lysalice;4124429 a dit :Je suis globalement d'accord avec l'article (j'aime particulièrement le passage à la fin avec toutes les phrases du style "si les noirs étaient ils ne subiraient pas de racisme" etc... c'est une bonne méthode pour montrer à quel point la culture du viol est présente et néfaste).
MAIS une chose qui me frappe toujours c'est que :ok la faute est toujours à 100% la faute du violeur qui est un malade et bien sûr on a la droit de s'habiller comme on veut, aller où on veut, boire ce qu'on veut, etc. Et c'est affreux de toujours se demander ce qui pourrait arriver à cause de l'existence de ces gars! Mais malheureusement on ne vivra pas (ou en tout cas pas avant longtemps) dans une société dans laquelle le viol n'existe plus/très peu. Donc pourquoi ce serait mal de rappeler aux filles que, même si le risque sera toujours là, on peut le diminuer en ne buvant pas jusqu'au point de ne plus savoir marcher, ne rentrant pas seule à pied à 4h du mat' etc...
En résumé: il faut toujours blâmer le violeur et pas la victime, quelque soient les circonstances, mais il faut aussi être consciente des facteurs influant sur le risque (qui reste toujours présent mais peut-être minimisé).
Oui mais en fait je crois que le fait que boire augmente les risques, ça, toutes les filles le savent... ainsi que leurs amis masculins, ainsi que leurs parents, ainsi que les flics qu'elles vont rencontrer si elles souhaitent porter plainte, éventuellement les médecins aussi, et puis même parfois certains psychologues.
Je pense que tout le monde a bien intégré cette idée mais l'idée que c'est le violeur qui a provoqué cette situation c'est carrément plus difficile à faire entendre aux gens, voire carrément impossible, à en croire certains, ce sont les violeurs qui sont des victimes passives de l'alcoolisme des jeunes filles.
(cf : steunbenville par exemple (j'insiste sur le fait que c'est un exemple mais que si tu fais une rapide recherche sur le web tu te rendras compte que ce n'est pas un fait isolé).
Le truc c'est que de toute façon, il y a toujours une bonne raison pour accuser une fille qui se fait violer, ou en tout cas de rechercher des raisons qui fait qu'elle aurait provoqué la situation. Même si elle a 11 ans. Même si elle était face à 15 gars. Même si certains d'entre eux étaient déjà condamnés pour violences graves (oui mais elle portait du maquillage!). Même si elle se suicide après coup (bah ouai elle a pas assumé quoi!), n'ayant pas supporté le harcèlement subi. (c'est encore un exemple parmi tant d'autres et pendant que j'y pense, c'est pareil en France (accuser une gamine de 13 ans d'être "une fille facile incapable de dire non" moi je trouve ça un peu hypocrite mais bon...).
Tout ça pour dire que je ne sais pas s'il faut sensibiliser les gens sur l'alcool puisque ça dirait qu'il y a des situations où il est plus légitime de se faire violer, alors que non.
Ca présente un mécanisme par lequel le viol apparaitrait (qui "jaillirait" de la femme en fait) qui est complètement faux.
Mais si des femmes se font violer en étant alcoolisées, c'est parce que contrairement à ce que nous dicte notre imaginaire, les violeurs sont parmi nous. Le mythe de la femme avec une jupe courte dans une ruelle attaquée par un psychopathe qui vit dans les poubelles est faux. On le sait. Les viols sont commis à plus de 80% par des proches de la victime.
C'est peut-être à ces personnes là (et qui doivent penser qu'elles sont innocentes et ne feraient jamais ça) qu'il serait intéressant qu'elles n'ont pas plus le droit de se taper leur amie/copine/petite copine/connaissance/copine du meilleur ami quand elle est saoul.
Sinon le problème ne se résoudra jamais.