J'ai pas eu le temps de regarder toutes les réactions à ton post, et je m'excuse des répétitions éventuelles.
C'est exactement ce dont on parle : quand on en vient à se demander "est-ce que j'ai bien été violée ou étais-je indirectement consentante ?", c'est qu'il y a
un réel problème de culpabilisation des victimes.
"comment aurait-il pu savoir que je ne voulais pas" ?
Quand quelqu'un est consentant, c'est évident. Sinon, si on a un doute parce qu'on est trop bourré on n'y touche pas. C'est simple.
Dans la réalité, un très grand nombre de victimes de viols ne se débat pas, surtout sous l'emprise d'une substance ou parfois lorsque le choc est trop brutal ; d'autres facteurs aussi peuvent jouer. Peu importe, ça reste du viol.
Notre société a tendance à "relativiser", pour mieux fermer les yeux sur une réalité qui fait froid dans le dos, tant dans la quantité que dans le traitement des victimes. Un petit exemple, pour ceux qui ont vu "Polisse"
(un film que j'ai trouvé détestable mais après, ça n'a rien à voir), cette scène où la flic se marre et dit à une jeune fille
"
non mais on ne suce pas pour un portable"
Ce qui dans la réalité serait d'une violence incroyable envers la victime, non considérée comme telle.
Quand j'ai été formée en prise en charge des victimes, et principalement sur les victimes d'agressions sexuelles, on m'a dit que la première chose à faire quand quelqu'un vous parle de viol, c'est de répondre. "Je te crois". C'est dingue l'impact de cette toute petite phrase pour une victime.
Parfois au boulot, j'ai entendu des aberrations telles que
"attention, c'est très grave ce que tu dis, si tu mens papa/tonton/lemonsieur va aller en prison, tu vas détruire sa vie, es-tu bien sûre ?"
"est-ce que c'était VRAIMENT un viol ? on sait comment vous êtes les jeunes en soirée hein. Allez, dis moi la vérité, il t'a jetée et tu te venges ? "
Merde quoi. Les filles, ça n'est JAMAIS de votre faute. Même si vous vous promenez à 4h du matin dans un quartier chaud, bourrée, en porte-jarretelles avec écrit en gros sur vos seins "JE SUIS UNE CHAUDASSE", il n'y a rien qui puisse justifier une agression sexuelle.
Mais certes, que l'on cautionne ou pas, pour se protéger dans cette société malheureusement on en vient à changer nos habitudes, nos fringues ou nos horaires de sortie. Bien que ça ne soit pas à nous de changer quoique ce soit, c'est évident. De toute façon, un agresseur sexuel a toujours une belle excuse, même quand il s'agit d'enfants.
Petit rappel purement formel sur le viol :
« Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui, par violence, contrainte, menace ou surprise, est un viol. » Article 222.23 du Code pénal.
@ielosubmarine Si tu n'es pas en possession de tes moyens, tu es sous contrainte, ou surprise. C'est donc un viol.
Mettre un mot sur un malaise physique et psychologique, c'est un grand bouleversement et à partir de maintenant, ça risque de changer beaucoup de choses.
Si tu as besoin de savoir où te diriger pour t'aider à surmonter tout ça, pénalement, physiquement, ou psychologiquement, je t'invite à me contacter en message privé et je te redirigerai vers des professionnels adéquats.