J’ai accouché il y a deux mois et une semaine. Je n’étais pas du tout préparée à un post partum aussi difficile. Je trouve qu’il y a un vrai tabou de société, donc merci
@Blynn pour ce topic !
Les trucs pas cools, sans tabou, de mon côté :
Sur le plan psychologique ça a été très dur aussi, comme vous pouvez l’imaginer. Ma principale peur est de rester « comme ça », et que ça brise ma vie, sur tous les plans : physique bien sûr, mais aussi social (pas facile de voir des gens quand vous portez des couches…), professionnel (je ne me vois pas sortir de réunion pour courir aux toilettes ou avoir un accident en plein open space), d’estime de soi…
J’ai eu la chance de ne pas avoir de troubles de l’attachement avec mon bébé, mais personne à l’hôpital ne s’est soucié de savoir si c’était le cas ou non
Bon et pour finir sur une note plus positive, peut être qu’on pourrait aussi partager les choses qui nous ont aidées ?
De mon côté :
- Parler avec d’autres mamans qui ont aussi eu un périnée complet. C’est vraiment ce qui m’a le plus aidé, même si certains témoignages sont très durs (ceux des mamans qui n’ont jamais récupéré de continence notamment). Je vous conseille les comptes Instagram a.fleur.de.mamans et mon.perinee.complique si vous êtes concernée. Et aussi si vous vous sentez, de parler autour de vous de ce qui vous arrive. J’ai été (malheureusement) surprise de voir que c’était plus répandu que ce que l’on pense
- Bien vous entourer

. Je peux vous dire que j’ai fait un sacré tri dans ma vie et mis à distance beaucoup de monde, question de survie. J’ai aussi compris que certaines personnes ne pourraient jamais me comprendre et ne m’aideraient pas à aller mieux, notamment ma mère, donc j’ai renoncé à leur en parler. Globalement, je trouve que j’ai renforcé mon caractère et que je suis plus forte grâce à cette expérience (je suis de base quelqu’un d’assez effacé, qui déteste le conflit).
À l’inverse, mon mari a été mon premier soutien, et je n’ai pas hésité à le faire venir avec moi aux rendez vous de suivi gynécologique (et peu importe ce que les soignants en pensaient).
- Demander mon dossier médical. Bizarrement, le personnel hospitalier est devenu beaucoup plus disponible et prévenant après, ils se sont dit que j’étais potentiellement une emmerdeuse je crois
- Accepter ses sentiments. On a le DROIT d’être en colère, d’avoir peur, d’être angoissée, de pas être optimiste. Tout ce que vous ressentez est 100% légitime, ce sont VOS sentiments et personne ne peut vous les enlever. Personnellement j’ai envoyer balader les gens qui me disaient « oh mais ça va passer t’inquiète c’est rien » alors que justement on en sait rien donc j’ai aucune envie qu’on balaye mon ressenti comme ça parce que Micheline a décidé que c’était rien.
- Pour les hémorroïdes : mettre du froid, utiliser du papier toilette humide ou une petite douchette pour rincer
- Pour le périnée, j’ai trouvé le livre de Bernadette de Gasquet très bien et très complet !
- Ne pas hésiter à solliciter d’autres soignants si vous n’êtes pas écoutée par l’hôpital/vos soignants habituels. Personnellement j’ai vu mon médecin traitant et une gynécologue dans un autre hôpital pour reparler de mon accouchement et ça m’a beaucoup aidée (à l’inverse de ma sage femme qui m’a pas mal déçue)
- Accepter ce qui m’était arrivé et faire le deuil de mon accouchement et de mon post partum ideal. Ça a été une étape difficile à franchir, avec beaucoup de colère, mais je crois que c’était vraiment le début de ma récupération physique et mentale.
- Prendre soin de moi : bien sûr ça n’a pas été immédiat, mais j’ai pu aller chez le coiffeur et faire un massage post / partum - resserrage du bassin, et ça m’a fait beaucoup de bien ! J’ai aussi vu une osteo spécialisée dans les soins maternité et post partum, et elle m’a bien aidée également.
En tout cas je trouve que les femmes sont de sacrés guerrières d’affronter tout ça, et je suis fière de nous toutes
