Commentaires sur Vidéo : voici ce qui se passe vraiment dans votre corps pendant une césarienne, et c’est impressionnant

21 Février 2014
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@Nefertii pour compléter sur le fait que c'est généralement pas une anesthésie générale à moins que ça soit urgence ++, il y a quelques trucs à considérer qui font que c'est à mon avis plutôt positif:
- les gens ont généralement envie de se sentir présents au moment de l'arrivée de leur enfant, ce qui n'est pas possible sous anesthésie générale. Avoir une péri redosée bien fort ou une rachianesthésie permet de participer à son accouchement, entendre le bébé, éventuellement pouvoir faire du peau à peau directement, etc. À l'inverse, ça peut être assez traumatisant de se faire endormir dans un moment de grosse urgence et de se réveiller sans savoir ce qui s'est passé entre deux, ce qui est arrivé à son bébé, etc. Et je ne sais pas comment c'est en France, mais chez nous, un.e partenaire peut accompagner en salle d'opération quand on fait un topup de péri/une spinal, mais pas pour une anesthésie générale, et c'est toujours chouette pour le deuxième parent de pouvoir être là aussi, pouvoir éventuellement couper le cordon (si iel le souhaite), voir le bébé être pesé, prendre des photos pour la personne qui est sur la table, etc. C'est juste en moyenne un plus chouette moment pour tout le monde.
- une anesthésie générale sur une personne enceinte c'est plus galère que sur une personne pas enceinte
- les bébés sortent généralement en meilleur état quand on a pu éviter l'anesthésie générale
- après la césarienne, les femmes ont souvent plus mal plus vite quand elles ont eu une anesthésie générale, et c'est souvent plus difficile de bien contrôler leur douleur dans les 24h qui suivent parce qu'elles ne bénéficient pas de l'effet anti-douleur de tout ce qui peut être mis dans une péri/spinal. Avoir mal de base, c'est vraiment pas chouette, mais avoir mal alors que tu aimerais pouvoir t'occuper de ton bébé tout neuf, c'est encore pire.
- si on se rend compte que l'anesthésie régionale ne fonctionne pas/pas entièrement (soit quand les checks sont faits avant le début de la césarienne, soit parce que la personne rapporte des sensations/douleurs qui ne devraient pas être présentes pendant la chirurgie) on peut convertir en anesthésie générale.
 
23 Octobre 2017
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@lazaretto
Je comprends ton ressenti mais je ne suis pas du tout d'accord.
La douleur est quelque chose qui me fait très peur et que je cherche à éviter à tout prix. Je ne pense pas être la seule dans ce cas. Et il faut de tout dans ce monde.
Tu dis que les technologies anti douleur ne seraient proposées qu'aux riches mais je ne vois pas pourquoi. La péridurale est proposée dans tous les hôpitaux (enfin j'espère).
Et toutes les femmes ne rêvent pas d'un moment "magique" au moment de l'accouchement. Certaines veulent sûrement en finir le plus vite possible et aimeraient se réveiller avec le bébé à côté. Genre "je me suis endormie et le lendemain j'avais le bébé à côté."

Être découpée alors que je suis consciente serait un véritable cauchemar que je n'oublierais jamais par exemple.

Enfin j'ai l'impression que pour satisfaire une partie de la population (dont toi par exemple) on doit empêcher les innovations parce que c'est anti-naturel (désolée mais j'ai ressenti ton message comme l'accouchement c'est naturel, il ne faut pas brusquer la nature, notamment la partie c'est normal d'avoir mal etc.).

Dans un monde idéal celles qui ne veulent pas avoir mal auraient le choix de ne pas avoir mal et celles qui veulent accoucher chez elles dans leur baignoire pourraient le faire aussi.

Ça me rappelle les débats sur l'allaitement. "Le biberon c'est pas bon, ça pénalise celles qui allaitent et qui se sentent critiquées parce qu'elles doivent allaiter etc."
Et bien écoute il y en a qui préfèrent la facilité et qui ne veulent pas allaiter.
 
