J'ai un témoignage également, j'ai besoin d'en parler car quand j'ai raconté l'anecdote à ma mère et à mon psy, ils ont à peine sourcillé. Alors que quand je l'ai raconté à ma meilleure amie elle m'a dit que j'avais été violé. Du coup c'est dur, car personnellement j'ai vraiment ce sentiment et parfois je pleure, je fais des crises d'angoisse, mais mon propre psy et ma mère en ont rien à faire.
C'était un vieil ami cela faisait 6 ans qu'on se connaissait. Pendant 5 ans nous avions vécu dans la même ville, mais cette année j'étais monté à Paris pour poursuivre des études différentes. Cela ne s'est pas très bien passé, je suis tombée dans la dépression, des merdes me tombait sans cesse dessus. Je suis devenue insomniaque, j'ai même fini à l’hôpital psy à cause d'une TS, je suis tout de même sorti très vite, je détestais l'endroit, je me sentais shooté et je me faisais sans cesse draguer par d'autre patient, bien plus atteint que moi sur le coup. Je suis sorti avec un traitement pour la dépression et mon insomnie. Mes problèmes d'insomnie ne se sont pas améliorés et un soir j'en ai pris trop. Je suis tombé dans une phase hallucinogène dont je ne me souviens plus même à présent. J'ai juste la preuve d'avoir appelé cet ami, quand je l'ai rappelé je l'avais visiblement lourdement dragué, ce qui ne me ressemblait pas et de plus je n'avais aucun attirance amoureuse pour lui.. J'ai supplié de plus en parler, en disant que je n'étais pas clair, mais il insistait. J'ai donc décidé d'ignorer ses appels jusqu'au jour ou je me suis dit qu'il devait avoir compris. Moralement je n'allais pas encore bien et il m'a proposé de lui rendre visite, mais j'avais un peu peur de comment notre rencontre pouvait tourner, donc j'ai plutôt proposé de l'inviter dans ma ville en terrain neutre pour un après-midi. Là de nouveau il a remis sur le tapis le sujet d'une possible relation, de nouveau j'ai dit non, que j'avais dit des conneries et de nouveau je l'ai quitté, puis évité.
Puis un jour ma petite soeur que j'adore a eu besoin de mon aide, elle habite la même ville que mon ami. Je lui dit que je vais l'aider et je pense à mon ami. Je culpabilise un peu, je me dit que j'ai été une mauvaise amie, je me dit qu'on peut aller boire un verre ensemble, là encore sur un terrain neutre, car j'ai peur qu'il insiste encore une fois. J'arrive donc dans la ville ou il habite et il m'attend à la gare. Je propose d'aller boire un verre à notre bar préféré, il me dit qu'il ne veut pas et qu'il préfère aller chez lui. Je me sens un peu gênée, mais je ne pense pas qu'il va insister, ça fait 5 ans qu'on est ami je le connais, il fanfaronne beaucoup, joue un peu les matchos, mais au final ne va pas plus loin.
Une fois arrivé chez lui j'essaye d'orienter la conversation sur lui, pour éviter de parler de moi, je ne suis pas encore très bien dans ma peau, voir pas du tout bien encore, je ne veux être déprimante, mais lui pousse la conversation vers moi. Au bout d'un moment il me dit "On devrait faire l'amour". Petite explication j'étais une vieille vierge de 24 ans, pas parce que je n'ai jamais intéressé personne, loin de là, mais par ce que je me suis toujours sentie mal dans ma peau. Je dis non une première fois, il pose sa main sur ma cuisse, je le repousse il insiste, il dit que je serais débarrassé de ma virginité, il essaye de toucher mes seins, je dis non que je ne veux pas et cette fois je me lève pour me mettre hors de sa portée. Il se lève et se colle à moi et il insiste encore, je dis non plusieurs fois, puis lasse je finis par céder. Tout le long qu'on l'a fait j'ai fermé les yeux et un moment j'ai dit que cela suffisait en m'écartant, car je n'avais aucun plaisir et il m'a rattrapé par les hanches en disant encore deux minutes, sur le coup je me suis juste dit plus que deux minutes. Ensuite nous nous sommes quitté, j'ai rejoins ma soeur, il m'a envoyé des sms car il voulait boire un verre, j'ai refusé. Je me sentais mal, je n'étais plus vierge, je n'avais pas cédé pendant tant d'année, je n'étais donc pas une "fille facile", il savait que j'étais très déprimé, il était mon ami, je lui en avais parlé, il savait aussi que je sentais coupable de ne pas être une bonne amie, je lui avait dit aussi. Bref je me suis sentie manipulé par ce vieil ami, le genre d'ami qu'on fini par croire qu'ils vont rester. De plus à la fin de notre relation il m'avait dit être content d'avoir passé le cap avec moi, que ça faisait 90 % des filles qu'il fréquentait avec qui il l'avait fait, ça faisait tellement défi à la con, alors que j'étais au fond du trou dans mon estime de moi et qu'il le savait.
Le soir j'en ai parlé à ma meilleure amie qui avait aussi été violé par son ex, elle m'a rassuré je ne me faisais pas de délire. Ce qui est dur c'est que ma mère voit ça comme un truc pas si grave, je ne suis plus vierge, je dois êtres soulagé, quand au psy comment suivre une thérapie avec si il ne voit même pas ou cela blesse, je me demande sérieusement si je devrais pas en changer.
Je me sens si mal aujourd'hui, je me trouvais déjà trop gentille, trop fragile pour affronter le monde et cette expérience m'a comme confirmé mentalement cette incapacité à faire face à un monde de requin. Bref je sais qu'il y a pas de réponse, mais je voulais juste raconter cela une dernière fois, car j'ai trop honte pour le raconter à une autre personne que je connais.