Si je comprends bien, ils font ça plutôt dans l'esprit de faire une sorte de débat "pour"/"contre" et rester le plus possible dans la neutralité pour que les gens se fassent un avis, c'est ça?
Le Monde n'est absolument pas neutre sur la question des violences sexuelles puisque c'est le journal français qui consacre le plus de moyens à enquêter sur le sujet depuis l'affaire Weinstein (une équipe dédiée de 15 personnes). Si tu achètes le Monde tous les jours, tu constateras par toi même le résultat de ce travail.
Mais en même temps et cela n'a rien de contradictoire, Le Monde publie des tribunes qui proposent à ses lecteurs de prendre connaissance d'avis divergents sur le sujet. Ce ne sont pas des articles rédigés par des journalistes du Monde, mais des écrits proposés par des personnalités extérieures au journal. Ce qui convient très bien depuis longtemps au lectorat régulier de ce journal.
Perso, je le lis depuis très longtemps pour m'informer (c'est le quotidien de référence qui emploie des journalistes très pointus sur un paquet de domaines), pas pour y trouver ce que je sais déjà ou ce qui me convient en terme d'opinion personnelle.
Le problème c'est que la mutation des modes d'accès à l'info conduit un nombre grandissant de lecteurs à ne s'informer que par leur TL sur les grands réseaux sociaux (fb, twitter etc...). Beaucoup d'entre eux reçoivent donc ce type de tribune parce ce qu'elle est beaucoup relayée en n'ayant qu'une vague idée de ce qu'est ce journal, qu'ils n'ont même souvent jamais lu une seule fois de a à z. D'où les confusions.
Le médiateur du journal en parle d'ailleurs dans son article quand il écrit : "
En d’autres termes, nous devrions faire un effort de présentation de manière à ce que les internautes, moins au fait de la « grammaire » du
Monde que nos abonnés, comprennent immédiatement qu’ils ont à faire à une tribune et non à un article écrit par un journaliste maison.
« Sur nos supports numériques, les tribunes doivent être mieux différenciées des articles », résume Delphine Roucaute. Du même avis, Luc Bronner assure que cette question fait l’objet d’un examen attentif de la part de la rédaction en chef et que des améliorations seront apportées prochainement.