6 Mars 2015
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@Nefertii

Ça me gêne un peu, je n'ai vraiment pas l'impression d'avoir eu ce genre de propos. Quand j'ai écrit "magique" je parlais vraiment du mot qu'a posé une personne sur son vécu, je n'ai pas du tout ce vocabulaire pour décrire l'accouchement. D'ailleurs je n'envisage pas du tout mon accouchement comme un potentiel événement "magique", je pense que ça va être très intense, sûrement difficile, non seulement pour moi mais aussi pour mon bébé.

J'ai l'impression de passer pour une espèce de mystique, alors que même le terme "naturel" est rarement dans mon vocabulaire. Oui c'est "naturel" d'accoucher sans péridurale ou d'allaiter, mais c'est aussi "naturel" de mourir de certaines maladies qui se soignent très bien aujourd'hui. Donc jamais je n'utiliserai l'argument "c'est naturel donc c'est bien"...

Et dans l'histoire, c'est moi qui suis très terre à terre ; je ne parle pas d'une solution technologique qui par magie enlèverait la douleur sans aucun effet secondaire, je parle des conditions matérielles concrètes de grossesse des femmes. Quand il faut faire 2h de route pour aller à la maternité la plus proche, tu peux dans certains cas louper le coche, que ce soit trop tard pour avoir accès à la péridurale. Je pense qu'il faut aussi ne pas être franco-centrée, si une innovation médicale qui révolutionne l'accouchement est développée, ça va bouleverser les systèmes de santé dans le monde entier. Ce sont les femmes privilégiées et les femmes qui ont la chance d'être dans un pays avec une bonne sécurité sociale qui vont en bénéficier...

Je te rejoins tout à fait sur l'importance que toutes les femmes aient le choix, et puissent être dans des conditions de prendre les meilleures décisions pour elles et leur enfant. Dans notre pays, ces choix existent : la péridurale par exemple n'est pas une solution parfaite mais elle permet quand même de fortement diminuer les douleurs liées aux contractions. Pour autant, je pense que notre système de santé pourrait faire bien mieux pour accompagner les femmes enceintes et mettre toutes les ressources à leur disposition pour qu'elles aient réellement le temps et l'énergie mentale de se poser et de se demander "et moi, qu'est-ce que je veux ?"

Je ne pense simplement pas que l'option technosolutionniste soit pertinente dans ce cas. Les études montrent très bien à quel point le ressenti de la douleur liée à l'accouchement est variable en fonction du contexte (bienveillance/présence du ou de la partenaire, préparation mentale en amont, attitude du personnel médical, etc.) Une métaphore que j'avais trouvée intéressante est celle de la pénétration : en fonction du contexte, ça peut être la sensation la plus douloureuse comme la plus neutre (voire la plus plaisante mais là je n'idéalise pas assez l'accouchement pour pousser la comparaison jusque là XD). Si, comme c'est le cas dans notre culture, l'accouchement est présenté comme la pire expérience de douleur qui existe, l'anticipation peut automatiquement augmenter notre sensation de souffrance. Or, oui ça peut être une douleur insoutenable pour certaines, comme ça peut être bien vécu par une grande partie des femmes. On a toutes un rapport à la douleur différent, et nos corps réagissent tous différemment aux contractions, c'est pour ça que des solutions comme la péridurale et d'autres moins "médicales" existent et c'est tant mieux.

Je ne suis ni sage-femme, ni gynéco, ni pédiatre ni pédopsy, donc je serais très intéressée d'avoir des avis, mais ce que dit @A Kane me fait penser aux témoignages de dépression post-partum que j'ai pu lire. J'ai l'impression que dans de nombreux cas, ces femmes décrivent un sentiment d'étrangeté vis-à-vis de leur bébé, comme si elles avaient du mal à lier le foetus qui était dans leur ventre et l'être qui vient de naître. Est-ce qu'un accouchement "indolore", coupé de toute sensation, où la femme est presque dans un état d'inconscience, ne pourrait pas augmenter ce risque de ne pas réussir à faire le lien entre le bébé de l'intérieur et le bébé de l'extérieur ?

