Pour ce qui est des CAP, c'est beaucoup plus complexe car la plupart du temps, les patron.n.e.s cherchent des apprenti.e.s sérieu.x.ses à former
Oui, mais parmi ceux qui cherchent, combien trouvent réellement ? C'est pas pour rien qu'il y'a beaucoup de pénuries sur certains métiers aujourd'hui. Je ne dis pas que dans le monde du travail, ces gens ne sont pas considérés, je dis que dans le milieu éducatif, rares sont les établissements scolaires qui ont une vraie politique où on propose réellement aux jeunes à qui ça pourrait plaire d'aller faire ce type de formations. Bien souvent, on réfléchi de la façon suivante :
- on donne beaucoup de temps et d'énergie pour les très bons profils, ceux qui sont éminemment intelligents/qui réussissent très bien et ont de très bons résultats (sous entendus d'ailleurs que intelligence = bonnes notes, ce à quoi je n'adhère pas - en fait, il suffit de savoir ce qu'est l'intelligence pour savoir que ça n'a rien à voir), en partant du principe que ceux là feront de très grandes écoles et réussiront dans la vie (on oublie au passage que ce n'est peut-être pas ce dont ils ont envie...)
- on laisse un peu de côté les élèves moyens à bons - ceux dont on sait qu'ils s'en sortiront, souvent en passant par l'université ou en réussissant dans de grandes écoles, et basta, ce sont un peu ceux qu'on laisse se démerder, on se fait pas trop de soucis pour eux mais on ne fait pas trop d'efforts non plus pour les aider à être meilleurs encore et à avoir un parcours qui leur permette de s'accomplir
- quant à ceux qui ont des difficultés, on sait qu'ils ne réussiront pas dans le secondaire, qu'ils ne feront pas de longues études, alors on les pousse vers des apprentissages, des parcours moins valorisés et considérés comme moins valorisants.
Pendant ce temps là, on ne réfléchit qu'en termes de notes, mais pas/rarement en termes d'intérêts. D'ailleurs, combien de personnes autour de nous, nous compris.es, s'iels devaient réfléchir à leur parcours, referaient exactement le même ? Combien ont fait de grandes écoles, ont des diplômes de ouf, mais en y réfléchissant, regrettent de n'avoir pas fait un apprentissage (dans l'artisanat souvent) ou osent carrément le faire à un âge "avancé" par rapport à l'âge d'entrée dans ces écoles ?