Exprimer cette souffrance qui te ronge, c'est le premier pas sur le chemin de la guérison. Et tu n'as pas de honte à avoir. Ce n'est pas parce que tu n'as pas fait à ce moment là ce que tu penses aujourd'hui que tu aurais dû faire que tu dois te flageller pour cela. C'est toujours simple, après coup, de se dire "j'aurais dû". Mais dans le feu de l'action, ce n'est jamais évident.
Je suis sans doute pas la personne la plus qualifié pour t'apporter du soutien ou te conseiller (edit : et en effet, jorda l'a très bien fait juste au-dessus de moi.), alors je n'en dirais pas plus, je te souhaites seulement d'arriver à dépasser cette difficulté, même si cela peut prendre du temps. Mais tu peux le faire, ne laisse pas la fatalité gagner.
Je suis toujours simplement impressionné, tout comme sinae, de ce que la pression et les normes sociales sont capable de produire. Que ce soit côté fille ou côté garçon, d'ailleurs. Au final, on en reviens toujours à l'éducation.
Par rapport à ça, j'aimerais témoigner rapidement aussi. En tant que garçon, j'ai été élevé dans un environnement plutôt respectueux et positif, mais cet article (comme un paquet d'autres, notamment sur madmoizelle) m'ont permis de compléter ma vision sur toutes ces notions (et, rétrospectivement, de combler un gouffre béant, je trouve). Et m'a beaucoup aidé à être vraiment en accord avec mes principes dans mes relations sentimentales. Et même si des fois c'est compliqué, que les injonctions et normes sociales se glissent parfois insidieusement dans les paroles et les actes, même si il m'est arrivé (et m'arrive encore) de me trouver parfois dans cette fameuse zone grise (d'un côté ou de l'autre d'ailleurs), je suis plutôt content de ce que je suis aujourd'hui et c'est en partie grâce à de tels articles.
Témoignage bis, wombo combo : récemment, j'ai un ami assez âgé (bientôt 30 ans) qui était toujours vierge. Gros complexe pour lui (pression sociale, bonjour !), renforcé de façon plus ou moins fréquente par certains de ses amis. Et lors d'une soirée en ville, ses amis ont passé une bonne partie de la soirée à dire que le lendemain, il ne serait plus puceau car ils allaient lui payer une prostituée. Sortie en boite, alcool, toujours est-il qu'à la sortie, ils y sont allés. Je sais que mon ami doit être soulagé d'avoir enfin brisé ce tabou, mais en même temps je suis pas convaincu qu'il en aie réellement eu envie, réellement voulu que cela se passe comme ça. Ce genre de discussions étant encore plus dur à aborder entre mecs qu'entre filles, je n'ai pas pu en parler avec lui, mais je crois qu'on tombe en plein dans cette histoire de zone grise, de consentement et de pression sociale.