En tout cas l'idée d'une société où on parviendrait à supprimer la douleur me fait autant peur que celle d'une société où on pourrait supprimer la tristesse. C'est drôle parce qu'avant de tomber enceinte, je pense que je n'aurais pas du tout tenu le même discours, je n'aurais jamais cru vouloir essayer de me passer de péridurale par exemple. C'est vraiment chemin faisant, en me découvrant des forces et des faiblesses que je ne soupçonnais pas forcément, que j'ai déconstruit certaines choses. Et si j'opte finalement pour la péridurale je ne le verrais absolument pas comme un échec, j'espère simplement que ce sera ma décision et que je pourrai au maximum garder mon agentivité en la dosant comme je veux.

Ce serait intéressant d'enquêter auprès des personnes concernées (enceintes ou ayant accouché), pour leur demander leur opinion sur la question. D'après ce que j'ai lu et les témoignages que j'ai pu recueillir, quand l'accouchement est décrit comme un événement traumatisant c'est souvent lié à des facteurs extérieurs. Mais le moment de l'accouchement n'est pas forcément le plus difficile finalement, on me parle beaucoup de l'après, avec le corps physiquement éprouvé, toutes les attentes sociétales qui pèsent, la fatigue et l'angoisse face à un nouveau-né qu'on ne comprend pas, les changement dans le couple...

Bref, une innovation n'est jamais neutre et porte forcément des implications sociales, économiques, et un imaginaire. Dans ce cas, on serait dans un imaginaire où l'accouchement en tant que tel est un "problème" qu'il faudrait régler, alors qu'en améliorant les systèmes de santé le "problème" n'est plus du tout le même. On sait aussi que la surmédicalisation de la grossesse représente tout un business : la péridurale ou la césarienne sont des actes médicaux, alors qu'une femme qui accouche sans péridurale prive les personnels soignants d'un certain contrôle sur cet accouchement et rapporte peu aux cliniques et aux hôpitaux. Donc ce n'est pas anodin de pousser au développement d'une nouvelle solution technologique dans un monde où les services publics sont de plus en plus mis en difficulté.

Si on revient à la question de la souffrance, je pense par exemple aux douleurs de règle : il y a des médicaments qui existent pour mieux les vivre mais dans tous les cas ça reste un moment qui peut être fatiguant, et ça varie selon les personnes. Je préfère une société qui permette aux personnes avec utérus de se reposer 1 ou 2 jours dans le mois plutôt qu'une société qui nous mette à égalité avec les personnes n'ayant pas de règles en nous apportant des solutions médicales (qui auront de toute manière forcément certains effets secondaires). D'ailleurs, ça pourrait être contre-productif d'anesthésier totalement les douleurs de règle, puisque quand elles sont vraiment fortes on sait maintenant que ce n'est pas normal et que ça peut être pathologique. Donc comme le disait @Arsinoée on est dans un cas où la douleur est un indicateur important qu'il y a quelque chose qui ne va pas et qu'il faut consulter.

Edit : je rajoute juste que quand tu parles de "choisir la facilité", je pense que c'est un terme assez mal choisi. Je ne pense pas que le biberon soit toujours plus facile, chaque solution a ses avantages et inconvénients et chaque femme aura sa propre vision de ce qui est confortable pour elle et son bébé. C'est comme quand on parle d'accouchement par voie basse et accouchement par césarienne, il y a des avantages et des inconvénients dans chacune des méthodes, mais je ne pense vraiment pas qu'on puisse parler de "facilité" ni pour l'une ni pour l'autre... même dans le cas d'une anesthésie générale, comme ça a été dit, le post-partum peut être plus éprouvant physiquement.
 
