En lisant les commentaires, j'ai plus compris ce qui a gêné dans cette pub. Du coup je ne vais pas rebondir sur "est-ce que cette pub est sexiste ou non". Ce n'est pas que je ne trouve pas ça intéressant mais autre chose me gêne plus. Je sais que c'est une opinion un peu clivante donc je tiens à préciser que je ne fais pas de la provoc, c'est une vraie réflexion.
Déjà, même si la pub est sexiste ça me pose problème de l'interdire. Les seuls propos qui doivent être interdits c'est l'incitation à la haine, les insultes, la diffamation, bref ce qui est puni par la loi. Or ici je ne vois pas écrit "violez les femmes" ou "toutes des putes" ou j'en sais rien. Au contraire, même le caractère sexiste a fait débat. Du coup, dire "moi ça me choque, faut interdire" même avec toutes les bonnes intentions du monde c'est de la censure. Et la censure ça pue, même pour une pub pourrie. Si encore une commission indépendante, démocratiquement élue, avait décidé que cette pub était indésirable, OK. Mais non.
Oui parce qu'autre point qui me gêne : pourquoi cette pub ? Cette pub en particulier, je veux dire ? Sans déconner, il suffit de se promener dans Paname pour s'en prendre plein la gueule, des images sexistes. Que ce soit la dernière couv' de Grazia, la grande couillonnade du 8 mars (journée pour LES DROITS des femmes putain) ou ton supermarché qui veut te vendre une casserole en promo, c'est partout, tout le temps. Alors pourquoi CETTE pub ? Même remarque pour toutes les polémiques du genre hein. Pourquoi cette pub, cette chanson, cet artiste, cet événement etc. Hé ben à cause du buzz. Soyons réalistes, si y avait pas eu un gros bad buzz ni l'ARPP ni Laurence Rossignol ni personne de médiatisé n'aurait réagi.
J'ai aucune envie que ce soit Twitter qui décide ce qui est indésirable dans l'espace public, merci beaucoup. Je trouve que ce réseau social est le moins adapté au débat (140 caractères par message, réponses et RT dans tout les sens ce qui rend la moindre discussion illisible). Or c'est souvent lui qui le suscite et ça part très vite en vindicte populaire sur les réseaux sociaux. Voire en harcèlement. Y compris de la part de personnes qui prétendent lutter pour une cause et n'avoir que les meilleurs intentions du monde. Quand je regarde les guégerres entre "personnalités" de l'Internet, je vois rarement une différence de méthode entre les trolls à tendance droitisante et les social justice warriors. C'est du bruit, des accusations à l'emporte-pièce et beaucoup de mauvaise foi dans les deux cas.
Or, on peut quand même remarquer qu'il y a une évolution entre les pubs ou autres fictions aujourd'hui par rapport aux années 50. J'ai un livre qui s'appelle "Les publicités que vous ne verrez plus jamais" avec des exemples de sexisme, de racisme crasse. Pour autant que je sache, aucune n'a jamais été censurée, mais elles choquent parce que les mentalités ont évolué. Et ça ça passe par l'éducation, des vraies propositions réfléchies. Pas par une opprobre passagère sur une pub qui fait un bad buzz aléatoirement.
Je la défends pas cette pub, hein. On peut en parler, dire qu'on la trouve sexiste, je trouve ça sain de faire preuve d'esprit critique. Mais arrêtez avec les demandes d'interdiction random. C'est contre-productif et je trouve le principe puant.