujours un problème de nombres de soignants.
IL y a les recommandations et la réalité encore dans les hôpitaux.
Si certains arrivent à faire moins de 2% d'episio c'est qu'il existe des alternatives même en réelle urgence vitale.

Pour ma césarienne je m'en suis remise assez rapidement, je n'ai pas de délai à vous donner car situation particulière (je suis sortir en precoce avec mes agraphes pour rejoindre mon fils hospitalisé ailleurs), mais c'est sûr que 6 mois après j'avais repris les rapports (et vite arrêté pour préférer dormir )