Dernière édition :

Kettricken

Hate is always foolish. Love is always wise
13 Avril 2011
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@Nefertii J'ia peut-être loupé le passage où tu en parles mais la solution dont tu parles, en quoi diffèrerait-elle de la péridurale ? Parce que clairement, selon comment elle est dosée, la péridurale peut enlever toute douleur.
Moi j'aurais pu me rajouter une dose de plus par heure, mais même sans le faire, j'avais juste 5-10 un peu inconfortable en fin d'heure

Chaque accouchement est différent mais y a quand même une chose qui m'a marqué dans le mien : je m'attendais à de la douleur, de la vraie. Et en fait, tout le travail a été plutôt inconfortable que douloureux. Pas dans le sens où "who ça va, c'est que de l'inconfort" mais dans le sens où c'était une sensation différente de la douleur. Une sensation inconnue. Ca tirait partout, ça contractait de manière étrange...
Et ça a d'ailleurs participé à mon choix de prendre la péridurale : je me voyais me battre comme une guerrière contre la douleur et en fait, c'était juste pénible, pas douloureux

Attention, ça n'est que mon expérience de personne qui a pris la péridurale à 4. Plein de femmes de mon entourage ont effectivement eu (très) mal sans péridurale.
Mais j'en connais au moins une ou deux qui n'ont pas eu mal du tout pendant le travail et à peine pendant l'accouchement

Mais mon message était : c'est difficile de se représenter ce qu'est un accouchement (d'autant qu'ils sont tous différents). Mais tous ne sont pas douloureux en tant que tels
 

Kettricken

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DP désolée
Sinon je suis assez d'accord avec @lazaretto qu'en France, la première urgence serait d'avoir des maternités. Je vis en Belgique et je suis juste effarée quand je lis que votre gouvernement veut offrir des nuits d'hotels aux femmes en fin de grossesse pour être près d'une maternité. Parce que c'est bien connu que les accouchements ont tous lieu à la date prévue. Et que si c'est pas le premier enfant, le père doit rester à la maison et donc la femme sur le point d'accoucher reste seule.
Et ici en Belgique, il faudrait déjà permettre un congé pré-accouchement de plus d'une semaine (techniquement on peut, mais du coup ça diminue le congé post-accouchement). J'ai travaillé jusqu'à 5 jours avant mon accouchement, j'en étais fière mais a postériori je le regrette. Si y a bien un moment dans la vie où le travail s'efface, c'est la naissance et la mort (ne me lancez pas sur le fait qu'on n'ait pas de jours de congé pour aller aux enterrements de nos proches qui ne sont pas de notre lignée directe).

@Nefertii A la fois je comprends totalement la peur de la douleur, et à la fois cette idée de faire en sorte que la grossesse et l'accouchement ne soient pas un big deal... ben j'avoue que ça me fait un peu peur dans le sens où je craindrais que ça soit une excuse pour nous obliger à faire comme si de rien n'était et à rester 100% productives
C'est un truc que j'ai pas mal ressenti les 2 premières années de vie de mon fils : l'obligation aussi bien au niveau du boulot que de certains amis de faire comme si ok j'étais devenue mère mais c'est pas si important, on continue (à bosser, à sortir etc)
Du coup ça m'interroge un peu
 
