"Venus d’une rude contrée de l’Europe de l’Ouest, nos idoles s’adressaient à nous dans un dialecte ancien et incompréhensible" ça va c'est pas des Russes de Sibérie non plus, c'est le pays d'à côté
Plus sérieusement, j'avais jamais décroché, ça fait toujours la même chose de les écouter 10 ans après (oh putain
) et je connais toujours les textes par coeur (mais mieux prononcés maintenant).
Et la raison pour laquelle j'ai jamais oublié, jamais décroché, c'est parce qu'ils sont un des piliers fondateurs de ma vie, et que je songe très sérieusement à leur écrire pour le leur faire savoir...
Life ! scroll si tu t'en fous
Depuis mon CM2 j'avais été initiée à la langue allemande, sur laquelle j'ai bondit en quatrième dès que j'ai pu la reprendre (mon collège faisait pas bi-langue et ça commençait à peine).
Un beau jour une copine me fait écouter ce groupe allemand que je ne connaissais que pour l'avoir croisé dans une page double de mon Fan2 (ou quelque merde en papier de l'époque) quelques semaines avant. J'avais sautillé jusqu'à ma mère "regarde maman ! un groupe en allemand, enfin !" (oui, au collège, t'es pas censé connaître Rammstein).
J'ai donc sévèrement accroché (même si je bitais rien des paroles (vive les livrets avec les traductions)) et j'ai acheté tout ce qui était lié, du magasine pour une seule interview et un seul poster, au numéros spéciaux (mon abonnement à One était devenu indispensable), ma chambre était un temple à leur gloire, ou presque. J'ai eu mon baladeur CD (quand les Mp3 sortaient) j'ai eu un mp3 (quand la mode tourna au profit des ipods). J'ai chanté à tue-tête en faisant fi des regards en coin qui se demandaient si l'asile ne serait pas un bon plan, j'ai fait tourné tant de fois l'album
Schrei que ma mère faisait des rêves sur fond de
Durch den Monsun. Arriva le second album, et un regain de courage pour la vie au fur et à mesure. Je comprenais mieux les textes, je grandissais, et en troisième mon rêve/objectif dans la vie devint d'être interprète français-allemand, me semblant alors être le meilleur moyen pour les voir un jour.
Je me lance au lycée, pleine de rêve, le folie TH redescendait, ils étaient catalogués avec les Jonas Brothers, nouvelles perles dégotées par Disney, et ça me faisait enrager. En première, je prend L, pour avoir, théoriquement, plus d'heures de langues (mon cul, mais bon, on était 15 en allemand, L, S, et ES à la traine), et une troisième langue vivante, parce que c'est ma passion à moi.
Après le bac, la question ne se pose pas, je vais en fac d'allemand, licence d'études franco-allemandes, le rêve est toujours là.
La désillusion commence, mon cursus est trop littéraire, pas assez linguiste, je finis en repêche, mais je passe en L2 (j'abandonne EFA et je fais seulement Licence d'allemand "classique").
J'ai passé mon premier séjour en Allemagne. Je suis amoureuse de ce pays. Instantanément. Un jour, j'y vivrais.
Le rêve d'être interprète s'éloigne, on dit autour de moi que seuls les bi-nationaux ont une chance là-dedans, manque de bol, j'en suis pas. Je me convaincs que c'est pas pour moi, et je pars sur prof.
Novembre de L2 : je vois ce mec au loin, il est beau, plus il se rapproche plus il est beau, et quand on passe près de lui, ma pote l'apostrophe : elle le connait.
Février de L2 (2012) : celui sur qui j'avais flashé est mon copain maintenant. Surprise, il est à moitié allemand.
J'ai retapé ma L3 ^^°
Seconde L3 passée en Allemagne (8 mois), mon chéri vient me voir, je rentre pour noël. Ce pays n'est pas celui où je suis née, mais je m'y sens chez moi. Bien plus chez moi que "chez moi". J'y retournerais.(2014)
Depuis, l'Allemagne me manque, je me sens étrangère dans le pays qui m'a vue naître. Chéri n'est pas contre partir, on verra, un jour.
Une chose est sûre, je parlerais la langue de Goethe à nos enfants.
2016 : j'ai demandé mon homme en mariage. il a dit oui.
Résultat des courses : je pense pas que je me serais orientée en fac d'allemand sans TH, j'aurais pas croisé ce garçon sans TH, je serais pas tombée amoureuse du pays de sa maman sans TH...
C'est peut-être super con aux yeux de non-fans, mais c'est comme ça. Je garde toujours précieusement CD, DVD, posters, et 4 porte-vues chacun épais comme un Larousse des pages de magasines que j'ai gardées.
Si au final, la fan-girl amoureuse de Bill s'en est allée avec le temps, la fille touchée par les textes est restée.