21 Février 2014
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@Nefertii c'est intéressant ce que tu dis sur le fait de vouloir s'endormir, ne rien sentir et d'avoir le bébé dehors ensuite, parce que ça m'évoque beaucoup le "twilight sleep" qui a été beaucoup utilisé dans les hôpitaux aux USA pendant le 20ème siècle (des 1920's aux 1960's il me semble?). Ça avait été poussé en partie par des docteurs, et en partie par des féministes qui demandaient le droit à accoucher sans douleur justement, et ça consistait en un petit cocktail de meds (morphine et scopolamine si je me souviens bien) pour endormir et créer une petite amnésie qui faisait que la femme se réveillait avec son bébé à ses côtés. Le problème étant que, comme d'habitude quand on parle de femmes et médecine, on ne leur a pas laissé le choix, et nombreuses ont été les femmes traumatisées d'être assommées par les drogues, attachées au lit, et de se réveiller avec ce sentiment de "est-ce que j'ai vraiment eu mon bébé? est-ce que ce bébé est vraiment mon bébé?" que de manière anecdotique, j'ai entendu des femmes qui ont des césariennes sous anesthésie générale souvent partager (elles ne sont pas toujours traumatisées hein, même quand elles partagent ce ressenti, elles ont parfois bien vécu l'expérience globale, je trouve juste intéressant de voir que ça se retrouve souvent!). Il me semble que le twilight sleep a été abandonné en partie parce que c'était pas un cocktail de drogues ouf pour les bébés, ni pour les femmes, et parce que de nombreuses femmes n'étaient pas hyper contentes du processus.

@lazaretto à prendre avec des pincettes pcq c'est pas mon domaine d'expertise, donc ce que j'en sais, c'est principalement ce qu'on a vu à l'uni, en formation de base annuelle, et ce que j'ai pu glaner en bossant par çi par là avec des sf plus spécialisées, mais il me semble que les facteurs de risque principaux pour une DPP, c'est surtout d'être déjà vulnérable (problèmes de santé mentale existants, violences au sein du couple, partenaire inutile, situations de stress intense, etc.). Et il semblerait qu'on commence à distinguer ça d'un autre problème commun, qui est le postpartum PTSD (sachant que les deux peuvent être présents en même temps), et qui serait plutôt causé par une grossesse/accouchement qui est vécu comme traumatique. Et ce qui est intéressant, et rejoint la conversation plus haut sur l'importance de l'accompagnement, c'est que ce qui fait qu'un accouchement est vécu comme traumatique, ce n'est pas ce qui arrive en soit, mais typiquement la sensation de contrôle de la personne qui accouche, la manière dont elle se sent impliquée dans les décisions, dont elle perçoit avoir le choix, dont on communique avec elle, respecte son (absence de) consentement, etc. C'est tout à fait possible d'avoir un accouchement tout plein d'urgences obstétriques et de le vivre hyper bien si on est bien accompagné vs. un accouchement "simple" d'un point de vue externe qui est hyper traumatisant pcq l'équipe a été nulle. Bref, pour répondre à ta question initiale, il me semble que ce dont tu parles en mode "c'est difficile de connecter avec bébé", c'est plutôt un symptôme qu'une cause si ça fait sens?
 
23 Octobre 2017
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@lazaretto
Une amie a accouché il n'y a pas longtemps et elle a été très bien accompagnée par l'équipe et son conjoint (dit par elle). Toutefois elle m'a confirmé que ça avait été horrible, "une douleur que tu ne peux même pas imaginer" avant la péridurale. Et après la péridurale, la douleur s'estompe mais reste présente et elle a cru qu'elle allait faire un arrêt cardiaque au moment de pousser.

Je ne nie pas que ça doit être pire pour celles qui sont mal accompagnées ou qui doivent dormir à l'hôtel la veille mais il n'empêche que ça peut être traumatisant pour certaines personnes sans qu'il y ait un mauvais entourage.

De toutes façons je trouve que tout acte médical invasif sans anesthésie générale c'est similaire à de la torture et proche de pratiques d'un autre temps.
Quand j'apprends que certaines personnes se font enlever les dents de sagesse en cabinet je frémis. Même sans douleur, sentir qu'on t'arrache les dents... et pourtant il y a des gens qui ça ne semble pas déranger. Donc je comprends pourquoi certaines femmes soient OK avec la façon dont on met au monde les enfants au 21e siècle.

Par contre le fait qu'il y ait une avancée médicale dans un pays et pas un autre ne me semble pas être problématique. Oui dans les pays riches on est mieux soignés, il y a des appareils de pointe que ne peuvent pas se permettre des hôpitaux des pays pauvres et des médecins sûrement mieux formés.
Toutefois ce n'est pas parce que les pays pauvres ne peuvent pas se permettre une nouvelles technologie qu'on doit retarder nos avancées. A moins que j'aie mal compris ton propos?

@Kettricken
En soi, retirer la douleur d'un acte pourrait rendre la récupération plus facile et peut-être que la reprise du travail ne serait pas aussi pénible. Maintenant c'est pas la douleur post-partum qui empêche quelqu'un d'être au top de sa forme mais le fait de devoir s'occuper d'un bébé h24.
Rendre l'accouchement indolore ne changera rien en ce point donc je ne vois pas pourquoi la société attendrait plus des mères.
Et je ne suis pas d'accord sur la pression mise sur les mères, enfin j'ai l'impression que c'est l'inverse. Mais on n'a peut-être pas le même ressenti. Certaines mères se plaignent d'avoir été abandonnées par leurs amies mais leurs amies célibataires ne sentent plus incluses non plus, plus les mêmes sujets, sûrement plus les mêmes peurs ni les mêmes aspirations. La fracture est des deux côtés pour ma part.

@A Kane
Je ne comprends pas pourquoi il faudrait absolument comparer toute pratique avec sa version maléfique du passé. Si jamais les vaccins avaient été utilisés de manière diabolique par le passé, refuserait-on aujourd'hui tous les vaccins?

Je n'ai pas de solution à la grossesse et l'accouchement sans douleurs, je ne suis ni chercheuse ni scientifique mais j'ose espérer que la médecine ne se repose pas sur ses acquis et ne cherche pas à trouver de meilleures solutions pour le futur parce qu'on a déjà un truc qui marche plus ou moins. J'espère qu'on cherche toujours.
 
24 Janvier 2013
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De toutes façons je trouve que tout acte médical invasif sans anesthésie générale c'est similaire à de la torture et proche de pratiques d'un autre temps.
Sauf que l'accouchement en soi ce n'est pas un acte médical invasif. Justement, on se rend compte que plus on médicalise (sauf si la grossesse est pathologique bien entendu) et plus on augmente la morbidité. ça me parait compliqué d'inventer quelque chose qui enlèverait toutes forme de douleurs sans que ça ralentisse l'accouchement et que ça maintienne les contractions à l'intensité voulue :hesite:
Cela dit, un médecin dans une clinique privée qui accepte de faire une césarienne de confort sous anesthésie générale ça doit se trouver :hesite:
 
6 Mars 2015
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@A Kane

C'est super intéressant, merci d'avoir pris le temps de me répondre !

@Nefertii

Je ne dis pas du tout qu'il faille arrêter d'améliorer les choses ici parce que d'autres pays n'y ont pas accès. Je dis que dans une configuration avec des ressources limitées (en temps, en argent, en nombre de cerveaux disponibles), je préfèrerais qu'on ne disperse pas les efforts et qu'on se concentre sur le fait de rendre notre système de santé plus égalitaire et notre monde du travail plus adapté aux femmes enceintes et ayant accouché. Je vais encore faire une métaphore foireuse, mais les efforts déployés à trouver des solutions technologiques de substituts aux pesticides peuvent aller à l'encontre de changements systémiques, de reconception plus large des systèmes productivistes agricoles. Je ne crois pas qu'on puisse faire les deux à la fois.

En fait je comprends tout à fait ce que tu dis sur la douleur, d'ailleurs j'ai détesté me faire enlever les dents de sagesse par anesthésie locale et j'aurais largement préféré être endormie XD Jusqu'à mes 14/15 ans je mettais de la crème anesthésiante avant mes prises de sang, bref clairement je ne me définirais par comme une guerrière ! mais j'ai l'impression que certaines expériences de vie (palu par exemple ou différentes chutes un peu violentes parce que je ne suis pas douée) m'ont permis d'avoir un tout petit peu moins peur et de relativiser même si je reste assez douillette.

Personne n'aime souffrir mais je vois que dans ton cas il y a un rapport particulier à la douleur, que tu perçois comme quelque chose d'insurmontable. J'espère ne pas être maladroite et n'hésite pas à me rembarrer si je le suis, mais est-ce que cette appréhension forte que tu as ne pourrait pas faire l'objet d'un travail au niveau psychologique ? Même avec les avancées médicales dont on bénéficie actuellement, il n'y a pas de solution parfaite contre la souffrance, elle peut être limitée mais elle existe toujours. Et même le jour où on arrivera vraiment à la faire disparaître, je reste persuadée que ce ne sera pas sans contrepartie. (l'exemple de l'anesthésie générale dont parlait @A Kane, qui peut rendre la récupération plus difficile notamment) Rien ne sera jamais absolument parfait, on est toutes faites différemment et même une super solution contre la douleur peut moins bien marcher le jour J sur telle personne, ou ne pas être mobilisable pour plein de raisons différentes ; quand des êtres vivants sont impliqués il y a toujours de l'imprévu, des choses qu'on ne contrôle pas. C'est pour ça que dans tous les cas, quel que soit le type d'accouchement souhaité par une personne, ça semble important de se préparer physiquement et psychologiquement à l'intensité de ce moment.

(et au sujet du postpartum, il y a bien un réel effet physique sur les femmes au-delà du fait d'avoir à s'occuper d'un bébé : il faut se remettre des points de suture, d'un éventuel déchirement, des hormones en pagaille, le corps doit se remettre en place après avoir vécu une transformation sans précédent... c'est pour ça que dans certaines cultures, la femme ne fait plus rien pendant 1 mois, on lui file son bébé pour qu'elle l'allaite mais c'est la famille qui s'occupe de tout)
 
28 Août 2020
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@Nefertii
"En soi, retirer la douleur d'un acte pourrait rendre la récupération plus facile et peut-être que la reprise du travail ne serait pas aussi pénible. Maintenant c'est pas la douleur post-partum qui empêche quelqu'un d'être au top de sa forme mais le fait de devoir s'occuper d'un bébé h24." (je copie colle car je ne sais pas comment faire une citation)

je ne suis pas d'accord avec cette phrase, en fait je pense que c'est même l'inverse:
A l'instant où le bébé sort, la douleur cesse (je parle hors médicalisation) et en post partum tu as quelques contractions gérables avec du doliprane ; par contre si tu passes par une césarienne avec anesthésie générale comme tu le proposes pour ne pas souffrir, effectivement sur le moment tu ne sentiras rien mais par contre les douleurs de la reconstruction et de la cicatrice vont durer plusieurs mois voire plusieurs années chez certaines femmes.

Donc au final je ne vois pas l'intérêt d'un point de vue uniquement de limitation de la douleur.
La douleur peut aussi être causée par les déchirures ou les interventions externes type épisio mais encore une fois le meilleur moyen d'éviter tout ça c'est de limiter la médicalisation. Plus ça se passe physiologiquement plus il y a de chance que la récupération soit hyper rapide et sans douleur sur les jours/semaines qui suivent.

ça peut te paraître contradictoire mais au global si ton objectif est la limitation de la souffrance, il vaut mieux avoir mal quelques heures en ayant des outils pour gérer et ensuite une super récupération que vouloir absolument tout enlever et risquer des complications plus douloureuse sur le long terme.
 
8 Avril 2022
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A toutes, merci pour ces discussions très riches !
Pour avoir été réveillée pendant qu'on m'operait, j'avais une trouille bleue avant d'y aller, mais pendant la préparation au bloc j'ai parlé avec l'infirmière, la sage-femme et l'anesthésiste, c'est eux qui sont de ton côté du (très grand et très opaque) rideau. Ils m'ont passé de la musique que j'avais choisie et étaient super gentils.
En plus de ça, j'avais demandé beaucoup de discrétion aux médecins car j'ai le vocabulaire donc j'avais peur d'avoir des images mentales traumatisantes gravées pour toujours. Ils ont très bien respecté ma demande, je n'ai presque rien entendu. A part l'épisode flippant, ça s'est très bien passé et je n'ai presque rien senti (zéro inconfort et zéro douleur). L'anesthésiste était aux petits soins, il m'expliquait les gestes de façon très délicate et gérait mon état général fragile.

La récupération post-op était aussi rapide (1h environ pour bouger à nouveau) et pas spécialement douloureuse. C'est le post partum qui m'a fait douiller par contre (tranchées et cicatrisation) mais les sages-femmes me donnaient tout ce dont j'avais besoin.

À l'inverse, ça peut être assez traumatisant de se faire endormir dans un moment de grosse urgence et de se réveiller sans savoir ce qui s'est passé entre deux, ce qui est arrivé à son bébé, etc.
Justement, à côté de moi, une dame se réveillait d'une césarienne code rouge (anesthésie générale), morte de peur et sous l'effet des sédatifs, demandait encore et encore où était son bébé et s'il était vivant. L'angoisse la plus totale. (Il allait bien).

Donc à choisir je garde ma rachi-anesthésie.

Quand j'apprends que certaines personnes se font enlever les dents de sagesse en cabinet je frémis
Hihihi on m'a retiré
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En cabinet. Ce n'est pas très agréable mais pas si traumatisant, SAUF
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En fait un stomatologue m'a dit que c'est beaucoup moins traumatisant physiquement en cabinet car le dentiste est obligé de faire attention.
Mais ce n'est pas toujours possible, et ça fait vraiment peur avant et pendant.
 
30 Septembre 2021
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@Nefertii perso, je suis un peu comme @Kettricken je n'ai pas beaucoup eu mal avec la péridurale. Pour mon premier accouchement, j'ai eu mal avec les contractions, mais ce n'était pas insurmontable, et surtout, ce n'était pas une douleur aiguë, qui pour moi est réellement atroce. Les contractions, c'est très puissant, tes muscles travaillent à fond, ça fait mal, mais il y a vraiment un côté gérable, je trouve.
Alors qu'à côté, j'ai vécu aussi une colique néphrétique et un ongle incarné traité à vif, et c'était bien plus atroce en terme de ressenti.
Sur mon deuxième accouchement, réalisé en déclenchement et où j'ai eu la péridurale très tôt, je n'ai pas eu mal du tout. Donc comme certaines de mes VDD, je pense qu'on y est déjà presque, à l'accouchement sans douleur avec la péri. Sachant qu'en ce qui me concerne, j'ai pu pousser et la péri a duré bien après qu'on m'ait recousue (juste un point), donc je n'ai pas eu mal à ce moment-là non plus.
Après, j'ai eu la chance d'avoir des péris qui ont marché, et je sais que ce n'est pas le cas pour toutes les femmes. En plus, je pense avoir un seuil de tolérance relativement élevé à la douleur.

Cela dit, je trouve intéressant de continuer à chercher des moyens d'améliorer l'accouchement et le ressenti des femmes, mais je ne suis pas certaine que ça passe par davantage de "gestion" de la douleur. J'ai l'impression que les outils actuels sont finalement assez maîtrisés.

Et je rejoins @Bulldo, le problème des césariennes, c'est la douleur post-partum donc je ne suis pas certaine qu'on y gagne en terme de gestion.

Sinon, perso, je n'ai pas trop eu mal pendant mes accouchements, mais alors les tranchées, ça, je ne m'y attendais pas et ça fait bien douiller :cretin: Heureusement que le doliprane existe.
 

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